Cinq femmes rebelles

Nicole Descours

Description

Les cinq femmes que vous allez découvrir au fil de ces pages ne sont pas des inconnues. Leur destin exceptionnel les a conduites à analyser et à critiquer les moeurs de leur temps dans des ouvrages qui firent date.

Au XVI^e siècle, Marguerite de Navarre écrit L'Heptameron pour s'exprimer sur ses contemporains. Les querelles entre les religions commençaient.

Au XVII^e siècle, Marie de Sévigné, l'aimable marquise, présente avec légèreté les petits potins de la vie à Paris et à Versailles. Ses critiques se lisent entre les lignes.

Au XVIII^e siècle, Françoise de Graffigny, prudente, invente une « sauvage » du Nouveau Monde, une Péruvienne, découvrant en France les outrances de l'Ancien Régime.

Au XIX^e siècle, George Sand, la révolutionnaire, se bat pour la liberté et la justice sociale. Ce qui ne l'empêche pas de soigner ses amants poitrinaires et de venir en aide aux paysans de son voisinage.

Enfin, au XX^e siècle, Colette nous invite à découvrir, à travers sa vie, des moeurs nouvelles, libérées des vieux principes moraux.

Informations

• Publié par: Michel de Maule
• Date de parution: 01 janvier 2008
• Nombre de lectures: 61
• EAN13: 9782876232266
• Langue: Français

Extrait

C INQ FEMMES REBELLES

Nicole Descours

C INQ FEMMES REBELLES

roman

M ICHEL DE M AULE

Conception graphique : C HRIS I MPENS ET LES 3TST UDI O

Couverture : .

© É DITIONS M ICHEL DE M AULE , 2008 41, RUE DE R ICHELIEU – 75001 P ARIS . micheldemaule.com

à Jean-Louis Descours.

P RÉAMBULE

Les cinq dames que vous allez découvrir au fil de ces pages ne sont pas des inconnues. Leur destin les conduisit à analyser et à critiquer les mœurs de leur temps. Sous l’Ancien Régime, la prudence ne leur permettait pas de délivrer ouvertement un message ; c’est pourquoi elles furent obligées de le travestir sous forme de lettres ou de contes. Secouant le joug, nos deux dernières passagères de ce radeau littéraire purent écrire plus librement, comme le feraient les journalistes d’aujourd’hui. e Au XVI siècle, Marguerite de Navarre écritL’Heptameron pour s’exprimer sur ses contemporains. Les querelles entre les religions commençaient. e Au XVII siècle, Marie de Sévigné, l’aimable marquise, nous présente avec légèreté les petits potins de la vie à Paris et à Versailles. Ses critiques se lisent entre les lignes. e Au XVIII siècle, Françoise de Graffigny, prudente, invente une sauvage du Nouveau Monde, une Péruvienne, décou- vrant en France les outrances de l’Ancien Régime.

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e Au XIX siècle, George Sand, la révolutionnaire, se bat pour la liberté et la justice sociale. Ce qui ne l’empêche pas de soi- gner ses amants poitrinaires et de venir en aide aux paysans de son voisinage. e Enfin, au XX siècle, Colette nous invite à découvrir, à tra- vers sa vie, des mœurs nouvelles, libérées des vieux principes moraux.

C HAPITRE UN M ARGUERITE DE N AVARRE

« — C’est une fille, monseigneur, une jolie petite fille ! » annonce la servante en présentant la nouvelle née à Charles d’Orléans. Un peu déçu, le père n’en laisse rien paraître et vient féliciter son épouse, Louise de Savoie. Lorsque Marguerite de Navarre naquit à Angoulême, le 11 avril 1492, sa mère ne pouvait imaginer que cette petite fille aurait un destin aussi brillant et que son œuvre écrite serait lue pendant des siècles. Trois ans plus tard, un autre enfant vint compléter et combler le foyer de Louise et Charles. François, naquit à Cognac en 1494. La famille vivait en Angoumois, loin de la cour de Charles VIII. Le gouvernement de la France, durant la minorité de ce roi, fut assuré, pendant quelque temps, par sa sœur, la fille aînée de Louis XI, Anne de Beaujeu. Leur père, pourtant peu enclin aux compliments disait que sa fille était : « La moins folle femme de France » car ajoutait- il « de sage il n’en est point. »

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À cette époque la ville de Bourges était un peu le centre du royaume, le roi y résidait souvent. Les habitants se seraient bien passés de cet honneur qui leur valait à la fois, la suppres- sion de leurs franchises municipales et une administration attribuée à des officiers nommés par elle et non point élus. Avec lucidité Anne de Beaujeu écouta spécialement les bourgeois et le peuple des villes. Elle put ainsi rétablir rapi- dement l’ancien état des choses. Le commerce redevint flo- rissant et les foires de Bourges, en particulier, connurent un grand succès. Hélas, le mémorable incendie de 1487 réduisit en cendres la moitié de la ville et les foires de Lyon, un moment distancées, reprirent leur suprématie. Pour redonner du moral aux Berrichons si durement éprouvés, la régente qui devait à son mari Pierre de Beaujeu, d’être duchesse de Bourbon organisa une entrée solennelle à Bourges. Les fêtes durèrent plusieurs jours. Le duc et son épouse résidaient en leur hôtel et participaient aux offices de la cathédrale qui venait enfin d’être terminée. Fine politique, elle compta sur la garnison de la Grosse Tour, partie importante des remparts de la ville, pour appuyer les troupes royales, face à une révolte de seigneurs conduits par son cousin Louis d’Orléans. Vaincu, ce dernier fut empri- sonné dans cette même Tour. Il avait été le tendre ami de jeunesse de la régente, au temps où elle avait nom Anne de France. Marié à la seconde fille de Louis XI, Jeanne, un laideron bossu qui vivait en Berry, loin de sa famille, il menait une vie de libertinage dont son épouse ne lui tenait pas rigueur. Après trois ans de captivité, cette dernière, à force de sup- plications finit par obtenir de son frère le roi, la libération de son époux. Ce dernier ira se jeter aux pieds de Charles VIII en lui jurant fidélité.

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