Le colis encombrant
109 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Le colis encombrant , livre ebook

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109 pages
Français

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Description

Les croyances africaines et l'ignorance religieuse peuvent apporter leur lot de mystères et de drames.

Pour ne pas souiller sa foi en sa religion, l’oncle Assimaila refuse d’informer son neveu Karim de son devoir de s’occuper du fétiche de leur famille, lequel aurait dû prendre des dispositions pour y remédier et vivre à l’abri des tracasseries. « Héritier » d’un mystérieux colis, le neveu, un homme riche, est pourtant au centre de tous les drames jusqu’à sa rencontre avec l’auteur. Ce roman met à nu le zèle et l’ignorance religieuse dont souffrent certains adeptes des religions importées en Afrique.

Laissez-vous embarquer dans ce roman où se mêlent croyances traditionnelles et occultisme religieux en Afrique.

EXTRAIT

J’eus l’idée d’aller à l’école de Komah pour demander au directeur que je connaissais bien, s’il pouvait m’offrir l’hospitalité, ne serait-ce que passer une nuit dans une salle de classe. Une fois là-bas, celui-ci me présenta ses condoléances et me fit savoir que c’était trop risqué de me laisser dormir dans une salle de classe, car celles-ci n’avaient ni portes ni clés et qu’il ne pouvait pas prendre la responsabilité. Il sortit un billet de cinq cents francs qu’il me remit.
— Avec mille francs, tu pourras louer une chambre à l’hôtel Tchaoudjo, au centre-ville.
En quittant le directeur, je compris qu’il voulait juste se débarrasser de moi. Lorsqu’il prétendait ne pas prendre la responsabilité, cela était clair que tout le monde était au courant de l’assassinat commandité de la vieille femme et le directeur craignait que les assassins ne retrouvent mes traces et ne m’assassinent dans ses locaux. Je ne savais pas ce qu’était un hôtel. Il m’expliqua que c’était une chambre qu’on louait à la nuit. J’avais plus de trente mille francs en poche et je pouvais passer plus d’un mois dans ce qu’il appelait un hôtel.
Je remerciai le directeur et décidai d’aller découvrir cet hôtel. Je traversai tout le quartier Komah et sortis sur la grande route. Arrivé sur un pont, je vis au niveau de la polyclinique, un homme qui venait dans ma direction. Je reconnus tout de suite mon patron. Nous nous rencontrâmes à la hauteur d’un jardin de laitues. Il me demanda ce qui s’était passé et je lui parlai du drame et mon interrogatoire par les gendarmes.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Alabassa Worou est né à Sokodé dans le centre du Togo où il suit ses études primaires, secondaires et y obtient le Baccalauréat. Il vit en Allemagne depuis quelques décennies. Il est titulaire d'un diplôme de l'Académie Sabel de Munich.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 juillet 2018
Nombre de lectures 45
EAN13 9782378773083
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0020€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le colis encombrant
 
 
 
Alabassa Worou
 
 
 
 
 
 
 
Le colis encombrant
Roman
 
 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
© Lys Bleu Éditions – Alabassa Worou
ISBN : 978-2-37877-308-3
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle .
 
 
 
 
 
