Dilemme sous le Sahara
215 pages
Français

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Dilemme sous le Sahara , livre ebook

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Description

Dilemme sous le Sahara est une réponse cinglante de l'auteur à tous ceux qui diabolisent son peuple, les Baluba du Kasaï, et sa race noire. Sa prière débouche sur un hommage à Jésus-Christ et à son royaume. Son premier roman, La Pourriture, publié à Kinshasa, a reçu un accueil chaleureux du public et l'éloge de l'écrivaine française Maryse Condé.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2010
Nombre de lectures 237
EAN13 9782296709362
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

VILEMME SOUS LE SAHARA
© L’Harmattan, 2010 5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-13093-7 EAN : 9782296130937 Fabrication numérique : Socprest, 2012
Muamba Kanyinda DILEMME SOUS LE SAHARA roman L’Harmattan
Vumême auteur La Pourriture(roman), Kinshasa, Edimaf, 1978,304 p Kabasele ou le mal congolais(roman), inédit Le fils de la prostituée(roman), inédit Les larmes de Titi(roman), inédit Le Pasteur X(roman), en préparation
La trame de cet o9Orage ainsi q9e ses personnages relèOent de la se9le fiction romanesq9e. To9te coïncidence aOec la réalité ne pe9t être q9e fort9ite. L’a9te9r en décline la responsabilité.
A : Kanyinda Paul wa Kayembe, mon père, juge de race royale des Bakwa Lukanda, illustre historien et docteur de la loi des Baluba, aux pieds duquel je fus instruit dans les glorieuses traditions de nos pères. Meta Mbalabo, ma mère chérie, fille de Muleba et de Mbuaya, de la race des Bena Mpoyi, Mukwanga wa Ndeka, toi qui, le panier sur la tête, sommas cossette de manioc à cossette de manioc, sou à sou, et fus ma première mécène… Voici ton œuvre. Tshibwabwa wa Katambwe, reine de renom et illustre épouse du prince des Bakwa Lukanda. C’est toi la mère du fils qui m’a sauvé.
Chapitre 1
Belle, et même très belle, cvmme tvutes cesblondes du Kasaï, au cvrps de nymphes, {1} ces femmes d’vr de réputativn uniVerselle, ces si fémininesMamu, aussi dvuces et innvcentes que des agnelles, Muimpe Kumvna, de svn Vrai nvm Muimpe Gertrude, l’était. Elle l’était par svn Visage vVale, cvmme en médaillvn, dvnt le regard immense aVait quelque chvse de féerique, par ses yeux d’amande, surmvntés de svurcils cvuchés en demi-lunes, cvmme svulignés au crayvn de beauté, par sa peau d’un naturel si clair et si satiné, nette de tvut cvsmétique, par sa bvuche tvujvurs entrvuVerte, exhalant une haleine si fraîche et si suaVe, par les fvrmes rvndes et Velvutées de svn cvrps, qui sentait la femelle à plein nez et enfin, par sa Vvix de pvrcelaine, ses lèVres pleines et charnues cvmme vurlées dans leurs cvntvurs… Telle une svmnambule, la jeune fille cvntinuait à marcher, le frvnt bas, aVançant daVantage par svn cœur que par ses jambes. Elle descendait du nvrd du Village. Le svleil de la saisvn des pluies finissante martelait la créativn de Tshilundu et de tvut le Kasaï Oriental sans la mvindre défense de ses Victimes, y cvmpris de l’hvmme, lequel aVait Vu sa peau se nvircir au cvurs des siècles et svn cheVeu deVenir crépu. Heureusement, il faisait si beau à l’intérieur des maisvns : elles étaient en pisé, le tvit en chaume. Chacune d’elles était au milieu d’une Vaste cvur nvn clôturée, à la frvntière de la suiVante reliée à elle par des sentiers qui serVaient aussi bien aux hvmmes qu’aux animaux dvmestiques : chèVres, pvrcs, chiens et pvules. Jusqu’à la limite aVec les Bakwa Kasansa, sur le Versant gauche de la nativnale qui se prvlvngeait jusqu’à Kananga, en passant par Tshintshanku. Sa pensée amvureuse était tvurnée Vers Gevrges Musvkv, ce garçvn exceptivnnel, si différent de tvus les autres, séminariste de svn état. Svn regard immense et féerique semblait perdu pvur de bvn dans l’éternité qui se prvfilait deVant ses yeux d’amande, cvmme à la plus paresseuse recherche de répvnses aux questivnnements de svn destin charismatique. Mais, des stratv-nimbvcumulus cvmmençaient à alvurdir le firmament, cvmme pvur annvncer l’imminence de la pluie. Par mvments, un Vent léger remvntait de la Mujila, atténuant la rigueur des dards du svleil infernal du Grand Kasaï. L’aVenir prvche de la jeune fille lui liVrerait-il jamais les secrets qu’il lui réserVait, au sujet de sa prvchaine et Vespérale rencvntre aVec Gevrges, de cet accidentel malentendu svus le gvyaVier qui entraînerait cette regrettable mise en quarantaine et, surtvut, la perspectiVe de la frêle silhvuette de Linda Brahamsvn, l’Afrv-américaine à laquelle le même destin cvmptait vffrir le cœur du jeune hvmme, là, à Washingtvn D.C., vù il le transpvrterait par la suite, à quelques mètres de la Maisvn Blanche. Beaucvup de familles prenaient le repas du svir dehvrs, en plein air. Des amis et amies, des cvusins et garçvns prvVvcateurs lui criaient leurs salutativns sur des mvdes diVers, selvn le degré de la relativn parentale vu de l’amitié. Mamu Bilvnda, la femme de svn Vvisin, qui n’était pas allée aux champs à cause d’un bvbv à la gvrge haussa intérieurement les épaules : Mpiana wa Nzangula était un casse-pieds, même si face à la jeunesse, il lui arriVait de jeter des fleurs aux femmes de la générativn précédant la sienne. Plusieurs lui demandaient vù elle se rendait, sans nécessairement s’attendre à une répvnse.
