L'imaginaire et l'inconscient chez Jean de La Ville de Mirmont

Didier Christophe

Description

Jean de La Ville de Mirmont (1886-1914) est auteur de poèmes, de nouvelles et d'un unique roman. L'auteur, encore étudiant, lui consacre trois ans de recherche, scrutant les ressorts psychanalytiques de sa vie et de son écriture, puis les confrontant à ceux repérables chez Victor Hugo. Aujourd'hui il reprend ce qui fut son premier projet de thèse pour en faire ce "livre-enquête", à la fois documenté et intimiste.

Sujets

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• Harmattan Littérature

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 janvier 2018
• Nombre de lectures: 7
• EAN13: 9782140054457
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

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L’imaginaire et l’inconscient chez Jean de La Ville de Mirmont

Création littéraire et psychanalyse

Ap p r o c h e s li t t é r a i r e s

L’imaginaire et l’inconscient

chez Jean de La Ville de Mirmont

Approches littéraires Dernières parutions William SOUNY,Warsan Shire,Une voix poétique féminine de la diaspora somalienne,2017. Marie-Christine BRIÈRE,Jusqu’à ce que l’enfer gèle. Hommage à Thérèse Plantier, 2017. Ali ABASSI,Flaubert dans le texte, Études sur la poétique romanesque, 2017. Maya OMBASIC,Paysages urbains et mélancolie chez Ohran Pamuk, 2016. Mamadou Abdoulaye LY,Malraux et la poésie, 2016. Gilles GONTIER,L’Ermite et le Renégat, 2016. José FONTAINE,La gloire secrète de Joseph Malègue,2016. Thierry Jacques LAURENT,André Maurois, Moraliste,2016. Rachid BAZZI,Permanence et variabilité dans le récit persan et arabe classique, 2016. Taïeb BERRADA,La figure de l’intrus, Représentations postcoloniales maghrébines, 2016 Magda IBRAHIM,Le personnage de Charlotte dansLe Testament français(1995) d’Andreï Makine, 2015. Claire CARLUT,: l’œuvre deEntre Poésie et Philosophie Christian Bobin, 2015. Jean-Philippe PETTINOTTO,À Marguerite Duras : L’écriture comme un fleuve asiatique, Représentation narrative de la vie familiale dans les œuvres de l’auteur, 2015. Petra KUBÍNYIOVÁ,À la recherche de l’identité dans l’œuvre de Frédérick Tristan, 2015. Ramona MIELUSEL,Langue, espace et (re)composition identitaire dans les œuvres de Mehdi Charef, Tony Gatlif et Farid Boudjellal, 2015. Rafik DARRAGI,Hédi Bouraoui. La parole autre. L’homme et l’œuvre, 2015. Youssef ABOUALI,Yasmina Khadra ou la recherche de la vérite, 2013. Zohir EL MOSTAFA,Hommages à Driss Chraibi,2013. Mokhtar ATALLAH,Études littéraires algériennes, 2012.

Didier C HRISTOPHE

L’imaginaire et l’inconscient chez Jean de La Ville de Mirmont Création littéraire et psychanalyse

Du même auteur : Aux éditions L'Harmattan e –siècle en Limousin et Berry.Les agriculteurs à l'aube du XXI Approche sociologique et entretiens, coll. « »,Logiques sociales 2017. Aux éditions Quel art est-il? (sans ISBN) Le Soir du Gille, 2013. Aujourd'hui, le cheval et l'attelage en Hongrie. Situation et avenir des chevaux de travail, avec Laurent Clédat (quatrième de couverture de Christian Sérager), 2007.

Champagne dans le Berry. Agriculture céréalière dans l'Indre, avec les élèves de baccalauréat professionnel Cgea du lycée agricole de Châteauroux (introduction de Pascal Pauvrehomme), 2006. Élevages et Millevaches prennent un s (introduction de Georges Châtain), 2005. Les fromages des Plateaux. Dans le Haut-Limousin fromager (introduction de Gérard Laplace), 2005.

© L’Harmattan, 2017 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-13506-9 EAN : 9782343135069

PRÉSENTATIONS

Situer en psychanalyse Jean de La Ville de Mirmont, voici un propos qui n'est neuf que pour cet écrivain. Nombre d'auteurs ont entrepris depuis près d'un siècle des essais de ce type, et ces pages ne prétendent pas proposer une refondation aux textes qu'ont pu écrire Karl Abraham, Charles Baudouin, Marie Bonaparte ou Melanie Klein. Ayant vécu l'approche psychanalytique comme une recherche – au sens universitaire –, j'y ai trouvé un moyen d'aborder et comprendre des situations psychiques à la fois propres à un écrivain et transversales, largement partagées avec d'autres champs de la création artistique et avec mes propres questionnements.

