J ai rêvé d une entreprise "4 étoiles"
224 pages
Français

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J'ai rêvé d'une entreprise "4 étoiles" , livre ebook

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224 pages
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Description

Eden a obtenu, très jeune, ce dont il rêvait : des diplômes, un emploi respectable et de l'argent. Accompagné de ses camarades, il va connaître l'euphorie de l'expatriation et du statut social. Cependant une série d'évènements, aussi drôlement tristes les uns que les autres, vont bouleverser leur vie et remettre en question leur choix. On trouve ici un décryptage de l'environnement social des étudiants d'écoles de commerce et de l'univers de la finance.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 décembre 2014
Nombre de lectures 202
EAN13 9782336364018
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Hem’sey Mina










J’ai rêvé d’une entreprise « 4 étoiles »

Parcours de jeunes auditeurs financiers

Récit
Copyright





















© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-71412-7
LE MOT DE L’AUTEUR
Jeune homme, jeune femme, si tu chavires,
Ne méprise pas ta jeunesse et va au bout de tes rêves.
À toi qui liras ce livre,
Ne vis pas une vie qui n’est pas la tienne .
A VANT-PROPOS
Au cours d’une pendaison de crémaillère, dans le onzième arrondissement de Paris, j’assistais à une scène particulière : une dizaine de jeunes ne cessaient d’évoquer leur vie professionnelle au lieu de profiter des réjouissances. Ils étaient tous diplômés d’école de commerce et travaillaient dans la finance.
En prêtant une oreille attentive à leurs échanges, je demeurais perplexe à l’écoute du style de vie relativement triste que mènent ces jeunes professionnels. Ils étaient censés vivre leurs meilleures années et pourtant, ce n’était pas le cas.
Ne comprenant pas leurs plaintes, je pris le temps d’écouter chacune de leurs histoires. En quittant les lieux, je pensais aux étudiants qui intégreront le monde du travail. L’idée me vint alors d’assembler leurs témoignages, d’écrire une histoire et de porter leurs messages à travers un récit qui leur serait dédié.
C’est ce livre que je vous présente aujourd’hui.
I NTRODUCTION : CRISE DE LA QUARANTAINE
Mai 2013. La nature peu commode nous accorde un temps ingrat avec des températures froides accompagnées de nombreuses averses. Le printemps, cet être plein de caprices, est absent. Il a, semble-t-il, laissé quartier libre à un hiver résistant.
Dans mon métier, la busy season est une période de l’année, entre les mois de janvier et d’avril, pendant laquelle les employés doivent survivre à un rythme de travail intensif. Elle devrait déjà être terminée, mais je continue à travailler comme un forcené jusqu’à pas d’heure sans pour autant bénéficier de cette ultime rétribution que sont les heures supplémentaires rémunérées.
Détrompez-vous, je ne suis pas un de ces employés incompétents qui n’arrive pas à finir ses tâches au bureau, encore moins l’asocial qui se morfond dans le travail. Toutefois, je n’ai pas le choix et dois porter ma croix en attendant des jours meilleurs. Si vous saviez combien, je souhaiterais faire autre chose ce soir que travailler : courir, danser la bachata ou siroter une bière avec mes amis, respirer tout simplement.
Il est vingt-deux heures et je viens de recevoir, de La Hongroise, un e-mail qui ne présage rien de bon. Les problèmes rencontrés entre un responsable et son subordonné en entreprise ressemblent parfois étonnamment à ceux que peuvent endurer un couple. En règle générale, il en découle une phrase à la teneur fatidique, la bien célèbre : « Il faut qu’on parle ». À sa prononciation, plusieurs cas de figure sont à prévoir : la fuite ou le rejet pour les moins téméraires, et la confrontation pour les braves. Pourtant, une discussion n’est pas toujours synonyme de gravité et peut bien au contraire signifier les prémices d’une éclaircie, gage d’une meilleure relation.
« Éden,
Nous devons discuter. Pourrais-tu être disponible demain à 8h stp ? Merci ».
Ce matin, avant de fermer la porte en bois massif de mon domicile pour me rendre au bureau, je me suis donné du courage en me répétant : « Fais ce que tu dois faire afin de pouvoir réaliser ce que tu veux ». Mon lieu de travail est un ring sur lequel je dois monter chaque matin. Ma foi et ma détermination sont mes gants, avancer en esquivant des coups fatals est mon combat.
