Les aléas de ma destinée
108 pages
Français

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Les aléas de ma destinée , livre ebook

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Français

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Description

Les aléas de ma destinée est l'étrange histoire d'une vie accompagné de voix douces, de parfums enivrants. De solitude aussi, de peur de la nuit et de problèmes à résoudre. Une vie comme tout le monde. Une vie tellement singulière pourtant. Une narration ludique, aérienne où l'imaginaire rejoint la réalité ultime pour ouvrir les portes à une puissante réfléxion philosophique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2010
Nombre de lectures 177
EAN13 9782296448292
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0474€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES ALÉAS DE MA DESTINÉE
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13287-0
EAN : 9782296132870

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Nadia Bedoreh Far


LES ALÉAS DE MA DESTINÉE

Préface de Viviane Scaramiglia


L’Harmattan
Lettres du monde arabe
Collection dirigée par Maguy Albet
et Emmanuelle Moysan

Sami Al Nasrawi, L’autre rive, 2010.
Lahsen BOUGDAL, La petite bonne de Casablanca, 2010.
El Hassane AÏT MOH, Le Captif de Mabrouka, 2010.
Wajih RAYYAN, De Jordanie en Flandre. Ombres et lumières d’une vie ailleurs, 2010.
Mustapha KHARMOUDI, La Saison des Figues, 2010.
Haytam ANDALOUSSY, Le pain de l’amertume, 2010.
Halima BEN HADDOU, L’Orgueil du père, 2010.
Amir TAGELSIR, Le Parfum français, 2010.
Ahmed ISMAÏLI, Dialogue au bout de la nuit, 2010.
Mohamed BOUKACI, Le Transfuge, 2009.
Hocéïn FARAJ, Les dauphins jouent et gagnent, 2009.
Mohammed TALBI, Rêves brûlés, 2009.
Karim JAAFAR, Le calame et l’esprit, 2009.
Mustapha KHARMOUDI, Ô Besançon. Une jeunesse 70, 2009.
Abubaker BAGADER, Par-delà les dunes, 2009.
Mounir FERRAM, Les Racines de l’espoir, 2009.


Dernières parutions dans la collection écritures arabes


N° 232 El Hassane AÏT MOH, Le thé n’a plus la même saveur , 2009.
N° 231 Falih Mahdi, Embrasser les fleurs de l’enfer, 2008.
N° 230 Bouthaïna AZAMI, Fiction d’un deuil , 2008.
N° 229 Mohamed LAZGHAB, Le Bâton de Moïse , 2008.
N° 228 Walik RAOUF, Le prophète muet , 2008.
N° 227 Yanna DIMANE, La vallée des braves , 2008.
N° 226 Dahri HAMDAOUI, Si mon pays m’était conté, 2008.
N° 225 Falih MAHDI, Exode de lumière, 2007.
N° 224 Antonio ABAD, Quebdani, 2007.
N° 223 Raja SAKKA, La réunion de Famille, 2007.
Je remercie :

Maguy Minchella
Viviane Scaramiglia
Soheil Neghabat
PRÉFACE
Toujours la même et sans cesse autre. Son texte têtu s’obstine à traverser les mondes. Présente à l’absence, absente à la présence, elle en assume les risques et l’inconfort et va sans faille sur le fil de son Chemin. On ne fera rien dire à l’histoire de Nadia Bedoreh Far qui ne s’attache à cette situation : ouverte à sa différence mais prenant part à tout, sur Terre, dans le Ciel comme ailleurs. Même à l’univers qu’elle rejoint par celui des vergers, des buissons en fleurs et celui d’un certain Jardin de grenades, de tous ceux qui l’éveillent à ce qui en elle interroge. À son récit, il y faut des secrets, des clés et des portes, car son parcours pratiqué sur tous les temps, se révèle aux voltes du destin, dans la fascination du va-et-vient.

Figure de la métamorphose, elle est de celle que rien n’arrête. Elle ne s’en laisse pas compter et refuse d’obéir aveuglément aux fatalités auxquelles la plupart se résignent. Davantage : elle finira par accepter cette force qui la conduit jusqu’au point où elle prend acte de son ressort. Les Aléas de ma destinée , la singularité d’une aventure, d’une vie, la sienne au pied de la lettre. La vôtre peut-être. Un mode de relire le monde.


Viviane Scaramiglia
AVANT-PROPOS
Il y a tant de destins, autant d’êtres que de destins, chacun est différent de la Terre jusqu’au Ciel. Vous le savez bien. Dans la vie, certains apparaissent plus heureux, sont plus chanceux que d’autres. Finalement, nul n’en est maître. Ce n’est pas une fatalité. C’est ainsi. Pour tous, il y a des hauts et des bas. Bien sûr, parfois l’intelligence et l’argent permettent de trouver des solutions aux problèmes ; mais c’est d’autres fois impossible tant avec l’intelligence qu’avec l’argent.

Je connais le destin de bien des gens. J’ai décidé de vous raconter le mien pour que vous me connaissiez mieux. Vous aimez ce que j’écris ou vous ne l’aimez pas, la décision ne m’appartient pas. Ecrire, tel est mon destin. Si vous pensez que je suis votre amie, racontez-moi l’histoire de votre vie.


