L hôtel du sersou : roman du sud algérois
246 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

L'hôtel du sersou : roman du sud algérois , livre ebook

-

246 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Certes Albert Truphémus (1873-1948) semble dépeindre la colonisation en Algérie, de manière réaliste, "à la Flaubert" ou "à la Maupassant", sous les traits truculents et "bon enfant" de blédards pittoresques, ridicules et parfois même attachants. Mais très vite les masques tombent et le comique grince, à travers la découverte d'un univers sordide et injuste où les faibles, les misérables, les malades, sont impitoyablement sacrifiés sur l'autel du pouvoir et de l'hypocrisie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2009
Nombre de lectures 62
EAN13 9782296681255
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’HOTEL DU SERSOU
COLLECTION
AUTREMENT MEMES
Conçue et dirigée par Roger Little
Professeur émérite de Trinity College Dublin,
Chevalier dans l’ordre national du mérite, Prix de l’Académie française,
Grand Prix de la Francophonie en Irlande etc.
Cette collection présente en réédition des textes introuvables en dehors des bibliothèques spécialisées, tombés dans le domaine public et qui traitent, dans des écrits de tous genres normalement rédigés par un écrivain blanc, des Noirs ou, plus généralement, de l’Autre. Exceptionnellement, avec le gracieux accord des ayants droit, elle accueille des textes protégés par copyright, voire inédits. Des textes étrangers traduits en français ne sont évidemment pas exclus. Il s’agit donc de mettre à la disposition du public un volet plutôt négligé du discours postcolonial (au sens large de ce terme : celui qui recouvre la période depuis l’installation des établissements d’outre-mer). Le choix des textes se fait d’abord selon les qualités intrinsèques et historiques de l’ouvrage, mais tient compte aussi de l’importance à lui accorder dans la perspective contemporaine. Chaque volume est présenté par un spécialiste qui, tout en privilégiant une optique libérale, met en valeur l’intérêt historique, sociologique, psychologique et littéraire du texte.

