Le ravissement de Marguerite Duras
165 pages
Français

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Le ravissement de Marguerite Duras , livre ebook

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Description

En lisant ce livre, on entre dans la vie et l'oeuvre de Marguerite Duras, dans cet univers durassien peuplé d'héroïnes sublimes et paradoxales. On côtoie là le ravissement même de Marguerite Duras par l'écriture. On l'accompagne dans sa recherche littéraire sur elle même, la féminité et l'acte d'écrire. On la suit dans son écriture d'une solution, d'un traitement du Réel qui la conduisit vers l'épure de l'être et du langage.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2005
Nombre de lectures 58
EAN13 9782336262949
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’œuvre et la psyché
Collection dirigée par Alain BRUN
L’œuvre et la psyché accueille la recherche d’un spécialiste (psychanalyste, philosophe, sémiologue...) qui jette sur l’art et l’œuvre un regard oblique. Il y révèle ainsi la place active de la Psyché.
Orlando CRUXÊN, Léonard de Vinci avec le Caravage. Hommage à la sublimation et à la création, 2005.
Monique SASSIER, Ordres et désordres des sens. Entre langue et discours, 200.4
Maïté MONCHAL, Homotextualité : Création et sexualité chez Jean Cocteau, 2004..
Kostas NASSIKAS (sous la dir.), Le trauma entre création et destruction, 2004.
Soraya TLATLI, La folie lyrique : Essai sur le surréalisme et la psychiatrie, 2004.
Candice VETROFF-MULLER, Robert Schumann: l’homme (étude psychanalytique), 2003
CRESPO Luis Fernando, Identification projective dans les psychoses, 2003.
LE GUENNEC Jean, Raison et déraison dans le récit fantastique au XIXème siècle, 2003.
DAVID Paul-Henri, Double langage de l’architecture, 2003. VINET Dominique, Romanesque britannique et psyché, 2003.
LE GUENNEC Jean, États de l’inconscient dans le récit fantastique 1800-1900, 2003.
NYSENHOLC Adolphe, Charles Chaplin, 2002.
PRATT Jean-François, L’expérience musicale, 2002 ;
BESANÇON Guy, L’écriture de soi, 2002.
PAQUETTE Didier, La mascarade interculturelle, 2002.
LHOTE Marie-Josèphe, Figure du héros et séduction, 2001.
POIRIER Jacques, Écrivains français et psychanalyse, 2001.
DUPERRAY Max, Déréalisation en littérature, 2001.
XYPAS Constantin, L’autre Piaget, 2001.
DAVID Paul-Henri, Psycho-analyse de l’architecture, 2001.
MASSON Céline, L ’ angoisse et la création, 2001.
VIAUD J. F. ,Marcel Proust : une douleur si intense, 2000.
© L’Harmattan, 2005
9782747583053
EAN : 9782747583053
Le ravissement de Marguerite Duras

Michel David
Sommaire
L’œuvre et la psyché Page de Copyright Page de titre DU MÊME AUTEUR Dedicace « Regarder la mer, c’est regarder le tout. » Marguerite Duras, les Roches Noires, Trouville Lola Valérie Stein et l’autre femme, T. Beach Le monde extérieur, retour L’inépuisable amour de Marguerite Duras Le ravage contre le Pacifique de l ’ amour maternel L’enfant de la mendiante Le père de « Duras » La ravissante Elizabeth Striedter La solution - Duras La passion Duras Marguerite Duras forcément sublime Transgression Apostille BIBLIOGRAPHIE
DU MÊME AUTEUR
Une psychanalyse amusante — Tintin à la lumière de Lacan, Desclée de Brouwer, Paris, 1994.
Marguerite Duras — Une écriture de la jouissance , Desclée de Brouwer, Paris, 1996.
Serge Gainsbourg — La scène du fantasme, Actes Sud, Paris, 1999.
Pour Emile et Jacques
« Je dis les choses comme elles arnvent sur moi, comme elles m’attaquent si vous voulez comme elles m’aveuglent. »
Marguerite Duras
« Il y a là un trou et ce trou s’appelle l’Autre. »
Jacques Lacan
« Regarder la mer, c’est regarder le tout. »
C’est à un regard que nous invite Marguerite Duras. A un regard qui peut nous ravir, dont elle a trouvé les mots qu’elle a écrits dans un lieu unique, assise à sa table de travail et en regardant à travers les fenêtres de son appartement de l’hôtel des Roches Noires à Trouville, endroit mythique de littérature et de cinéma dans lequel elle vécut, de 1963 à la fin de sa vie, immense et élégant vaisseau de pierre bâti sur la plage, qui abrita Marcel Proust et dans lequel vivent toujours des écrivains et encore quelques actrices.
« Regarder la mer, c’est regarder le tout » ... C’est cette phrase de Marguerite Duras qu’on peut lire sur cette petite plaque de marbre rose commémorative apposée aux abords de l’édifice, précisément en haut de la descente récemment baptisée « escalier Marguerite Duras » qui s’ouvre sur la plage de Trouville et qui passe sous ses fenêtres et son balcon.
Elle avait préféré un appartement sur le côté et sur l’arrière avec vue sur la mer et la baie de Seine, car regarder et entendre la mer en permanence, elle disait trouver cela impossible, intolérable.

