Jules ROY
125 pages
Français

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Jules ROY , livre ebook

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Description

"Avec ses amis et ses proches, j'ai tenté de réunir en l'honneur de mon père les textes d'un "tombeau", (...) forme de mausolée à un homme disparu", JLR. L'année 2007 a célébré le centenaire de la naissance de Jules Roy par de nombreux colloques. Figurent ici les textes que les Actes du Centenaire n'ont pu accueillir, faute de place. Leurs auteurs ? Edmonde Charles-Roux, Jean Daniel, Guy Dugas, parmi d'autres.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2008
Nombre de lectures 78
EAN13 9782336282770
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Chez le même éditeur :
Guy Dugas

La littérature judéo-maghrébine d’expression française, entre Djéha et Cagayous, 1991, ISBN : 2-7384-0837-0.
Bibliographie critique de la littérature judéo-maghrébine d’expression française, Etudes littéraires du Maghreb , 1992, ISBN : 2-7384-1334-8.
Les facéties de Si Hodja , camédie musicale, musique de Pierre Mercier, théâtre des cinq continents , 2003, ISBN : 2-7475-3760-9.
Degracia , récit d’une enfance marocaine, une petite fille au mellah de Fès dans les années vingt, avec Colette Roumanoff, 2003, ISBN : 2-7475-5287-X.
Aubert Lemeland / Jules Roy

Lieutenant Karl , opéra , 2007, ISBN : 978-2-296-03969-8.
Jean Louis Roy

HYPNOTHÉRAPIE DIGESTIVE, Soleil au Ventre , collection Psycho-Logiques, 1999, ISBN : 2-7384-8639-8.
Le Maire, la Muse et l’Architecte (l’Auditorium de Dijon), collection Univers musical, 2004, ISBN : 2-7475-6407-X.
JULES ROY, dernier Vol, collection Littérature, 2005, ISBN : 2-7475-7535-7.
Jules Roy l’intranquille, collection Littérature témoignages, 2007, ISBN : 978-2-296-02646-9.
JULES ROY : 100 ANS, éditant un collectif d’auteurs.
Jules ROY

Jean-Louis Roy
Ce recueil réunit des textes qui ont célébré le centenaire de naissance de Jules Roy. Ils ont été écrits et dits par :
Gérard Calmettes,
Edmonde Charles-Roux, présidente de l’ Académie Goncourt,
Jean Daniel, écrivain, directeur du nouvel Observateur,
Guy Dugas, professeur à l’ Université Montpellier-III, spécialiste des littératures comparées de la Méditerranée, responsable des manifestations littéraires,
Aubert Lemeland, compositeur,
Henri de Raincourt, président du Conseil général de l’Yonne,
Daniel Buisine, directeur de la Maison Jules-Roy, son scribe,
X..., médecin appelé en Algérie, soucieux d’anonymat,
Enrico Terracini, dans Il Giornale d’Italia,
sans méconnaître Héliette Pâris, nièce de Jules Roy,
et Jean Louis Roy, son fils, qui tient à témoigner à chacun sa cordiale reconnaissance de lui avoir permis de les réunir ici, en prolongement du partenariat généreux de la Bibliothèque Nationale de France François-Mitterrand.
Association du Centenaire Jules Roy 48, rue Chaudronnerie — 21000 Dijon
© L’HARMATTAM, 2008 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan 1@wanadoo.fr
9782296058125
EAN : 9782296058125
Sommaire
Chez le même éditeur : Page de titre Page de Copyright Portait express Jour J à Vézelay Jules Roy, le chantre de Vézelay Tombeau de Jules Roy Mon ami Julius Jules Roy, le barbare Julius, un soldat Le lieutenant Karl et la vallée heureuse Lettre à Jules Roy Jules Roy, mon oncle La Guerre d’Algérie Je me souviens de Julius La traversée d’un siècle tumultueux - Fragments biographiques
Portait express
Janus à multiples faces, Jules Roy en a au moins six doubles, ce qui lui fait douze visages... Autant d’opinions qu’on aurait de lui.

Séminariste poète, il est sorti moine chevalier de sa chrysalide, s’est envolé en pilote de guerre écrivain, a butiné en amoureux macho, puis se consuma en pied-noir anticolonialiste et finit en sage et mystique. Pas étonnant qu’il soit devenu Etranger pour [s] es frères, et que, dans mon esprit, il soit « intranquille ». Sous ce titre j’ai fait son portrait : Jules Roy l’intranquille .

Il ne laissait personne indifférent. Sa beauté virile fascinait les femmes mais les hommes, malgré sa prestance et son allant, le haïssaient souvent pour sa rigueur qui les rendait d’autant plus misérables de s’opposer à lui. Homme du ciel, il n’était pas avare de dédain. Avec l’âge, il le cachait mieux.