« Tout se passe dedans, les autres, c’est notre dedans extérieur,
les autres, c’est la prolongation de notre intérieur. »
Sony Labou Tansi
Titres parus et en préparation :
Voir en fin de volume
Albert Truphémus
L’HOTEL DU SERSOU
ROMAN DU SUD ALGÉROIS
suivi de documents inédits
Présentation de Gérard Chalaye
avec la collaboration de Roger Little
L’HARMATTAN
En couverture :
Portrait d’Albert Truphémus prise vers 1930
provenant des collections familiales.
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-09519-9
EAN : 9782296095199
Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
INTRODUCTION par Gérard Chalaye
Du même auteur
Albert Truphémus, Les Khouan du Lion noir : scènes de la vie à Biskra , présentation de Gérard Chalaye, Autrement Mêmes 45, Paris, L’Harmattan, 2008
Et de nombreuses études sur la littérature des empires, dont :
« Le Liban dans la littérature romantique française : naissance, évolution et déclin d’un mythe orientaliste de l’ère coloniale », Interculturel Francophonies , 14 : Regards sur les littératures francophones du Moyen-Orient. Égypte. Liban , Lecce, Italie, Alliance française (nov.-déc. 2008), 217-239
« Ferhat ou le mensonge algérien selon Albert Truphémus », Les Cahiers de la SIELEC, 5 : Écrivains français d’Algérie et société coloniale (1900-1950), Paris, Kailash (2008), 159-183
« Bénarès ésotérique / Jérusalem tragique : l’orient mystique de Pierre Loti (1894-1900) », Les Cahiers de la SIELEC, 4 : L’Usage de l’Inde dans les littératures françaises et européennes (XVII e -XX e siècles) (2006), 243-260
« Le Hamallisme dans l’œuvre d’Amadou Hampaté Bâ : fait religieux ou résistance politique et culturelle ? », Les Cahiers de la SIELEC, 3 : Faits religieux et résistances culturelles dans les littératures de l’ère coloniale (2005), 220-260
« Le Désert sans Dieu de Pierre Loti », in Poétiques et imaginaire du désert, Axe francophone et méditerranéen du Centre d’étude du XX e siècle de l’université Paul Valéry (Montpellier III), (2005), pp. 53-73
« Violence et sauvagerie dans l’œuvre de René Euloge », Les Cahiers de la SIELEC, 2 : Nudité, sauvagerie, fantasmes coloniaux dans les littératures coloniales (2004), 23-41
« Jésus vu par le musulman Amadou Hampâté Bâ », Interculturel Francophonies , 3 : Amadou Hampâté Bâ, Lecce, Italie, Alliance française, (juin-juillet. 2003), 297-317
SIELEC = Société internationale d’étude des littératures
de l’ère coloniale : voir www.sielec.net
INTRODUCTION {1}
Le livre que nous rééditons, pour la première fois, depuis plus de trois quarts de siècle, fit sensation – et pas seulement dans la communauté pieds-noirs –, à cause de sa sensibilité « anticolonialiste » ou « anticoloniste » (néologisme allant dans le sens proposé par Yvonne Turin). L’Hôtel du Sersou , premier roman d’Albert Truphémus, fut, en effet, publié à Alger en janvier 1930, l’année du centenaire de la conquête, dont les fêtes et célébrations, selon les témoignages, furent si somptueuses que la plupart des participants purent croire, en toute bonne foi, que la présence française était encore assurée pour plusieurs autres siècles. Son succès commercial – malgré tout supérieur à celui des livres suivants de l’auteur –, fut donc modeste.
L’auteur, ancien Inspecteur de l’enseignement indigène puis général, mais déjà retraité, depuis deux ans, en 1927, à la Pointe-Pescade (actuellement Raïs Hamidou), lorsqu’il y mit le point final à son ouvrage, échappa, notamment grâce à son statut de retraité, à toutes pressions ou représailles – et ceci explique, partiellement, la date tardive de publication. Mais L’Hôtel du Sersou fut très loin d’obtenir le Grand Prix littéraire de l’Algérie pour lequel il concourait et son lectorat se réduisit, fatalement, à une diffusion limitée. Ce sera encore davantage le cas, pour tous les livres suivants, qui finiront, d’ailleurs, par être publiés à compte d’auteur – notamment L’Arrière-cour de la Paisible. L’œuvre L’Hôtel du Sersou risquait donc d’être à peu près totalement oubliée tout comme l’écrivain lui-même.
Le romancier en Algérie {2}
Qui donc était Albert Truphémus ? D’abord un homme qui comme beaucoup de sa génération (Céline, Duhamel, Giono, Bernanos…), vit son existence, dans toutes ses dimensions (familiale, professionnelle, politique, culturelle), coupée en deux – ce qui ne veut pas dire brisée –, par la « béance » historique de 1914-1918 ressentie comme monstrueuse. Il n’est pas exagéré d’affirmer que son destin (comme celui de l’Europe) bascula ou prit un nouveau visage en 1917.
Joseph Albert Truphémus, dont le nom fleure bon la Provence romaine, naît, en effet, à Remoulins (Gard), le 17 septembre 1873 et si l’on en croit l’étymologie du patronyme porté par la famille, l’implantation des Truphémus, dans la région provençale, remonte à l’Antiquité (Trophime). Ses origines occitanes, languedociennes et provençales par voisinage de Nîmes et d’Avignon, maintes fois perceptibles dans son œuvre, font de lui un homme fortement enraciné dans le Sud méditerranéen. Sa famille peut également se prévaloir d’une résidence ancienne à Remoulins (dès le XIV e siècle). Son père, maçon à l’origine, travaillait sur des voies ferrées dans le Midi de la France, parcourant ainsi la région du Languedoc. Le jeune Albert se mêle donc, très jeune, à la vie des chantiers, ainsi qu’à la vie simple de la campagne. Il ne se détachera jamais de Remoulins où à la fin de sa vie, il achètera une maison de caractère, dans les vieux quartiers, dans laquelle il fera de longs et fréquents séjours, notamment durant la Seconde Guerre mondiale.
Il est issu d’un milieu modeste mais obtient, grâce à l’Éducation nationale, une puissante promotion sociale. Parvenir à l’École normale primaire supérieure de Saint-Cloud, où il entre le 17 septembre 92, couronne donc, pour lui, un travail intellectuel important et des efforts constants depuis plusieurs années. Après sa sortie de l’É.N.P.S. (le 30 septembre 94), son service militaire à Aix (du 13 novembre 1894 au 24 septembre 1895) et deux années passées dans les universités de Gotha et de Graz (jusqu’au 30 septembre 1897), il devient professeur des écoles, le 7 octobre 1897, à Mâcon où il légalise aussitôt sa situation matrimoniale, avec Marie-Louise Chaudet, en légitimant leur fille commune, au moment où un autre enfant est sur le point de naître – ce qui à l’époque, frôle le scandale. À Orléans, en 1901, la période est, pour lui, encore plus difficile car il est incapable de trouver, dans l’étroit cadre de l’enseignement, son épanouissement et une solution aux trois problèmes qu’il rencontre : les difficultés financières, l’éloignement du Midi et le désir de reconnaissance personnelle. Le rapport de l’Inspecteur d’académie de l’époque fait r

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents