La tête de l emploi
42 pages
Français

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La tête de l'emploi , livre ebook

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Description

Les tribulations d'un chercheur d'emploi !

« Bonjour Madame, je voudrais m’inscrire.
- Il faut prendre rendez-vous par téléphone
Bon, puisque je suis là, donnez-moi un rendez-vous.
- Non, non, il faut téléphoner au 3949 et prendre rendez-vous ».
J’étais abasourdi ! Trois quart d’heures de trajet pour venir jusqu’ici et une demi-heure d’attente pour m’entendre dire cette absurdité. Bonjour l’organisation de Pôle Emploi ! Je ne pensais pas devoir m’enregistrer un jour auprès de cet organisme. Avec mon bac+5, une bonne expérience, des compétences polyvalentes, je n’imaginais pas me retrouver au chômage. La vie nous réserve bien des surprises !

Découvrez, dans ce roman léger, le récit d'un homme un brin désemparé face à la recherche d'un emploi !

EXTRAIT

J’ai reçu le courrier m’informant que je n’avais droit à aucune allocation chômage. Compte tenu de mon parcours, et de ma confiance dans mon avenir, je n’avais pas jugé bon de m’affilier à la Caisse des Français de l’étranger. Les cotisations étaient élevées, et j’étais couvert localement. Je réalise que j’avais fait une grosse erreur. Il ne me reste plus qu’à aller voir la CAF, et demander le RSA. La France a du bon, j’ai une pensée pour tous les chômeurs des pays africains qui n’ont que leurs yeux pour pleurer. Pas seulement les Africains, il y a peu de pays au monde qui accordent des allocations chômage ou un revenu minimum. Je suis heureux d’être français, citoyen d’un État respectueux de ses habitants, où la solidarité n’est pas un vain mot.
J’ai mon compte sur Pole-emploi.fr. Je consulte les offres publiées. Je suis surpris par les contenus : c’est parce que c’est une administration qu’ils ont un logiciel aussi mauvais ? Eux, les spécialistes de l’emploi, ils appellent ça des « offres d’emploi » ? Ils sont là pour soi-disant guider, pour aider les gens à rédiger leur CV ou leur lettre de motivation, et ils se permettent de rédiger des annonces de cet acabit  ?

À PROPOS DE L'AUTEUR

Taoufik Lahkim a passé son enfance et son adolescence dans son pays d'origine, le Maroc, avant de venir suivre des études supérieures en France, à Lille. Impliqué depuis sa jeunesse dans le monde associatif et caritatif, notamment dans des actions d'alphabétisation, il a été dirigeant d'entreprises durant de nombreuses années après avoir obtenu la nationalité française. Il a terminé sa carrière professionnelle dans la formation pour adultes en difficultés de réinsertion.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 juillet 2018
Nombre de lectures 6
EAN13 9782378773090
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0020€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La tête de l'emploi
Les tribulations d’un chômeur de longue durée
 
Taoufik Lahkim
 
 
 
 
 
 
 
 
La tête de l'emploi
Les tribulations d’un chômeur de longue durée
Roman
 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
© Lys Bleu Éditions—Taoufik Lahkim
ISBN : 978-2-37877-309-0
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
 
 
 
 
 
L e bonheur est comme la santé : on ne le sent jamais. Il faut l’avoir perdu pour le connaître.
P. Monnier

 
« Bonjour, Madame, je voudrais m’inscrire.
- Il faut prendre rendez-vous par téléphone ;
- Bon, puisque je suis là, donnez-moi un rendez-vous.
- Non, non, il faut téléphoner au 3949 et prendre rendez-vous ».
 
J’étais abasourdi ! Trois quarts d’heure de trajet pour venir jusqu’ici, une demi-heure d’attente, pour m’entendre dire cette absurdité. Bonjour l’organisation de Pôle Emploi !
Je ne pensais pas devoir m’enregistrer un jour auprès de cet organisme. Avec mon bac plus 5, une bonne expérience, des compétences polyvalentes, je n’imaginais pas me retrouver au chômage. La vie nous réserve bien des surprises !
 
Je reconnais que j’avais été quelque peu bousculé dernièrement, alors que je n’avais connu que des succès jusque-là. Ma scolarité fut assez brillante, bac et diplôme obtenus haut la main. J’ai été rapidement embauché, à des postes de cadre supérieur. Mon objectif était de devenir chef d’entreprise, et pour cela je voulais maîtriser l’ensemble des aspects principaux d’une organisation. J’ai donc profité de quelques opportunités pour progresser, et expérimenter les fonctions commerciales, financières et administratives.
 
Quelques années plus tard, afin d’élargir davantage mon expérience, je postulais auprès d’une grande multinationale parisienne. Je fus pris, en tant que directeur chargé de missions auprès des filiales africaines. Je réalisais quelques missions d’organisation, d’informatisation, d’audit et de développement commercial, avec succès. Puis je fus nommé directeur de filiales, au Gabon, en Côte d’Ivoire, au Maroc.
 
