Écriture et identité
220 pages
Français

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Écriture et identité , livre ebook

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Description

Qui suis-je ? Que suis-je ? Comment être ? Une crise identitaire s'est emparée de la planète déboussolée où l'homme a perdu ses repères sous l'effet de la mondialisation, des guerres, des génocides. A travers une riche palette d'auteurs contemporains (Mauriac, Makine, Amin Maalouf, Sylvie Germain, Emmanuel Carrère), cette lancinante question de l'identité est analysée dans ce recueil.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2015
Nombre de lectures 39
EAN13 9782336382975
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Association Européenne François Mauriac










Écriture et identité

Actes du colloque de l’Association Européenne François Mauriac Berlin, 2013

Textes réunis par
Françoise Hanus et Nina Nazarova
Copyright


Ouvrages de l’Association Européenne François Mauriac

François Mauriac, écrivain de Malagar , Presses universitaires de Bordeaux, 1988.
Bichelberger, un éveilleur d’aurore , Serpenoise, 1989.
Les Villes d’Europe inspiratrices des écrivains , Éditions Pierron, 1990.
Littérature européenne et spiritualité , Éditions Pierron, 1992.
La Quête du Graal chez les écrivains européens contemporains , Presses universitaires de Nancy, 1994.
Enracinement et dépassement chez les écrivains européens contemporains, Editura Timpul (Roumanie), 1996.
L’Association européenne François Mauriac, dix ans d’histoire. 1987- 97 , Éditions Elect, 1997.
L’Expression du bonheur dans la littérature européenne d’aujourd’hui , Éditions Elect, 1998.
La Rencontre des cultures dans la littérature européenne contemporaine , AEFM, 2002.

Publiés chez l’Harmattan
Masque et carnaval dans la littérature européenne , 2002.
Sylvie Germain, rose des vents et de l’ailleurs , 2003.
L’Enfance inspiratrice, éclat et blessures , 2005.
Andreï Makine : La Rencontre de l’Est et de l’Ouest (dans la collection “Rencontres de la Cerisaie”), 2004.
Andreï Makine : Perspectives Russes (dans la collection “Rencontres de la Cerisaie”), 2005.
Art et Littérature : Regards sur les auteurs européens contemporains , 2006.
Andreï Makine : Le sentiment poétique (dans la collection “Rencontres de la Cerisaie”), 2008.
Terres mythiques du Nord de l’Europe , 2010.
L’Écriture singulière de François Cheng : un dialogue fécond , 2011.
Le Franchissement du Mur dans la littérature postsoviétique (dernier recueil de la collection « Rencontres de la Cerisaie »), 2012.
Le Silence en littérature. De Mauriac à Houellebecq , 2013.

© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-73308-1
Cet ouvrage comporte l’ensemble des communications prononcées lors du Colloque de l’Association Européenne François Mauriac Écriture et Identité , qui s’est tenu à Berlin du 9 au 14 mai 2013. Merci à Nina Nazarova, notre présidente pour l’organisation très réussie de cette manifestation.
INTRODUCTION
« C’est notre regard qui enferme souvent les autres dans leurs plus étroites appartenances, et c’est notre regard aussi qui peut les libérer ». Amin Maalouf , Les identités meurtrières 1 .