Mon arrivée à Lomé
 
 
Je viens de fouler le sol de Lomé, la capitale du Togo. Il est dix-huit heures un quart. Une chaleur torride envahit mon corps et je manque de suffoquer, comme à chaque fois que j’atterris dans cet aéroport ou dans un autre sous les Tropiques. La climatisation à fond dans l’avion en est sûrement pour quelque chose. J’aime y aller en décembre pour profiter de l’harmattan dans le nord du pays, ces enfants « tout blancs » autour d’un petit feu le matin, ces odeurs de brûlé qui logent encore dans mes narines des semaines après, ces spectacles merveilleux qui me rappellent mes journées d’insouciance. C’est la première fois que je rentre au bercail depuis que le nouveau hangar a été construit à l’aéroport. J’ai vu les photos sur les réseaux sociaux et j’ai même entendu quelques affidés du régime remercier le Chef de l’État pour ce joyau qu’il a offert aux Togolais. Ils l’ont même comparé aux aéroports occidentaux. Dont acte.
Dans un soupir désespéré, je reconnais moi-même que cette innovation est salutaire pour le développement du pays, même si les populations ont plus besoin d’une éducation saine dans des vraies écoles et de la construction des centres de santé pourvus de tout le matériel nécessaire pour soigner les malades.
Comme toujours, j’ai hâte de retrouver mes amis d’enfance, mes amis de toujours, ceux avec qui je me sens un homme libre, en paix avec moi-même, ceux avec qui je n’ai aucun sujet tabou, avec qui je peux tout me permettre, ceux qui me font le plus éclater de rire, le plus oublier mes soucis, le poids et le stress du quotidien européen, ceux avec qui je me sens plus en sécurité, étant donné qu’aucun de mes écarts ne serait rapporté nulle part ailleurs, bref ceux qui ne me trahiront jamais parce qu’ils sont plus que des amis ; des frères. Nos années fastidieuses du lycée et de la Fac sont certes derrière nous depuis des lustres, mais les anecdotes et moments forts qui les avaient émaillées, sont écumées dans une ambiance souvent survoltée, où se mêlent histoires drôles et révélations de toutes sortes. Chacun a réussi tant bien que mal à se frayer un petit passage vers le bonheur, son bonheur à lui, du moins ce qu’il pense être le sien, à gagner un emploi, à fonder un foyer qu’il gè re comme il le peut, mais lorsque nous nous retrouvons, nous devenons subitement ces jeunes étudiants et les anciennes habitudes refont surface. Nous passons de longs moments à nous rappeler nos écarts de comportement et surtout nous échangeons plus sur nos expériences actuelles, nos activités professionnelles, nos familles, sans oublier quelques aventures qui ne manquent jamais d’agrémenter la bonne ambiance dans certains couples ou de semer la rancœur dans d’autres.
Déjà à l’aéroport, mon frère cadet m’informe que le plus intime de mes amis, Ibrahim, celui qui compte le plus à mes yeux, qui rend mes séjours plus merveilleux par ses innombrables anecdotes, a enfin réussi à décrocher un poste d’enseignant dans un petit hameau perdu au fond de la brousse, dans le nord-ouest du pays, non loin de la frontière avec le Ghana. Je comprends alors pourquoi de l’Allemagne, je n’ai plus réussi à le joindre depuis un moment. Je suis très triste à l’idée de passer des vacances sans la chaleur de cet ami qui a cette capacité de rendre mes journées toujours agréables. Mais du fond de moi-même, je me sens heureux qu’il ait pu trouver enfin un job après plus de quinze ans de galère, malgré ses diplômes universitaires rangés depuis lors au placard. Quinze ans de sa vie passés à errer à travers les rues de Lomé à la recherche d’un travail rémunérateur qui apparemment a mis du temps à arriver, trop de temps.
— Enfin, la Providence ne l’a pas oublié, pensai-je intérieurement.
Yanlé, c’est le nom du village où il a déposé ses valises et où il officie en tant qu’enseignant dans la petite école primaire du village, selon mon jeune frère. Je n’ai jamais entendu le nom de cette contrée.
—  A-t-il un nouveau numéro de téléphone ? demandai-je à mon frère.
—  Non, il a gardé le même, mais il est plus facile de décrocher la lune avec un caillou que de le joindre, affirma-t-il. La dernière fois que sa mère a été admise à l’hôpital de Sokodé, suite à un malaise, on a dû envoyer son jeune frère l’avertir, car trois jours durant, il n’était pas joignable.
—  Alors-là, à quoi lui sert son téléphone si on n’arrive jamais à le joindre ? Demandai-je un peu perplexe.
—  Il se raconte même que son poste téléviseur captait plus facilement les programmes ghanéens que togolais.
—  C’est alors un avantage certain, osai-je. Qu’il nous revienne un jour repu de la langue de Shakespeare, car par ces temps de crise, l’anglais est toujours une plus-value dans la recherche d’un vrai emploi. Et qu’il n’oublie pas de se procurer un numéro ghanéen. Nous pourrions alors le joindre plus facilement.
 
Le jour suivant, je tente de le joindre, en vain. J’appelle des dizaines de fois et tombe tantôt sur le répondeur, tantôt l’attente de la connexion se prolonge tout simplement, sans suite. Je suis préoccupé par cette absence qui se prolongeait. Ce qui me tourmente, c’est que Ibrahim n’est même pas au courant que je suis à Lomé. Des pas dans cette ville si généreuse sans lui sont synonymes d’ennui, de calvaire, dis-je constamment. Les autres amis un peu jaloux, sont certes là, m’entourent déjà, l’ambiance est merveilleuse, mais le vrai meneur, l’animateur principal, le chef d’orchestre, celui que nous avons surnommé le « Dalloz de la bêtise » manque à l’appel. Autour de moi, tout le monde parle de « réseau ». Je ne comprends vraiment pas comment le réseau peut-il être si perturbé, au point qu’on passe des jours entiers à vouloir joindre en vain une personne. À quoi sert son portable, si nul n’arrive à le joindre ? criai-je chaque minute sous le regard interloqué de mes frères et de quelques amis qui s’étonnent que je ne sois pas au faîte des turpitudes du réseau qui pourtant est une réalité dans notre pays. Je ne suis pas technicien et je ne comprends rien à l’informatique. Je n’arrive tout simplement pas à comprendre que certaines régions ne soient pas couvertes par le réseau.
 
 
 
 
Mon départ pour Yanlé
 
 
N’en pouvant plus de supporter son absence, un peu inquiet et fébrile qu’il lui soit arrivé un accident, un malheur quelconque, je décide le troisième jour d’aller à sa recherche, peut-être à sa rencontre. À bord d’une voiture louée pour la circonstance, une Toyota 4x4 qui semblerait-il, supporte mieux les ravins et autres crevasses qui jalonnent notre trajet, nous nous mettons en route tôt le matin. Mon frère qui me conduit et qui connaît bien la région me prie d’éviter les habits blancs qu’aucune m

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