Alors, depuis qu’elle est morte, le 3 mars 1996, quand on passe et que l’on repasse par cet endroit unique, pour les gens qui ne la connaissent pas et tous les autres qui pensent toujours à elle et qui relisent ses livres, c’est un peu par ses yeux que l’on regarde et découvre la vue. Et ce sont certains de ses mots qui reviennent alors en mémoire, ainsi que plusieurs noms de ses livres les plus célèbres, ceux qu’elle a écrits à Trouville.

L’héroïne la plus fascinante de son œuvre, Lol V. Stein, a habité les Roches Noires avec elle dès 1963. Elle continue certainement de hanter la plage, les planches, le hall de l’ancien hôtel, peut-être même parfois le petit centre de Trouvïlle, on ne sait pas au juste. On dit que Marguerite Duras a connu cet endroit bien avant la guerre, vers 1936 ou 1938, avec Robert Antelme, qu’elle y fit des virées les cheveux au vent dans son cabriolet Ford, avec Georges Beauchamps aussi. On dit aussi qu’elle était alors insouciante mais déjà attirée par les lieux déserts et maritimes et par l’écriture tout aussi illimitée, depuis qu’elle était devenue jeune fille précisément. Ecrire et désirer un amant, les deux états l’ont saisie en même temps comme sous l’effet d’une cause, d’une donnée inconnue d’elle-même.
Elle voulait une maison à elle, qu’elle a d’abord acquise avec ses premiers vrais revenus d’écrivain, ce fut d’abord à Neauphle-le-Château, près de Paris.
Mais il y aura très vite ensuite cet appartement des Roches Noires, fabuleux hôtel de classe qui vient d’être vendu en lots séparés. Elle ne résista pas, elle acheta, sûre d’une évidence qui n’appartient qu’à elle. On dit « Trouville », on y entend ce qui s’y lit, ce que l’on veut aussi, le nom d’un désert d’eau, de ciel et de vent ouvert sur l’océan dont elle fut à peine séparée par ce mince barrage de bois immuable, les célèbres planches qui semblent retenir le gros vaisseau de pierre à bord duquel elle s’embarqua trente ans durant sur la mouvance de l’écriture, le Navire Night de l’écrit.
C’est de là qu’elle a regardé jusqu’à l’indistinction puis écrit sur ce « touto de la mer, de la solitude insulaire, de l’alcool et des livres. Un lieu qui l’a protégée et soustraite du monde, dans lequel elle s’est souvent retranchée, parfois longtemps, jusqu’à la fierté, jusqu’au bonheur et puis jusqu’à l’intenable jouissance autarcique dont elle témoigna.
C’est là aussi, à plus ou moins bonne distance du tout qu’elle s’est autant perdue qu’en partie retrouvée. Elle l’aimait cette mer décidément, ces plages infinies de Trouville sur lesquelles elle a ancré beaucoup de ses livres mais dont elle s’est gardée, alors qu’on la voyait souvent regarder l’étendue qui s’ouvrait à elle, comme prisonnière derrière l’immense porte de fer et de verre du hall de l’hôtel.
«J’ai écrit Lol V. Stein ici, dans cet immeuble-là, et c’est après coup que ce lieu où j’ai écrit le livre est devenu un lieu du livre. L’Amour, qui fait partie du Ravissement de Lol V. Stein, a été tourné ici. Je me demande si ce n’est pas le sable, la plage, le lieu de S. Thala, encore plus que la mer; les marées formidables d’ici ; à marée basse, on a trois kilomètres de plage, comme des contrées, des pays de sable, complètement interchangeables ; le pays de personne, voyez sans nom. » 1

Elle a beaucoup aimé cet endroit, Marguerite Duras. C’est là qu’elle a vécu, travaillé, beaucoup travaillé, jusqu’à écrire et réécrire plusieurs fois Lol V. Stein, qu’elle a ri, aimé, oui, aimé plusieurs hommes, et c’est ce hall des Roches Noires qu’elle a filmé et arraché au silence en bavardant avec les autres afin de s’enlever de la contemplation maritime infinie, seule face à la mer et ses mouvements toujours imprévisibles. Elle a fait des films ici, assez nombreux, nous en reparlerons. Elle a inventé là un style, un nouveau cinéma expérimental qui enracine l’image dans le texte, trouvé « une forme qui pense » comme dit

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