Destin brisé d un chrétien
207 pages
Français

Destin brisé d'un chrétien , livre ebook

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207 pages
Français

Description

Destiné à devenir prêtre et même évêque, le jeune Malutidi est de plus en plus déçu par le comportement de ses maîtres religieux du primaire au doctorat. Arrivé en Belgique, Malutidi se convainc que la mauvaise situation du Congo est une résultante d'un complot entre l'ancien colonisateur et le Saint-Siège qui ont décidé de ne pas former les Congolais et de ne leur servir que la Bible.

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Informations

Publié par
Date de parution 14 janvier 2020
Nombre de lectures 3
EAN13 9782140140464
Langue Français
Poids de l'ouvrage 8 Mo

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Extrait

Kutumisa B. Kyota
Destin brisé d’un chréien Roman
DESTIN BRISÉ D’UN CHRÉTIEN
Roman
Publications de l’auteur
KUTUMISA B. K. (2017),Les aventures de Lumengu. Roman. Paris, Editions L’Harmattan.
KUTUMISA B. K. (1999),Eléments morphologiques et morphotonologiques dans la construction d’un énoncé yaka. München, Newcastel, LINCOM Europa. 169p.
KUTUMISA B. K. (2010),Des raisons intralinguistiques de la propagation du lingala et du kiswahili, Celta, collection Travaux et Recherches.
KUTUMISA B.K., et HERMAN, R., « Devinettes des Bayaka du nord et du centre », inAequatoria23(2003) pp. 433 – 531.
KUTUMISA B.K, N’SOKO S.K., KUETUKADILA N. T. (2016),Pour une nouvelle orthographe du kiyaka, Kinshasa, Voix Muntu n°2.
KUTUMISA B.K, (2017)Lutte contre la corruption en milieux de l’enseignement supérieur et universitaire Congolais. ième Kinshasa. Editions Universitaires Africaines.2 Ed.
© L’HARMATTAN, 20205-7, rue de l’École-Polytechnique – 75005 Paris
www.editions-harmattan.fr
ISBN : 978-2-343-17691-8 EAN : 9782343176918
Kutumisa B. Kyota
DESTIN BRISÉ D’UN CHRÉTIEN
Roman
Ce récit étant le produit de la pure imagination, toute ressemblance avec des faits réels ou des personnes vivantes est un hasard. L’auteur en décline toute responsabilité.
Résumé« Chers enfants, réjouissons-nous car Lumumba est mort ». Ainsi s’était écrié le Père Paul Naessens dans une classe de sixième latine au Collège de Kasongo-lunda dans le Sud-Kwango pour annoncer la mort de Lumumba en 1961. Il avait voulu partager sa joie avec les élèves. Il était entré dans les trois classes du Collège annoncer ‘la bonne nouvelle’. Le petit Malutidi était jusque-là très pieux, très studieux et très admirateur des Pères jésuites, la plupart Européens. Arrivé au Collège, il a été choqué, comme plusieurs de ses condisciples par la phrase du Père Naessens. Tous les élèves étaient étonnés d’entendre cette phrase et se posaient la question : ‘les Pères nous ont toujours enseigné le principe de Jésus : lorsque l’ennemi vous gifle à la joue gauche, tendez-lui la joue droite. Aujourd’hui, un Père nous demande de nous réjouir de la mort de quelqu’un ’! Le petit Malutidi se disait qu’il ne comprenait plus rien. Cette phrase lui est restée ‘en travers des oreilles’ A partir de ce jour-là, le petit Malutidi et ses condisciples devinrent très critiques. Le cours de religion leur donnait l’occasion de poser des questions de plus en plus critiques au Père Naessens, professeur de ce cours. Les élèves posaient plusieurs questions sur des matières qui leur semblaient incohérentes. La conséquence est que Malutidi ne pensa plus devenir prêtre. A la Faculté de Philosophie et Lettres de l’Université Lovanium, où Malutidi s’inscrivit plus tard, on n’enseignait pas les matières philosophiques considérées par les missionnaires qui dirigeaient l’université et la faculté comme dangereuses. Ainsi, des auteurs comme Marx et Engels, communistes comme Lumumba, n’étaient pas enseignés. Les étudiants de cette faculté considéraient cela comme une tricherie et se voyaient
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obligés de les lire par eux-mêmes sous le manteau. Ils avaient l’impression qu’on leur cachait plusieurs matières. Cette attitude augmenta la suspicion de Malutidi. Sa méfiance déjà grandissante envers la religion catholique connut son paroxysme. A l’issue des études universitaires, Malutidi fut affecté dans une école dirigée par des missionnaires à Kabinda dans le Kasaï Oriental. Moins d’une année après, Malutidi et son collègue Kalele furent révoqués de l’école et mis aux arrêts par le Gouverneur de province à la demande des missionnaires pour cause de conviction religieuse différente. Ils firent trois mois de cachot. Libérés, Malutidi est recruté par l’ISP/Kananga, son collègue s’en alla parfaire ses études à l’Université de Lubumbashi. Deux ans après, grâce à son directeur de thèse, le Père Jan Daeleman, Malutidi reçut une bourse d’études pour préparer son doctorat à Louvain en Belgique. Malutidi constata qu’il existait là-bas ce que l’on appelle ‘liberté religieuse’ : chacun a le droit d’adopter la religion de son choix ou de ne même pas avoir de religion du tout. On n’est pas mal vu pour autant. Il en arriva à tirer la conclusion que les religions chrétiennes au Congo étaient simplement djihadistes. Il ne leur manquait que l’agression physique des gens et la pose des bombes pour des attentats contre des adversaires qui n’adoptaient pas Jésus. Dans les bulletins paroissiaux et dans les chansons, on dit bien qu’il faut récompenser ceux qui acceptent de marcher avec le Christ, et sanctionner ceux qui hésitent. Ce n’est pas loin de la demande musulmane d’éliminer tous les mécréants. Le doctorant Malutidi découvrit toute la réalité cruelle de la colonisation qui était cachée : Le Congo belge, colonie d’exploitation, était destinée à fournir à la Belgique le plus de dividendes possibles. Mais, l’autorité coloniale avait décidé, en complicité avec le Saint-Siège de ne pas instruire les Congolais, craignant qu’un jour, ils ne puissent se révolter contre l’occupation. On n’enseignerait aux Congolais que la religion. Un principe : ‘pas d’élite pas d’ennuis.’ Jusqu’à ce jour, les Congolais n’ont que la Bible comme référence dans leur tête. Malutidi découvrit aussi que les premiers dirigeants congolais postcoloniaux avaient été infiltrés par les Belges pour
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continuer à servir les intérêts belges. Lumumba a effectivement été tué avec une complicité belge. Malutidi a confirmé la collusion entre ses éducateurs missionnaires et le colonisateur belge qu’il doit détester. Malutidi, élève des missionnaires, devint ouvertement antireligieux. Très pieux au départ, Malutidi devint très incroyant à l’arrivée. Remonté contre le racisme, Malutidi fut de retour au Congo. Il n’accepta pas de rester en Belgique ni d‘aller dans un autre pays européen ou américain. Alors que les religions chrétiennes en Occident ont favorisé soi-disant l’émergence de la civilisation universelle actuelle, en Afrique elles créent l’obscurantisme et un retour en arrière. Le christianisme n’a pas su vaincre le fétichisme. Bien au contraire. Les pasteurs sont en même temps des devins. Ils sont les maitres du comportement. Les chances de développement sont très compromises.
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