Depuis la nuit des temps, la question de l’identité a toujours préoccupé l’humanité. Elle saisit l’attention de nombreux penseurs et hommes de lettres. En effet, l’homme s’est toujours posé des questions sur sa propre identité, sur sa propre nature, sur son origine et sur sa destinée en vue de savoir réellement qui il est. Pourtant, l’identité n’a émergé qu’assez récemment comme thème crucial dans les sciences sociales et la littérature. Le concept d’identité explicite une problématique, certainement diffuse, qui apparaît avec force dans le romantisme et qui se trouve encouragée par les conditions de vie dans la société industrielle : c’est l’époque à laquelle l’individu perd petit à petit l’identité immédiate que lui conféraient les groupes sociaux stables et homogènes auxquels il appartenait. Dès lors, la question de l’identité s’est répandue dans plusieurs champs de la recherche scientifique dont celui de la littérature.
De nos jours, la mondialisation accélérée provoque, en réaction, un renforcement du besoin d’identité. Un flux d’ambiguïté règne autour du mot « identité ». « Identité », au sens courant, connote la similitude et la permanence. Pourtant en réalité l’identité se joue dans la variation, y compris lorsqu’elle est relative à ce qui est stable, l’état civil. Il est possible de changer de nom, de nationalité, de religion, de pays, de sexe même, de devenir un trompe-œil, mais chaque individu garde une identité qui le définit et le différencie de ses semblables. Dans ce sens, l’identité n’est pas donnée une fois pour toutes, elle se construit et se transforme tout au long de l’existence.
Le point sur lequel s’accordent toutes les études dans ce domaine est que l’identité n’est pas un état, les identités ne sont ni immanentes ni immuables. En outre, l’identité – dans la duplicité du mot qui postule à la fois la similitude et la différence, la similitude pour marquer la différence – suppose l’Autre pour exister et se développer. Le discours identitaire est tout autant le discours sur l’Autre ou avec les Autres qu’une proclamation de Soi, comme le rêve d’un Soi magnifié par le contraste de l’Autre 2 . Il est une manière de situer les Autres par rapport au Soi, d’évaluer ses relations avec les autres, de se comparer et de se positionner.
L’identité est forcément complexe, elle ne se limite pas à une seule appartenance : elle est une somme d’appartenances plus ou moins importantes, mais toutes signifiantes, qui font la richesse et la valeur propre de chacun, rendant ainsi tout être humain irremplaçable, singulier. Elle n’est pas innée, n’est pas d’emblée ; elle s’acquiert via l’influence d’autrui. L’identité est un ensemble de critères, de définitions d’un sujet, et un sentiment interne. Ce sentiment d’identité est composé de différents sentiments : sentiment d’unité, de cohérence, d’appartenance, de valeur, d’autonomie et de confiance organisés autour d’une volonté d’existence. Les dimensions de l’identité sont intimement mêlées : individuelle (sentiment d’être unique), groupale (sentiment d’appartenir à un groupe) et culturelle (sentiment d’avoir une culture d’appartenance) 3 .

Pourtant, dans un contexte social particulier, l’identité que l’on proclame peut se calquer en négatif sur celle de l’adversaire :
Si les fanatiques parviennent aussi facilement à s’imposer comme les défenseurs de l’identité, c’est parce que la conception « tribale » de l’identité favorise une telle dérive 4 .
L’identité est notamment définie par le regard des autres, ou encore par des blessures marquantes (humiliations subies durant l’enfance, des conflits d’ordre culturel, etc.) Les identités deviennent ou peuvent devenir meurtrières, lorsqu’elles sont conçues de manière tribale : elles opposent « Nous » aux « Autres », favorisent une attitude partiale et intolérante, exclusive et excluante. Le choix proposé par cette conception est extrêmement dangereux, il implique soit la négation de l’autre, soit la négation de soi-même, soit l’intégrisme, soit la désintégration. C’est ce qui fera dire à Amin Maalouf :
Une vie d’écriture m’a appris à me méfier des mots. Ceux qui paraissent les plus limpides sont souvent les plus traîtres. L’un de ces faux amis est justement « identité » 5 .
Dans le monde moderne où l’agression et l’intolérance de tous ceux qui sont « différents » sont toujours présentes et répandues, il n’est pas étonnant que les personnalités du monde de la culture et surtout les écrivains se soient trouvés au centre d’une ou de plusieurs crises identitaires liées aux sentiments d’unité, de cohérence, d’appartenance, de valeur, d’autonomie et de confiance. L’art a toujours joué un rôle unifiant, réconciliant. Ainsi, l’écriture permet la sortie vers l’Autre, comme un hors de Soi qui ouvre vers l’ailleurs.
Écrire, c’est donc à la fois dévoiler le monde et le proposer comme une tâche à la générosité du lecteur. C’est recourir à la conscience d’autrui pour se faire reconnaître comme « essentiel » à la totalité de l’autre. ; mais comme d’autre part le monde réel ne se révèle qu’à l’action, comme on ne peut s’y sentir qu&

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