La dérive du nénuphar
176 pages
Français

La dérive du nénuphar , livre ebook

-

176 pages
Français

Description

Toute civilisation qui s'enlise dans l'autarcie s'étiole fatalement. Soucieuse de sa pérennisation, la culture avikam s'est résolument ouverte aux valeurs occidentales. Produit de cette symbiose, le protagoniste principal de ce roman admet que les cultures doivent s'enrichir d'expériences nouvelles. Fort de ce postulat, il s'affranchit de l'exigence d'un choix exclusif et réalise qu'il est confronté, non à un problème d'identité, mais plutôt à celui de la redéfinition de l'identité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 février 2016
Nombre de lectures 45
EAN13 9782140001062
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Maximin Beugré Gnadjro
La dérive du nénuphar
La dérive
Toute civilisation qui s’enlise dans l’autarcie s’étiole
fatalement. Soucieuse de sa pérennisation, la culture du nénupharavikam s’est résolument ouverte aux valeurs dida et
occidentales.
Produit de cette symbiose, le protagoniste principal Roman
de La dérive du nénuphar admet que les cultures doivent
s’enrichir des expériences nouvelles. Fort de ce postulat,
il s’afranchit de l’exigence d’un choix exclusif et réalise
qu’il est confronté, non à un problème d’identité, mais
plutôt à celui de la redéfnition de l’identité.
Aussi, juge-t-il impérieux de faire la synthèse de la
triple culture acquise en embrassant sa triple identité
pour devenir Alex-Ezouagni-Godo.
Ivoirien, né le 15 janvier 1957 à Abidjan,
Maximin Beugré Gnadjro ft des études de
lettres à l’Université d’Abidjan. Éducateur
puis responsable commercial, ce fut la fonction
de journaliste d’investigation qui rafermit
sa vocation d’écrivain couronnée par cette œuvre.
Ecrire l’AfriqueISBN : 978-2-343-07957-8
Ecrire l’Afrique17,50 e
Maximin Beugré Gnadjro
La dérive du nénuphar

















































La Dérive du Nénuphar














Écrire l’Afrique
Collection dirigée par Denis Pryen

Romans, récits, témoignages littéraires et sociologiques,
cette collection reflète les multiples aspects du quotidien des
Africains.
Dernières parutions

Maximin Beugré GNADJRO La Dérive du Nénuphar,2016
Gilbert GBESSAYA, A deux dans la cabane, 2016.
Philippe MPAYIMANA, Rwanda, regard d’Afrique. Only
forward looking, 2015.
Adélaïde MUKANTABANA, L’innommable
Agahomamunwa, 2015
Nicole FAUCON-PELLET, Je viens du jardin des cafés, Une
vie éthiopienne, 2015
El Hadji DIAGOLA, Merci, les femmes !, 2015
Paterne BOGHASIN, La ruine et la malédiction, 2015
Jean-Baptiste BOKOTO APANDA, Une histoire de violences,
Je suis Charlie au Congo, 2015
Jean DUBUS, Là-bas, entre terre et ciel, 2015.
Fred JULIANI, Contes et mécomptes d’Afrique et d’ailleurs,
2015.
Jean-François Sylvestre SOUKA, Madame Gentil, 2015.
Thierry VUNOKA, Héros anonymes, 2015.
Jérémie MULIKARE, La vie des pygmées Batwa au Rwanda,
2015.


© L’Harmattan, 2016
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-343-07957-8
EAN : 978-2-34


Maximin Beugré GNADJRO







La Dérive Du Nénuphar










DÉDICACE

« A Marie LEDJOU Blah, ma regrettée mère à qui me lie
l’amour à l’épreuve du temps éternel et de la mort perfide ».

