La Bandiane
66 pages
Français

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Description

Suivez la cohabitation et les péripéties de cinq filles au métier pas comme les autres.

Dans La Bandiane, il s’agit de cinq filles de joie qui ont en commun la terminaison de leur prénom et le même boulot : la prostitution. En effet, Lauriane, Liliane, Tidiane, Floriane et Doriane nous font vivre le quotidien des femmes qui exercent le plus vieux métier du monde. Alors s’entremêle amitié, amour, haine, concurrence, convoitise, jalousie, hypocrisie, orgueil, méfiance, peur, violence, risque mais aussi mort.
Éducation et prostitution : cette œuvre imaginaire est une exhortation à la police des mœurs.

Un quotidien empli de complicité et de discussions animées !

EXTRAIT

Leur cendrier était souvent plein de cendre et de mégots de cigarettes. Doriane adorait la lecture des romans policiers alors que les autres lisaient de temps en temps les magazines de femmes comme : Mwassi, Amina et les romans-photos. Les filles suivaient aussi les séries télévisées européennes et américaines qui relataient les histoires d’amour comme Luna, Marimar, Rosalinda, etc. Il n’y avait que Tidiane qui préférait les séries africaines à celles – ci : Ismaël, les bobodioufs, Ma famille, Inna. Toutes dans l’ensemble appréciaient cependant les films nigérians et les films pornographiques. Lauriane et Tidiane déposaient toujours leurs pieds sur la tablette lorsqu’elles étaient dans le salon. Floriane quant à elle se mettait toujours au travers du fauteuil pour déposer une de ses jambes sur un accoudoir. Doriane avait toujours les jambes croisées l’une sur l’autre quand elle était assise. Elle avait les allures d’une princesse. Enfin Liliane, elle n’avait pas une façon particulière de s’asseoir. Les meneuses de la bande étaient aussi de grandes bouffeuses de nourriture. Lauriane disait souvent : les hommes stimulent notre appétit, donc on doit manger gros et équilibré pour mieux les croquer, pour les croquer à belles dents et surtout à pleines dents.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Née à Pointe-Noire en 1966, Jocelyne Louise Douta a fait des études de Littérature et Civilisations Africaines.
Après avoir été Professeure de français dans les lycées et collèges privés, elle replonge dans sa passion : l’écriture. Elle obtient le 1er Prix de la nouvelle littéraire au lycée Chaminade avec Amour ambigu en classe de terminale. Préceptrice, elle a écrit plusieurs œuvres dont des nouvelles et des romans qui seront bientôt édités. Dans ses œuvres, elle relate la réalité et l’absurdité de la vie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 29 mars 2019
Nombre de lectures 42
EAN13 9782851135391
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0020€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Jocelyne Douta












La Bandiane
Roman


































© Lys Bleu Éditions – Jocelyne Douta
ISBN : 978-2-85113-539-1
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayant cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivant du Code de la propriété intellectuelle.











À

Mes enfants Désis, Jocelyn, Virginie, Divine, à toute ma famille, sans oublier mon défunt frère maître Antonin Fréderic DOUTA.