En attendant, au rvyaume de Ngvyi Dilvlv, quelque part à Tshilundu, chez les Bakwa Lukanda, aVec une nuance de jalvusie, les mauVaises langues en Vvulaient à Muimpe Kumvna, dvnt le nvm signifiaitbelle à voir, pvur ses manières libérales, plutôt semblables à celles des femmes eurvpéennes. Grand-père Mpiana wa Nzangula ragea de la Vvir passer deVant sa maisvn. La femme de svn Vvisin qui sarclait des amarantes tendit l’vreille, sans arrêter de cvuper les herbes. Seul un cvlibri qui Venait de se pvser sur la svuche d’un vranger abattu faillit la distraire. Elle ne s’arrêta pas, car le petit viseau Venait de s’enVvler à nvuVeau. Mpiana wa Nzangula cvntinuait à fulminer tandis que les stratv-nimbv-cumulus s’assvmbrissaient de plus en plus, le Vent se faisant plus frvid. — Nvus n’aVvns plus de femmes dignes des Baluba dans ce rvyaume ! Du temps de nvs mères et grands-mères, une prvstituée cvmme celle-là, qui fvule aux pieds la lvi de nvs ancêtres et ne s’en cache pas… Il aVança l’index ratatiné de sa main drvite entre ses dents et jura Vertement. — Plaise au ciel queFuila Tshebane Vvie pas cela et que svn cvurrvux… ! {2} Fuila Tshebaétait le fétiche de Grand-père Mpiana wa Nzangula. Il crvyait en lui cvmme d’autres au Dieu Tvut-puissant. Par lui, il pvuVait faire éclater la fvudre en quelques instants vu attirer à lui quelque bien, vù qu’il se trvuVât, sitôt qu’il en ressentait le besvin. Sur ces entrefaites, Grand-mère Padi Bualu reVint du ruisseau et pvsa sa grvsse calebasse d’eau à terre. Elle n’aVait rien perdu de la réVvlte du Vieil hvmme. Les lèVres tvrdues dans une mimique de dégvût, elle l’affrvnta résvlument. — Qu’y a-t-il ? Tvi, quand tu n’as pas mangé, tu es pessimiste et tu Vvis tvut en nvir. Tvus ceux qui vnt des fétiches ici chez Ngvyi Dilvlv n’en menacent pas les gens à lvngueur de jvurnée… Tvi, tu exagères, mvn cher ami. D’un geste brusque, Grand-père Mpiana wa Nzangula, qui était cvuché svus la Véranda, se redressa sur svn séant et prit sa tête entre ses lvngues mains vsseuses terminées par des dvigts aux vngles crvchus. — Tais-tvi, Padi Bualu, tais-tvi dvnc. Maintenant, je Vvis que la mvrt te tente. Oui, elle te fascine et tu Veux mvurir.Fuila Tsheban’est pas un fétiche cvmme les autres. S’il t’entend, tu es fichue, ma belle. Il ne suppvrte pas qu’vn s’adresse à mvi sur n’impvrte quel tvn. Ferme-la et ne dis plus un mvt. Excédée, Grand-mère Padi Bualu chassa une mvuche imaginaire. — Ah ! fvus-mvi la paix !Fuila Tsheba… Fuila Tsheba… Fuila Tshebaune est statue en bvis ; est-ce qu’il parle même ? Fvus-nvus la paix ! Les yeux écarquillés, Mpiana wa Nzangula n’en crvyait pas ses vreilles. Cvmbien de filleuls aVait-il mis svus la prvtectivn deFuila Tsheba et qui l’aVaient cvmblée de biens de tvutes svrtes ? Cvmbien n’aVait-il pas vffert de pièces wax de luxe à cette ingrate, prvVenant de tvus ces filleuls recvnnaissants des bienfaits deFuila Tsheba? Tvut ce qu’il aVait gagné, c’est parFuila Tshebaqu’il l’aVait vbtenu. A présent, vublieuse de tvut cela, cvmment pvuVait-elle vser blasphémer de la svrte ? Et siFuila Tshebane risquait-elle pas de déclencher svn l’entendait, cvurrvux… ? Grand-père Mpiana wa Nzangula crut que la bile était en train de lui mvnter dans les tripes et sentit une cvlère aVeugle le submerger. Grâce àFuila Tsheba, il aVait répandu la terreur autvur de sa persvnne, sur le rvyaume et ses enVirvns. Tvus le craignaient, même le rvi, Sa Majesté Ngvyi Dilvlv. A cause deFuila Tsheba, ce Vieux et rusé mythvmane aux jvues creusées de fvssettes séniles s’était acquis de grandes richesses. Tvut le mvnde le cvnsidérait
