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Description
Sujets
Informations
Publié par | Le Lys Bleu Éditions |
Date de parution | 04 septembre 2019 |
Nombre de lectures | 12 |
EAN13 | 9782851137678 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0020€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Les leurres de Syviera
Yarmonth Misamesso Drissou
Les leurres de Syviera
Nouvelles
© Lys Bleu Éditions – Yarmonth Misamesso Drissou
ISBN : 978-2-85113-766-1
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Pour une dernière fois, elle finit de prendre son bain de la journée. Elle enfile sa longue robe de nuit blanche. Elle s’avance vers son fidèle miroir. Elle jette un coup d’œil triste sur son reflet. Elle s’aperçoit qu’elle n’est point aussi laide que ça pour mériter d’être aussi seule comme elle l’est. Elle admire un court instant la beauté dont faisait montre son corps. Elle se console avec un léger sourire jaune, puis se glisse sous la couette. Elle est enfin persuadée qu’il ne lui reste plus qu’à éteindre la chandelle, à fermer les yeux et à dormir sans son mari.
Il était déjà minuit passé. La nuit était au paroxysme de sa gloire. Tout le Rocher dormait profondément. Pourtant elle, elle n’arrivait pas à les fermer, ses yeux. Pas une seule seconde sans imaginer son beau marquis si proche et si loin de son cœur. Elle rallume la chandelle. Elle ressort de son insomniaque-lit. Elle marche vers sa garde-robe dorée placée dans un angle de la pièce. Elle l’ouvre. Elle sort un manteau de couleur beige. Elle l’enfile, puis se dirige vers la petite porte vitrée qui s’ouvre sur le balcon de la tourelle.
Elle pousse la porte. Elle s’avance vers l’extrémité du balcon. Elle lève les yeux vers la splendeur et la douceur qui luisent dans le ciel étoilé. Elle ne pouvait s’empêcher de combler sa solitude avec la plénitude de la beauté de ces étoiles luisant et lui souriant par millier. Elle était belle. Elle était belle comme une reine et scintillante comme ces étoiles célestes qu’elle contemplait. Elle était si belle que toujours, mais encore si seule dans la contemplation des constellations du ciel comme si souvent depuis quelque temps.
Ce n’était pas la première fois qu’elle partageait sa solitude avec la gratitude des étoiles. Ce n’était pas la première nuit et ce ne serait certes pas la dernière. La nuit précédente, elle ne les avait pas contemplées avant de se plonger dans son lit. Elle les avait ignorées. Elle les avait abandonnées dans leur solitude céleste. Et pour raison, le seigneur de son cœur, le marquis de Fontvieille ne s’était point absenté dans son lit comme très souvent ce soir-là. Maintenant qu’elle est encore seule, elle se rend enfin compte que cette nuit d’hier n’était en fait qu’un moment de joie passagère.
Elle se perd longtemps dans la contemplation des constellations, mais elle ne peut s’empêcher de détourner de temps à autre son regard du ciel et de le braquer dans la direction du château de Montville où se trouvait son cher époux. Elle voudrait tant tourner la tête vers cette direction et dans la pénombre du sentier fleuri du marquisat, apercevoir le cheval blanc de son cher époux s’emmener tout galant, tout galop. Elle voudrait tant ne plus voir ce mirage. Elle voudrait tant avoir plus de courage pour espérer encore et encore. Et pourtant…
Syviera de Fontvieille court dans les bras consolateurs de son lit, épuisée d’espérer en ce qui, au fil du temps, lui paraît de plus en plus inespéré. Elle était épuisée de noyer son angoisse dans la contemplation des constellations sans une véritable passion. Alors elle a décidé de fermer les yeux et de s’efforcer au noble repos. Dormir.
