L Analphabète-conseil
218 pages
Français

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L'Analphabète-conseil , livre ebook

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Français

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Description

Un retraité fort actif, voulant en savoir plus sur le numérique, contacte un brillant ingénieur, spécialiste d'un étrange structuralisme informel à la SERTAZ, Services Tous Azimuts. Mais là, le numérique passe vite à la trappe et le narrateur, poussé par sa curiosité indélébile, se retrouve entraîné dans un tourbillon inattendu...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2012
Nombre de lectures 16
EAN13 9782296491052
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’analphabète-conseil


Roman
François Jakobiak


L’analphabète-conseil


Roman
Du même auteur


Maîtriser l’information critique , Éditions d’Organisation, 1988
Pratique de la veille technologique , Éditions d’Organisation, 1991
Exemples commentés de veille technologique , Éditions d’Organisation, 1992
Le brevet source d’information , Dunod, 1994
L’information scientifique et technique , Que sais-je ? N° 3015 P.U.F., 1995, 1996
L’intelligence économique en pratique , Éditions d’Organisation, 1998, 2001
L’intelligence économique, la comprendre, l’implanter, l’utiliser , Éditions d’Organisation, 2004, 2006
De l’idée au produit, Veille, R&D, Marché , Éditions d’Organisation, 2005
L’intelligence économique, techniques et outils , Éditions d’Organisation, 2009


© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-96726-7
EAN : 9782296967267

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
A Hélène, Odile
et Isabelle


« … car la sainte et salutaire ignorance devait
être le bain où se retremperaient les hommes »
E. Zola (Germinal)
PROLOGUE
J’ai rencontré Ambroise Lamenulle, dans l’une des plus grandes tours de La Défense, à l’occasion d’un séminaire de formation sur "Les bases d’un nouveau marketing socio-syndical".
Les deux cents participants, cadres de grandes sociétés pour la plupart, étaient intéressés à des titres très divers par cet alléchant programme où leur étaient en particulier présentés les principes directeurs du Structuralisme Informel, une des voies prometteuses pour lutter contre l’hémorragie des effectifs des grandes centrales syndicales, hémorragie consécutive à l’âpreté des luttes tribales entre ces organismes depuis la fin des trente glorieuses.
Ambroise Lamenulle avait sur ce sujet comme sur beaucoup d’autres des idées percutantes et originales mises au service d’un enthousiasme indélébile ; le brio avec lequel il les exprimait le rendait agaçant à un nombre relativement élevé d’imbéciles et à une forte proportion de médiocres. De plus, elle le rendait suspect à certains contemplatifs qui n’appréciaient pas outre mesure ses idées choc, assez éloignées des canons habituels, des visions édulcorées généralement admises et répandues dans les diverses sources d’information "grand public", ces incontournables médias.
Malgré tout, sa popularité était réelle parmi les cadres supérieurs, en particulier chez ceux pour lesquels il ne représentait pas un risque majeur vis à vis de leur déroulement de carrière.
Mais Ambroise Lamenulle n’est ni un prêtre, ni un altruiste, ni un mécène. Son temps est très précieux, il coûte cher. C’est un des cinq meilleurs experts nationaux du structuralisme informel, reconnu sur le plan international et, par voie de conséquence, ses conférences, onéreuses et nombreuses, lui ont donné l’habitude de facturer allègrement toute intervention d’une durée supérieure à vingt ou trente minutes, à un taux horaire modulable et dégressif, certes, mais toujours assez éloigné du salaire minimum interprofessionnel de croissance ou SMIC, étalon reconnu et respecté dans les sphères syndicales ou patronales de toute nature.
Il n’accepte par exemple d’être interviewé que moyennant de confortables "royalties", avec facture dûment établie et TVA de dix-neuf soixante pour cent, ce qui montre son originalité car beaucoup préfèrent les dessous-de-table. Ce n’est pas son genre ; il est toujours très réglementaire et n’admettrait pas de voler le fisc.
Je ne m’attendais pas à le retrouver quelques années plus tard et à être entraîné dans des aventures surprenantes, inattendues, incontrôlables, qui n’ont rien à voir avec le thème du marketing socio-syndical.
Ambroise a maintenant quarante-huit ans, ingénieur, Centrale de Paris, c’est un grand gaillard d’un mètre quatre-vingt-cinq environ, abondante chevelure grisonnante, lunettes d’écaille, généralement élégant.
A l’issue de ces aventures j’ai avisé Ambroise Lamenulle de mon intention de publier le contenu de nos entretiens futuristes, animés, voire orageux et il a donné son accord. L’écriture ne le passionne pas, c’est avant tout un homme de contact, une bête de conférences où son brio et sa faconde, toute méridionale, font merveille. De plus il est beaucoup trop occupé pour trouver le temps nécessaire à cette rédaction et se passer, du même coup, d’intermédiaire.
J’ajoute qu’il a gardé un souvenir mitigé de l’édition car son récent manuscrit, Comment échouer dans la vie ? , recueil de conférences sur ce splendide thème, présenté chez vingt éditeurs différents a été refusé par chacun d’eux.
Et pourtant les conférences avaient eu un éclatant succès auprès de centaines de cadres fanatisés, tant dans les actions de formation que lors de congrès à coloration psychosociologique marquée.
Amusé, Ambroise Lamenulle m’a confié : "A tout prendre, le fait que ce livre soit rejeté montre bien la véracité de ce que j’avance. S’il avait été un succès je n’aurais pas eu l’air bien malin ; toute ma philosophie de l’échec faisait faillite".
1. ON DIRAIT LE SUD
Les autres, j’sais pas. Mais moi, ça va,
Changez rien pour moi !
(Michel Colucci)


