Francophonies du proche
218 pages
Français

Francophonies du proche , livre ebook

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218 pages
Français

Description

Qu'est-ce aujourd'hui que la "francophonie" ? Ce sont les écritures elles-mêmes, nées de pratiques et d'usages différenciés de la langue française qu'il convient de repenser, l'intérêt des écrivains ou penseurs qui s'en réclament étant à mesurer à la qualité de leurs oeuvres, davantage qu'à l'aune de leurs origines, histoire ou confession. Voici une étude de la poésie suisse romande, de la poésie belge contemporaine et une étude de l'oeuvre de l'écrivain suisse Nicolas Bouvier.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2013
Nombre de lectures 30
EAN13 9782296537859
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sous la direction de / Edited by Serge Bourjea
FRANCOPHONIES DU PROCHE Les poésies d’expression française en Suisse et en Belgique, aujourd’hui
Études transnationales, francophones et comparées Transnational, Francophone, and Comparative Studies
Francophonies du proche
Les poésies d’expression française en Suisse et en Belgique, aujourd’hui
« Études transnationales, francophones et comparées » Transnational, Francophone and Comparative Studies Collection dirigée par /Book Series Directed byHafid Gafaïti Les mouvements migratoires dans le monde ont donné naissance à des diasporas et des cultures immigrées qui simultanément transforment les sociétés et les immigrés et contribuent à la formation d’identités et de cultures globales ou transnationales. Le but de cette collection est d’explorer les processus à partir desquels ces phénomènes ont donné naissance à des cultures nationales et transnationales ainsi que d’analyser les modalités selon lesquelles les diasporas contribuent à la production de nouvelles identités et discours qui défient les modes de pensée traditionnels sur l’identité, la nation, l’histoire, la littérature, l’art et la culture dans le contexte postcolonial. Elle vise à contribuer aux débats sur ces phénomènes, leurs problématiques et discours à partir d’une perspective interdisciplinaire et plurilingue au-delà des cloisonnements idéologiques, politiques ou théoriques. Elle a également pour but de renforcer les liens entre la théorie critique et les études culturelles ainsi que de développer les relations entre les études francophones, anglophones et comparées dans un cadre transnational. Cette collection tente de multiplier les échanges entre les universitaires et étudiants francophones, anglophones et autres et de transcender les barrières culturelles et linguistiques qui caractérisent encore nombre de publications. Migratory movements in the world have led to the formation of diasporas and immigrant cultures that transform both societies and immigrants themselves, while contributing to global or transnational identities and cultures. The aim of this book series is to explore the processes by which these phenomena led to the constitution of national and transnational cultures. In addition, it studies how diasporas contribute to the construction of new identities and discourses that challenge traditional ways of thinking about identity, nation, history, literature, art and culture in the postcolonial context. It aims to contribute to the discussion of these issues from an interdisciplinary and multilingual perspective beyond ideological, political and theoretical exclusions. Its objective is to reinforce the links between critical theory and cultural studies and to develop the relations between Francophone, Anglophone and comparative studies in a transnational framework. This book series attempts, on the one hand, to enhance the communication and to strengthen the relations between Francophone, Anglophone and other scholars and students and, on the other hand, to transcend the cultural and linguistic barriers that still characterize many publications.
Sous la direction de Serge Bourjea
Francophonies du proche
Les poésies d’expression française en Suisse et en Belgique, aujourd’hui
© L’Harmattan, 2013 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-01086-1 EAN : 9782343010861
Préface Pour une ‘francophonie du proche’
Qu’est-ce aujourd’hui que la « francophonie » ?
