Chemins de légendes
131 pages
Français

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Chemins de légendes , livre ebook

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Description

Michel Testut nous offre ici un florilège qui relève à la fois du récit, du conte et de la nouvelle. On y retrouve tout ce qui plaît chez cet auteur, sa poésie, son amour de la vie, son regard sur la nature.
De villages en chemins de traverse, il revisite des faits historiques et des épisodes légendaires qu'il rend aussi réels que les lieux bien réels dans lesquels ils se sont déroulés. Dans ces histoires, si rudes ou si folles soient-elles, toujours rondement troussées, Michel Testut nous dévoile un étonnant talent de conteur.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2010
Nombre de lectures 37
EAN13 9782336275383
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Illustration de couverture : Jacques Saraben
9782296122185
© L’Harmattan, Paris, 2010
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Dedicace Préface - Chemins de légendes Ombres et lumières Avant-propos Ce que l’on rapporte de la vie de saint Front - (Périgueux — IIIe siècle ?) Sorus de Terrasson - (Terrasson — VIe siècle) Les fabuleux pouvoirs d’Asterius - (Saint Astier — VIIe siècle) Waïffre, le dernier grand duc d’Aquitaine - (Forêt de La Double — VIIIe siècle) Le jour ou Charlemagne vint à Brantôme - (Brantôme — VIIIe siècle) La mort de Richard Cœur de Lion - (Châlus — XIIe siècle) ... Et puis Bertran de Born se fit moine - (Sainte Trie — XIIIe siècle) Du Guesclin en Périgord - (Périgueux — XIVe siècle) Une héroïne prénommée Marguerite - (Lisle — XVIe siècle) La belle fileuse de Jumilhac - (Jumilhac le Grand — XVIIe siècle) Notes historiques Bibliographie de Michel Testut
Chemins de légendes Ombres et lumières
Récits et Nouvelles

Michel Testut
Venez, vous dont l’œil étincelle Pour entendre une histoire encore, Approchez, je vous dirai celle...
Victor Hugo
« La légende de la none »
Les légendes sont à l’Histoire ce que les rêves sont au vécu. Leur force est de même nature que le pouvoir des rêves. Et il ne faut jamais en espérer une interprétation univoque.
Les seuls romans historiques lisibles sont ceux où l’Histoire se trouve dévoyée par les puissances de l’Imaginaire.

Léon Tolstoï
Autant que des paysages réels, j’habite les incertitudes du temps, et davantage la littérature et le clair-obscur du souvenir...
Richard Millet
À Jean Giono, humblement.
Préface
Chemins de légendes Ombres et lumières
L égende et histoire, faut-il les séparer ?
Michel Testut, dans son dernier opus, nous montre par la mise en scène de quelques grands personnages originaires du Périgord, ou qui sont passés sur ses terres en des temps anciens, que l’histoire est pétrie de légendes venant se lover dans notre imaginaire, d’autant plus profondément que la plume qui nous les conte est magique et qu’elle sait nous donner à voir les ombres et les lumières des humains, l’universel dans l’intemporel.
On rappellera ici que Michel Testut, dans ses précédents ouvrages, excelle dans l’art descriptif des beautés et mystères de la nature, de ceux des villes et villages, dans l’art de brosser les portraits des êtres humains de son cœur et de sa mémoire; qu’il sait exprimer délicatement, subtilement, les petits bonheurs et les peines secrètes qui trament une vie, si bien que, parfois, nous les reconnaissons et les faisons nôtres intimement. Mais avec sa dernière œuvre, Michel Testut donne à son inspiration une nouvelle orientation, celle qui prend le chemin du conteur pour grandes personnes avec des récits évoquant, entre Histoire et légende, des monstres fascinants du terroir tel Bertran de Born, ou de passage tel Du Guesclin, évocations sur le ton de la dérision, de la gaillardise, de « l’hénaurme » sanglant, d’une distance ironique prise avec le fantastique, le grotesque des fureurs meurtrières qui font se rouler certains hommes dans la boue de leur haine, expression rageuse de leur impuissance à dominer les autres quand il ne se maîtrisent pas eux-mêmes.

Voilà pour les ombres.
Et pour les lumières ?

