La fille du paysan
135 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

La fille du paysan , livre ebook

-

135 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

La fille du paysan raconte l'histoire de Ma'amane, de sa naissance à sa vieillesse. Dans le récit, l'existence de l'héroïne se caractérise principalement par les tourmentes et les déceptions qui accompagnent sa vie. Tradition, croyances ancestrales, sorcellerie, violences conjugales, tels sont les thèmes qu'aborde Elisa Nathalie Nyemb dans ce roman.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2010
Nombre de lectures 108
EAN13 9782296710177
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La fille du paysan
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13187-3
EAN : 9782296131873

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Elise Nathalie Nyemb


La fille du paysan


roman


L’Harmattan
Écrire l’Afrique
Collection dirigée par Denis Pryen


Dernières parutions

Moussa RAMDE, Un enfant sous les armes et autres nouvelles , 2010.
Raymond EPOTÉ, Le songe du fou , 2010.
Jean René Ovono Mendame, La légende d’Ébamba , 2010.
Bernard N’KALOULOU, La Ronde des polygames , 2010.
Réjean COTE, La réconciliation des mondes, A la source du Nil , 2010.
Thomas TCHATCHOUA, Voyage au pays de l’horreur , 2010.
Eric-Christian MOTA, Une Afrique entre parenthèses. L’impasse Saint-Bernard (théâtre) , 2010.
Mamady KOULIBALY, Mystère Sankolo , 2010.
Maxime YANTEKWA, Survivre avec des bourreaux , 2010.
Aboubacar Eros SISSOKO, Moriba-Yassa. Une incroyable histoire d’amour , 2010.
Naïma BOUDA et Eric ROZET, Impressions et paroles d’Afriques. Le regard des Africains sur leur diaspora , 2010.
Félix GNAYORO GRAH, Une main divine sur mon épaule , 2010 .
Philippe HEMERY, Cinquante ans d’amour de l’Afrique (1955-2005) , 2010.
Narcisse Tiburce ATSAIN, Le triomphe des sans voix , 2010.
Hygin Didace AMBOULOU, Nostalgite. Roman , 2010.
Mame Pierre KAMARA, Le festival des humeurs , 2010.
Alex ONDO ELLA, Hawa… ou l’Afrique au quotidien , 2010.
Arthur SCAMARI, Chroniques d’un pays improbable , 2010.
Gilbert GBESSAYA, Voyage dans la société de Bougeotte , 2010 .
Gaston LOTITO, Ciels brûlants. Sahel – 1985 , 2010.
Marouf Moudachirou, Une si éprouvante marche. Récit , 2010.
Appolinaire ONANA AMBASSA, Les exilés de Miang-Bitola , 2010 .
Juliana DIALLO, Entrée dans la tribu , 2010.
A ma fille Lisa Ngo Nyemb

A mon fils Bertin Junior Nyemb
Dans le petit village de Makondo, tous les habitants s’apprêtent à vaquer à leurs différentes occupations. Dans les cases, les hommes regroupent les différents outils de travail avant de se mettre en route pour le chemin de la plantation. Ici on cherche une machette, là une houe, de l’autre côté une pioche. Les femmes quant à elles réchauffent la nourriture de la veille pour l’emballer dans des petites assiettes en aluminium car elle va être dégustée à l’heure de la pause à la plantation. En outre, certaines d’entre elles attachent leurs enfants sur le dos avec des morceaux de pagne tandis que d’autres remplissent la hotte avec le nécessaire pour le travail champêtre. Dehors il fait encore noir. Il doit être environ quatre heures du matin. Pour commencer le travail avant que le soleil ne se lève et profiter de l’humidité du matin, les travailleurs doivent se rendre à la plantation avant le lever du jour. Pendant que certains s’apprêtent à prendre le chemin de la forêt qui mène dans les plantations, on entend des cris qui s’étendent sur tout le village. Ceux-ci deviennent de plus en plus forts et de plus en plus violents. Soudain Mahop sort de sa case en courant. Il se dirige vers la case de Njel et commence à frapper à la porte.
Njel, Njel viens vite, viens vite…. Mina a mal, je crois qu’elle veut déjà accoucher.

