Le Banc publie
76 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

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Description

Quand un banc d'un parc bruxellois absorbe les émotions de ses visiteurs...

Le Banc publie est un roman assez original étant donné le style employé par l’auteur.
Il donne au lecteur, et c’est le but recherché, une idée forte de ce qui peut se passer dans un parc public.
Des romances, des drames, des retrouvailles mais aussi des moments de pure merveille que l’auteur a essayé de capter et de traduire, après des séances d’observation et de promenades dans tous les recoins d’un grand Parc à Bruxelles.
Le « Banc » parle comme s’il était le troisième personnage que l’on ne voit pas mais sur lequel on est assis pourtant.
Il a ses amis, ses couples préférés et participe pleinement aux humeurs de ses visiteurs en s’insérant pour un moment dans leur profonde intimité.

Une traversée dans les années, les grands événements et les rencontres avec un point de vue original !

EXTRAIT

Le bruissement continu des coulées d’eau suintant entre des rochers taillés par une érosion continue, ajoute une note gaie et tout dans le parc devient alors sujet à spectacle que l’on admire éperdu d’envie et d’émotion. Comme je ne suis pas éternel, puisque maintes fois sur le qui-vive pour des prévisions d’agrandissement, de réfection qui risqueraient de me mettre aux oubliettes au profit de design plus appropriés, je n’ai dû mon salut qu’à de vifs comités de soutien arguant que ma vieillesse en rajoutait à mon charme. Et plus disaient-ils, on se plaisait toujours et encore plus fort à me regarder, m’apprécier, symbole d’une histoire intacte tracée en des instants inédits.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Mamadou Fakaly DOUMBOUYA est un écrivain Sénégalais, syndicaliste et consultant qui a été très tôt intéressé par la littérature.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 29 mars 2019
Nombre de lectures 3
EAN13 9782378779795
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0020€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Mamadou Fakaly Doumbouya
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le banc publie
Roman
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
© Lys Bleu Éditions – Mamadou Fakaly Doumbouya
ISBN : 978-2-37877-979-5
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayant cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivant du Code de la propriété intellectuelle.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Pour Dominique Fakoly
Sois toujours forte et tendre comme la sève des arbres de ce parc que nous avons, tant de fois, parcouru, la nature illuminant ton regard d’une paix intérieure à nulle autre pareille…
Ton «  husband »
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Au commencement de l’histoire…
 
 
 
 
 
 
 
 
Le Boulevard du Souverain enfoui dans la neige en cette nuit d’hiver de Décembre 1943 ne payait pas de mine.
On ne voyait qu’un sentier interminable bordé d’arbres dégarnis, un spectacle hideux qui effrayait les rares personnes qui le longeaient, pressées de rentrer chez elles.
Aucun bruit, partout des flocons blancs, ils se déversaient à un rythme soutenu que rien ne paraissait altérer.
La nuit avancée semblait interminable, couvrant les quelques réverbères dont la pâle lumière, escortait de temps en temps des ombres diverses qui furtivement se relayaient dans la froideur glaciale de ces instants de détresse.
La guerre un peu partout en Europe faisait rage, les déportations prenaient des allures dramatiques dans des wagons bondés vers des destinations inconnues.
Chaque Bruxellois ressentait du fond de lui-même cette impuissance désolante et continue qui avait gagné tout le pays.
Les innombrables restrictions accouchaient des espaces vides d’habitations dans plusieurs circonscriptions de la Capitale.
Privés de pain et de nourriture, d’autres s’étaient déportés dans les marais et zones humides pour cultiver des périmètres de pommes de terre in – dispensables à leur survie.
D’ailleurs, la production vint à manquer de par les prélèvements injustes et démesurés de l’Occupant.
Il s’arrogeait tous les droits…
Dans les Communes, les noyaux de résistance organisaient des raids solitaires sans pour autant faire prendre une quelconque modification à la stratégie imposée par l’ennemi.
Des éléments du Front de l’Indépendance, fatigués par une longue nuit d’embuscade dans les marécages, s’étaient laissé prendre au piège de l’Envahissant, subissant ainsi de lourdes pertes.
Les coups de feu, les rafales des mitraillettes dans des pétarades continues faisaient mouche à chaque fois dispersant ces hommes intrépides et courageux qui se battaient avec l’énergie du désespoir.
La lutte avait été rapide, sanglante, les corps à corps épiques dans le froid glacial alors que la neige abondante empêchait toute souplesse des gestes à rendre coup par coup.
Le reste de la troupe dut battre en retraite, poursuivi par des détachements montés. Ils tentaient de les cerner avec pour mission d’en prendre quelques-uns, vivants.
Les Résistants avaient deviné la stratégie de l’ennemi. Comme signal donné par le peloton de tête, ils s’enfoncèrent dans la vallée, longeant les marécages glacés.
Ils avançaient péniblement, leurs lourdes bottes s’enfonçaient dans la neige molle, ils haletaient, la bouche entrouverte à la recherche d’un second souffle qui venait par saccades, créant des toussotements continus qu’on essayait d’étouffer sans succès, la poitrine en feu, le cœur au bord des dents.
Il n’y avait pas de vie aussi loin que leurs yeux fatigués perçaient le paysage à la recherche d’un quelconque abri.
L’homme gémissait doucement, étendu sur la charrette cahotante qui avançait péniblement, suivi de quelques éléments, fusils à la main prêts à en découdre s’il le fallait encore.
Une balle perdue lui avait transpercé la poitrine, des caillots de sang entachaient sa chemise qui avait connu des jours meilleurs, il respirait, la bouche ouverte aspirant l’air froid que ses narines essayaient désespérément de happer.
On ne parlait pas, on pressait le pas avec le moins de bruit possible et comme dans un ballet minuté, les gestes devinrent mécaniques, la peur et l’inquiétude cohabitant côte à côte dans la nuit glacée.
Brusquement, des tirs éclatèrent brisant le silence, des bruits furtifs d’ailes les frôlèrent les forçant à plonger dans la neige s’en remettant à l’énergie du désespoir.
Ils rampaient mètre par mètre délaissant la charrette enfouie dans un coin sombre de cette zone humide.
L’homme savait ce qu’il lui restait à faire…
D’une main ankylosée, il prit le fusil qu’on lui poussait sans paroles, il sentit que ses camarades allaient le lâcher.
C’était prévu par le code, cela aussi, il le savait.
Résolument, il se tint prêt, face à son destin.
 
