L art de la chute
83 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

L'art de la chute , livre ebook

-

83 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Découvrez une mosaïque de personnages aux mésaventures diverses !

Ont été réunis, dans ce recueil de vingt et une nouvelles, des personnages aussi dissemblables qu'un CRS révolté, une adolescente maladroite, un écrivain paresseux, un vieux garçon rustique, une jeune maman analphabète, la plus belle femme de Moscou, une crémière subversive, un banquier détestant le foot, un hollandais à la gâchette facile, une éditrice surbookée, un médecin dragueur, une quinquagénaire suicidaire, un passager de TGV inquiétant, une caissière angoissée, et bien d'autres encore.
À travers cet inventaire humain à la Prévert et les mésaventures cocasses, cruelles ou dérangeantes de ces héros d'un jour, l'auteur dresse, non sans un humour parfois grinçant, un tableau en forme de satire sociale de notre monde contemporain.

Des chutes surprenantes, inspirées des pièges de notre société contemporaine...

EXTRAIT

On m’avait bien prévenu qu’un jour ou l’autre, à force de draguer sur Facebook, il m’arriverait des ennuis. Mais je n’avais voulu écouter personne. Il est vrai que tout m’avait jusqu’alors si bien réussi…C’est pourquoi le jour où Lola Makovich, médecin pneumologue résidant au Touquet et exerçant à Arras, me proposa de devenir son amie et que je découvris son profil et sa photo alléchante, je craquai aussitôt.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Pierre Boxberger est né en 1954. Il vit en Mâconnais. Il a été enseignant du primaire puis du supérieur et responsable pédagogique d'un IUFM de Bourgogne. Il a vécu au Tchad à la fin des années 70. Il a écrit un essai sur l’école (2011) et publié trois romans. Il pratique en dilettante le tir sportif et l’aviation légère. Les voyages font partie intégrante de sa vie depuis qu'il est à la retraite.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 29 mars 2019
Nombre de lectures 2
EAN13 9782378779573
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0020€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Pierre Boxberger
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
L’Art de la Chute
Roman
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
© Lys Bleu Éditions – Pierre Boxberger
ISBN : 978-2-37877-957-3
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayant cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivant du Code de la propriété intellectuelle.
 
 
 
 
 
 
 
Des dizaines de personnages improbables tournaient en rond dans ma cervelle depuis trop longtemps. Après ce que je leur avais fait subir, ils avaient besoin de prendre l’air.
 
Ils rêvaient d’un autre monde.
 
Comme ils commençaient à revendiquer leur liberté de manière un peu trop pressante, un beau matin, j’ai cédé. Mais je les ai bien prévenus : le vrai monde dans lequel ils allaient se retrouver ressemblerait beaucoup au leur  !
Ils risquaient fort de tomber de haut…
 
Heureusement, à l’instar de leur camarade Vincent, le nouvelliste, ils maîtrisaient l’art de la chute.
 
 
« Je rêvais d'un autre monde
Où la Terre serait ronde […]
Je marchais les yeux fermés
Je ne voyais plus mes pieds
Je rêvais réalité… »
 
Téléphone
 
 
 
 
 
1. Max
 
 
 
Plantation sur la plage
 
 
On m’avait bien prévenu qu’un jour ou l’autre, à force de draguer sur Facebook, il m’arriverait des ennuis. Mais je n’avais voulu écouter personne.
Il est vrai que tout m’avait jusqu’alors si bien réussi…
C’est pourquoi le jour où Lola Makovich, médecin pneumologue résidant au Touquet et exerçant à Arras, me proposa de devenir son amie et que je découvris son profil et sa photo alléchante, je craquai aussitôt.
Avant d’accepter l’invitation, j’allai naviguer sur ses pages personnelles en accès libre. Ancienne interne des hôpitaux de Lille et championne de kitesurf, elle partageait étonnamment toutes mes passions : le catamaran, l’équitation, la Porsche 911 Targa et le piano. Elle avait tout pour me plaire. Et ses photos… Fille sublime. Elle était le pneumo canon idéale, en quelque sorte.
Ce soir-là, j’aurais bien fait de naviguer un instant aussi sur le site du Conseil de l’Ordre…
J’avais bien décelé sur ses pages un petit problème du côté de l’orthographe, mais je n’y prêtai pas trop d’attention, ma consœur ophtalmo dans ma clinique était également très fantaisiste en ce domaine. Heureusement, ses patients n’y voyaient que du feu quand ils échouaient dans son service pour soigner une cataracte ou une DMLA.
Sans hésiter, je cliquai sur le bouton « accepter », et dans les cinq minutes qui suivirent, Lola m’envoya ce message :
 
Chair confrère.
 