Njel c’est l’accoucheuse du village. Son métier de guérisseuse lui vaut aussi ses qualités d’accoucheuse. Au village tout le monde lui fait confiance. Elle connaît les plantes et les sciences de la terre. Ce don, elle l’a reçu de sa mère qui a aussi été guérisseuse traditionnelle. Mais depuis le décès de cette dernière, Njel est la seule guérisseuse du village. Les gens viennent des villages voisins et même de la ville pour se faire soigner par elle. C’est une femme mûre qui connaît bien les coutumes et les traditions bassa. Elle vit seule dans sa case car après le décès de son mari, Njel a préféré rester à Makondo où ses services médicaux sont très demandés au lieu de rejoindre son fils qui est fonctionnaire en ville. À l’appel de Mahop, Njel est sortie de sa case pour aller s’occuper de Mina. Dans la case de Mahop, Mina est allongée sur un lit de bambou. Celle-ci hurle de plus en plus au mécontentement de Mahop qui déjà commence à réprimander sa femme :
Mais pourquoi pleures-tu si fort ? Tu fais comme si c’était ton premier accouchement alors que tu as déjà deux enfants.

Indifférente aux propos de son époux, Mina continue à manifester sa douleur par des cris qui se font de plus en plus entendre. De temps en temps, quelques paroles sortent de sa bouche : « Aide-moi Njel. Aide-moi oh ! L’enfant-ci veut me tuer. Aide-moi, aide-moi. » Mahop, lui, continue à gronder sa femme.
Mais calme-toi, calme-toi …
Finalement, c’est Njel qui intervient et met Mahop dehors. Restée seule avec Mina, Njel s’occupe d’elle comme on s’occupe d’une personne qu’on aime. Njel a de l’expérience dans ce domaine. C’est elle qui a assisté toutes les femmes du village lors de leurs accouchements.
Mina crie de plus en plus bel. Cet accouchement s’annonce très difficile. C’est la première fois que Mina se retrouve clouée au lit à cause des douleurs de l’enfantement. Lors de l’accouchement de son premier fils Jacob, elle se trouvait au champ quand les douleurs ont commencé. Il s’était écoulé à peine une heure entre les premières contractions et la naissance du bébé. Heureusement que le champ de Njel se trouve à quelques minutes de celui de Mina. À peine Mahop était allé informer l’accoucheuse, à peine Njel était arrivée au champ que déjà Mina mettait au monde son premier enfant. Et pour la naissance de sa fille Frida, les choses s’étaient passées dans des circonstances à peu près pareilles. Partie au champ avec un ventre tout rond, Mina était rentrée à la maison avec un nouveau-né dans les bras.
Cette fois cependant, les choses s’annoncent difficiles. Est-ce parce qu’il y a un grand écart entre la naissance de Frida et celle de l’enfant qui se trouve encore dans les entrailles de Mina ? Entre Jacob et Frida il y a à peine dix- huit mois d’écart. Or depuis la naissance de Frida, il s’est déjà écoulé six ans. Alors que Mina continue à pousser des cris, Njel continue à la gaver de potions au pouvoir magique qui doivent précipiter l’accouchement.
Même Mahop n’en peut plus de tourner en rond dans son champ de cacao. Pour s’occuper et essayer de se changer les idées, il s’y est rendu après que Njel l’ait mis dehors. Finalement, Mahop réalise vite que sa place est près de son épouse. Depuis qu’il est rentré de la guerre il y a à peine un an, Mahop ne s’est pas senti si mal. Ce sentiment étrange qui l’habite actuellement, il l’a ressenti la dernière fois là-bas au pays des Blancs quand il est allé se battre pour la puissance coloniale de son pays contre les Allemands. Pendant toute la période passée loin de son pays natal, Mahop était perpétuellement envahi par cette inquiétude, cette peur de ne plus revoir sa famille, cette peur de mourir dans un pays étranger, dans un combat dont il ne connaissait ni les tenants, ni les aboutissants. Quand le commandant avait annoncé la fin de la guerre, il avait été soulagé seulement à l’idée de revoir sa famille, sa Mina qu’il n’avait pas vue pendant plusieurs années, ainsi que ses enfants Jacob et Frida qu’il aimait tant. Tout comme il avait craint que la guerre ne rende Mina veuve, Mahop craignait maintenant que cet accouchement n’emporte son épouse et qu’il se retrouve tout seul avec leur progéniture. En arrivant dans la cour de sa concession, il était envahi par des pensées diverses, mais quand il entendit la voix de Njel qui répétait à Mina « Pousse! Pousse! Je vois déjà la tête », il fut rassuré à l’idée que sa femme allait bientôt être soulagée. Il resta dans la cour où il continua à tourner en rond. Et c’est le cri de Njel qui le fit sursauter lorsqu’elle se précipita dans la cour en hurlant : « Mina a accouché, c’est une petite fille, elle a accouché. »Les enfants qui étaient dans la cour entrèrent dans la case ainsi que Mahop qui avait seulement fait un ouf de soulagement.
Dans la case, au chevet de Mina toute la famille admirait le nouveau-né. Puis Mahop prit le b

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents