Ils étaient quatre
170 pages
Français

Ils étaient quatre , livre ebook

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170 pages
Français

Description

Ils étaient quatre frères et soeurs que la vie a séparé. Retirés de leur foyer, ils grandissent dans quatre familles différentes, se perdant de vue. Nous suivons à travers ce récit leurs joies, leurs souffrances et leurs désirs. Séparés mais au fond de leur coeur inconsciemment, viscéralement, quatre à jamais. C'est aussi l'histoire d'une adoption où le passé est caché, secret bien gardé d'une époque pas si lointaine où n'étaient pas toujours révélées aux enfants adoptés leurs histoires réelles.

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Informations

Publié par
Date de parution 16 novembre 2018
Nombre de lectures 1
EAN13 9782140105623
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Ils étaient quatre frères et sœurs que la vie a séparés. Retirés
de leur foyer, ils grandissent dans quatre familles différentes, Catherine Chatelain
se perdant de vue. Nous suivons à travers ce récit leurs joies,
leurs souffrances et leurs désirs. Séparés mais au fond de leur
cœur inconsciemment, viscéralement, quatre à jamais.
Et tout alla très vite, pas le temps de dire au revoir aux copains,
pas le temps de rentrer dans la chambre respirer cet air qu’ils
aimaient sans le savoir, pas le temps… ils étaient encore tous
les quatre unis et c’est tout ce qu’ils voulaient, ne pas se lâcher, Ils étaient quatrene pas se perdre.
De son passé, il ne lui restait que quelques billes posées sur
sa table de nuit, une photo déchirée camoufée au fond d’un
tiroir qu’il n’ouvrait jamais, sur laquelle on pouvait distinguer
trois enfants riant dans la basse-cour, il ne voulait plus la voir
mais était incapable de la jeter, cette photo, comme une plaie
inguérissable dans le fond de son cœur.
C’est aussi l’histoire d’une adoption où le passé est caché,
secret bien gardé d’une époque pas si lointaine où n’étaient pas
toujours révélées aux enfants adoptés leurs histoires réelles.
« Je ne sais pas pourquoi je ne peux pas m’en empêcher, j’ai
faim, faim, c’est comme un vide à remplir, un gouffre.
Un vide. Une absence. »
Pour son sixième roman, Catherine Chatelain nous
projette une fois de plus dans un récit émouvant,
empreint de sentiments forts.
Dessin de couverture : Enola Chatelain, 8 ans.
ISBN : 978-2-343-16021-4
17,50 €
Catherine Chatelain Ils étaient quatre








Ils étaient quatre


Collection « Vivre et l’écrire »
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De simples mots d’amour (Yvette Marcère Besnard)
Liste complète des titres sur le site internet
www.vee.vivreetlecrire.fr/veeCatherine Chatelain











Ils étaient quatre






























































































































































































































































































© L’Harmattan, 2018
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.editions-harmattan.fr

ISBN : 978-2-343-16021-4
EAN : 9782343160214
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Patrick courait très vite à travers les rayons du magasin,
dans son sac d’école du lait et un paquet de nouilles. Il ne
devait surtout pas se faire attraper, qui donnerait à manger
à toute la famille ce soir ? Il était vif et malin et le vigile
Patrick, sur le parking, bouscula une personne qui lui
cria : « Tu pourrais faire attention espèce de voyou ! »
Hors de danger il ralentit sa course, il grogna tout seul,
en rage contre le monde entier, contre cette vie qui n’était
pas facile pour lui : « Il t’emmerde le voyou ! Qui donnera
du lait pour Charlotte si j’ne le pique pas ? Nous on aura
les nouilles, le vieux y se démerdera pour trouver du vin. »
« Le vieux », dans quel état serait-il encore ce soir ?
Serait-il la nuit au commissariat ramassé saoul sur le trot-
toir ? Serait-il violent ou dans un état comateux ?
Au bout de la rue il vit sa sœur, d’un an sa cadette, qui
l’attendait tout en promenant Charlotte dans la poussette.
Il savait ce que cela voulait dire, la petite sœur d’un an
devait hurler et pour ne pas « ameuter » les voisins, Laure
la promenait.
– Il est rentré ? demanda-t-il dès qu’il eut rejoint ses
sœurs ?
– Non, t’as du lait ? Elle n’arrête pas de pleurer.
– Oui, j’ai eu chaud, faudra qu’ j’change de magasin.
Ils montèrent à leur appartement, un petit logement de
deux pièces, une salle à manger et une chambre. Installé
sur la table, Henri âgé de quatre ans attendait le retour des
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grands. Il était là souvent assis sur la table jambes croisées,
le regard dans le vague, les plus grands ne savaient pas quoi
faire.
– T’es tout seul ? demande Laure, où est la vieille ?
– Elle dort.
– Elle cuve encore, grogne Patrick.
La « vieille », c’était la grand-mère. Elle s’était
installée là, depuis la naissance de Charlotte. Ils vivaient à six
dans ce triste logement, la grand-mère dormant à la salle à
manger .
Patrick montra à son jeune frère les billes qu’il avait
gagnées à l’école pour lui. Henri sourit.
– Tu veux jouer ? demanda-t-il.
– Ouais une partie, mais descends de la table !
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posée sur le bahut. Patrick savait où son jeune frère
regardait et il murmura :
– Pourquoi tu es partie maman ?
Il aida son frère à descendre de la table en le serrant très
fort dans ses bras.
Laure, très active, prit le litre de lait, elle monta sur une
chaise pour atteindre le gaz, elle n’était pas grande pour ses
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et n’entendit plus le bébé pleurer.
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les longs mois d’hôpital de leur maman, la maigreur de
celle-ci, la nourriture qui manquait, qui a toujours manqué.
Elle se souvient de cette immense tendresse du peu de temps
où leur maman était là à leurs côtés à leur parler d’une vie
meilleure, plus tard quand elle irait mieux quand elle serait
guérie de son cancer, quand elle les emmènerait loin de ce
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vide…
– Le lait, mais qu’est-ce que tu fous !
Les cris de Patrick la ramenèrent sur terre.
Comme le souvenir de sa maman était vif, elle se mit à
pleurer, elle qui semblait si costaud.
– Bon, chiale pas pour ça, c’est rien, consola Patrick, il
en reste assez dans la casserole pour Charlotte.
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Laure savait que le lait serait trop chaud, elle y ajouta du
lait froid et mit le tout dans un biberon, elle s’assit

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