Les aventures de Cibelle - Tome 1

Monique Squarciafico

Description

Après une chute d’un arbre, le père de Cibelle se blesse gravement.
Cibelle doit alors se rendre au village de Grocepière afin d’y trouver Zéphira la guérisseuse. Hélas ! Cette dernière est prisonnière de Zacomore, une brute sauvage qui vit dans une grotte, entourée d’animaux étranges et malfaisants.
La vie de son père ne tient qu’à un fil aussi, aidée de Grandy, un personnage singulier, de Milly la pie, de Bridaillou un nain disgracieux, mais rusé et de cerfs dévoués, Cibelle apportera toute son énergie pour délivrer son père.
Rebondissements et frayeurs viendront ponctuer leurs aventures pour les mener enfin vers un dénouement pour le moins imprévisible.

Sujets

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Informations

• Publié par: Le Lys Bleu Éditions
• Date de parution: 27 novembre 2019
• Nombre de lectures: 3
• EAN13: 9791037702630
• Langue: Français

Extrait

Monique Squarciafico
 
 
 
 
 
 
 
 
Les aventures de Cibelle
Tome 1
Le monstre de la montagne rose
Roman
 
 
 
 
 
 
 


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
© Lys Bleu Éditions – Monique Squarciafico
ISBN : 979-10-377-0263-0
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Lorsque je vins au monde, j’étais si jolie que mes parents m’appelèrent Cibelle.
Nous vivons dans une charmante chaumière au toit de chaume, située à l’orée de la forêt, à quelques lieux de Grocepière.
Ma mamie habite dans ce village. C’est ma mamie de cœur. Je l’ai choisie parce que je ressens toujours le besoin de lui confier mes petits secrets et elle sait si bien m’écouter. J’éprouve un grand plaisir à lui rendre visite chaque jour.
Elle n’a jamais eu d’enfant. Je suis son unique amour.
Mes parents n’ont jamais le temps de s’occuper de moi. Ils passent leurs journées aux champs. Mais je ne m’ennuie jamais. Les animaux sont mes amis. Chaque jour je les retrouve pour passer un bon moment. Ils sont si heureux de me voir.
 
Être paysan signifie qu’il faut travailler sans répit pour satisfaire le Seigneur à qui appartiennent les terres. Une bonne partie de la récolte lui est destinée, le reste nous permet de survivre. Maman s’occupe du jardin potager où les légumes et les arbres fruitiers nous permettent de manger à notre faim. Papa cultive les terres.
Néanmoins, la grande préoccupation de mes parents restera toujours la récolte.
Sera-t-elle bonne ? Les grains lèveront-ils comme il faut ? Le Seigneur sera-t-il satisfait ?
Les rigueurs du climat peuvent tout détruire en un rien de temps. Il faut alors recommencer. Nous avons un cheval de trait, il s’appelle Rubis, il permet à mon père de labourer les champs. Malheureusement la charrue est en bois. Cela ne lui facilite pas la tâche, c’est dur et il perd trop de temps. Le travail est difficile, car les outils sont médiocres.
 
Ma meilleure amie est une pie, c’est curieux n’est-ce pas ? C’est ma Milly !
Dès que je cours dans la forêt, mon lieu de distraction favori, elle m’accompagne avec joie. On ne se sépare jamais.
Au fait ! Je viens d’avoir douze ans.
 