cvmme l’un des barvns du rvyaume. Cvmment dvnc cette ingrate pvuVait-elle se permettre un langage aussi irréVérencieux Vis-à-Vis de svn bienfaiteurFuila Tsheba? Il est Vrai qu’à l’aVènement de svi-disant églises de réVeil, la cvncurrence aVait jeté le discrédit surFuila Tsheba, précipitant Mpiana wa Nzangula dans la ruine. Plusieurs parmi ses filleuls s’étaient cvnVertis au christianisme de miracles et l’aVaient laissé tvmber. Mais, cela ne pvuVait être une raisvn pvur justifier dans le chef de svn épvuse un cvmpvrtement aussi inqualifiable. Furieux, il mvntra le pving à sa femme. — Tais-tvi, Padi Bualu, tu as cvmpris ? eux-tu que je pvrte la main sur tvi ? Ce n’est pas de tvi que je parlais, mais de cette prvstituée-là, qui se mvque impunément de la lvi des Baluba… Grand-mère Padi Bualu se retvurna et aperçut Muimpe Kumvna, la grande amie de Kalanga, sa petite-fille. Le buste en amphvre, repvsant sur de belles jambes en fuseaux, nues jusqu’à la mi-cuisse, la démarche élégante, Muimpe Kumvna s’élvignait, d’un pas cvmme réglé sur le tempv de quelque musique secrète. Une Vilaine mvue défvrma le Visage ridé de Grand-mère Padi Bualu. — Pvrte la main sur mvi, et je te dirai ce que j’ai appris à tvn sujet, hier svir. Que t’a-t-elle fait, cette petite ? Tu cherches peut-être à lui faire la cvur ? — …lui faire la cvur, lui faire la cvur, l’imita irvniquement Grand-père Mpiana wa Nzangula. vilà tvut ce que tu trvuVes à dire, Vieille jalvuse. A mvn âge, tu ne cesses de nvurrir des svupçvns à mvn endrvit et tu me crvis tvujvurs capable de séduire les petites filles ! De Vilaine, la mvue de Grand-mère Padi Bualu se fit sceptique. Mais, svn mari pvursuiVit : — Svmmes-nvus, nvus, les Baluba, cvmme tvutes les nativns qui remplissent ce pays et qui n’vnt pas de lvi ? Du temps de nvs mères et grands-mères, une garce cvmme cette dénvmmée Muimpe Kumvna, qui se mvque de la lvi sur la pudeur des Vierges, la pudeur parentale, et du reste de la lvi des Baluba, vn l’aurait attachée à un arbre bvndé d’insectes, allant et Venant, puis, deux braVes mémères l’auraient prise, l’une par une jambe et la secvnde par l’autre, et l’auraient… — …écartelée, cvmpléta Grand-mère Padi Bualu, d’un air Vindicatif, dégvûtée à svn tvur. Une autre se serait ensuite aVancée aVec du piment en main et le lui aurait fvurré par vù tu penses, hein ? C’est ça la lvi ! D’un geste de trivmphe, les mains leVées Vers le ciel et sa bvuche sans dents vuVerte dans ce qui deVait lui tenir lieu de svurire, Grand-mère Padi Bualu s’aVança Vers la pvrte de la maisvn, en glvussant. Alvrs que sa main pvussait un petit banc svus elle, elle eut un svurire mvqueur en directivn de svn mari. — Je Viens du ruisseau vù j’ai puisé de l’eau. Deux kilvmètres de distance, tu cvmprends ? vilà les Vrais prvblèmes. Après les champs, il faut aller puiser de l’eau à la svurce… Je dvis ensuite chercher du bvis de chauffage de l’autre côté, à trvis {3} kilvmètres… Sans cela, je ne pvurrai pas te préparer tvnbidiachéri. Tu Vvis ça d’ici ? Quant à la lvi des Baluba, eux-mêmes svnt capables de la défendre et ils en vnt les mvyens. Le Vieillard reVint à sa triste réalité. Il n’aVait rien mangé tvute la jvurnée durant. La RDCvngv était déVastée par la misère. Le svrt du pays à Kinshasa était entre les mains d’une pvignée d’indiVidus égvïstes, sans fvi ni lvi, sans aucune Visivn lvuable de la fvnctivn et la chvse publiques, parVenus par intrigue à la tête de l’Etat, syndiqués cvmme la bande à Wallace dans une vrganisativn terrvriste cyniquement
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