Être ou ne pas être un homme : La masculinité dans le roman québécois
534 pages
Français

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Être ou ne pas être un homme : La masculinité dans le roman québécois , livre ebook

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Description

Être ou ne pas être un homme propose une relecture du roman québécois à travers le prisme de la masculinité et du patriarcat. Dans un premier temps, l’auteur présente de manière théorique la genèse et l’évolution de cette «superstructure masculine», qui façonne l’espace public et structure la culture, tout en déterminant l’identité sexuelle. Il s’attarde par la suite, en s’appuyant sur de nombreux exemples, à la représentation de cette masculinité dans le roman québécois à partir de quelques thématiques inhérentes au phallocentrisme social : le patriotisme, la guerre, le sport, le nationalisme et les relations père-fils.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 avril 2011
Nombre de lectures 8
EAN13 9782895971849
Langue Français
Poids de l'ouvrage 12 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

VictOR-LaUREntTRMEblay
Être ou ne pas êtreun homme
La masculinitédans le roman québécois
ÊTRE OU NE PAS ÊTRE UN HOMME
La masculinité dans le roman québécois
Victor-Laurent Tremblay
ÊTRE OU NE PAS ÊTRE UN HOMME
La masculinité dans le roman québécois
Les Éditions David remercient le Conseil des Arts du Canada, le Secteur franco-ontarien du Conseil des arts de l’Ontario et la Ville d’Ottawa. En outre, nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition. Cet ouvrage a été publié grâce à une subvention de la Fédération canadienne des sciences humaines de concert avec le Programme d’aide à l’édition savante, dont les fonds proviennent du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada.
C    B  A C Tremblay, Victor-Laurent, 1945- Être ou ne pas être un homme : la masculinité dans le roman québécois / Victor-Laurent Tremblay. (Voix savantes ; 33) Comprend des réf. bibliogr. ISBN 978-2-89597-164-1
 1. Masculinité dans la littérature. 2. Patriarcat dans la littérature. 3. Roman e e québécois — 19 siècle — Histoire et critique. 4. Roman québécois — 20 siècle — Histoire et critique. I. Titre. II. Collection : Voix savantes ; 33
PS8191.M37T74 2011
C843.0093521
Les Éditions David 335-B, rue Cumberland Ottawa (Ontario) K1N 7J3 www.editionsdavid.com
C2011-900706-1
Téléphone : 613-830-3336 Télécopieur : 613-830-2819 info@editionsdavid.com
Tous droits réservés. Imprimé au Canada. e Dépôt légal (Québec et Ottawa), 2 trimestre 2011
À la mémoire de mon père et de mon frère, mes premiers modèles, et pour tous les autres hommes dans ma vie. À ma mère et mes sœurs, beaucoup d’estime et ma sincère reconnaissance. Enfin, des remerciements particuliers à ceux qui m’ont inspiré et aidé dans l’aventure de ce livre et, de façon plus générale, à ceux à qui je dois d’être qui je suis.
Avant-propos
 ’ des plus anciennes photos datant de mon enfance, l’on S peut me voir en casquette et culottes courtes entouré, à gauche, de ma sœur et de mon frère aînés et, à droite, d’un proche voisin. Plus que d’évoquer simplement un moment passé de ma vie, cette photographie, prise vers la fin des années 1940, cristallise et révèle les contraintes psy-choaffectives qui m’ont marqué depuis mon tout jeune âge, lesquelles deviendront plus complexes avec les années. Dans le garçonnet appuyé légèrement sur sa frangine, je reconnais ma dépendance à la féminité, multipliée par six, faudrait-il préciser, puisque, en plus de quatre autres sœurs cadettes, dominait la très présente mère. Immergé dans le fémi-nin où les jeux mimétiques jouaient à plein, j’étais en outre influencé par le masculin représenté par le voisin et, surtout, par ce seul frère plus âgé de cinq ans, lesquels ne voulaient rien savoir de moi parce que j’étais trop jeune. Quant au père, il était d’autant plus désiré qu’il était la plupart du temps absent. Ne reste de lui que la voiture qui domine à l’arrière-plan, symbole on ne peut plus significatif de la puissance de la paternité, et même du patriarcat, puisque non seulement mon père fut toute sa vie chauffeur de camion, d’automobile ou d’autobus, mais qu’à cette époque et pendant longtemps (encore aujourd’hui !) ces véhicules étaient l’apanage de la masculinité. L’identification et le désir partagés, sinon déchirés, entre un trop-plein féminin et un manque masculin expliquent en partie ce
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ÊTRE OU NE PAS ÊTRE UN HOMME
questionnement qui m’a habité pendant fort longtemps d’être ou de ne pas être un homme,interrogation qui n’est d’ailleurs pas étrangère au présent essai. Cependant, avant d’en arriver là, un long rite de passage de plusieurs décennies a dû être accompli, apprentissage de la masculinité qui m’amena à devenir, entre autres, «maîtred’école » au secondaire et même lieutenant dans les Forces armées, expériences transitoires dans ma quête de virilité que vous me saurez gré de passer sous silence. Dans les années 1970, m’étant finalement identifié comme homosexuel (le termegai était alors peu courant), il me restait à assumer cette « étiquette », ce qui n’avait rien de rassurant, puisque la victimisation contre tout ce qui est considéré efféminement était alors et est encore de nos jours sinon virulente, du moins tenace, pernicieuse et subtile. Heureusement, j’ai eu à subir assez peu de désagrément à cause de mon « orientation sexuelle », comme il est d’usage de dire. Bien sûr, je me rappelle certaines remarques désobligeantes, un coup de poing au visage sans provocation de ma part, et de la discrimination dans deux emplois. Pourtant, si l’on considère les histoires d’horreur rapportées par les médias, j’ai été, somme toute, relativement chanceux. Après ma « sortie du placard », ma famille m’avait accepté, et les deux milieux dans lesquels je me suis retrouvé par la suite, l’hôtellerie et l’université, n’avaient pas la réputation d’être homophobes, du moins si on n’attirait pas trop l’attention sur soi. Néanmoins, mon questionnement sur la masculinité n’avait pas cessé pour autant. En effet, tout en travaillant comme garçon de table, j’étais retourné aux études supérieures en lettres françaises, lesquelles me permirent de poursuivre mon interrogation sur les structures sociales et psychiques conditionnant les êtres non seulement à un rôle sexuel particulier, masculin ou féminin, mais à des préférences sexuellesplusoumoinsprécises,plusoumoinsambiguës.Ilvasansdire que derrière mon désir de comprendre se trouvait une certaine quête de puissance, de reconnaissance par l’Autre, qui n’était pas étran-gère à ce que je croyais être une défaillance virile. Dans ma thèse de maîtrise, « La Révolte contre le patriarcat dans l’œuvre de Marie-Claire Blais » (1980), je fus ainsi sollicité à analyser le travail de subversion que cette auteure mena contre les structures d’oppression qu’elle avait subies en tant que femme et québécoise, et comme lesbienne (cf. Trem-blay, « Marginalité »).
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