Floriane et Tidiane étaient parties au marché et elles avaient mis du temps. Lauriane s’impatientait au point de s’inquiéter. Finalement lorsqu’elles rentrèrent, Lauriane s’écria :
— Ce n’est pas tôt hein !
— Laisse, tu oublies Floriane ; tu sais que depuis un certain temps elle fait des fièvres et elle a des frissons ! dit Tidiane.
— Et alors ! lâcha Lauriane un peu énervée.
— Ignores-tu que Floriane soigne toujours son palu avec de la bière ? Alors il fallait bien que je l’accompagne siffler ses trois Guinness au bistrot du coin, dit-elle en riant.
— Hum, Tidiane, tu parles comme si tu n’as rien bu du tout, dénonça Floriane.
— Tu penses qu’une seule bière aussi c’est quelque chose ! Réagit-elle en riant.
Rires des trois filles.
— Eh ! Les filles soyons un peu sérieuses pour une fois dans la vie. Quel médecin t’a dit qu’on soigne le paludisme avec de la bière !
— Oh ! Chérie, le médecin c’est moi-même ; ce n’est qu’une simple expérience personnelle. Tu ne remarques pas que je pète toujours la forme ! Les gens gaspillent de l’argent pour acheter les produits contre le palu alors que la bière est là ! Dites – moi un peu les filles, depuis qu’on se connaît est-ce que vous m’avez déjà vue prendre des perfusions ou même de simples comprimés contre le palu, déclara Floriane en souriant.
— C’est vrai hein, tu as raison Floriane, ton organisme est bien. Moi j’ai failli craquer à plusieurs reprises à cause du palu. Surtout Liliane, le palu ne l’oublie jamais, c’est une paludéenne ! Seulement ton histoire de prendre beaucoup de bières quand tu es malade ne me plaît pas du tout, il faut penser aux conséquences, conseilla Lauriane.
— Quelles conséquences, chérie, quelles conséquences ! Même quand j’étais enceinte de mes filles, je ne prenais que de la bière à la place de la nivaquine. Je faisais semblant d’en prendre devant Alexandre. Ah ! Ce bel homme Alex comme je l’appelais, il restera le seul homme de ma vie. L’amour de ma minable vie.
— Tu vois Floriane, tu ne réfléchis jamais avant d’agir. Moi à ta place n’aurai pas raté une telle et surtout belle occasion. Un homme comme monsieur Alexandre Moloto ferait rêver n’importe quelle fille, affirmait Tidiane en souriant.
— Arrêtez mes chéries, c’est du passé, réagit Lauriane, tu étais encore trop jeune Floriane pour te mettre en ménage, et lui était trop beau et trop craquant pour toi ; même si tu étais restée avec lui, ça n’allait pas durer et en plus c’était un homme marié.
Bref, Il y avait du regret dans les yeux de Floriane, une sorte de mélancolie. Et la bande causait ainsi souvent. C’était un groupe de cinq jeunes filles, de jeunes femmes qui vivaient ensemble depuis quelques années, elles vivotaient quoi. Lauriane, Tidiane, Floriane, Doriane et Liliane furent leurs prénoms. Comme par simple fait du hasard, leur prénom se terminait de la même manière : iane. Elles habitaient une même et grande maison moderne de deux chambres au quartier Ouenzé, un quartier populaire au nord de Brazzaville, la ville capitale politique du Congo. C’étaient de jeunes femmes d’à peu près le même âge, d’à peu près la même corpulence. Elles avaient une seule ambition : sortir avec les hommes pour de l’argent. Belles et coquettes, elles s’habillaient au dernier cri et sortaient avec les hommes d’argent. Lauriane la mère-chef était d’origine kinoise.
Et elle disait toujours aux autres : << Nous les Kinois avons le sang chaud ; c’est pourquoi nous n’avons pas froid aux yeux . Elle aimait les partouzes plus que les autres, c’est-à-dire plus que Tidiane et Floriane. Elle affectionnait le vite fait en disant le temps c’est de l’argent. La bande iane fille de joie sans soucis avait pour seule activité le jeu du sexe. Elles s’y adonnaient avec vigueur, passion et entrain de jeunesse. Les trois meneuses Lauriane, Tidiane et Floriane faisaient leur boulot avec tact. Elles étaient aussi de véritables locomotives de cigarettes. Elles fumaient du Marlboro et frisaient souvent du tabac. Au début, Tidiane la musulmane ne fumait pas et ne buvait pas de l’alcool. Mais après quelque temps, elle y prit goût. Lauriane avait aussi voulu mettre les deux autres filles dans le bain des partouzes, mais Liliane avait refusé en disant que les partouzes sont des pratiques sexuelles animales. Du moins, toute la bande fumait. Leur cendrier était souvent plein de cendre et de mégots de cigarettes. Doriane adorait la lecture des romans policiers alors que les autres lisaient de temps en temps les magazines de femmes comme : Mwassi, Amina et les romans-photos. Les filles suivaient aussi les séries télévisées européennes et américaines qui relataient les histoires d’amour comme Luna, Marimar, Rosalinda, etc. Il n’y avait que Tidiane qui préférait les séries africaines à celles – ci : Ismaël, les bobodioufs, Ma famille, Inna. Toutes dans l’ensemble appréciaient cependant les films nigérians et les films pornographiques. Lauriane et Tidiane déposaient toujours leurs pieds sur la tablette lorsqu’elles étaient dans le salon. Floriane quant à elle se mettait toujours au travers du fauteuil pour déposer une de ses jambes sur un accoudoir. Doriane avait toujours les jambes croisées l’une sur l’autre quand elle était assise. Elle avait les allures d’une princesse. Enfin Liliane, elle n’avait pas une façon particulière de s’asseoir. Les meneuses de la bande étaient aussi de grandes bouffeuses de nourriture. Lauriane disait souvent : les hommes stimulent notre appétit, donc on doit manger gros et équilibré pour mieux les croquer, pour les croquer à belles dents et surtout à pleines dents. Et quand elle parlait ainsi, les autres riaient. Les causeries tournaient toujours sur les habillements et les rapports sexuels. Doriane aimait chanter le vieux refrain de Pierre PERET<< Tout, tout, tout vous savez tout sur le zizi : le vrai, le faux, le laid, le beau, le gros, le mou, le dur, le tout petit, le grand, le ridé, le tordu, le tout touffu, le tout joufflu... je vous dirai tout sur le zizi. >>
C’était intéressant de les voir ensemble, on sentait la joie de vivre et le sens poussé de l’amitié. La bande était très unie au point de se partager les mêmes joies et les mêmes peines. Dès que l’une d’elles était éprouvée d’un malheur, toutes les autres l’assistaient sans se faire prier. D’ailleurs, l’assistance mutuelle fut un des critères de leur cohabitation. Il y avait aussi le respect d’autrui et l’autocritique. Une fois, la mère-chef Lauriane avait eu un amant très riche, un expatrié. Après leur aventure d’une semaine, il lui avait donné un million de francs CFA. Elle avait fait la passe à Floriane puis à Tidiane un mois plus tard. Cet homme avait été le meilleur financement de la bande. De temps en temps, Lauriane recevait des appels des hommes qui sollicitaient des partouzes. C’est même à cause de cela qu’elle avait accepté la cohabitation avec ses amies filles de joie. Elle était presque une proxénète. Au

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