De l autre côté des rochers qui pensent
148 pages
Français

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De l'autre côté des rochers qui pensent , livre ebook

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Description

De l'autre côté des rochers qui penchent. On voudrait le voir devenir forgeron Maalik, charpentier ou paysan. Mais ses mains ne veulent faire que de la musique. Chassé de son village, il choisit d'aller de l'autre côté des rochers qui penchent, là où la terre a bu l'eau de la rivière, là où la mort a jeté sa malédiction, là où se trouve le grand arbre blanc, là où vont les fous. Armé d'un instrument de musique, il parle aux arbres et aux esprits, brise les secrets enfouis par le temps et... à son retour, c'est lui qui conduira son peuple vers la sagesse. Autres textes : Des mots dans le brouillard ; La Morsure des Hyènes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2009
Nombre de lectures 30
EAN13 9782296688780
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

De l'autre côté des rochers qui penchent 
et autres textes
 
Zémanel
 
 
De l'autre côté
des rochers qui penchant
Conte onirique
 
Des mots dans le brouillard
Chronique sociale
 
La Morsure des Hyènes
Drame social
 
 
L'Harmattan
 
 
© L'Harmattan, 2009
5-7, rue de l'Ecole polytechnique, 75005 Paris
 
Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
 
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
 
ISBN: 978-2-296-10533-1
EAN : 9782296105331
 
De l’autre côté des rochers qui penchent
conte onirique
Théâtre jeune public
 
Durée du spectacle: environ 45 minutes
 
Personnages par ordre d'apparition:
 
Le temps (texte à distribuer entre deux comédiens manipulateurs)
Maalik : jeune homme qui aime la musique
Mère de Maalik : inquiète comme beaucoup de mères
Père de Maalik : dur et autoritaire
Oncle de Maalik : bourru et peut-être un peu sourd à force de frapper le bois
Voisin de Maalik : paysan farfelu
Malende : grand-mère de Maalik, la seule voix caressante
Le grand arbre blanc : un arbre mourant qui a bien plus de cent ans
Krokaval : esprit de l’eau
Patacorne : esprit de la terre
Volovant : esprit de l’air
Scène 1
 
(Sur scène on peut voir un arbre. C’est l’aube. Une sonorité grave, longue remplit l’espace. Comme une voix qui appelle.)
Arbre:
Maalik ! Maalik ! Maalik !
Le temps:
Maalik dormait encore profondément quand il entendit une voix l’appeler.
Arbre:
Maalik !
Le temps:
Il réveilla sa mère, mais sa mère n’avait rien entendu.
Arbre:
Maalik !
Le temps:
Il réveilla son père, mais son père n’avait rien entendu.
Arbre :
Maalik !
Le temps :
Il réveilla son oncle, son voisin, et même la vieille Malende, sa grand-mère. Mais personne n’avait entendu.
Arbre :
Maalik ! Maalik ! Maalik !
Le temps :
Il a suivi la voix. C’était comme un chant, un souffle, un cri de vent… Il a quitté son village, traversé les champs et est allé très loin, de l’autre côté des rochers qui penchent. Il voulait savoir d’où venait le chant, le souffle, le cri de vent.
Arbre :
Maalik !
Le temps:
De l’autre côté des rochers qui penchent, il a trouvé un grand arbre blanc, seul, planté au milieu de hautes herbes et de buissons desséchés.
(Maalik apparaît et cherche d’où peut venir la voix.)
Le temps :
Personne dans les herbes, personne dans les buissons, personne non plus derrière le tronc de l’arbre blanc et pourtant…
Arbre :
Maalik !
Le temps :
Le chant, le souffle, le cri de vent…
Maalik :
(Il regarde l’arbre.) C’est toi ? (son)
Maalik :
C’est toi ? (son)
Maalik :
C’est toi qui m’appelles ? (son)
Le temps :
C’était le grand arbre blanc. (son) Sur une branche pendait un fruit, le seul, le dernier peut-être. (son) Maalik le prit dans sa main et s’en alla retrouver sa mère, son père et tous les autres, de l’autre côté des rochers qui penchent.
 