Nadia Bedoreh Far
CONVERSATIONS AVEC LES FLEURS
J’avais quatre ans. Je m’en souviens comme si c’était hier. Depuis lors, je n’ai rien oublié, l’histoire de ma poupée, les jours où ma grand-mère, obéissant aux traditions, se rendait à la mosquée. C’est dans ces moments-là, quand elle me laissait seule, que le Diable profitait de l’occasion pour me rendre visite. C’était un homme jeune, sérieux et de fort caractère. Le plus souvent, il se montrait aimable, semblait m’avoir en sympathie et m’enseignait de bons principes. Cependant, il me rendait parfois furieuse, car il m’obligeait à détruire tout ce que j’avais construit. Il y avait aussi mon grand-père. Je pense qu’il avait compris bien des choses, mais j’étais trop jeune pour connaître le fond de sa pensée. Ma grand-mère, elle, ignora tout jusqu’à la fin de sa vie ; ma mère, de même, ne s’est jamais doutée de rien, j’en suis convaincue. Quant à ma sœur cadette, elle était bien trop petite pour appréhender quoi que ce soit.
Dans ces bons moments, le Diable m’apprenait à jouer avec l’eau comme avec un miroir, je voyais s’y refléter différents visages. Il m’expliqua comment je pouvais y formuler tous mes vœux pour qu’ils soient exaucés. Lors d’une de ses visites, il m’initia simultanément aux secrets de l’Eau, du Ciel et du Vent, mais il le regretta aussitôt et m’intima de lui répéter tout ce qu’il venait de me dévoiler. À cet instant précis, je sus au fond de moi que, si je lui obéissais, j’oublierais tous ses enseignements. Alors, je tergiversai :
Je veux bien, mais tu dois d’abord allumer une lampe.
Ne parle jamais de lumière devant moi.
De ton côté, ne me demande plus jamais de te répéter ce que tu m’as appris.
Il me le promit et tint parole. C’est ainsi, grâce à ses instructions, que je suis devenue une très bonne cuisinière, une talentueuse couturière, une musicienne et une écrivaine de renom. Lorsqu’il était de bonne humeur, il prenait plaisir à m’éduquer en de nombreux domaines, mais quand il devenait irascible, il m’ordonnait d’aller devant le bassin de notre jardin. Pressentant un danger, chaque fois je refusais. Et, dans ces moments-là, allez savoir pourquoi, ma mère, sans raison apparente, s’inquiétait à mon sujet. Pourtant, je savais me défendre et le contrarier était ma meilleure arme. Il n’aimait pas que je me baigne, car j’échappais à son contrôle. Moi, je prenais un malin plaisir à nager et à multiplier les allers et retours dans l’eau du bassin.

À la tombée du jour, j’avais coutume d’aller m’asseoir dans le jardin pour réfléchir. J’y rencontrais souvent la fleur, Belle-de-nuit. Elle semblait peinée de me voir soucieuse et venait s’asseoir en silence à mes côtés.
Ne sois pas inquiètes, tout s’arrangera, finit-elle par me glisser un jour. Ne te préoccupes pas de l’avenir.
Belle-de-nuit, comment devines-tu mes pensées ?
Elle se mit à sangloter :
Regarde ! Ma vie n’est pas meilleure que la tienne, pourtant je suis toujours contente.
Comment peux-tu me dire cela, alors que tu pleures ? Regardes-toi dans l’eau, tes yeux sont remplis de larmes.
C’est vrai ! reconnut-elle dans un éclat de rire.
Tu as raison. Fais en sorte que je ne sois plus jamais triste.
Belle-de-nuit ! Et moi, à qui puis-je demander de l’aide pour rester joyeuse ?
D’avoir partagé nos soucis nous avait rapprochées.
Je sais que le Diable te dérange, me dit-elle. Je te promets, le soir, de veiller sur toi.
Cette nuit-là, jusqu’à ce que le Soleil pointe à l’horizon, elle resta à mes côtés. Au petit matin, j’entendis la voix du Liseron {1} :
Belle-de-nuit, il est temps de retourner à ta place.
J’ouvris les yeux et sentis le bras de Belle-de-nuit autour de mon cou.
Nous pouvons aller jouer dans le jardin, reprit joyeusement le Liseron.
Où est le Diable ?
C’est ta beauté qui l’attire et lui donne le désir de t’enseigner de bonnes choses.
Oui, mais tu ignores tout de lui. Il m’apprend beaucoup, mais il me fâche aussi quand il m’oblige à faire des choses dont je n’ai pas envie.
Le Diable se comportait de même avec moi, cependant je ne l’ai jamais écouté.
T’en a-t-il coûté de lui désobéir ?
Tu peux le constater. Je suis éveillé la moitié du jour et dors l’autre moitié.
Est-ce qu’il oblige Belle-de-nuit à dormir pendant la journée et à rester éveillée le soir ?
Oui, c’est ainsi. Belle-de-nuit et moi avions autrefois le même rythme de vie et étions amis,

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