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Description
Sujets
Informations
Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 01 septembre 2011 |
Nombre de lectures | 11 |
EAN13 | 9782296676503 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 2 Mo |
Informations légales : prix de location à la page 0,0112€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Daniel Cohen éditeur
www.editionsorizons.com
Littératures , une collection dirigée par Daniel Cohen
Littératures est une collection ouverte, tout entière, à l’écrire , quelle qu’en soit la forme : roman, récit, nouvelles, autofiction, journal ; démarche éditoriale aussi vieille que l’édition elle-même. S’il est difficile de blâmer les ténors de celle-ci d’avoir eu le goût des genres qui lui ont rallié un large public, il reste que, prescripteurs ici, concepteurs de la forme romanesque là, comptables de ces prescriptions et de ces conceptions ailleurs, ont, jusqu’à un degré critique, asséché le vivier des talents.
L’approche de Littératures , chez Orizons, est simple – il eût été vain de l’indiquer en d’autres temps : publier des auteurs que leur force personnelle, leur attachement aux formes multiples du littéraire, ont conduits au désir de faire partager leur expérience intérieure. Du texte dépouillé à l’écrit porté par le souffle de l’aventure mentale et physique, nous vénérons, entre tous les critères supposant déterminer l’œuvre littéraire, le style. Flaubert écrivant : « J’estime par-dessus tout d’abord le style, et ensuite le vrai » ; plus tard, le philosophe Alain professant : « c’est toujours le goût qui éclaire le jugement », ils savaient avoir raison contre nos dépérissements. Nous en faisons notre credo. D.C.
ISBN : 978-2-296-08799-6
© Orizons, Paris, 2011
Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Le manuscrit de la Voie lactée
DANS LA MÊME COLLECTION
Farid Adafer, Jugement dernier , 2008
Marcel Baraffe, Brume de sang , 2009
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Toufic El-Khoury, Beyrouth pantomime , 2008
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Pierre Fréha, La conquête de l’oued , 2008
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Gérard Glatt, L’Impasse Héloïse , 2009
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Henri Heinemann, L’Éternité pliée , Journal, édition intégrale.
Gérard Laplace, La Pierre à boire , 2008
Gérard Mansuy, Le Merveilleux , 2009
Lucette Mouline, Faux et usage de faux , 2009
Lucette Mouline, Du côté de l’ennemi , 2010
Anne Mounic, Quand on a marché plusieurs années… , 2008
Enza Palamara, Rassembler les traits épars , 2008
Béatrix Ulysse, L’écho du corail perdu , 2009
Antoine de Vial, Debout près de la mer , 2009
Nos autres collections : Profils d’un classique, Cardinales, Domaine littéraire se corrèlent au substrat littéraire. Les autres, Philosophie – La main d’Athéna, Homosexualités et même Témoins , ne peuvent pas y être étrangères. Voir notre site (décliné en page 2 de cet ouvrage).
Béatrix Ulysse
Le manuscrit de la Voie lactée
Du même auteur
L’écho du corail perdu , Éditions Orizons, roman, collection « Littératures », 2009
La rencontre de Conrad
A riane s’empresse de regagner son appartement, situé au 10, rue des Sentiers-Perdus.
La journée s’est éteinte dans la déconvenue. Elle a longé les longs couloirs de l’entreprise esquivant les airs moroses de ses collègues.
Elle, l’ingénieur en communication, n’est pas épargnée par les misères d’un métier dénaturé. Certes, ses supérieurs lui reconnaissent une grande compétence dont elle oublie jusqu’à la consistance. Son travail s’enlise au plus profond de sables mouvants. Pourtant, elle collabore à des projets percutants.
Là-bas, elle symbolise le dynamisme bien que ses missions, étude sur étude, schémas prospectifs se métamorphosent continûment en impasses stériles, simples velléités commerciales.
Au centre de ce maelström, Ariane mobilise toute son imagination, sa virtuosité intellectuelle s’attachant à survivre au milieu de cet agencement absurde.
