Le secret d Agnès
195 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Le secret d'Agnès , livre ebook

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195 pages
Français

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Description

Cela peut sembler la rencontre d'une jeune femme et d'un homme plus âgé, plus rangé : Agnès et Fabrice. Mais Agnès n'est pas seulement prête à découvrir la vie, et l'amour surtout. Tournée vers l'avenir, elle n'en est pas moins rongée d'un secret, une sourde hantise, qui pourrait faire songer aux affres de la dépression. Le passé semble rattraper et happer le présent. L'ombre de la mort saisira-t-elle la vivante ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2010
Nombre de lectures 54
EAN13 9782296706071
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le secret d’Agnès
Voix d’Europe

Déjà parus

Edith HABERSAAT, La Toile d’arachné.
Edith HABERSAAT, Gérontocide.
Edith HABERSAAT, L’envers de la vague.
Edith HABERSAAT, La main de l’ange.
Edith HABERSAAT, L’ombre fauve.
Edith HABERSAAT, La femme dévisagée.
Edith HABERSAAT, Les chevaux du crépuscule.
Jean-Luc ISTACE-YACINE, Amghrar, la vérité voilée.
Pierre JEROSME, Le paria.
Armel JOB, La Reine des Espagnes.
Joseph KURTZ, Chronique d’une jeune fille sage, 1944-1945.
Jean-Pierre LUCIONI, Nouvelles d’autrefois.
Jean-François MENARD, De l’autre bord de l’eau
Dorita NOUHAUD, Du cruel au chaste.
Marie O’NORD, Sans maudire ?
Pilar PEDRAZA, Le jardin du faune et autres nouvelles
Yoland SIMON, Hier chantaient les lendemains.
Francis SIMONINI, Il était une fois Strappona.
Edith HABERSAAT, La femme dévisagée.
Edith HABERSAAT, Les chevaux du crépuscule.
Francis SIMONINI, Tu reviendras dans la vallée.
Francis SIMONINI, Oublier Dresde et mourir.
Jean-Luc YACINE, Derrière les murs, l’oubli.
Edith HABERSAAT, Boulevard des Invalides.
Edith HABERSAAT, Les cendres d’un été.
Jacqueline BALDRAN & Claude BOCHURBERG, A l’écoute infinie de la nuit .
HENKP BREUKER, M. Dril ou les nuits d’Amsterdam.
Marie-Chantal FAU, L’île d’Héphaïstos .
Edith HABERSAAT, Au pays des enfants nus.
Edith HABERSAAT, Les oiseaux de la nuit .
Francis Simonini


Le secret d’Agnès


L’H ARMATTAN
© L’H ARMATTAN ,2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12724-1
EAN : 9782296127241

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Chapitre I
Elle avait posé cette question comme si elle n’attendait pas de réponse, sur un ton désintéressé, ne montrant à Fabrice que sa nuque recouverte d’une épaisse chevelure brune coupée court qui descendait à mi-cou : « Crois-tu que la liberté existe ? ». Puis brutalement, elle détourna la tête pour faire face à l’homme allongé à ses côtés et plongea son regard pétillant dans celui de son partenaire. Fabrice contempla longuement la mer avant de répondre. Au loin, elle était bleue et au fur et à mesure qu’on se rapprochait du rivage, elle changeait de couleur pour devenir grise près du bord, souillée par un fond remué de la présence de nombreux enfants et d’adultes jouant avec elle comme avec une vieille amie.
Il détourna la tête et observa les traits fins de son visage, elle ne souriait que rarement ce qui lui donnait toujours un air grave où se mêlaient parfois des signes d’ennuis et de tristesse, le tout laissant supposer qu’elle était prisonnière d’un secret. Mais comment le percer si ce n’était que de laisser au temps le soin de le faire remonter à la surface mais pour l’heure il ne restait qu’à respecter son silence.