La nuit n’a pas du tout été longue pour elle. Puisqu’elle n’a pas longtemps fermé les yeux quand soudain le jour a rouvert les siens sur le marquisat. Elle se réveille aux premiers chants des bergeronnettes et des fauvettes du domaine. Elle sort du lit. Elle pousse la petite porte vitrée de la tourelle et se plante sur le balcon. Avec tellement de tendresse, elle s’étire un instant. Elle essuie du revers de ses mains le spectre de sommeil qui traîne encore sous ses fines paupières. Puis, elle renoue enfin contact avec les nouvelles couleurs de l’atmosphère.
Le jour était encore beau. Le temps, calme et doux laissait chanter le printemps. Les fauvettes et les alouettes du jardin naturel du marquisat louaient la beauté du temps qu’il faisait. Ils avaient repris leurs lettres de noblesse et rythmaient la nature de leurs doucereuses mélodies. Du haut de sa tourelle, comme elle a l’habitude de le faire chaque matin, la marquise dévorait du regard et du cœur, la beauté de la radieuse et généreuse nature. Elle la contemple allégrement, passionnément, mais aussi amèrement : allégrement parce que la nature lui paraissait toujours belle, passionnément parce qu’elle tirait un immense plaisir dans cette contemplation quotidienne et amèrement, parce qu’elle ne pouvait le faire que du haut de sa prison de tourelle.
Elle voudrait tant ne serait-ce qu’un court instant pouvoir à nouveau marcher, se balader, s’évader dans le paradis verdoyant et floristique du marquisat. Elle voudrait tant se détendre, descendre de cette prison de chambre lui coupant l’appétit de s’enivrer de l’ivresse du printemps. Elle voudrait tant pouvoir sortir ce radieux matin-là, aller errer dans la verdure du domaine, cueillir des pommes vertes et rouges, des cerises violettes, des fleurs roses ; elle voudrait écouter chanter les alouettes et les bergeronnettes dans le jardin fleuri, voir les cygnes s’envoler, amerrir, flotter et pêcher sur le lac Dygne. Elle voudrait tant vivre non plus dans le printemps sans sentir autour d’elle les parfums du printemps, mais vivre avec le printemps et vivre le printemps aussi longtemps que durerait le matin. Et pourtant, son époux… Son époux le marquis de Fontvieille ne lui permet ce rêve que lorsqu’il n’est point loin dans un comté ou un duché à conduire une police pour le bien puissant duc de Montville.
Monsieur de Fontvieille est très jaloux. Il est si amoureux de Madame de Fontvieille, son épouse qu’il n’a jamais cessée d’être amoureux d’elle depuis le premier jour où il tomba amoureux d’elle. Tels sont ses fidèles mots chaque fois qu’il voudrait témoigner son amour à la marquise à travers le langage des mots. Il est si amoureux de sa ravissante épouse qu’il préfère qu’elle soit prisonnière de son manoir que de courir le risque de devenir une irrésistible tentation du cœur pour un rival quelconque. Le plus redouté dans son esprit d’époux jaloux et prudent, c’était le gourmand duc de Montville dont il se méfiait tant.
Le duc de Montville a une très mauvaise réputation dans toute la principauté : il adore faire des belles épouses de ses comtes et marquis, d’idéales maîtresses sans que leurs époux n’aient la bouche pour se plaindre.
Madame de Fontvieille finit de prendre son matinal bain d’esprit en s’égarant les yeux dans la contemplation des couleurs du printemps. Elle jette un dernier coup d’œil en la direction du château et elle voit surgir de l’horizon lointain la silhouette d’une monture blanche. Elle regardait s’avancer la monture tout galant, tout galop et avait hâte de revoir le seigneur de son cœur. Elle était persuadée que c’était le marquis qui rentrait. Elle n’attendait que ce merveilleux moment depuis qu’elle s’est postée au balcon de sa tourelle, le regard tantôt tourné vers l’horizon, tantôt orienté vers la nature verdoyante.
La majestueuse monture s’avance vers le manoir. Bientôt, elle sort de l’ombre de sa silhouette. Elle se découvre et la jeune marquise se rend compte qu’elle s’est encore une fois trompée. Elle pensait que c’était son époux et sa servante qui retournaient du château de M
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