L. S. Senghor
190 pages
Français

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L. S. Senghor , livre ebook

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Description

Mme Scheinowitz a une formation de linguiste et traduit des poèmes : sa lecture de Senghor se fait, au plus près du texte, attentive aux mots et à leur musique, épousant le rythme de chaque pièce, soucieuse d'intertextualité, sachant interpréter des références parfois obscures, à la quête d'une poésie métisse au carrefour de plusieurs traditions culturelles. Elle a choisi de lire douze élégies composées tout au long d'une vie : Senghor y retrace une quête initiatique autour du mystère de la Mort, qui débouche sur l'espoir et sur la lueur d'une renaissance.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2009
Nombre de lectures 81
EAN13 9782296931244
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L. S. Senghor

Élégies
© L’H ARMATTAN, 2009
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-10649-9
EAN : 9782296106499

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Celina S CHEINOWITZ


L. S. Senghor

Élégies


L’H ARMATTAN
Classiques francophones
Collection dirigée par Hédia Khadhar


La Collection « Classiques francophones » propose des analyses critiques d’ceuvres aujourd’hui incontournables de la litterature francophone. Didactique et bien fournie sur le plan documentaire, elle s’adresse en priorite aux enseignants et aux etudiants.


Déjà parus


Brigitte RIERA, Journaliers d’Isabelle Eberhardt, 2008.
Afifa MARZOUKI, Agar d’Albert Memmi, 2007.
Gabrielle SAIID, Ti-Jean l’horizon de Simone Schwartz-Bart, 2007.
Martine MATHIEU-JOB, Le Fils du pauvre de Mouloud Feraoun, 2007.
Lilian PESTRE de ALMEIDA, Cahier d’un retour au pays natal D’Aimé Césaire, 2007.
PRÉSENTATION
Ce volume a l’intention de cerner la thématique de la mort chez Léopold Sédar Senghor, par le biais de l’analyse de douze de ses poèmes portant le titre d’Élégies et donc directement associés au sujet que nous abordons. Si l’on examine l’oeuvre poétique du poète sénégalais, on constate que, à coté de la modulation des thèmes majeurs, tels que l’Afrique, la femme, l’amour et l’enfance, le souci existentiel reste une constante de ses vers. Celui-ci se révèle par une perpétuelle quête initiatique, dans laquelle le mystère de la mort occupe une place centrale et débouche sur l’espoir et sur la renaissance par-delà la mort. Cette quête se profile tout au long de son cheminement poétique, s’exprimant, par exemple, dans les versets finals des « Épîtres à la Princesse », par l’évocation « Princesse, nous serons maîtres de la Mort. / Retiens ce message, Princesse, nous serons le Ciel et la Terre » ( Op , p. 144), dans tout le poème « La mort de la Princesse », où le poète épanche sa douleur de la perdre (« Princesse ma Princesse, car à quoi bon sans toi mes terres orphelines / Mes terres sans semences mes troupeaux sans étables mes vergers sans fontaine ? / À quoi bon ma brousse et ma boue, ma négritude ma nuit sans sommeil ? » ( Op , p. 126)) et se faisant aussi présente dans le poème « L’Homme et la Bête », où elle se traduit par l’image du nénuphar, « Le lac fleurit de nénuphars, aurore du rire divin » ( Op, p. 101). Cependant, nous estimons que c’est dans les douze Élégies que nous avons élues comme objet de ce travail que cette thématique se fait voir de façon plus explicite.
Pour développer le sujet, nous nous appuyons sur une méthodologie de type thématique et stylistique. Dans un premier temps, nous braquons notre attention vers les cinq dernières compositions du recueil Nocturnes, publié en 1961, compositions qui viennent précédées de vingt-et-un poèmes, sans titres, formant le sous-ensemble « Chants pour Signare » et de six autres poèmes, également sans titre et réunis sous la dénomination « Chant de l’initié », dédié à Alioune Diop. Les cinq élégies considérées dans ce premier moment sont « Élégie de minuit », « Élégie descirconcis », « Élégie des saudades », « Élégie des eaux » et « Élégie pour Aynina Fall ». Alors que tous les poèmes des « Chants pour Signare » et du « Chant de l’initié » viennent précédés d’une indication d’accompagnement musical ( « pour flûtes », « pour khalam », « pour khalam », « pour flûtes et balafong », « pour khalam », « pour deux flûtes », « pour khalam », « pour