La lance de la destinée
222 pages
Français

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La lance de la destinée , livre ebook

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Description


Thriller historico-religieux, La Lance de la destinée pousse la logique romanesque à son comble pour mieux interroger les dangers de la manipulation génétique. Les hommes sauront-ils résister au rêve de toute puissance sans se perdre eux-mêmes ?




Megiddo, 2006. Sur le lieu biblique de l'Apocalypse, une équipe d'archéologues est sauvagement assassinée. Le trésor de leur découverte, la Lance qui perça jadis le flanc du Christ au Golgotha, a disparu... Judith Guillemarche, spécialiste de la chrétienté et conseillère spéciale auprès du Vatican, est mandatée par le nouveau pape Leonardo Spinelli di Rosace pour faire la lumière sur cette affaire. De la bibliothèque d'Alexandrie au monastère de Sainte-Catherine, des souks du Caire aux arcanes du Vatican, Judith découvre le projet insensé qui se dissimule derrière l'opération de Meggido. Membres d'une organisation secrète, des généticiens en rupture de ban tentent, grâce aux prodiges de la technologie contemporaine, de réaliser l'impensable : ils veulent ressusciter le Messie...





Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 juillet 2013
Nombre de lectures 26
EAN13 9782221138977
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DU MÊME AUTEUR
Notre-Dame sous la terre, Grasset, 1998
L’Église de Satan , Grasset, 2002
La Musique des morts , Grasset, 2003
Le Piège de Dante , Grasset, 2006
ARNAUD DELALANDE
LA LANCE DE LA DESTINÉE
roman
« Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette œuvre, est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la Propriété Intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales. »
© Éditions Robert Laffont, S.A., Paris, 2007
En couverture : Rondache à mascaron © Dist.RMN/Grand Palais/Pascal Segrette, Musée de l'Armée, Paris.
EAN 978-2-221-13897-7
Ce livre a été numérisé avec le soutien du CNL.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo
Prologue
Djebel Katharin, 2006