******
 
Sa blessure profonde avait cessé de saigner, une sorte de chancre entourait la plaie dans cette région du cœur qu’il ne sentait plus.
Péniblement, il dut faire un effort terrible pour rouler sur lui et tomber lourdement sur les roseaux qui couvrirent le bruit de sa chute.
Il se dit qu’il allait mourir, que sa dernière heure sonnait lentement telle une cloche centenaire dans une abbaye de campagne, il s’agrippa à son fusil sentant ses forces lui manquer.
Ses yeux se fermèrent un instant, il tenta de les rouvrir sans succès et brutalement une torpeur profonde engourdit ses membres.
Au prix d’un effort surhumain, il tâta de sa main libre l’espace réduit, trouva un tronc d’arbre dur, s’y adossa pour tenter de se relever, ses jambes se plièrent, il retomba lourdement sur le sol, son fusil lui échappant.
Il respirait à grands coups, des battements d’ailes de chauves-souris au-dessus de sa tête lui rappelant qu’il n’était pas loin de l’étang, il se figea, incapable de faire un mouvement de plus.
Le cœur en feu, il attendait la fin à demi inconscient…
 
******
 
Une faim tenace réveilla La jeune fille, couchée sur une paillasse dans un coin de la cabane.
Le ronflement de son père lui parvenait de l’autre pièce, régulier, accompagné parfois de quelques quintes de toux qui ne l’empêchaient pas pour autant de replonger dans son sommeil.
Là, tout près des bosquets, de petites habitations avaient surgi à la hâte loin de la famine qui harcelait tous les grands quartiers de Bruxelles.
Elle se frotta les yeux, grelottant de froid, rejeta la couverture rapiécée dont elle se servait encore, s’étira un court instant avant de se lever lentement comme invitant chaque membre de son corps à répondre à ses injonctions.
Elle marchait sur ses vingt ans mais n’en paraissait que dix-huit avec cependant une audace qui en disait long sur ses capacités à poser des pièges un peu partout.
Il ne se passait pas un jour sans qu’elle n’apportât une poule d’eau ou un colvert solitaire.
La jeune fille ouvrit la porte dans un grincement, elle prit son panier avant de s’enfoncer résolument dans le sol humide à la recherche de la pitance du matin.
La lumière du jour naissant créait une sorte de bulle dans le brouillard grisâtre, ses petites bottes piétinaient rageusement les hautes herbes et chaque minute, elle rajustait son châle qui ne la protégeait que peu du froi

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