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Description
Sujets
Informations
Publié par | Le Lys Bleu Éditions |
Date de parution | 19 octobre 2018 |
Nombre de lectures | 60 |
EAN13 | 9782378776534 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0020€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Elodie Tinga Zoungrana
La rage de régner
Roman
© Lys Bleu Éditions—Elodie Tinga Zoungrana
ISBN : 978-2-37877-653-4
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Cette œuvre n’est que pure imagination. Toutes ressemblances à des personnes ou faits réels ne sont que pures coïncidences.
Chapitre I
L’objectif
De quoi seriez-vous capable pour obtenir la première place ? Jusqu’où irez-vous pour l’autorité et le pouvoir ? Bien de choses ; c’est dans la nature même de l’homme. Certains sont prêts à tous, tandis que d’autres s’imposent des limites suivant les règles établies par la société à laquelle ils appartiennent. Une troisième catégorie par contre préfère laisser faire le temps et la chance, se disant que tout arrivera au temps opportun ; elle préfère se laisser guider par le hasard.
Le président Franck Ouelafoo était de la première catégorie ; Pour lui, la fin justifiait les moyens, seul le résultat final importait. Pendant plus d’une dizaine d’années, il avait occupé de nombreux postes au sein du gouvernement et à présent, il venait de réaliser son plus grand rêve. Il avait enfin atteint le sommet, c’était l’un des plus beaux jours de sa vie. Il avait tant attendu ce moment sans jamais se rétracter, sans jamais se lasser, ayant son objectif bien en vue. Il mettait tous les moyens possibles et même parfois ceux qui semblaient impossibles pour obtenir ce qu’il voulait.
Cela faisait maintenant deux ans qu’il était au pouvoir sur un mandat de quatre ans, renouvelable une fois uniquement. Pour ce mandat, il avait déjà fait la moitié du parcours. Il en était si fier, et se plaisait bien à ce poste, vu qu’il était animé par un goût insatiable du pouvoir. Ah ! Le pouvoir, ce démon qui sommeille en chacun, une fois réveillé, il devient difficile de le rendormir ou de s’en débarrasser.
Depuis son accession au pouvoir, Franck n’avait cessé de cumuler les erreurs. Nombreuses sont les promesses qui furent faites durant sa campagne pendant les élections, et qui jusqu’à présent n’ont pas encore été réalisées, voire même mises en projet.
Une année après son accession au pouvoir, le président Franck, soucieux que quelqu’un d’autre puisse lui voler la vedette et l’évincer aux prochaines élections qui pourtant étaient encore lointaines, avait mis en place une équipe qui s’occupait des sondages hebdomadaires, pour surveiller la popularité des uns et des autres, et leur positionnement dans l’esprit de la population par rapport à la sienne.
La population commençait à émettre des regrets concernant cette élection. L’image de Franck s’était détériorée au fil du temps et le nombre de ses voix avait fortement baissé dans les sondages.
Ce jour-là, Franck recevait son équipe dans son bureau ; celle-là même qui l’avait accompagnée tout au long de sa campagne présidentielle, et qui continue toujours de travailler avec lui sur les élections à venir. Franck comptait bien se représenter aux prochaines élections et bien sûr, obtenir encore une fois, la majorité des voix. Ils étaient en pleine discussion, lorsque Maurice, son chef de cabinet prit la parole et dit : Monsieur le président, nous sommes confrontés à un problème sérieux. Qui y a-t-il ? Parlez, je vous écoute, c’est pour faire le point que nous sommes réunis ici aujourd’hui. Leur dit le président Franck. C’est au sujet d’Arnold Bangui et de notre position actuelle dans les sondages.
Franck avait foi aux résultats des sondages malgré que la probabilité d’erreur fût très élevée. En effet la date des élections était encore très éloignée ; mais pour Franck ces résultats étaient des signes qu’il ne fallait surtout pas ignorer. Quels sont les ennuis qu’il nous a encore causés cette fois-ci ? questionna-t-il à son tour.
Arnold Bangui était le principal adversaire de Franck pour les prochaines élections ; il avait déjà participé aux élections passées, mais avait terminé en deuxième position après le président actuel. Il voulait se représenter à nouveau, et profitant à présent de la détérioration de l’image de Franck, il avait à présent en main de nombreux atouts qui pouvaient le mener à la victoire. Ce qui ne rassurait guère Franck et son équipe. Suivant les sondages de ces trois dernières semaines, nous sommes en mauvaise posture, Arnold est demeuré en tête avec une différence moyenne de 7 % de voix. Alors, il nous faut mener plus d’actions, si nous désirons gagner aux prochaines élections. Monsieur le président, il faut que vous soyez plus présent et plus ouvert auprès de la population. Votre adversaire n’a de cesse de se faire remarquer, il ne perd aucune occasion pour se montrer en public et obtenir l’estime de la population. Il tient absolument à reprendre sa revanche sur vous, et désire plus que jamais gagner aux prochaines élections. Lui répondit Maurice. Tu as tout à fait raison sur ces points. Alors, que me préconisez-vous ? reprit le président Franck. C’est bien pour cela que je vous paie ; parce que si Arnold est ambitieux, je le suis encore plus. Je ne compte pas m’en tenir à un seul mandat ; j’en veux deux et je l’obtiendrai. Vous avez donc intérêt à me trouver quelque chose de solide pour faire remonter les sondages à notre faveur. Nous avons énuméré une liste d’actions que nous désirons vous soumettre pour les prochaines semaines. Tenez, vous pouvez déjà jeter un coup d’œil et nous donner votre avis. Reprit Maurice en lui tendant un document bien relié. Bien, OK, c’est déjà ça, dit-il en laissant échapper un petit soupir.
La liste présentait toute une panoplie d’actions, dont la rencontre de certains membres des syndicats de sociétés au sein desquelles il y avait des tensions avec les travailleurs aboutissant le plus souvent à des grèves généralisées ; la rencontre avec le gouvernement pour discuter d’une possible révision de certaines lois ; ainsi que bien d’autres points. Sur les conseils de son équipe, Franck essayait tant bien que mal d’améliorer son image et de surcroît, obtenir plus de voix. Pour montrer son souci pour le « soi-disant bien-être » de ses compatriotes, il alla encore plus loin en proposant au gouvernement une légalisation du mariage homosexuel, ainsi qu’une possibilité d’adoption ; un phénomène jamais accepté par un président Africain. Il proposait aussi l’adoption d’une loi sur l’interruption volontaire de grossesse. Il voulait véhiculer l’image du président compréhensif, soucieux des problèmes des uns et des autres, capable de trouver une solution sur mesure pour chaque individu de son pays. Mais en réalité, toutes les actions qu’il entreprenait avaient pour objectif premier de servir ses propres intérêts. Il avait toujours su saisir les opportunités qui s’offraient à lui. Tout tournait autour de sa personne et de son fauteuil présidentiel, le reste importait peu.
Ces réformes, il les avait proposées dans l’objectif de s’attirer la sympathie de tous, ainsi que le soutien des partenaires étrangers. Mais il fut surpris de constater qu’en lieu et place de cette sympathie, il avait attisé l