J’obtenais de bons résultats, j’entretenais de bonnes relations avec tout le monde, j’étais bien. Les filiales couvraient différents domaines d’activité ; non seulement je découvrais de nouveaux pays à chaque mutation, mais aussi de nouveaux métiers. Je m’enrichissais chaque jour de toutes ces connaissances. Encore trois à quatre années, et je serais probablement muté au siège à Paris, ou à la tête d’une des filiales en France.
 
Mais voilà que la maison mère est rachetée par un ogre financier, qui s’empresse de liquider une bonne partie des cadres supérieurs. Moi, Pascal Duchêne, 49 ans, je me retrouvais dans la charrette, licencié !
 
–°–
 
Mes différentes expériences m’avaient petit à petit ouvert les yeux sur les pratiques managériales qui ne me convenaient pas, sur la recherche du profit à tout prix. J’ai toujours eu du respect pour les gens, quels qu’ils soient. Les comportements de « petit chef » me heurtaient, l’autoritarisme exacerbé de certains responsables m’ennuyait fortement. Ne parlons pas du mépris affiché parfois envers les subalternes. Pour moi, l’autorité doit découler naturellement de la compétence, de l’exemple. J’ai toujours eu d’excellentes relations avec tous mes collaborateurs, et j’obtenais de bons résultats. Cela provoquait donc des jalousies de la part de certains collègues, et j’ai eu droit à de nombreuses peaux de bananes sur mon chemin. Cet environnement me mettait de plus en plus mal à l’aise. Mon licenciement, alors que j’avais fait gagner des millions à mon entreprise, fut la goutte d’eau qui faisait déborder le vase. Plus question de me retrouver salarié, à donner du meilleur de moi-même, pour quelqu’un qui en profiterait sans aucune reconnaissance.
             
–°–
 
Je me trouvais alors au Maroc, depuis quelques années. Je m’étais bien imprégné de la culture locale, je faisais partie de quelques associations professionnelles, et même d’un club du Rotary international ; je m’y étais donc fait pas mal d’amis. La vie sociale avec mon épouse était bien remplie : invitations et réceptions se succédaient, ainsi que les sorties, les voyages, les activités sportives. Alors que dans la plupart des pays, les dirigeants étaient logés par l’entreprise, au Maroc, j’étais sous contrat local, comme tout le personnel, et j’avais une indemnité de logement. La hiérarchie m’avait encouragé à acquérir un logement correspondant à mon rang. J’avais donc acheté un superbe appartement au centre-ville. Je pourrais ainsi le revendre facilement, lorsque je voudrais partir.
 
–°–
 
Je décidais donc de rester à Casablanca où j’avais fait mon trou, et d’y monter un cabinet de conseil en organisation, mon point fort. Plus facile à dire qu’à faire : il faut du temps pour signer un contrat, même quand on connaît bien les gens. En général, le marocain ne dit jamais non, pour ne pas blesser son interlocuteur ; il fait traîner les choses. Je perdais beaucoup de temps, entre les propositions, les réponses évasives, avant d’obtenir mes premières commandes.
 
Mon épouse était très sensible à la sécurité financière. Habituée à une certaine aisance jusque-là, elle vécut très mal mon licenciement. Pour elle, cela signifiait que j’avais échoué, ou fauté. Pire, elle n’était plus l’épouse d’un directeur de société, elle se retrouvait la femme de quelqu’un qui avait été viré ; la honte ! Mes débuts de consultant envenimèrent davantage nos relations : j’étais plus souvent à la maison, je galérais, nous n’avions plus la sécurité d’un salaire régulier. Elle décida que nous ne pouvions plus continuer ensemble. Nous avons donc divorcé. Il a fallu vendre notre logement pour lui donner sa part. Elle a rencontré un charmant célibataire ayant un poste stable et une belle maison en France, elle est allée le rejoindre, avec nos enfants.
 
Je me retrouvais donc seul, dans un studio en location. Le départ de mes enfants fut difficile à digérer, mais me retrouver seul ne me dérangeait pas trop : j’avais toujours fait plus que ma part des travaux ménagers. Bien sûr, je ne pouvais plus recevoir grand monde chez moi, et les invitations se tarirent. Bientôt, socialement, il n’y eut plus que les activités du Rotary-club. Je me consacrais donc essentiellement à mon travail. Je réussis à obtenir quelques contrats, assez régulièrement, pendant trois ans. Mais je me posais sérieusement la question de mon avenir, j’avais dépassé la cinquantaine et surtout, mes enfants me manquaient cruellement. Je pris alors la décision de rentrer également au pays, de chercher une petite entreprise à reprendre, rapidement.
             
–°–
 
J’arrivais en France avec juste mes effets personnels, et le peu d’argent qui me restait. Non seulement j’avais dû vendre mon logement marocain à moitié prix, à cause de l’effondrement du marché, mais le cours de change avec l’euro était aussi au plus bas ! Mes finances étaient donc assez maigres, je devais faire très vite.
 
J’ai essuyé quelques refus, dans mes propositions de reprise de TPE artisanales : je n’étais pas du « métier ». J’avais beau expliquer que j’étais un chef d’entreprise, que je pouvais gérer une entreprise de plomberie ou de chaudronnerie, les vendeurs ou leurs commissionnaires refusaient mes demandes. Je me suis al

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