Une définition simple de mon exceptionnel métier ? Mettre en œuvre toutes mes facultés intellectuelles pour prémunir les entreprises que j’ausculte d’un éventuel cancer financier. Comment ? En leur posant des questions auxquelles j’espère obtenir des éléments de réponse sur ce que mes supérieurs veulent savoir à propos de leurs procédures internes, de leurs situations financières et de certains faits comptables.
La plupart du temps, ma hiérarchie m’envoie chez des clients pour des missions qui peuvent durer une journée, plusieurs semaines voire quelques mois. Il arrive aussi que je travaille directement au bureau à condition qu’ils mettent à notre disposition, sur un site intranet, les documents nécessaires au suivi de notre mission ou s’ils les envoient par courriel. Dans un souci d’efficacité, mon employeur m’a généreusement offert un arsenal d’outils des plus indispensables : un ordinateur portable, un bloc-notes, un stylo et un scanner.
On me prête parfois l’image du vil inspecteur qui mène de stupides enquêtes. Cela va sans dire que je suis une sorte de boulet ambulant qui pollue ses précieux clients de ses questions salaces. Eux qui déjà ont du mal à comprendre le sens des tâches qui leur incombe, imaginez-vous donc le calvaire que cela doit être pour eux de répondre à nos questions complexes.
Je suis donc un auditeur financier. Mon employeur, Gapéché, est vénéré dans le monde entier comme une entreprise 4 étoiles , un des quatre grands groupes ayant conquis le monopole de l’audit financier : Bévéché, Duloippe, Ivouaye et Gapéché. Je travaille à La Place, la capitale d’un petit pays splendide encerclé par trois robustes voisins : l’Allemagne, la Belgique et la France.
Ce soir, j’ai quitté le bureau à vingt heures pour finir mes tâches à mon domicile, un studio que je loue dans un quartier populaire, le moins cher de la ville. Ce mini appartement de trente-cinq mètres carrés est situé au premier étage d’un petit immeuble à la peinture verte bouteille au croisement de deux rues : la rue Sampaix et la rue de la Paix. Je me remémore encore le coup de cœur que j’ai eu pour cet endroit lors de la première visite. Je l’avais aussitôt réservé après avoir apprécié son intelligente décoration et ses grandes fenêtres qui apportent beaucoup de chaleur et de luminosité.
Aucune place à l’intérieur n’est perdue, des solutions ont été trouvées pour optimiser l’espace sans le compartimenter ni renoncer à la lumière grâce à une très bonne exposition au soleil. Il comprend un grand espace habitable, une douche et un balcon, bien suffisants, pour une personne seule. Le balcon, placé à l’arrière de la rue principale, donne sur le voisinage en face et sur un jardin, au rez-de-chaussée, dans lequel ma voisine portugaise cultive des pousses de tomates.
Mes voisins sont impassibles et peu accessibles, imposants bien souvent un silence pesant ou ne plaçant que des monosyllabes lorsque mes invités ou moi, nous hasardons à entamer avec eux un dialogue. Hormis les jours de grande chaleur, ce qui reste relativement rare à La Place, il est inhabituel de voir un enfant jouer dans les longues rues de mon quartier.
Lorsque le soleil brille haut dans le ciel, deux grandes fenêtres coulissantes laissent filtrer les rayons du jour et emplissent cet espace de vie d’une lumière intense. Ce qui laisse ainsi entrevoir une cuisine américaine ; très bien aménagée avec son four, sa hotte, ses armoires et ses accessoires muraux parfaitement alignés, contenant de nombreux ustensiles et une vaisselle de qualité ; un canapé-lit, un écran plat, une commode, des rangements et de multiples décorations : des cartes postales, un masque Yoruba du Nigeria, une carte représentative de l’Afrique Centrale, des mugs de Prague et un tableau de sable illustrant le Lac Rose du Sénégal.
Trois grands miroirs tapissent les murs de l’espace de vie qui comprend de nombreuses suspensions et fixations indispensables sur les murs. À la tombée de la nuit, les lustres réfléchissent une lumière pure qui, se répandant dans tout l’appartement, se concentre en un point et apporte un surplus de vie : les yeux d’une ravissante jeune femme dessinée dans un de mes tableaux, vêtue d’une longue robe colorée, croisant ses jambes lisses, l’avant-bras gauche posé légèrement sur une petite table, le coude droit posé sur sa cuisse galbée laissant ainsi sa main soutenir son parfait menton, qui me fixent de manière subtile, m’ame

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