On trouvera des éléments de réponse dans la postface que donne Serge Bourjea au présent volume, sous le titre passablement ironique : « Mallarmé francophone »[p. 179 à 201]. Selon l’auteur, si la francophonie peut effectivement être comparée à une « lumière d’étoile morte », ainsi que l’indiquait un Manifeste paru dans le journalLe Monde en 1 2007 , cela ne signifie nullement que les littératures d’expression française aient perdu toute importance dans un monde « globalisé ». Est bien « morte », en revanche, une certaine idéologie du « français langue universelle » qui en organisait (et faussait) la lecture, en les déclarant gardiennes des droits de l’Homme et des valeurs de la Civilisation. Dès lors, ce sont les écritures elles-mêmes, nées de pratiques et d’usages très différenciés de la langue française, qu’il convient de repenser aujourd’hui dans leur ensemble, l’intérêt des écrivains ou penseurs qui s’en réclament étant à mesurer à la qualité de leurs œuvres, davantage qu’à l’aune de leurs origines, histoire ou confession. Ces diverses écritures composent une autre littérature francophone (elles exigent, plus exactement,une autre façon de voir et de lirecette littérature), dont il convient d’évaluer la place et les pouvoirs, dans les turbulences de ce que Glissant nomma naguère le « Chaos-monde ».
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Serge Bourjea
Mais la crise actuelle de la « francophonie », pointant le caractère obsolète du concept dans un monde globalisé, a surtout imposé une nouvelle interrogation critique concernant l’ère géographique de la création en français dans le « Tout-monde ». De longue date, on a en effet voulu considérer que des littératures identitaires, porteuses d’une expression culturelle autochtone dans la langue du colonisateur, pouvaient naître dans les anciens territoires colonisés par la France, en Afrique, en Asie, dans l’Océan Indien ou la Caraïbe. Or, cette croyance (ou ce vœu pieu) a surtout conduit à valoriser outrancièrement des œuvres mineures ou quasi insignifiantes, au prétexte qu’elles émanaient de pays éloignés de l’Hexagone, et qu’elles étaient signées d’auteurs issus de populations dominées. Un « exotisme », comme signe d’extranéité et dedifférence, justifiait doublement cette valorisation : méritoires parce nées d’une langue imposée, et renvoyant – de fait – l’image que le colonisateur voulait se donner de lui-même, de telles littératures se devaient d’être célébrées dans le contexte d’une sorte de salutaire – et dans le fond peu dérangeante – « francophonie des lointains ». Dans le même temps se sont trouvées minorées, jusqu’à passer inaperçues, des créations non assimilables à la culture hexagonale, mais que leur proximité avec l’Hexagone rendaient transparentes. Soit, ces œuvres s’imposaient au point qu’elles devenaient françaises comme par nature (qui s’est jamais préoccupé d’une quelconque « belgitude » du groupeCoBrA? qui se souvient que Cendrars fut longtemps Sauser et Suisse de La Chaux-de-Fonds ?). Soit elles restaient cantonnées dans leur territoire d’origine, ignorées du public international comme de l’incontournable critique parisienne, sauf à devenir objet de caricatures ou de dépréciations infondées.
Pour une ‘francophonie du proche’
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Ce déséquilibre, la distorsion créée par une réception et des analyses différentes du « proche » et du « lointain », ont considérablement faussé l’aperception des œuvres et entravé toute définition cohérente d’une « littérature francophone », a fortiorielle-même. La celle de la « francophonie » conséquence la plus flagrante – et en bien des sens, la plus absurde – a été la constitution progressive dans les universités françaises (mais aussi anglo-saxonnes), de départements et de cursus spécifiques, l’établissement de méthodes différentes voire divergentes, pour l’approche de ce qui s’inscrivait pourtant dans un même courant historique, sociologique et poïétique, d’évolution de la langue et de la littérature françaises. Une coupure s’est ainsi artificiellement créée entre les « études françaises » proprement dites (hexagonales) et les « études francophones », constituées en domaines séparés de recherche et d’évaluation : entre les deux errent toujours quelqueszombis célèbres (de Victor Ségalen à Jean-Marie Gustave Le Clézio, en passant par Cendrars, Alexis Léger ou Aimé Césaire) que l’on ne sait trop où situer… * On trouvera dans les pages qui suivent trois essais qui, 2 s’ils demandent assurément à être complétés , se veulent une contribution à l’étude systématique des « francophonies du proche ». Deux d’entre eux concernent des foyers anciens d’écritures francophones en Europe, dans deux pays dont le caractère limitrophe et les rapports culturels très étroits qu’ils entretiennent avec la France, ont longtemps occulté l’importance pour la « littérature-monde en français ». La 3 poésie suisse romande est présentée par Peter Schnyder, professeur à l’université de Mulhouse, sous le titre « Un art de l’oscillation »[p. 15 à 73].L’auteur, dans une analyse d’une grande force, montre le paradoxe essentiel qui sous-tend la
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