Je sui heureuse que tu a accepter mon invitation. Nous avont tellemant de point en comain  ! Tu a vu comme cet étrange  ? Si tu veut, je te propose un RDV un de ses week-end. Vient avec ta porche, on se ferat une petite compète tout les deux, je conait une route dézerte, je sait que tu aime sa… Et un petit resto avec des plat loco, sa te branche ? Epuit on irat se baladé le landemin sur la plage avec mes cheveaux.
 
Le reste du message était à l’avenant. Effectivement, son style apocalyptique surpassait de loin celui de ma consœur. Mais elle était peut-être étrangère, et j’avais compris que si elle me proposait une rencontre sur deux jours, c’est qu’il y avait une nuit entre, je n’étais pas idiot. Quoique…
Aveuglé par la beauté de la fille et la perspective d’un bon coup, j’échangeai des mails avec elle pendant une semaine, et on concrétisa.
C’est ainsi qu’un samedi de mai à huit heures du matin, je quittai Montpellier au volant de ma Porsche et filai plein nord. Direction le Touquet.
Ce fut une journée d’autoroute longue et pénible, je n’avalai qu’un sandwich au thon infâme sur une table de pique-nique constellée de fientes d’oiseaux du côté de Beaune. Je réussis tout de même à dormir quelques minutes sur une pelouse, cerné par les crottes de chiens et les paquets de chips vides. Il faisait un temps magnifique et lorsqu’en fin d’après-midi, j’aperçus le panneau « Pas de Calais », je fus surpris car il ne pleuvait pas. Pourtant, dès qu’on avait franchi Montélimar, il me semblait qu’on était dans le Nord avec son lot de froidure, de bise, de brouillard, de pluie et de grésil… Alors, la Côte d’Opale, vous pensez ! Pour un Languedocien de naissance, cette terre inconnue n’avait rien à envier au pays des Inuits.
J’arrivai donc au Touquet sous un soleil éclatant, la Porsche décapotée. Comme il était un peu tard, nous avions convenu que la fameuse « compète » entre nos deux bolides aurait lieu le lendemain, tout comme la chevauchée en bord de mer. Mon GPS me guida jusqu’au début de l’allée des Trois Martyrs, là où je devais retrouver Lola. J’étais soufflé. Ces gens du Nord, ils avaient de ces idées ! Construire un phare au beau milieu de la ville ! Encore plus fort qu’à Palavas.
La pneumologue m’attendait, plus sublime encore en réalité qu’en photo ! Grande, mince, une tresse d’or en couronne lui ceignait la tête. Elle avait de beaux poumons et un petit côté mannequin russe tout à fait ravissant avec son nez retroussé et ses yeux en amande.
Elle me sauta au cou, elle était plus grande que moi. Manifestement, l’affaire se présentait bien. Elle me proposa l’ascension du Phare de la Canche car elle souhaitait me faire découvrir sa ville depuis le ciel. Peu farouche, elle me tint la main tout au long des 274 marches, et j’en fus, je le reconnais, tout émoustillé.
Après avoir découvert la vue magnifique, nous fîmes un tour de ville en Porsche, j’étais conquis par cette cité si différente de mes stations du Sud bien fades à côté. Une architecture étonnante avec ses balcons de bois colorés, ses toits pentus, ses colombages… Et quel temps, on se serait cru à Carnon en juillet !
Je garai mon bolide juste en face du Centre Nautique, devant le restaurant Côté Sud. Lola avait réservé une table qui donnait sur une forêt de mâts de chars à voile.
Une fois installée, elle m’avertit :

—  Surtout, Max, on ne parle pas boulot. Je ne veux pas discuter de patients, de poumons, de chirurgie, de clinique ou d’hosto. Pas de ça entre nous, O.K. ? Tiens, parle-moi de ton cheval…
Nous bavardâmes donc de nos passions communes : la voile, les voitures de sport, l’équitation. Elle avait un drôle d’accent qui roulait les r et je ne pus m’empêcher de lui en faire la remarque.

—  Max, mes parents sont lituaniens. Ils sont arrivés là après la chute de l’URSS et ont investi dans l’immobilier. Tu as vu, tout à l’heure, le petit immeuble avec les balcons bleus ? Il leur appartient. Et la grosse villa de briques ? Elle est à eux aussi. J’ai grandi ici, mais je tiens à garder leur accent, je suis fière de mes origines…
Elle me convainquit d’un sourire désarmant. Après avoir terminé le repas

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents