Dialogues avec mon horloge
174 pages
Français

Dialogues avec mon horloge , livre ebook

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174 pages
Français

Description

Depuis son enfance première, fasciné par les cadrans, les aiguilles, les mouvements, il parle à son horloge qui est sa compagne, sa confidente de chaque instant.
Est-ce cette conversation secrète avec son horloge, qui ont engendré chez le petit garçon, chez l'adolescent, puis chez l'homme, un caractère ombrageux, proche de l'autisme ?
Qui est-elle ? L'horloge est celle qui vit avec lui, qui meurt avec lui au terme de sa première vie. Elle renaîtra avec lui pour huit mille sept cent vingt années.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 janvier 2016
Nombre de lectures 6
EAN13 9782336401683
Langue Français
Poids de l'ouvrage 18 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

horloge. L’horloge est sa compagne, sa conîdente de chaque
horloge, qui ont engendré chez le petit garçon, chez l’adolescent, puis chez l’homme, un caractère ombrageux, proche de l’autisme ? Qui est-elle ? Elle est l’horloge aux quatre cadrans, perchée sur
L’horloge installée sur la façade du médecin du village, celui qui l’a guéri de ses premières îèvres. L’horloge solennelle du lycée Descartes au sein duquel il a passé neuf années, avant de se consacrer à des recherches en mathématiques.
Il dessine une horloge-eur sur les seins de ses conquêtes féminines. Il rythme ses ébats amoureux par le tic-tac d’une horloge lanterne du dix-septième siècle. L’horloge est celle qui vit avec lui, qui meurt avec lui au terme
auvergnat d’adoption, scientiîque de formation mais amoureux du grec et du latin, est depuis quarante ans homme de théâtre. Acteur, metteur en scène, il enseigne la diction et l’art dramatique au sein de la compagnie de théâtre Le Valet de Cœur à Clermont-Ferrand. Il a publié des recueils de poèmes, des nouvelles, des contes et romans, des pièces de théâtre. Ses derniers ouvrages,
, ont été publiés dans différentes collections des éditions L’Harmattan. Ses passions : Molière, la langue française et son évolution au cours de l’Histoire.
Jean-Yves Lenoir
Dialogues avec mon horloge
Roman
Dialogues avec mon horloge
Dialogues avec mon horloge
Écritures Collection fondée par Maguy Albet Bosc (Michel),La Cendre et le calice, 2016. Dami (Olivier),Boulevard des Amériques, 2015. Auque (Hubert),Revoir Tübingen, 2015. Merlino (Benito),Îles vagantes, 2015. Tanguy-Taddonio (Anne),La Signature de l’âme, 2015. Maeght (Brigitte),La Vie sauve, 2015. Cartier (Jean-Michel),L’Irrésolution, 2015. Guérin (Richard),Célia Borromini. La rouquine, 2015. Cheyron (Jean-Marcel),La Nuit des étoiles rouges, 2015. Labbé (François),Un château en Forêt-Noire, 2015. Labbé (Michelle),Sam, 2015. Winling (François),La Clef des portes closes, 2015. Delange (Joëlle),Meurtres à Naples, 2014. Calvetti (Marc),L’aube des abattoirs, 2013. Aichetou,En attendant la lapidation, 2013. * ** Ces quinze derniers titres de la collection sont classés par ordre chronologique en commençant par le plus récent. La liste complète des parutions, avec une courte présentation du contenu des ouvrages, peut être consultée sur le site www.harmattan.fr
Jean-Yves Lenoir Dialogues avec mon horloge
Roman
Du même auteur Poésie Herbes, poèmes en prose, Éditions des Poètes Français, 2015. L’Homme au pliant de toile, Poésie, Éditions Cardère, 2014. Ailes ouvertes,tonique –« Accent Éditions L’Harmattan, coll. Poésie », 2012.Le Papillon blanc, l ‘ellébore noir, Éditions L’Harmattan, coll. « Accent tonique – Poésie », 2011. Je, Éditions La Nouvelle Pléiade, 2006. La Boîte à musique, poèmes en prose, Éditions La Nouvelle Pléiade, 1999. La Prèle, Éditions La Nouvelle Pléiade, 1998. Fenaisons, Éditions Flammes Vives, 1996. Les Petits riens, Éditions Flammes Vives, 1993. Nouvelles, contes, essais Les Nèfles mûrissent,roman théâtral, Éditions l’Harmattan, coll. « Écritures », 2011. Dialogues avec une araignée,conte, Éditions l’Harmattan, coll. « Écritures », 2010. Que contient-elle, votre cassette, Monsieur Harpagon ?,Les Éditions du Valet de Cœur, 2010. Poupée de maïs, Éditions l’Harmattan, coll. « Écritures », 2009. Je vous aime, petites gens des dimanches d’hiver, Éditions La Nouvelle Pléiade, 2007.Théâtre L’Horloge parlante, L’allumette, deux pièces de théâtre, Éditions La Nouvelle Pléiade, 2001. © L’Harmattan, 2016 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-07546-4 EAN : 9782343075464
Chapitre 1