On trouvera donc ici une réflexion qui croisera l'étude d'une œuvre, l'histoire d'une vie et l'interprétation des formules esthétiques dans lesquelles se lient fantasme, relations d'objet, sublimation et Idéal du moi. De la même manière que de grands psychanalystes comme Janine Chasseguet-Smirgel, Anne Clancier ou Martin Gauthier ont su trouver à travers les concepts énoncés par leurs devanciers des lectures appropriées aux situations qu'ils ont abordées, grâce à la réactivation et au prolongement de perspectives analytiques diverses on apprendra ici un peu mieux qui fut ce jeune écrivain bordelais.  Cela étant, vis-à-vis d'un auteur disparu depuis un siècle et qui n'a jamais été très médiatisé, il est probablement nécessaire de rappeler quelques éléments biographiques.

Jean de La Ville de Mirmont, oui... certains se souviennent de lui pour avoir lu son nom dans quelques pages de François Mauriac, et d'autres pour avoir entendu

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les quatre mélodies que Gabriel Fauré a composées sur des chants du recueil poétiqueL'Horizon chimérique, ou plus récemment une reprise qu'en fit le chanteur de variété Julien Clerc. Il a eu de nombreux admirateurs, illustrateurs et éditeurs depuis sa mort prématurée dans les tranchées de 1914, à pas même vingt-huit ans. Et bien que relativement confidentielle, sa poésie, plus que sa prose, est reparue assez souvent dans les présentoirs des bons libraires.

Cette relative et modeste gloire posthume n'est nullement pas étrangère au fait que l'ensemble formé par ses écrits, lorsqu'on les confronte à une relecture de sa vie et de ses attaches familiales, est singulièrement intrigant ; et plus encore pour qui a tâché de comprendre quel parti l'on peut tirer de la psychanalyse, soit pour se jauger soi- même, soit pour comprendre autrui.

Chercher à pénétrer certains des mécanismes psychiques qui régissent le phénomène de création artistique, lire entre les lignes de ce cas particulier une sous-jacente propre, voilà le projet de ce petit livre. Décrypter la transposition en poésie ou en prose de tout un théâtre intime aux implications peut-être à peine entrevues par Jean de La Ville de Mirmont, cela peut sembler un territoire d'investigation psychanalytique trop incertain ou aux ramifications trop diverses pour être cartographié. Il faudra bien, pourtant, que cela ne soit pas trop cyclopéen.

Ce n'est pas superflu de rappeler que cet homme est resté jusqu'au bout bordelais de cœur, et qu'il est demeuré une sorte d'emblème d'une génération pour la ville de Bordeaux – même s'il faut bien reconnaître que c'est à Paris qu'il a rédigé l'essentiel de son œuvre, sans

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précocité particulière puisque ce ne fut guère avant sa vingt-cinquième année. Jean de La Ville de Mirmont a laissé, pour la partie de ses écrits qui peut aisément se prêter à nos investigations, un volume de vers, un autre de contes et nouvelles, et un roman, chacun de ces trois tomes comptant une centaine de pages.

Il apparaît que ces publications ont rencontré l'écho de créateurs au fil des décennies à travers le témoignage qu'en porte toute une diversité de transpositions : citons une bonne demi-douzaine d'éditions illustrées, un court cycle de mélodies pour baryton avec accompagnement de piano, des réalisations vidéo, un roman récent, sans compter quelques œuvres qui lui ont été consacrées par des plasticiens contemporains. Le cas est assez exceptionnel pour un auteur dont on pourrait dire qu'il n'eut pas de carrière, étant décédé alors qu'un seul ouvrage de lui avait été publié.

Nous n'aborderons pourtant pas dans ces pages les similitudes que peuvent présenter les dispositions psychologiques profondes d'un auteur et de ses divers illustrateurs dans leurs instances les plus obscures, l'Inconscient et, dans une moindre mesure, le Préconscient – bien que ce sujet recèle des perspectives évidemment fort intéressantes. C'est plutôt sur l'énigme des rouages psychiques opérant à travers la créativité de cet auteur que l'on va se pencher dans ces pages, en tâchant de répondre aux interrogations qu'ont pu avoir plus d'un de ses lecteurs.

Dans un entretien avec François Mauriac dont je ne pense pas qu'il ait jamais été retranscrit, l'un des biographes de Jean de La Ville, Michel Suffran, déclare

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