Celui qui sauva le pape François

Gérard Serrie

Description

Le pape François est victime d'un attentat à Rio. Alors que le monde entier est suspendu aux nouvelles concernant son état de santé, Julie, jeune étudiante en droit bouleversée par la nouvelle, rencontre Emilio, vieux médecin intime du saint père. Pendant ce temps, en pleine organisation des JMJ, les autorités brésiliennes se retrouvent débordées tandis que les services du Vatican doivent faire face aux rumeurs qui font état d'un retour au premier plan de Benoît XVI. Pour sortir de la crise, Max, un expert de renommée internationale est dépêché sur les lieux. Sera-t-il le sauveur du pape François ?

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Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 05 mars 2016
• Nombre de lectures: 14
• EAN13: 9782140005015
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 5 Mo

Extrait

Couverture
4e de couverture
Déjà parus

Rue des Écoles

Le secteur « Rue des Écoles » est dédié à l’édition de travaux personnels, venus de tous horizons : historique, philosophique, politique, etc. Il accueille également des œuvres de fiction (romans) et des textes autobiographiques.

Déjà parus

Gaussot (Jean-Michel), Ode au grand absent qui ne m’a jamais quitté , récit, 2016.

Oudart (Paul), Une République digne , essai, 2016.

Azema (Chantal), Histoire d’Alain Trioen, peintre de Montparnasse , récit, 2016.

Meyer (Albert), Un siècle de souvenirs , récit, 2016.

Assayag-Ghanem (Karen), Chamak (Marion), Un jour, les autres c’est nous , récit, 2016.

Coet (Philippe), Une odeur de kérosène , roman, 2016.

Jund (Bernard), Aie pas peur, Mémère, j’suis là , récit, 2016.

Dupré (Bruno), Si tu veux une vie, vole-la !, roman, 2016.

Cahour (Michel), Repères , nouvelles, 2016.

Boileau (Clara), Une main sur votre épaule , 2015.

Chatelain (Alexandre), Baby Lan , récit, 2015.

Lemaître (Vincent), Autant qu’un naufragé , roman, 2015.



Ces douze derniers titres de la collection sont classés par ordre chronologique en commençant par le plus récent.
La liste complète des parutions, avec une courte présentation du contenu des ouvrages, peut être consultée sur le site www.harmattan.fr
Titre

Gérard SERRIE



Celui qui sauva le pape François

Roman
Copyright


















© L’Harmattan, 2016
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
www.harmattan.com
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EAN Epub : 978-2-336-75737-7
Citation


Seigneur, dans le silence de ce jour naissant,
je viens te demander la paix, la sagesse, la force.
Je veux regarder aujourd’hui le monde
avec des yeux tout remplis d’Amour,
être patient, compréhensif, doux et sage,
voir au-delà des apparences
tes enfants comme tu les vois toi-même,
et ainsi, ne voir que le bien en chacun.
Ferme mes oreilles à toutes calomnies,
garde ma langue de toute malveillance,
que seules les pensées qui bénissent
demeurent en mon esprit,
que je sois si bienveillant et si joyeux que tous ceux qui m’approchent sentent ta présence.
Revêts-moi de ta beauté,
Seigneur, et qu’au long du jour je te révèle.

St François d’Assise
1
Le pape François a été victime d’un attentat à l’explosif en pleine rue dans le centre de Rio de Janeiro, cet après-midi à 18 heures, heure locale. Son véhicule a été complètement détruit. Le communiqué lapidaire se répandit comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux, ne laissant que peu de doutes sur l’état de santé du Saint-Père. Déjà, plusieurs liens menaient les internautes vers des sites d’actualités connus. Tous faisaient la une sur le drame. Julie rabattit l’écran de son ordinateur portable, horrifiée par la nouvelle. D’habitude, une cuillerée de céréales mélangée à un yaourt zéro pour cent suffisait pour son déjeuner, mais ce matin elle n’avait plus envie de rien.