IN MEMORIAM

Vénérable abbé Antonin TITO,
Si cet ouvrage attise en moi le souvenir exaltant des
temps prometteurs, je me retrouve empêtré dans
l’incommodante situation de la sublimation d’un devoir
filial, cause de mon incapacité à l’ériger en un
panégyrique de l’illustre maître que vous fûtes.
En effet, pour paraphraser ce joaillier des vers, c’est à
vous, ô docte prélat et éminent magister des débuts de
mon cheminement intellectuel que j’aurais fièrement
dédié mes premiers écrits, si le respect de cette mémoire
sacrée ne m'eût interdit d'inscrire un tout autre nom au
frontispice de ce livre.
Au-delà de ce devoir de conscience qui, hélas, me fait
parjure, je vous revois impartir si patiemment, si
méthodiquement, le savoir livresque et je relis en mon
cœur cette exhortation prémonitoire écrite de votre plus
belle plume sur ma copie d’élève : « Ingénieux disciple,
tous mes compliments ! Persévérez…et vous ferez un très
grand littéraire ! ».
Ardu, mais noble défi ! Maître, à défaut d’y parvenir,
en votre honneur, je m’y essaie et cette œuvre en fait foi.

Maximin Beugré GNADJRO


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PREMIÈRE PARTIE
L’ALLIANCE DU SANG


CHAPITRE 1

Jaillies des entrailles de dantesques forges
sidérales, des myriades de dards incendiaires
s’infiltraient à travers la maigre canopée et grillaient
les feuilles sèches jonchant un sol déjà brûlé et stérile.
Mues par l’instinct de survie, les lianes se démêlaient
sous l’atroce morsure du feu céleste, s’étiraient à
l’assaut de l’espace incandescent et étranglaient les
arbres tourmentés. Plus que jamais livrés au brasier
solaire, les chardons agressifs se dressaient
désespérément contre l’impétueux ennemi.
Tout là-bas, au détour du chemin de latérite
craquelée qui ceint les terres septentrionales
considérablement appauvries, les platanes
déshydratés agitaient tristement leur feuillage
convoluté sous l’extrême canicule. Caféiers et
cacaoyers, dénudés et pareils à un champ de pitons,
s’étendaient dans la plaine calcinée que la vie, depuis
longtemps déjà, avait désertée pour un univers
inconnu.
De toute part, les interminables lamentations des
bêtes alanguies déchiraient l’espace délétère et se
répandaient jusqu’aux confins de la géhenne
sylvestre. A la vue de la terre brûlée qu’est devenue
la lie des ruisseaux asséchés, des faons altérés
bramaient jusqu’à épuisement et s’effondraient
d’inanition. Grommelant de fureur et les yeux tout
injectés de sang au vu de l’irréversible étiolement des
racines nutritives, des hardes de chétifs marcassins
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arpentaient inutilement les vastes étendues incultes
naguère pourvoyeuses de leur pitance quotidienne.
Les corbeaux, dans une envolée rageuse,
déchiraient le ciel embrasé à la recherche
d’introuvables points d’eau et leurs lugubres
croassements se mêlaient aux criailleries des singes
malingres.
Éprouvée, la brousse se mourait.
Aux abords du village de Tadjèdou, des
dépouilles de chèvres et de moutons en décomposition, des
squelettes désarticulés de volailles et des carcasses
répugnantes de chiens souillaient le sol et
répandaient une forte odeur de putréfaction dans
l’air surchauffé.
Attirés par la puanteur, une nuée d’insatiables
vautours dessinaient de sinistres arabesques dans
l’atmosphère de plomb, dénombraient les charognes
et les disputaient âprement aux mouches et aux
asticots qui, depuis le premier jour, faisaient ripaille
et se reproduisaient à un rythme effréné comme pour
établir irrémédiablement leur règne dans un univers
marqué depuis l’aube de l’humanité par l’avidité
immanente du débile bipède.
Une meute de canidés efflanqués qu’une longue et
infructueuse chasse aux muridés a égarée en ces
lieux maudits rôdait silencieusement à la lisière du
bourg, hors du regard des hommes depuis
longtemps fourbus. Seuls les belliqueux et insatiables
rapaces, conquérants des airs et héritiers de l’abjecte
surabondance sur terre, tenaient encore à bonne
10
distance par la force de leurs becs redoutables et de
leurs serres terribles ces voraces vagabonds en quête
de chair pourrie.
Dans les hameaux sordides, outre les sévices de la
sécheresse, une mystérieuse calamité décimait
inexorablement les humains. Sur les sentiers sinueux
menant aux terres nues des champs incendiés, se
profilaient des ombres furtives, si furtives, qu’on se
serait cru victime d’hallucinations. Puis, tout se
clarifiait progressivement et il s̵

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