J ai perdu le nord
201 pages
Français

J'ai perdu le nord , livre ebook

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201 pages
Français

Description

Le jeune Dany Make et ses frères, dont le père se retrouve au chômage, sont obligés de soutenir leur famille, qui vit désormais dans une grande détresse. Après un investissement qui tourne mal, il entreprend un voyage plein d'aventures, de rebondissements et de périls, qui va le conduire au Nord-Cameroun, puis au Bénin en passant par le Nigeria. Il embarque ensuite clandestinement sur un bateau pour la Belgique...


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Informations

Publié par
Date de parution 02 juillet 2017
Nombre de lectures 10
EAN13 9782140041129
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Alain Didier N
J’ai perdu le nord Chronique d’un périple hasardeux
J’ai perdu le nord
Alain Didier NTAMAGJ’ai perdu le nord
Chronique d’un périple hasardeux
© L’Harmattan, 2017 57, rue de l’ÉcolePolytechnique, 75005 Paris http://www.editionsharmattan.fr ISBN : 9782343121277 EAN : 9782343121277
SOMMAIRE
CHAPITRE PREMIER......................................................7
CHAPITRE 2 ...................................................................27
CHAPITRE 3 ...................................................................51
CHAPITRE 4 ...................................................................65
CHAPITRE 5 ...................................................................85
CHAPITRE 6 ...................................................................95
CHAPITRE 7 .................................................................115
CHAPITRE 8 .................................................................141
CHAPITRE 9 .................................................................163
CHAPITRE 10 ...............................................................185
CHAPITRE PREMIER
Ma vie bascula ce jour-là. Vous comprendrez plus tard pourquoi je dis basculer. En effet, en rentrant des classes aux environs de midi ce fameux jour-là, je trouvai la maison dans un calme inhabituel ; ce qui était presque rare chez nous ; une maison calme. Il fallait le voir pour le croire. Pourtant, mes petits frères et sœurs étaient bel et bien déjà rentrés de l’école et semblaient observer une certaine trêve dont j’ignorais l’origine. Ce climat m’intrigua fort bien d’autant plus que tous, assis à même le sol sous la grande véranda de notre maison, me regardaient arriver d’un air triste. Les seuls moments où notre maison restait aussi calme étaient lorsque mon père était là. Papa ne rentrait jamais à cette heure de la journée. Mais qu’est-ce qui pouvait bien maintenir cette bande à faire silence et maintenir mes cadets dans un climat aussi morose ? Même Lunelle, ma dernière petite sœur, qui avait pris l’habitude de m’embrasser bruyamment quand je rentrais des classes ne se pointa guère devant moi ce jour-là pour m’embrasser avec entrain et récupérer comme d’habitude ce que je lui avais gardé. Elle aussi semblait bien respecter la situation malgré son jeune âge. Sans troubler l’atmosphère des lieux, je saluais discrètement mes cadets. Je me courbai et fis une bise à ma petite sœur et déposai le petit paquet de biscuits que je lui avais gardé devant elle. Je voulus les traverser pour entrer par la porte centrale qui donnait accès au salon. -Maman est-elle là ? Leur demandai-je ne me dirigeant vers la porte. -! Chuchotèrent-ilsOui. Mais pas par là ! Papa est là doucement en chœur.
Je fus stoppé net dans mon élan. En voilà une surprise. Mon père à la maison à cette heure de la journée ; c’était presque invraisemblable. Je compris immédiatement la raison du calme qui régnait chez nous. Sans être une terreur, la présence de mon père à la maison en journée à elle seule suffisait à réduire nos ardeurs dans les jeux et tempérer nos élans dans les diverses activités que nous entreprenions. Mais sa présence seule ne justifiait cependant pas à créer l’atmosphère de deuil qui prévalait chez nous. Il y avait certainement autre chose. Je fis donc demi-tour pour me diriger vers l’entrée secondaire à l’arrière de la maison. Je trouvai ma mère placée à l’entrée arrière de la maison, elle parlait avec mes frères aînés ainsi que mes oncles et tantes. De toute évidence, la situation était grave au vu de la mine qu’affichait ma mère. Je l’avais rarement vue dans un état pareil. Sauf à certaines occasions comme le jour où on lui avait annoncé le décès de ma grand-mère. -On a donné une mise à pied de huit jours à papa, me souffla à l’oreille l’un de mes frères venu à ma rencontre. -Quoi ? Lui demandai-je à haute voix en avançant vers ma mère qui était placée au seuil de la porte. -Papa a eu une mise à pied de huit jours à son lieu de service, reprit-il en parlant un peu plus fort. -Ce n’est que huit jours. Après il va reprendre le travail, tentai-je de les rassurer en arrivant devant ma mère sur le pas de la porte qui me céda timidement le passage. J’entrai et saluai mon père assis comme toujours sur le canapé. Il regardait la télé. Contrairement à ma mère, lui paraissait plus calme et détendu. Il me répondit avec un sourire comme à l’accoutumée sauf que celui-ci cachait quelque chose de grave. -? Me demanda-t-il gentimentBonjour. Tu es rentré d’une voix inhabituelle.
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-Oui papa, lui répondis-je en faisant demi-tour presque immédiatement. Monsieur Make Pierre du vrai nom de mon père était un homme d’une cinquantaine d’années de teint clair, élancé. De son allure générale se dégageait une impression d’élégance raffinée. C’était un homme d’une moralité assez strict qui détestait la faiblesse qu’il pouvait desceller chez les autres. Il pensait que tout était possible du moment où on y mettait un peu du sien. Il ne cessait de nous dire : « Un homme fort est son propre sauveur. » La situation fut beaucoup plus tendue, lorsque les huit jours de mise à pied passés, mon père se rendit à son lieu de travail. On lui notifia alors son licenciement pour faute lourde. Ce dont il n’avait pas été avisé. Ce soir-là, il convoqua une réunion familiale ; du genre qui était souvent convoqué quand l’un d’entre nous avait fait quelque chose de grave ou quand une situation désagréable prévalait à la maison. Tous, nous étions là, ma mère, mes tantes et oncles tant du côté paternel que maternel qui habitaient avec nous à la maison, mes frères et sœurs ainsi que mes cousins et cousines. Toute la famille au grand complet était là. Mon père prit la parole : -Je vous remercie tous d’être là ce soir, commença-t-il. Avant de poursuivre, vous êtes ici sous ma responsabilité. Il est de mon devoir de vous encadrer et de veiller sur chacun d’entre vous. De ce fait, lorsqu’une situation comme celle que nous vivons en ce moment ici à la maison arrive, j’ai l’obligation de vous tenir personnellement informé… Il s’arrêta un moment pour reprendre son souffle et reprit d’une voix hésitante : « … Il y a quelques jours, j’ai reçu une mise à pied de huit jours et aujourd’hui, lorsque je me suis rendu au lieu de service pour reprendre le travail, j’ai plutôt reçu une lettre de licenciement... »
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