Comment pouvait-on en vouloir au pape au point de l’agresser ? Un acte pareil la révulsait. Les récents événements à caractère religieux que les médias faisaient circuler lui apparaissaient comme incompréhensibles. La presse rapportait des actes de détérioration de lieux de culte, qu’ils soient musulmans ou chrétiens, mais aussi des comportements d’incivisme qu’elle ne comprenait pas. Pour elle, la religion se fondait sur l’amour du prochain, la tolérance et le respect des autres. Maintenant on s’en prenait au pape, l’évêque de Rome, le vicaire du Christ, le successeur du prince des apôtres, le souverain pontife de l’Église universelle, le primat d’Italie, le souverain de l’État du Vatican, le serviteur des serviteurs de Dieu. Si un homme sur terre devait être respecté, aimé, encouragé, c’était bien lui. D’autres en avaient décidé autrement. Des hommes ou des femmes reconnaissaient en lui un ennemi tellement redoutable qu’il méritait la mort. Il fallait supprimer, exterminer le défenseur de l’Évangile. La suspicion, le doute, la haine pouvaient mener jusqu’à cet acte abject que personne de sensé ne pouvait comprendre.

La vaisselle de la veille abandonnée par ses colocataires occupait l’évier. L’odeur persistante des épices du couscous refusait de quitter la petite cuisine. Quelques légumes flétris collés au fond d’une assiette finirent par lui lever le cœur. Elle attrapa son téléphone portable, rechercha un nom dans le répertoire puis lança l’appel. « Ciao Christina, non sono disponibile, ti prego di lasciare un messaggio… Christina bonjour, je ne suis pas disponible, merci de laisser un message… ». Julie attendit la fin de l’annonce qu’elle connaissait par cœur seulement pour permettre à sa sœur de prendre le temps de répondre si elle n’était pas trop éloignée de son smartphone, puis elle raccrocha. Comme très souvent, elle était injoignable.

Julie ne leva même pas la tête lorsqu’elle entendit le bruit sourd que fit la porte de la chambre d’Alexandra en se refermant. Sa colocataire venait juste de se réveiller. Elles étaient trois dans l’appartement de la rue Saint-Bernard. Alexandra suivait des cours de finance trois après-midi par semaine dans une école privée. Sophie travaillait à mi-temps au café du square et commençait son service de bonne heure. Licence en poche, elle prétendait à d’autres fonctions et espérait même poursuivre jusqu’au master 2. En attendant, l’argent lui manquait. Alexandra s’approcha de Julie.

– T’as pas l’air en forme.

Julie ne répondit pas, les deux coudes posés sur la table de la cuisine, le menton réfugié entre ses deux poings serrés.

– Mal dormi ?

– Non, le pape a été victime d’un attentat.

– Sérieux ?

– Je n’invente rien, regarde sur le net.

– Un attentat contre le pape ! Non mais sérieux, quoi !

– J’y crois pas.
–
Alexandra prit place à la table après avoir inséré une capsule de café dans la machine à pression, vérifié le niveau d’eau et actionné le bouton de mise en route.

– C’est ce qui est annoncé ce matin. Il était en voyage au Brésil quand c’est arrivé.

– Qui peut en vouloir au pape ?

– Je ne sais pas, un malade.

– Faut vraiment être taré pour niquer le pape.

– Arrête de parler comme ça. C’est le pape quand même !

L’odeur du café fumant rappelait à Julie qu’elle devait se préparer. Son regard se porta instinctivement vers la pendule de la cuisine qui lui confirmait qu’elle était en retard. Elle se propulsa vers la salle de bain. En touchant de la main le drap de bain suspendu au chauffe-serviette, elle vérifia qu’il était à bonne température et ouvrit le mitigeur de la douche d’un geste décidé. Cette annonce inattendue l’avait profondément choquée. L’eau chaude l’apaisa et l’entraîna dans une cascade de sensations. Ses muscles se détendirent sous le flux chaud et l’odeur du gel qu’elle avait répandu sur son corps eut un effet relaxant. La raison l’emporta sur le plaisir pour écourter ce moment voluptueux. Reproduisant les gestes automatiques du matin, elle redonna rapidement forme à sa courte chevelure blonde en quelques coups de brosse souples. Son élan perdit de la vigueur lorsqu’elle se vit dans le miroir. Ses yeux fixaient inévitablement les parties de son corps qu’elle trouvait trop enveloppées. Le manque d’indulgence qu’elle manifestait pour son physique n’était pas partagé par ses proches. Les vêtements simples qu’elle portait souvent suffisaient à mettre son charme en valeur. Sans être aguichante, Julie séduisait.

Lorsque l’alarme de son portable lui rappela pour la troisième fois qu’elle devait partir, Julie s’habilla rapidement, attrapa le petit sac qui contenait ses livres et quitta enfin l’appartement pour se rendre à