Il s’était découvert des dons supérieurs ; il crut bon de mépriser les paysans dont il sortait, mais conserva leur ancrage à la terre. Il se méprisa ensuite de fonder malgré lui une famille, ne s’y reconnaissant pas, mais ne fut pas un père indigne. Il rejeta l’Eglise en exigeant de ses prêtres des vertus qu’il n’avait pas lui-même. Il quitta l’armée pour n’avoir pas compris à quoi on l’employait et ne pas consentir à ce qu’elle était. Il conspua le milieu littéraire, fuyant à Vézelay sa comédie mondaine. Il s’y retrouva seul. Face à la Sainte-Madeleine de pierre, il subit enfin une autorité qui acceptait son ombrageuse déférence. Sa seconde femme, Tatiana, acharnée à l’adoucir, n’avait pas réussi à courber son orgueil.

Recréant la saga de sa famille en Algérie dans Les Chevaux du Soleil, la relativité de sa condition lui apparut. Ces pauvres paysans du Doubs et de l’Ariège vivaient trop mal chez eux, leur destin ne pouvait être qu’ailleurs : ils l’avaient cherché au-delà de la Méditerranée, sans espoir de gloire ni soif de richesses. A reconstituer leur histoire, Julius s’est intéressé aux hommes. Le mépris qu’il avait jusqu’alors éprouvé pour eux disparut. Ces gueux, dont il était issu, il les a enfin vus comme ils étaient, attachés aveuglément à leur terre, dignes d’admiration et d’estime. « Ça m’a permis de connaître notre condition de colonisateurs au milieu des colonisés » ; il a su voir, mieux qu’eux qui ne lui ont pas pardonné. Il a conté leur grandeur, leurs espoirs puis leur cœur déchiré, l’effondrement lamentable et brutal de la cohabitation ratée. S’étant enfin reconnu en ses ancêtres, il a acquis la dimension humaine, universelle, qu’il n’avait pas encore atteinte. Ecrite en dix ans, la saga devait comprendre huit tomes. Il écourta, elle n’en compta que six. Condensée en un seul volume, elle tend à résumer désormais son parcours et son talent.

J’ai suivi la vie de mon père pendant soixante-dix ans et j’ai lu tous ses livres. Jules Roy sera toujours pour moi un soldat, vêtu comme un empereur d’uniformes de parade, civils ou militaires, rude et rugueux, séducteur ou vociférant, chevauchant sa foi à force d’éperons, assoiffé de gloire et d’aventures. Il eut pour compagnons de route des seigneurs et des guerriers, escalada le ciel et courut les plaines, cueillit les femmes et les roses en leur jardin clos.

La légende pouvait se mettre en place.
Jour J à Vézelay
Je ne sais si, à la longue, un consensus se fera sur l’importance et l’intérêt que Jules Roy représente pour la Bourgogne et pour la France. On lui a décerné autant de distinctions prestigieuses qu’il a reçu de tombereaux d’injures. Mais je sais une chose, c’est que, sans Henri de Raincourt, nous ne serions pas réunis ce 22 octobre 2007 pour saluer le centenaire de sa naissance. Ici, Monsieur le président, Mesdames, Messieurs, dans la maison préservée de mon père, la Maison Jules-Roy.

C’est en effet le sénateur Henri de Raincourt qui a convaincu le Conseil général, dont il est le président, d’acquérir cette maison, répondant favorablement à une stratégie que nous avions établie, mon père et moi, deux ans avant sa mort, pour que perdurent sa trace, sa bibliothèque et son œuvre, stratégie qu’il a très efficacement mise en œuvre comme vous pouvez le constater.

Le résultat serait-il aussi éclatant aujourd’hui si Henri de Raincourt n’avait lancé, en plus de la Maison Jules-Roy , l’idée du centenaire ? Oui, c’est à lui qu’on le doit. Moi, je n’y pensais pas. Songez, à peine sept ans après sa mort, qui en aurait voulu au grand marché des lettres ? Une association des amis de Jules Roy, que Tatiana avait tenté de créer, avait fait fausse-couche. Or la modestie de notre président du département ne m’en voudra pas de rappeler que c’est sa commande d’un opéra à Aubert Lemeland, Lieutenant Karl , qui a tout entraîné. Mais n’est-ce pas le rôle principal des dirigeants que de fixer la direction et de donner l’élan ?
Comme l’élan n’est rien sans les forces qu’il met en mouvement, il a fallu assumer. Une Association du Centenaire est née pour épauler le compositeur et, le principe d’une célébration nationale ayant été obtenu, mettre sur pied les manifestations littéraires. Elles ont été organisées, y compris l’exposition que nous inaugurons, par Guy Dugas. Il regrette de ne pas être avec nous : il

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