La vierge de New-Bell
218 pages
Français

La vierge de New-Bell , livre ebook

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218 pages
Français

Description

Espérance est l'aînée d'une famille monoparentale. Son bac en poche à dix-neuf ans et la tête ivre d'ambitions, elle détient de surcroît un certificat de virginité valide. Cette pièce fait d'elle un spécimen féminin rarissime à New-Bell, quartier purgatoire où le dénuement étrangle la population. Mais quand le tissu social est pourri et que la morale demeure rebelle à toute cure d'austérité, comment ramer à contre-courant et se prémunir contre le chaos de l'inconscience collective ?

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2013
Nombre de lectures 29
EAN13 9782296512733
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

21 € ISBN: 978-2-336-00893-6
Marcel Nouago Njeukam
367
Marcel Nouago Njeukam
La vierge de New-Bell
La vierge de New-Bell
Encres Noires Collection dirigée par Maguy Albet et Emmanuelle Moysan
La littérature africaine est fortement vivante. Cette collection se veut le reflet de cette créativité des Africains et diasporas.
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Marcel Nouago Njeukam La vierge de New-Bell
Du même auteur
Poto-Poto Phénix, Roman, L’Harmattan, 2009 © L’Harmattan, 2012 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-336-00893-6 EAN : 9782336008936
 A mes parents,
 Comme un témoignage de piété filiale.
‘’ Parfois, écrire les mots sur la page blanche fait prendre conscience de leur incapacité à dire la cruauté des choses. Ils en deviennent indécents, obscènes, odieux, inutiles. Juste un fatras de gribouillages venimeux, vipérins. (…) Mais non ! il n’est pas question de laisser sa main rester inerte devant ce cataclysme, ce fatalisme, qui mènent tout droit à l’abattoir. (…) Parce que seul le silence est haïssable dans ces cas-là. Dire, épeler, nommer les choses par leur nom est la seule attitude capable de calmer cette affreuse démangeaison au niveau du cortex, parce que les mots non-dits peuvent macérer, pourrir, tourner comme du mauvais lait, noircir très vite comme du mauvais sang.’’
 Rachid Boudjedra
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 A cette époque, Happi Espérance était mue par un vouloir-vivre. Les fourches caudines de la misère labélisée New-Bell en étaient le ferment. Elles avaientknock-outéet laissé au bord de la route la plupart des jeunes de sa génération touchés par l’échec scolaire. Leur filiation paternelle était toujours l’objet de controverse, quand elle ne s’avérait pas opaque. Alors qu’elle était encore à écrire, leur existence avait déjà l’air d’une abstraction béante et bruyante. Ils étaient laminés par le rouleau compresseur social et semblaient condamnés à vivre à la petite semaine, afin d’être encore de cette portion du monde. Ils l’occupaient sans droit ni titre, comme des squatters. Englués dans la boue de la misère corrosive et marqués au fer rouge tels des animaux, les garçons recouraient à des stupéfiants pour s’évader de leur petite vie qui était un tissu d’échecs. Toutefois, ces substances s’avéraient de décevants palliatifs. La plupart de cesloosers pathétiques étaient aussi désespérés que les personnages de Pedro Almodovar. Dès lors, ils s’étaient ensevelis presque dans le linceul de la résignation. Lentement mais sûrement, ils s’étaient établis dans le paradigme de l’immobilisme.  A dix-neuf ans, Espérance caressait des projets d’avenir. Elle ambitionnait de devenir journaliste ou écrivaine, quoique sa sensibilité littéraire ne fût pas encore affinée. Des métiers nobles, en avait-elle la conviction. Elle prêterait sa voix aux petites gens en vue d’exprimer leurs malaises mais aussi leurs espoirs. Elle avait déjà ses modèles. Deux femmes de caractère que les hommes échouent à tenir en laisse et qui secouent leurs sœurs soumises. Deux « Grande Royale » à leur manière. L’une est une femme de média reconnaissable à son look
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