Je me suis toujours demandé si le bébé dans le ventre de sa mère – utilisons le mot « Fœtus » même si la désinence latine en Us’ n’est guère agréable à l’oreille (reconnaissons cependant que le E dans le O lui confère, sur le papier, une élégance certaine : celle des aiguilles d’horloge, précisément, qui s’enlacent et qui ne se quittent plus) –, je me suis toujours demandé, dis-je, si le fœtus perçoit les battements d’une horloge, les tintements d’une l’horloge, lorsqu’elle prononce : — Un ! Ou bien : — Deux, trois…, jusqu’à : — Douze. Et qu’elle ajoute parfois un tintement très personnel : — Quart ! — Demie ! — Trois quarts ! Vous devinez que je ne m’intéresse pas au fœtus en général, je m’intéresse aux fœtus que j’ai été, moi, (à deux reprises et peut-être davantage, nous le verrons, j’utilise le pluriel) et la question que je pose est la suivante : chaque fois que j’ai été dans le ventre d’une mère, ai-je perçu la voix de l’horloge de mon village ? Les médecins nous assurent aujourd’hui – information collectée sur Google – que « Le fœtus réagit aux sons venus de l’extérieur à partir de la trentième semaine ». Trentième semaine ? Je dois convertir trente semaines en mois ; je calcule
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donc une nouvelle fois : trente divisé par cinquante-deux et multiplié par douze, j’obtiens six virgule huit. J’ai toujours été épris d’arithmétique et d’analyse mathématique (nous le verrons également) mais saurai-je jamais combien de règles de trois j’ai utilisées chaque jour de ma vie ! Donc, le fœtus réagit aux sons venus de l’extérieur à la fin du sixième mois (six virgule huit). Les médecins affirment que ce sont d’abord les gargouillis intestinaux de la mère que le fœtus perçoit : — Gargouillis ? Ceux-ci constituent le bruit de fond utérin mais le fœtus entend également les bruits venus de l’extérieur et – toujours selon les dires des médecins – il se montre particulièrement sensible à la musique, si bien que, – il convient de le souligner –, l’enfant se souvient après sa naissance de la musique perçue dans la poche de sa mère. J’affirme que ma première mère n’écoutait malheureuse-ment jamais mes chanteurs préférés, Brel, Ferré, Gréco ! Ni même les chanteurs à la mode de son époque à elle. — À propos – je t’interromps, pardonne-moi ! – qui étaient les chanteurs à la mode de cette époque : Tino Rossi, Luis Mariano, Luc Barney, Édith Piaf ? — Ma première mère parlait avec admiration de Colette Renard, elle aurait aimé être Colette Renard, j’en suis sûr. Mais elle n’écoutait ni Colette Renard ni ces chanteurs, ou bien seulement le dimanche matin à la radio (on préférait dire : à la TSF). À vrai dire, elle ne connaissait que la fanfare de mon village, Villaines les Rochers, que dirigeait son père, mon futur grand-père maternel. — Donc le théorème précédent qui affirme que l’enfant se souvient… — Le théorème est exact mais sa réciproque est fausse et j’en reviens à ce que je disais : j’ai écouté des heures, des heures, des centaines d’heures, durant ma vie, les chansons de Brel et jamais je n’ai entendu la musique de Brel dans l’utérus maternel entre le six virgule huitième mois et le neuvième mois.
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— “Sur la place chauffée au soleil…” La véritable question est donc : est-ce que, dans l’utérus de ma première mère, j’ai perçu les battements d’une horloge, les tintements d’une l’horloge, et même, pour être plus précis : les battements, les tintements de l’horloge du clocher de Villaines les Rochers ? Car une réponse positive à cette question éclairera – je n’hésite pas à employer un grand mot, ne riez pas, vous en aurez la démonstration ci-après ! – éclairera ma vie, ma vie entière, l’ensemble de mes vies. — “Une fille s’est mise à danser.” Ma première vie utérine s’est déroulée à quelque cent cin-quante mètres du clocher. Je dois expliquer que la maison familiale, située « Rue de l’église », n’était séparée de l’édifice religieux et de son clocher que par la maison du presbytère et son jardin attenant. La dénomination « Rue de… » était d’ailleurs excessive ; « Route de… », « Chemin de…. » m’auraient semblé plus exactes. Bref ! J’en reviens au jardin du presbytère. Le jardin du presbytère était immense ; du moins me sem-blait-il immense : trop grand, trop étendu pour que j’en fisse le tour. Je devine qu’en écrivant aujourd’hui « pour que j’en fisse le tour », dans mon esprit se mêlent géométrie réelle des lieux et impression de multitude, d’abondance laissée par les activités que je développais dans ce jardin ; et l’imparfait du subjonctif ajoute au formalisme de la géométrie. J’avais, bien entendu, la capacité d’en faire physiquement le tour et maintes fois nous avons, mes copains et moi, organisé des courses à pied autour du dit jardin : un tour, deux tours, trois tours, en paquet, contre la montre, que sais-je ? Mais mentalement, j’insiste : mentale-ment, en ai-je jamais réellement fait le tour ? Ce jardin était un lieu d’aventures et de découvertes. Du buis et des troènes ; des saules, des ifs ; et souvent, sous les
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