Elles sont là aussi — vous en aurez votre comptant — car le regard de l’auteur recouvre la tendresse dans la peinture de personnages attachants qui vous mettront en rêverie et qui instilleront en vous ces troubles délicieux qui, quelques instants, vous feront croire à la lévitation de votre être intime.
À la fin de son dernier récit, l’auteur pose la question : « Qui dira les sortilèges des légendes ? » Sans doute des écrivains et des poètes comme lui, tous prenant sans relâche le relais de nos grands conteurs de tous les temps afin que les rêves et les sortilèges qu’ils nous conteront permetent à celles et ceux d’aujourd’hui et de demain de mieux résister à l’impérialisme arrogant de « la mécanique » et d’écouter anciennes et nouvelles légendes avec les yeux de l’enfance qui enchante leur solitude.
Robert Poudérou
Robert Pouderou a écrit une cinquantaine de pièces de théâtre jouées à Paris, en province, à l’étranger. Scénariste de plusieurs téléfilms, il est aussi l’auteur d’une trentaine de textes radiophoniques diffusés sur Radio France et la Suisse Romande.
Avant-propos
D ans ce livre, je parle de temps anciens où l’Histoire et la légende se confondent entre contes de fées et contes cruels.
Je parle d’un temps médiéval où la chrétienté conquérante recouvrait la France d’un «blanc manteau d’églises et d’abbayes », quand, entre Dieu et Diable, des saints hallucinés et d’ardents chevaliers rivalisaient de vaillance héroïque et mystique, et que des clercs brûlés de foi encensaient leurs exploits.
Je parle d’un âge gothique, farouche et fantasque, féerique et crépusculaire, qui sentait la bure et la fumée, qui aimait ce qui brille, claque et chatoie, craignait les loups, les démons et les femmes, croyait au ciel, aux miracles et aux licornes.
Je parle d’un âge sauvage et brutal, quand l’abomination et la désolation empourpraient un quotidien de sang et de boue où fleurissait un lyrisme de l’ignoble.
Je parle légèrement de la beauté sordide d’un monde féroce et dévotieux où le sacré et l’abjection se confondaient, lorsqu’au nom de Dieu, on sodomisait au fer rouge de prétendues sorcières, on mettait de l’huile sur le feu des bûchers et du sel sur les plaies des suppliciés.
Je parle de quelques-uns de ces personnages mythiques, saints de légende des catéchèses de jadis ou héros de l’Histoire de France célébrés par les illustrations édifiantes de nos livres d’enfant.
Ici je piste des fantômes et j’erre dans un Périgord effacé des cartes, aux marges d’un monde et d’usages disparus, engloutis. Mais ce Périgord a la mémoire tenace et ne demande qu’à revenir du temps, car s’il est un pays où le passé est partout présent, c’est bien celui-là ! Il me suffit de fermer les yeux pour deviner, rétablir, évoquer ce passé qui n’attend que d’être réveillé. Et me voici arpentant des chemins encore pleins de seigneurs et de gueux, encore sonores du cliquetis des armures et poudreux de la cendre des bûchers.
À chaque pas, mon regard mêle le paysage de contrées bien réelles aux événements et aux légendes parfois fantasmatiques qui s’y rattachent et que j’accorde avec les lieux, les saisons et le temps.
Alors dans un entrelacs d’événements avérés et d’épisodes rêvés, j’incline à imaginer les faits et les êtres tels que je vous les rapporte, peut-être pour contribuer à la légende, peut-être pour que précisément la légende ait l’air plus vraie ou que la vérité soit plus belle.
Pouvoir merveilleux et grâce démoniaque des légendes, toujours délicieusement sujettes à caution, toujours belles à faire peur, toujours recommencées, que chacun interprète, recompose selon son goût, à la poursuite de quelques images transfigurées par la rêverie. C’est là l’essence même des légendes !
Et moi, le rationnel cartésien, l’assujetti au démontré, je les aime tant ces vieilles légendes qui, au fil des siècles, ont enfoncé leurs rhizomes loin dans la mémoire collective. Alors qu’importent les interprétations et les extrapolations, qu’importent les insinuations et les allégations ! Les légendes n’ont pas besoin de certitude. Tout peut y être totalement faux ou rigoureusement avéré, ou les deux à la fois, sans que cela ne change rien. Et rien de tout cela ne peut y être séparé, le vrai et le faux n’y vont pas l’un sans l’autre et doivent être embrassés d’un même élan. Alors dans l’instant les deux prennent des allures d’éternité. Car les légendes ont d’abord besoin de poésie et de magie, et tout cela, en ces temps, nous fait un peu défaut.
M.T.
Ce que l’on rapporte de la vie de saint Front
(Périgueux — III e siècle ?)
Celui qui se perd dans sa passion perd moins

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