Pourquoi se résout-elle à cet enchevêtrement irraisonné, elle qui possède deux diplômes d’ingénieur, un MBA à l’université de Chicago, un diplôme de l’École polytechnique et de l’école des Ponts et Chaussées ?
Son cerveau haletant a bien traversé des nuits neutralisées par la recherche d’un sens à son action.
Au fond, elle a compris qu’elle n’invente rien, ne réalise rien.
Oui, elle ébauche seulement des promesses de projets modélisés.
Rivée à ses objectifs, elle se plie à une discipline briguant l’excellence et prend garde de ne pas détériorer hâtivement son pauvre corps, tant soumis aux mille morts d’injures, de pressions, aux heures d’insomnies vouées à son employeur.
L’entreprise Bathroth ne finit pas de s’essouffler dans ses ridicules stratégies, en dépit des vagues de licenciement qui sont autant de coups de semonce.
Au milieu de la tourmente, Ariane ne craint rien. Elle est épargnée.
Y aurait-il un ange gardien qui veille sur elle, susurre ses collègues ?
Il est vrai qu’elle a déclaré ne plus avoir d’ambition et cette phénoménale posture l’a exclue de la quête du pouvoir.
Serait-ce parce qu’elle persévère dans son travail et se révèle être un des meilleurs artisans de l’entreprise ?
D’aucuns prétendent qu’elle est partie vers des sentiers intimes et imperméables aux esprits prosaïques.
Il est vrai aussi qu’ils la rencontrent tourbillonnant sa silhouette et souriant au tout-venant.
Ses collègues ne lui connaissent que peu d’amis. Parfois à l’entrée de l’entreprise on la croise en compagnie de Ryan, son meilleur ami, dit-elle.
C’est un trader, multimillionnaire, multirécidiviste des dépressions et des voyages autour de la terre.
Bientôt quadragénaire, il aspire à prendre sa retraite et à vivre sur une île dont il est l’heureux nouveau propriétaire.
Pour l’heure, il se préserve de toutes fatigues extrêmes, en improvisant des siestes inopinées au cours de la journée. À n’en pas douter, dans deux ans, tel un Phoenix de Vie réelle, il réapparaîtra, lors d’un prochain cycle, en homme de culture.
Aux yeux de tous, il semble qu’Ariane éprouve une affection pour ce Ryan de chimère.
Ariane est aussi fort appréciée par ses supérieurs. Demain, elle se rendra chez Éloïse, la manager de son équipe, qui a acquis une maison de plus de deux cents mètres carrés entourée d’un parc d’un hectare. Là-bas, elle y sera accueillie par le charmant époux et les deux enfants.
Ce déplacement jusqu’aux hauteurs citronnées de la banlieue périurbaine, la laisse insensible.
S’agirait-il d’une forme de condescendance, d’une contribution à des soi-disant moments conviviaux, afin de se prémunir des éventuelles charrettes régulièrement programmées par Éloïse. ?
En est-il de même, le mois prochain où le sous-directeur la conviera au château propriété de son épouse, la marquise Aline Du Pré Du Pont De La Rabotière , jeune femme énergique aux yeux bleus lactés voilés d’une grisaille furtive ?
Sans conteste, Ariane ne disposera que de très peu de temps libre dans les mois qui suivent. Les pages de son agenda sont ombrées de si nombreux rendez-vous.
Les jours voguent les uns après les autres, elle traverse les mois avec une apparence magnifique.
Une physionomie florentine, des cheveux blonds ondulés comme une plage de Méditerranée habitée par un soleil d’Orient, chaque jour elle arbore une nouvelle tenue.
Le regard n’est jamais chaviré par les formes du vêtement, ce qui surprend, c’est la monocouleur qui couvre son corps. Par exemple, ce vendredi, elle s’est enveloppée de lavande.
À 8 heures, elle exécutera ses exercices de karaté, vêtue de couleur lavande.
Elle glissera ensuite vers la salle de concert, après avoir enfilé une longue liane de satin lavande.
Elle semble éprise d’un boulimique amour des couleurs, d’une inclina