Nous sortons ravis, Hélène et moi, du restaurant lyonnais « Le Nord », une des cinq brasseries créées par notre maître lyonnais Paul Bocuse, octogénaire actif s’il en est. En ce bel après-midi doux et ensoleillé de février nous avons envie de flâner, tranquilles.
Finalement c’est très bien, ça vaut le Sud et l’Est.
Oui mais avec une touche septentrionale marquée, ça m’a rappelé les brasseries de Bruxelles que j’ai tant fréquentées à la fin des années quatre-vingt-dix au cours de mes aventures à l’ULB. Dis ? Si on passait à la FNAC pour fouiller dans les DVD à prix cassés ?
Isabelle dit qu’on a intérêt à aller à Planète Saturne derrière Saint-Bonaventure, c’est à deux pas.
OK. Et si l’on est bredouille il sera toujours possible de se rabattre sur la FNAC de la rue de la Ré, c’est sur notre chemin pour rejoindre le parking Antonin Poncet.
Finalement notre pêche a été bonne et, outre cinq DVD alléchants, j’ai trouvé un CD audio de ce vieil anar de Léo Ferré contenant ses succès des années cinquante et soixante avec entre autres, Paname, Pauvre Rutebeuf, Jolie môme et Merde à Vauban de quoi me plonger dans un bain de nostalgie. Nous rejoignons satisfaits notre villa de la banlieue sud-ouest de Lyon.
Ce petit flash sur la vie de deux seniors lyonnais semble montrer que la vie de cette catégorie de Français peut présenter des séquences très agréables, au moins pour ceux qui en ont les moyens. Mais que signifie au juste le nom « senior » ? Que recouvre-t-il en réalité ?
Senior, c’est le terme consacré pour désigner les plus de soixante ans et ça me surprend un peu. Il y a un certain nombre d’années maintenant que j’use et abuse de la carte Senior proposée par la SNCF pour mes voyages privés comme professionnels. Je me souviens fort bien qu’en athlétisme, après les cadets et les juniors, après dix-huit ans, les seniors étaient tout simplement des adultes encore jeunes puisque dès trente-quatre ans ils passaient dans la catégorie des vétérans. Maintenant c’est après soixante ans que l’on a le droit d’acheter la carte senior (qui se nommait, dans les années soixante-dix, carte Vermeille). Précisons qu’elle est depuis une bonne quinzaine d’années dans ma poche, qu’elle y voisine la carte de grand voyageur et que je l’appelle, par dérision mais aussi tendresse mon CDS, mon Certificat de Sénilité.
Je me souviens bien de l’évolution, tout à fait naturelle et inévitable, qui m’a amené dans mon état actuel de senior que je préfère, par lucidité, appeler la vieillesse.
Après l’ère atomique des années cinquante nous avons vu apparaître l’ère de l’informatique, fille de l’électronique, qui a débouché sur la télématique (mariage de raison des télécommunications et de l’informatique) puis sur le numérique qui prend de jour en jour plus d’importance, importance confirmée par le gouvernement avec la création d’un secrétariat d’Etat à l’économie numérique. Avant l’Internet nous disposion

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