La maison aux géraniums
110 pages
Français

La maison aux géraniums , livre ebook

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110 pages
Français

Description

Quand Marie quitte sa coquette maison de Lens, elle laisse en plan mari et enfants. À trente ans, elle s'est éprise d'un homme de neuf ans son cadet. En 1980, cet amour va les projeter hors de leurs familles et loin de leurs amis. Avaient-ils le choix ? N'étaient-ils pas guidés par la providence ? La faute serait-elle alors pardonnable ?

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Informations

Publié par
Date de parution 24 mai 2019
Nombre de lectures 2
EAN13 9782140122446
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Jean-Pierre PisettaPhilippe EurinLa maison aux géraniums
Quand Marie quitte sa coquette maison de Lens, elle
laisse en plan mari et enfants. À trente ans, elle s’est
éprise d’un homme de neuf ans son cadet. En 1980, cet
amour va les projeter hors de leurs familles et loin de leurs La maison amis. Avaient-ils le choix ? N’étaient-ils pas guidés par
la providence ? La faute serait-elle alors pardonnable ?
Elle semble bien loin la pette église d’Atn-La-Paix-Faite aux géraniums
où l’abbé Campagne retraçait la vie de Jésus, magnifque,
exemplaire.
Roman
Philippe Eurin est né en 1956 dans le Pas-de-Calais. Il signe ici
son sixième ouvrage. Avec La maison aux géraniums, il revisite
ses thèmes de prédilecton : l’enfance et ses fêlures, la perte
du paradis originel, les chemins du ciel.
ISBN : 978-2-343-17600-0
13 €
Philippe Eurin
La maison aux géraniums










La maison aux géraniums



Écritures
Collection fondée par Maguy Albet et dirigée par Carole Martinez


Chagnaud (Dominique), Jamais je ne t’oublierai. Chroniques
de Sidi Lakkba, 2019.
Raffaëlli (Alain), Les alcooliques associés, 2019.
Potier (Sophie), Courts métrages de la Mouette, 2019.
Lissorgues (Yvan), Maurice, collabo !, 2019.
Adam-Jeyes (Franc), Rue des Trois limites, 2019.
Fève (Martine), Le chemisier blanc, 2019.
Cladart (Thierry), Sauver ce qu’il reste de l’humanité, 2019.
Bracco (Pierre-Paul), Une liaison à suivre, 2019.
Galluzzo (Rosine), La lumière froide des lucioles, 2019.
Inzani (Isabelle), Démontée !, 2019.
Pialot (Robert), Dragons rouges, diables noirs, 2019.
Delval (Brigitte), Reviens quand tu pars, 2019.
Ciron (Alain), La vie perdue de Maria Montessa, 2019.
Desprès (Raymond), Clothaire, 2019.
Dulaurier (Sarah), Alizée, 2019.

*
**

Ces quinze derniers titres de la collection sont classés par ordre
chronologique en commençant par le plus récent.
La liste complète des parutions, avec une courte présentation
du contenu des ouvrages, peut être consultée
sur le site www.editions-harmattan.fr
Phhilippe Eurin












La maison aux géraniums

Roman































































































Du même auteur





L’almanach du Pays de Montreuil, avec la collaboration de
Philippe Valcq, Pierre Trollé, 1991.
Le Fiu, L’Harmattan, 2001.
Traumas, avec la collaboration de Jérôme Equer, Grandvaux,
2003.
Le silence des étoiles, L’Harmattan, 2006.
La jungle de Calais. Misère et solidarité, L’Harmattan, 2010.


































































































© L’Harmattan, 2019
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.editions-harmattan.fr

ISBN : 978-2-343-17600-0
EAN : 9782343176000

A Maguy Albet













Tu t’es endormie tandis que je te parlais du jardin où les
rosiers ont fleuri. J’étais heureux de te dire le rouge et le
blanc qui ont jailli des sépultures de Tina, Oscar, Brutus,
Jolly, nos chiens aimés qui nous enverront tout l’été des
nouvelles de leur nouveau séjour. Et puis je te disais que
Zoé, Julie, Minette, Delphine et Clara s’apprêtaient elles
aussi à épanouir leurs pétales dans un temps qui leur
appartient.
Je revenais vers toi quand je te vis endormie. J’arrêtais le
bruit de mes pas pour ne pas te réveiller. Tu étais blottie
contre l’oreiller du canapé, le tenant de tes mains. La
couverture bleue te couvrait le corps et ne laissait
apparaître que ton visage.
Je me suis assis pour t’observer, comme je le fais toujours.
Je n’aime pas quand tu t’absentes ainsi de moi. Un voile
blanc a saisi ton visage, tes paupières fermées. Mais ce
n’est pas le blanc laiteux de ta peau. C’est un blanc un peu
effacé. Quand tu es ainsi, immobile, je ne peux
m’empêcher de vérifier les mouvements de ta respiration.
Cette inquiétude m’est nouvelle. Cette façon aussi de
compter tes années, mes années, de recompter les neuf
années qui nous séparent. Je n’ai pas vu venir ces âges-là,
cette proximité soudain si familière avec le grand âge qui
nous rend si petits.
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Je regarde tes cils noirs, posés, arrondis, tranquilles. Ton
sommeil est heureux.

Tu dormais déjà ainsi il y a trente ans. Nous habitions un
pavillon HLM, une petite cité blanche et neuve. Tu
t’endormais au soleil de l’après-midi qui traversait les
branches vigoureuses de « notre » orme. Notre jardin avait
deux chaises de plastique blanc. Tu étais assise avec un
livre de Françoise Lefevre « L’or des chambres », les mots
d’une femme libre, d’une amante. Et le sommeil
t’emportait. Clara, la montagne des Pyrénées était couchée
à tes pieds, les recouvrant de ses grosses pattes aux
coussinets si doux.
Tu avais quitté une grande maison, un mari, deux enfants,
un métier, pour ce lotissement moderne où les enfants
piaillaient, les parents s’engueulaient, où autos et motos
vrombissaient, trafiquées par des hommes immatures. Tu
avais tout laissé pour moi, qui n’avais pas de métier, pas
d’auto, pas de permis et pas d’argent. Et tu dormais,
bienheureuse. Me devinais-tu te regardant, attendant ton
réveil ? J’étais déjà ton petit satellite, je ne m’éloignais
jamais de ton visage clair. Ce visage qui m’avait dévisagé
à mon arrivée dans cette Ardèche perdue, un jour de
juillet. J’avais vingt ans mais je ne connaissais pas les
joies de cet âge, mon adolescence s’était achevée dans les
tourments d’une maladie qui m’avait éloigné du monde.
Tu avais ouvert ton regard bleu sur moi qui portais un sac
à dos fatigué et qui descendais d’un vieil autobus qui avait
roulé toute la nuit pour nous débarquer dans cet hôtel où
nous devions travailler. Tu avais détourné ton regard
quand le mien, un peu endormi, s’était arrêté sur toi. Tes
cheveux noirs, ta peau blanche, cette bouche rose que des
taches de rousseur entouraient comme des grains de blé.
J’avais déjà renversé deux sacs de voyage et m’étais pris
le pied dans une anse quand le cuisinier me rit au nez,
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