Et toi reprit-il cherchant à comprendre es tu libre avec les deux professions que tu pratiques n’y a t’il pas de contraintes ?
Puis sans attendre de réponse il poursuivit
Ne dois-tu pas présenter un visage gracieux le matin lorsque tu fais la classe face aux petites têtes qui ne comprendraient pas ce manque perpétuel de sourire allant jusqu’à penser que leur "prof" de français est un être dépourvu de sensibilité. Et le soir, oui le soir quand tu apparais sur les écrans de télévision pour annoncer les programmes régionaux, ne crois-tu pas que si le sourire n’est pas présent là aussi tu manques à ton devoir, tu prives des tas de gens d’un rayon de soleil, du seul rayon qu’ils n’auront pas eu durant une journée de pluie. La pluie qui est malheureusement le lot quotidien de cette région qui est devenue la tienne.
Elle lui répondit d’un ton agacé :
Ma région, c’est ici la Provence.
Un ballon lancé par des enfants jouant à proximité était venu s’interposer entre leurs corps ramenant Fabrice à la réalité. Il avait quitté la jeune fille du regard pour renvoyer le ballon à ses propriétaires qui au loin, lui faisaient de grands gestes les bras tendus au-dessus de leur tête pour attirer son attention. Pendant ce temps, sa compagne s’était agenouillée sur sa rabane et tout en faisant tomber de son corps le sable qui était resté collé, murmura :
Le soleil frappe trop fort, je vais aller me mouiller. Viens-tu avec moi ?
Le contact avec l’eau les surprit, le contraste de température les obligea à se mouiller la nuque avant de se glisser dans le liquide avec un rire crispé. Quelques brasses les mirent en harmonie et maintenant ils riaient détendus se laissant porter au gré de la Méditerranée, goûtant le bien-être de l’eau salée sur leur peau. Evitant une planche à voile dont le pilote avait perdu le contrôle, ils nageaient en silence côte à côte et s’éloignaient vers le large. Lorsqu’ils furent lassés de la baignade, ils regagnèrent la plage en riant, se laissant remorquer par un pédalo de passage.
Ils avaient retrouvé leurs rabanes et le sable chaud. Elle avait repris sa position favorite et allongée sur le ventre, la joue gauche reposant sur ses avant-bras repliés, elle regardait Fabrice en souriant. Lui, étendu sur le dos, prenant appui sur ses coudes, observait le spectacle naïf que la plage lui offrait. Là, une grosse femme hurlait après sa progéniture qui revenait de l’eau affamée, lui reprochant d’être restée trop longtemps loin de ses yeux. Sur la droite, confortablement installé dans un fauteuil pliant sous un parasol, un semblant de bourgeois coiffé d’un chapeau de paille clamait à haute voix à l’intention de sa femme, assise sur le sable les bienfaits du soleil et remerciait Dieu de les lui prodiguer. Plus loin, de nombreux jeunes gens allongés sur le ventre et groupés en forme d’étoile dont le centre serait les têtes, flirtaient, laissant parfois échapper d’énormes cris et de forts éclats de rire. Beaucoup plus calmes, d’autres personnes lisaient ou écoutaient le traditionnel transistor qui fait partie de la panoplie du vacancier en quête de tranquillité. Et tout ce monde grouillant qui évoluait autour de lui empêchait Fabrice de réfléchir à la question que sa partenaire lui avait posée. Pourtant, il la sentait prête à le relancer s’il persistait dans son silence. A son tour, il se mit sur le ventre et approchant sa tête de celle de la jeune fille, il consentit à la satisfaire.
Toi même, crois-tu que la liberté existe ? Ne serait ce par le fait de tes deux professions.
Je ne sais pas, je ne sais plus.
La vrai liberté n’existe pas, nous sommes tous tributaires de quelque chose ou de quelqu’un. Un exilé volontaire vivant sur une île déserte peut faire ce qu’il veut, mais cela il le croit et sa vraie liberté c’est cette croyance car il a des contraintes pour pouvoir survivre. Il doit pêcher, chasser pour se nourrir et le gibier n’attend pas son bon vouloir pour se montrer. Son cerveau lui ôte tout esprit de liberté, il le rappelle parfois à un amour filial ou tout simplement à un amour. Il réveille une conscience endormie, provocant des remords pour cet exil, cet abandon. Des peuples luttent et parfois meurent pour ce mot sans pouvoir l’atteindre complètement. Oui, la seule liberté qui existe vraiment c’est celle que l’on peut voir, que l’on peut toucher. C’est celle qui fait cesser la violence de l’oppresseur sur l’opprimé. La liberté c’est une injustice permanente, elle démarre pour certains au berceau. Pourquoi des êtres naissent-ils beaux et d’autres arrivent au monde avec des infirmités, des bosses, des pieds-bots, une diminution morale ou plus simplement laids, vilains. Pourquoi cette injustice vis à vis de ces hommes qui seront privés de beaucoup de chose qui leur ôteront toutes les libertés. Pourtant ces êtres frustrés, volés ne se révoltent pas. Et s’ils le faisaient, avec qui, contre qui le feraient-ils ? Alors ! Où est cette liberté qui leur refuse l’amour mais qui, par contre leur attire la pitié. La liberté, à l’exception de la liberté physique, de la contrainte, est un état d’esprit.
Fabrice s’était tu et regardait les joueurs du volley-ball évoluant face à face séparés par un mince filet sans se soucier de la chaleur. Ils étaient cinq à pr&#

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