Un soldat s’activait auprès d’elle. Il s’ingéniait à lui faire enfiler un gilet pare-balles. Le vêtement matelassé, de couleur bleue, avala le petit crucifix d’argent que Judith portait autour du cou. Un autre lui installait une oreillette assortie d’un micro sur la poitrine. Elle faillit sursauter en entendant crépiter des parasites, comme si elle venait d’allumer une radio défectueuse. Il y eut un effet Larsen, puis le son s’éclaircit peu à peu. Distinctement, elle perçut alors une voix : One two three. One two three. Do you copy ?
Elle acquiesça, soudain très pâle. Que faisait-elle au milieu du désert, sur ce promontoire cerné de roches au bord de l’éboulement, prêtes à fondre sur elle pour l’ensevelir à tout jamais ? Tout cela était pourtant bien réel. L’un des militaires lui tendit un casque, qu’elle saisit en essayant de contrôler le tremblement de sa main. Sans se préoccuper de son attitude inquiète, le premier l’aida à le mettre sur sa tête, puis à attacher la sangle sous son menton. Elle se dit qu’ainsi accoutrée, elle devait avoir l’air ridicule. C’était tellement éloigné d’elle – tellement éloigné de tout ce qu’elle avait connu !
Dites-moi que je rêve, que je vais ouvrir les yeux et me réveiller, dans mon lit.
L’effervescence autour d’elle lui sembla tout à coup totalement surréaliste. Judith pivota, vacillante. Les troupes achevaient de contrôler leur équipement. Un soldat d’élite vérifiait ses deux revolvers Glock 26, 9 mm, semi-automatiques, modèle subcompact, capacité 12 coups chacun, qu’il glissa dans leur étui de part et d’autre de ses hanches. Des snipers et des membres des Forces spéciales d’intervention égyptiennes sortaient des Jeep en contrebas, munis d’armes de poing et de fusils d’assaut.
Une rafale de vent chaud, inattendue, confirma à Judith qu’elle se trouvait bel et bien en vie, ici et maintenant. Elle voulut protester lorsqu’elle sentit que l’on glissait une ceinture autour de sa taille, non sans une certaine brutalité. Elle contemplait la cime des collines, ces crêtes brunes et orange, déchiquetées sous le ciel bleu, quand surgit devant elle l’un des responsables de l’opération – opportunément baptisée Act of God . Quinquagénaire au teint mat, crâne rasé, le capitaine la transperça du regard. Il vérifia l’ajustement de la ceinture et du gilet, puis sortit un revolver qu’il lui tendit avec autorité.
Judith écarquilla les yeux, et le regarda en hochant la tête, incrédule. Il s’exprima dans un anglais approximatif.
—  For your own safety ! Il est hors de question que vous entriez tant que la zone n’est pas sécurisée. Vous resterez à l’abri en attendant notre feu vert… mais on ne sait jamais. Il va y avoir du mouvement, ma sœur. Et je préfère savoir que vous pouvez vous défendre, même si vous campez à cinq cents mètres du site. Nous vous ferons signe quand le terrain sera dégagé !
Judith aurait aimé lui expliquer qu’elle n’était pas plus bonne sœur que lui… mais ce n’était visiblement ni le lieu ni l’heure. Il savait qu’elle était envoyée par le Vatican, ce qui, dans l’esprit du capitaine, suffisait à faire d’elle une religieuse. Le militaire montra à Judith de quelle manière faire sauter le cran de sécurité, armer le revolver et tirer. Elle se mit à trembler. Voyant qu’elle était incapable de saisir la crosse de l’arme, il se contenta de la glisser à sa ceinture, dans l’étui prévu à cet effet, sans lui demander son avis. Puis il ajouta :
— Ne vous inquiétez pas. Nous avons l’habitude de ce genre d’opérations.
Act of God.
Non loin, on continuait de déballer l’arsenal d’assaut d’un camion bâché. Judith sentit des frissons lui parcourir le dos. De la sueur perlait à son front. Elle mourait de chaud. Elle crut qu’elle allait vomir. À présent le capitaine donnait ses ordres et des grappes de soldats, les jumelles à la main, se dispersaient pour gagner leurs positions respectives – sur la falaise voisine, en surplomb de la petite palmeraie, ou sur la crête de la colline, d’où l’on pouvait voir le site. Le reste des troupes récapitulait les procédures et les étapes de l’assaut. Judith resta ainsi un moment, livide, saisie de vertige. Revenant vers elle, le capitaine lui demanda de déposer dans une simple boîte en carton ses effets personnels – ses papiers, le crucifix d’argent, ainsi que son téléphone portable.
Judith ôta sa croix, abandonna son portefeuille et fouilla avec difficulté dans sa poche, sous son gilet, pour se saisir de l’appareil. Son casque tomba légèrement au-dessus de ses yeux. Soudain, comme par un fait exprès, le mobile sonna. Judith sentit son cœur bondir dans sa poitrine. Elle identifia le numéro et fit un signe au capitaine.
Elle alluma le portable et, d’une voix blanche, dit son nom : Judith Guillemarche. En son for intérieur, elle pensait : Oui, je m’appelle Judith Guillemarche… et Dieu du ciel, je n’ai rien à faire ici ! Elle entendit alors – lointaine, si lointaine ! – la voix de Dino Lorenzo, le directeur des Collections du Vatican.
— Judith ? Où êtes-vous ? Tout va bien ?
Le silence sembla prendre possession de toute la vallée. Judith ne perçut plus que le vent, et sa caresse brûlante sur ses joues. Elle avait les lèvres sèches. Le monde était en suspens. Puis, d’un coup, le capitaine donna le signal du départ. Les quarante soldats qui se trouvaient encore là s’animèrent en même temps. Ils montèrent dans leurs véhicules en s’encourageant mutuellement. On entendit vrombir les moteurs, et des volutes de poussière s’élevèrent vers le ciel.
Deux militaires la pressaient d’avancer à son tour en lui saisissant les bras et, tandis que le paysage dansait devant elle, Judith hurla dans son portable :
— Dino ?… Ça ne va pas ! Ça ne va pas DU TOUT !
Le capitaine lui arracha le téléphone des mains.
Oh mon Dieu mon Dieu ce n’est pas possible, NON !
Ses yeux s’agrandirent d’horreur.
Il était trop tard pour reculer.
Première partie
LE TESTAMENT DE LONGINUS
1
Tertre du Golgotha

Ecce virgo in utero habebit et pariet filium et vocabunt nomen eius Emmanuhel quod est interpretatum Nobiscum Deus.
Matthieu (I, 18-24), Bible de Jérusalem.

C’était un vendredi. Le ciel d’abord se déchira de couleurs ; puis un voile trouble se répandit par tout le firmament. Dès onze heures, les nuages commencèrent à s’amonceler sur le Golgotha. De part et d’autre de la colline, mille personnes s’étaient assemblées pour assister au spectacle. Il dura presque tout le jour.
Maintenant s’achevaient les heures épouvantables.
Un piton de six mètres couronnait le tertre. Sur cette croix qui semblait déchirer le crépuscule, minuscule sous la voûte sombre, morne flèche pourtant si acérée, Il était là, la tête baissée et les bras écartés. Ses jambes, collées l’une à l’autre, décrivaient un angle bizarre.
Ecce Homo. Voici l’Homme.
Longinus regarda le crucifié. Il semblait l’attendre, silhouette découpée à l’ourlet noir de l’éther, devant l

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