La ronde des crocodiles

Bah N'Diaye

Description

"Regarde cette nouvelle race d'hommes sortis des entrailles d'une société gangrenée par la vermine de la corruption, elle ressemble à des sauriens à l'étroit dans leur bassin, avides d'espace vital, de pouvoir et d'argent sale. Ce sont des êtres cyniques, insatiables voraces, ils ouvrent grande leur gueule, happent tout sur leur passage. Leur esprit d'accaparement et d'accumulation est sans limites, ils veulent tout pour eux et ne laissent rien aux autres, c'est la ronde des crocodiles."

Sujets

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Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 15 mai 2018
• Nombre de lectures: 1
• EAN13: 9782140090257
• Langue: Français

Extrait

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LA RONDE DES CROCODILES

Roman

La Ronde des crocodiles

© L’Harmattan, 2018 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-14590-7 EAN : 9782343145907

N'Diaye Bah La Ronde des crocodiles

« Regarde cette nouvelle race d'hommes sortis des entrailles d'une société gangrenée par la vermine de la corruption, elle ressemble à des sauriens à l'étroit dans leur bassin, avides d'espace vital, de pouvoir et d'argent sale. Ce sont des êtres cyniques, insatiables voraces, ils ouvrent grande leur gueule happent tout sur leur passage, n’épargnent même pas le menu fretin, les petits insectes virevoltant à portée de leurs naseaux et de leurs crocs pointus et acérés. Leur esprit d'accaparement et d'accumulation est sans limites, ils veulent tout pour eux et rien pour les autres, c’est la ronde des crocodiles en larmes. »

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Chapitre I Warablen titubait dans la ruelle sombre faiblement éclairée par une ampoule à la lumière pâle, elle pendait nonchalamment au seul poteau qui tenait encore debout, l'homme semblait fatigué, il était bourru, abruti par l'alcool, chaque pas qu'il faisait provoquait un tremblement de tout son corps amaigri ; sous ses yeux, de boursouflures formaient de petites poches, sa langue pâteuse écrasait des mots difficilement audibles par son interlocuteur. Il ouvrit le rideau qui barrait la porte d'entrée et s'engouffra dans le bar noyé dans les effluves. Il se jucha sur un tabouret en bois, s’accouda sur le pupitre lisse du bar puis commanda un verre de whisky. Warablen, malgré les effets ravageurs de l'éther sur son organisme était un homme élégant, affable, toujours sanglé dans un costume impeccable, ses cheveux roux, coupés à ras lui donnaient l'air d'un vieil étudiant en rupture de ban avec les cours magistraux des amphithéâtres bondés. Il se mit à siroter voluptueusement son verre de whisky indifférent au brouhaha des autres clients autour de tables garnies, s'empiffrant goulûment de victuailles servies par des jeunes filles vêtues de tenues très légères mettant en relief leurs croupes proéminentes. Les senteurs épicées se dégageant de la cuisine venaient se mêler à l'odeur des alcools et des fumées de cigarette. Dans un coin, un petit orchestre mettait un peu d'ambiance, quelques couples s'enlaçaient, se trémoussaient sur une piste exiguë, le chanteur visiblement inspiré improvisait des pas de danse. Il portait aux oreilles de fines boucles, sur sa tête, de

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