 
Un matin, mon père décida de grimper sur un arbre pour couper du bois. Il le fait très souvent, mais cela impressionne toujours maman. Moi aussi. C’est pourtant indispensable pour alimenter la cheminée et cuire de bonnes soupes.
— Sois prudent Jansen, cet arbre est si haut !
— Ne t’inquiète pas Moïna, j’ai l’habitude, tu le sais bien ! Dommage que vous ne soyez pas là-haut, parce que c’est magnifique. Les couleurs ce matin sont extraordinaires.
— Fais attention papa ! Tu me fais peur ! Oh que je n’aime pas quand il bouge dans tous les sens !
— Il est trop sûr de lui !
Les branches qu’il coupait tombaient les unes sur les autres et formaient déjà un gros tas sous l’arbre.
— J’ai bientôt fini ! Je vais redescendre. La montagne rose se réveille, ses éclats de feu sont surprenants. J’aperçois Grocepière qui est encore dans l’ombre et à gauche, il y a…
Hooooo !!!
Se penchant pour mieux voir, son pied glissa sur le bois humide. Il perdit l’équilibre sans pouvoir se rattraper aux branches. Il tomba sur le tas de bois, comme un sac de farine.
—  Mon Dieu ! s’écria ma mère, horrifiée.
—  Papa ! Papa !
On se précipita toutes les deux sur son corps inerte. Il était vivant, mais inconscient. Il gémissait faiblement. D’une entaille à la tête sortait un filet de sang et sa jambe écorchée et rouge était de travers. Il avait de nombreuses égratignures à cause des branches.
Péniblement, on le porta sur son lit.
— Cours chercher Zéphira la guérisseuse et ramène-la vite ! Je vais essayer de le soulager avec les herbes calmantes, ça le fera dormir. Dépêche-toi ma fille !
 
 
 
 
 
Une rencontre imprévue
 
 
 
Je partis aussitôt vers le village. Mais il me fallait d’abord traverser la forêt.
Je sifflai très fort pour appeler Milly.
Aussitôt elle se posa sur mon épaule.
— Viens avec moi Milly, je me sentirai moins seule, papa est gravement blessé.
— Oui, j’ai vu ! Ne t’inquiète pas, je suis là avec toi.
Pour aller plus vite, je pris un raccourci. Je connaissais la forêt comme ma poche.
Je marchais depuis un bon moment déjà, lorsque j’entendis une plainte.
M’approchant prudemment, je vis un jeune cerf dont les bois s’imbriquaient dans les branches d’un arbre. Malgré ses efforts pour se dégager, il restait toujours coincé. Je m’avançai vers lui.
— Pauvre petite bête ! Comment as-tu pu faire cela ?
— Franchement, je suis heureux de te voir, tu ne peux pas savoir à quel point ! Bêtement je me suis accroché à ces branches, mais le pire, c’est que plus j’essaie de me dégager, moins j’y arrive, Aide-moi, je t’en prie !
— Attends ! Ne bouge pas surtout.
Avec délicatesse, je le dégageai en cassant quelques ramures de l’arbre.
Aussitôt délivré, il secoua vigoureusement sa tête.
— Ça va mieux ?
— Oh oui merci, ouf   ! J’ai eu chaud je te jure ! J’ai vraiment cru que j’allais passer la nuit ici. Heureusement que tu passais par là ! Tu vois, j’ai désobéi à mes parents. Je ne suis pas resté dans la clairière comme ils me le recommandent chaque jour et voilà le résultat… La prochaine fois, je les écouterai. Qui es-tu ? Je ne t’ai jamais vue par ici ?
— Je m’appelle Cibelle et toi ?
— Giboulé !
— Écoute toujours tes parents, mon petit ! Il vaut mieux être prudent ! s’exclama Milly en voletant au-dessus de lui.
— C’est ton amie cette pie ?
— Mais oui ! Elle s’appelle Milly. On ne se quitte jamais toutes les deux. Je suis désolée, mais je dois partir maintenant. Je suis très pressée. Tu devrais être plus vigilant désormais. Quel âge as-tu Giboulé ? Tu n’es plus un daguet puisque tu as deux cors sur tes bois.
— Ah ! Tu connais ça toi ? Tu as raison ! Je suis un jeune cerf, j’ai trois ans. Mais j’ai compris la leçon, tu sais ! Si un jour toi aussi tu as besoin de moi, envoie Milly me chercher dans la forêt. Je serai toujours là pour toi.
— Merci, Giboulé ! Je ne l’oublierai pas.
Le chemin à parcourir jusqu’à la maison de la guérisseuse n’en finissait pas.
Je ne pouvais pas m’empêcher de revoir mon père tomber de l’arbre. Il fallait faire vite. Pour me rassurer, je préférais l’imaginer endormi sous l’effet des herbes calmantes.
Zéphira vivait au bout du village de Grocepière dans une maison troglodytique creusée dans la colline. Elle seule pouvait guérir mon papa.
J’aperçus enfin sa maison.
Sur sa porte, un petit mot était accroché.
 
« Je suis absente »
 
— Non ! Ce n’est pas possible