rîti », « pour khalam », « pour khalam », « pour flûtes et balafong », « pour flûtes et balafong », « pour tama », « pour orchestre de jazz », « pour deux flûtes », « pour khalam », « pour deux flûtes et un tam-tam lointain », « pour flûtes et balafong », « pour deux balafongs », « pour flûtes et balafong », « pour clarinettes et balafong », dans le premier cas et « pour trois flûtes », « pour deux trompes et un gorong », « pour deux balafongs et un gorong », « pour trois tam-tams, gorong, talmbatt et mbalakh », « pour deux trompes et un balafong », « pour deux trompes et un balafong », dans le second), en ce qui concerne les élégies, elles ne portent pas d’indication d’accompagnement musical, à l’exception de l’« Élégie pour Aynina Fall ». Celle-ci, dont le sous-titre spécifie qu’il s’agit d’un « poème dramatique à plusieurs voix », présente, dans son Ier acte, l’indication « pour un gorong : rythme funèbre » et, dans l’acte II, « pour deux dyoung-dyoungs : rythme royal ». Il convient d’ajouter que toutes ces indications apparaissent dans le texte senghorien entre parenthèses.
Donnant suite à notre étude, dans un second moment nous nous penchons sur les poèmes du recueil Élégies majeures (1979), formé de sept compositions exclusivement élégiaques, à savoir « Élégie des Alizés », « Élégie pour Jean-Marie », « Élégies pour Philippe-Maguilen Senghor », « Élégie pour Martin Luther King », « Élégie de Carthage », « Élégie pour Georges Pompidou » et « Élégie pour la reine de Saba ». À l’opposé des élégies précédentes, celles-ci proposent les noms des instruments de musique censés les accompagner, respectivement, « pour deux flûtes, une kôra et un balafong », « pour orgue et deux kôras », « pour orchestre de jazz et choeur polyphonique », « pour orchestre de jazz », « pour orchestre maghrébin, avec komenjahs, rebabs, naï, oud, quanoun , sans oublier tar ni darbouka », « pour orchestre symphonique, dont un orgue et des instruments négro-africain, indien et chinois », « pour deux kôras et un balafong ».
L’essentiel de ce livre est dit en cinq chapitres. Dans le premier, nous présentons des indications biographiques sur l’auteur ; dans le second, nous donnons un panorama socio-historique schématique où s’insère Senghor et son oeuvre. Ensuite, dans un troisième chapitre, nous abordons des questions liées à l’écriture poétique de Senghor, à savoir, la problématique de sa langue d’expression (3.1.), sa double filiation française et africaine, en insistant tout d’abord sur l’apport français (3.2.) et après, à partir de l’analyse des rapports qui s’établisssent entre poésie et musique, en focalisant l’héritage africain (3.3) ; nous réservons finalement une section à l’examen des spécificités de l’écriture élégiaque (3.4.). Le quatrième chapitre se consacre à l’étude des cinq élégies de 1961 (Nocturnes), alors que le cinquième se tourne vers l’analyse des sept élégies de la version définitive de 1984 des Élégies majeures, parue dans l ’Œuvre poétique. En effet, l’édition de 1979 de ce recueil ne comprenait que six poèmes, étant donné que Senghor composa l’« Élégie pour Philippe-Maguilen Senghor » après la mort de son fils, survenue le 7 juin 1981.
Pour clore l’ouvrage, nous ajoutons trois petits chapitres, comprenant une conclusion (chapitre six), un choix de témoignages focalisant l’homme et son oeuvre poétique (chapitre sept) et une bibliographie de base (chapitre huit).
I. BIOGRAPHIE DE LÉOPOLD SÉDAR SENGHOR
1.1. Enfance et adolescence
Léopold Sédar Senghor est né à Joal, au Sénégal, le 9 octobre 1906, et il est mort le 20 décembre 2001 à Verson, en France, où il habitait avec sa femme Colette Hubert depuis qu’il avait démissionné de ses fonctions comme président de son pays, le 31 décembre 1980. Écrivain, poète, chantre de la négritude, prince noir de la francité, père de l’indépendance du Sénégal, visionnaire africain, Senghor est un catholique, dans un pays dont la population est majoritairement de religion musulmane, d’ethnie sérère, minoritaire au Sénégal, où dominent les Wolofs (les Lebous, les Peuls, les Toucouleurs et les Dioulas sont d’autres ethnies importantes du Sénégal). Son nom atteste déjà le « métissage culturel » qu’il prônera et dont il sera le héraut : Léopold parce que sa famille est chr

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