Scène 2
 
(Une maison et de grands masques apparaissent. Maalik arrive au village.)
Maalik :
Mère ! L’arbre m’a parlé ! Le grand arbre blanc…
Mère :
Où étais-tu passé ? Nous t’avons cherché toute la matinée. Toujours à t’amuser, toujours à te cacher, je me suis inquiétée ! Un jour les bêtes sauvages vont te dévorer ! Quand vas-tu enfin devenir raisonnable !
Maalik :
Le grand arbre blanc, de l’autre côté des rochers qui penchent…
Mère :
Tu es fou ! On ne doit jamais aller de l’autre côté !
Maalik :
Pourquoi ?
Mère :
Cet endroit est maudit !
Maalik :
Pourquoi est-il maudit ?
Mère :
La mort s’est couchée sur la vallée et la terre a bu l’eau de la rivière. On ne doit pas y aller ! Va voir ton père, il veut te parler ! (Un autre masque apparaît.)
Maalik :
Je ne suis pas fou. Non, je ne suis pas fou ! L’arbre blanc m’a parlé, j’en suis sûr. Ce n’était pas un rêve. Quand on rêve, on se réveille allongé dans son lit. Moi, j’étais bien là-bas. Là-bas, près du grand arbre blanc. J’étais debout sur mes jambes, pas couché. J’ai marché debout jusqu’ici… (Entrée du père.)
Maalik :
L’arbre m’a parlé père ! Le grand arbre blanc…
Père :
Tais-toi bon à rien ! Les arbres ne parlent pas !
Au lieu de rêvasser et de traînasser dans les sentiers, tu ferais mieux de m’aider. Il est temps pour toi de te rendre utile et d’apprendre un métier. Tu vas faire du feu et battre le fer. Tu seras forgeron comme ton père. (Maalik va chercher l’établi tandis que son père marmonne.) Toujours à rêvasser, à rêvasser, à traînasser, à traînasser, à rêvasser… Bon à rien !
Le temps :
Maalik a fait du feu. Il a pris le marteau et a battu le fer. Mais le son du métal contre le métal a réveillé en lui quelque chose d’étrange : de la musique, sa tête en était pleine. La musique a glissé en cascade le long de ses bras et ses mains ont fait chanter le fer. (Maalik frappe le fer de ses outils et peu à peu se met à faire de la musique.)
Père:
Arrête ! Tu vas attirer le malheur sur nous ! Un forgeron ne fait pas de la musique ! Regardez-moi ça, c’est tout tordu, on ne pourra plus rien en faire. Va voir ton oncle le charpentier, peut-être trouvera t-il à t’employer ! (Un autre masque apparaît.)
Maalik :
« Les arbres ne parlent pas. » Lui aussi me prend pour un fou. Comment peut-il savoir que les arbres ne parlent pas ? Moi, je l’ai entendu. Il a prononcé mon nom. J’ai entendu sa voix dans ma tête. Il m’a appelé Maalik, Maalik plusieurs fois. Et puis, le fruit, j’ai pris le fruit, il vient de là-bas…Je ne suis pas fou, je l’ai entendu, j’ai bien entendu le grand arbre blanc… (Entrée de l’oncle.)
Oncle:
Approche bon à rien ; Où donc étais-tu passé ce matin ?
Maalik :
De l’autre côté des rochers qui penchent…
Oncle :
Fou que tu es ! On ne doit jamais aller de l’autre côté ! Prends cette poutre, la scie, les ciseaux, le rabot, le marteau, tu vas apprendre à travailler le bois ! Et devenir charpentier comme moi. (Maalik va chercher la poutre tandis que l’oncle marmonne.) Le rabot, le ciseau, le marteau, la scie, le rabot, le marteau…
Le temps :
Maalik a pris la poutre, les ciseaux, le rabot, le marteau et il a frappé sur la poutre en bois. (Petit à petit, Maalik se remet à
faire de la musique.)
Oncle :
Arrête ! Tu vas attirer le malheur sur nous ! Un charpentier ne fait pas de la musique ! Cette poutre est toute percée, on ne pourra plus l’utiliser ! Va-t’en ! Va voir le voisin, il t’apprendra à semer le grain. (Un autre masque apparaît.)
Maalik :
Personne ne veut me croire. De toute façon mon oncle n’écoute jamais personne. Et même s’il voulait, il ne pourrait pas, ses oreilles sont complètement bouchées. A force de frapper le bois, il n’a plus d’oreilles. Mais pourquoi personne ne veut me croire ? Pourquoi disent-ils que cet endroit est maudit ? J’y suis allé moi, de l’autre côté. Peut-être que je suis maudit. Peut-être que je suis un bon à rien. Peut-être que mon village va mourir à cause de moi. Et s’ils avaient raison… peut-être que je suis fou… Non, je ne veux pas être fou.
Voisin:
Approche bon à rien ! Alors toujours à traîner sur les chemins ? À cause de toi nous avons eu bien du souci !
Maalik :
Le grand arbre blanc m’a parlé, de l’autre côté des rochers qui penchent…

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