Marguerite Duras
189 pages
Français

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Marguerite Duras , livre ebook

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Description

Ancienne élève de l'Ecole Normale Supérieure de Sèvres, agrégée de Lettres classiques, docteur d'Etat, Madeleine Borgomano a enseigné dans les universités de Rabat, Abidjan et Aix-en-Provence. Son nom est associé, et pour longtemps, à ce lui de Marguerite Duras dont elle a été la première, très tôt, à mesurer et à faire comprendre le génie. Ses livres et ses articles ont été pionniers dans l'exploration de la matière durassienne.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2011
Nombre de lectures 54
EAN13 9782336282206
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Marguerite Duras
De la forme au sens

Madeleine Borgomano
DU MÊME AUTEUR
À L’Harmattan
Ahmadou Kourouma, le « guerrier » griot, Paris, L’Harmattan 1998, (256 p.).
Des hommes ou des bêtes ? lecture de En attendant le vote des bêtes sauvages, d’Ahmadou Kourouma , Paris, L’Harmattan, 2000, (201 p.).
Autres éditeurs
L’écriture filmique de Marguerite Duras, Albatros, Paris, 1985, (206 p.). Duras, une lecture des fantasmes, Cistre, Belgique, 1985, (238 p.) Lecture de L’Appel des arènes, d’Aminata Sow Fall, NEA, coll.“Lectures”, Dakar-Abidjan, 1985, (80 p.).
Voix et visages de femmes dans les livres écrits par des femmes en Afrique francophone, Ceda, Abidjan, 1989, (160 p.)
India Song de Marguerite Duras , Collection Film L’Interdisciplinaire, Lyon , 1990, (130 p.).
Moderato Cantabile de Marguerite Duras , Collection Parcours de lecture, Bertrand Lacoste, Paris, 1990, rééd. 1993, (126 p.).
Désert de J.M.G Le Clézio , Collection Parcours de lecture, Bertrand-Lacoste, Paris, 1992, (127 p.).
Onitsha de J.M.G Le Clézio , Collection Parcours de lecture, Bertrand-Lacoste ,Paris, 1993, (126 p.).
« La nouvelle au 20° siècle » , dans La Littérature française du XX ème siècle , tome I , « Le roman, la nouvelle, l’autobiographie », Armand Colin, coll. Cursus, Paris , 1995, p. 153-182.
Le Ravissement de Lol V. Stein de Marguerite Duras , Gallimard, Foliothèque, Paris , 1997, (212 p.).
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296135697
EAN : 9782296135697
Sommaire
Page de titre DU MÊME AUTEUR Page de Copyright REMERCIEMENTS Avant-propos Conférence prononcée à New York University en octobre 1999 - La “ mémoire de l’oubli ”, une “ forme sens ” de l’écriture de Marguerite Duras Conférence prononcée à l’Alliance Française de SHANGHAÏ en octobre 2002 - L’Asie de Marguerite Duras Leçon pour l’agrégation, prononcée à Aix-en-Provence en février 2006 - Les avatars du Vice-consul Leçon pour l’agrégation prononcée en janvier 2006 à l’Université de Nancy - Une polyphonie ?… du Vice-consul à India Song Wydawnictwo Uniwersytetu Slaskiego, Katowice, Pologne, 1996 - Oscillation entre les pôles responsabilité/gratuité de la littérature. Le cas exemplaire de Marguerite Duras dans le Vice-consul Nouvelles tendances en littérature comparée », septembre 1995, Szeged, Hongrie - La stratégie de l’araignée : hors-textes et dissémination Colloque Limites du langage , Pau, 2000 - Marguerite Duras : écriture du silence ou vertige de l’indicible ? In Variations sur le personnage, CEDA, Collection Essais, Documents, Abidjan, 1985 - Le personnage narrateur : énoncé et énonciation. Étude menée à partir de deux nouvelles, Le boa de Marguerite Duras et Axololt de Julio Cortazar In Écritures N° 2, « Péchés de jeunesse » , Université de Liège, Belgique, Printemps 1992 - Les Impudents de Marguerite Duras, ou la mémoire barrée Il confronto letterario , supplemento al numero 8, Schena Editore, Université de Pavie, 1988 - La traversée du fleuve ou le choix du sens dans L’Amant de Marguerite Duras LIVRES de Marguerite DURAS CITÉS et ABRÉVIATIONS
REMERCIEMENTS
à …
M. Denis PRYEN qui a permis la réalisation de cet ouvrage,
Bernard ALAZET, Maître de Conférences à l’Université de PARIS III, Sorbonne Nouvelle, pour son aide précieuse et ses conseils,

Claude CAVALLERO, Maître de Conférences à l’Université de Savoie (Chambéry), pour sa collaboration efficace à la relecture des textes.
Claude BORGOMANO
Avant-propos
Madeleine Borgomano s’est imposée dans le champ critique par un regard à la fois inventif et rigoureux qu’elle a su appliquer à de nombreuses œuvres du XX e siècle, et par lequel elle a permis d’en renouveler la lecture. Au premier plan de ses objets d’élection : l’œuvre de Marguerite Duras.
Au travers des analyses qu’elle consacre aux écrits et aux films de Marguerite Duras, Madeleine Borgomano met en regard la production de l’écrivain qu’elle commente et les méthodes d’approche que la critique littéraire construit dans le second demi-siècle. Optant pour une démarche souple, qui met la théorie au service du texte de fiction et non l’inverse, elle refuse le « biographisme » si fort à la mode dans les années 80 pour lui opposer sa volonté de rester au plus près des textes et de tirer de ces textes le sens même de l’œuvre ; en somme de faire surgir des écrits de Duras la « théorie » qui saurait au mieux en rendre compte. Retournement de méthode, que Madeleine Borgomano nomme procédure « oblique », et qui nous permet de circuler dans l’œuvre de Marguerite Duras depuis sa forme jusqu’à son sens. Elle nous mène vers cet instant « blanchi », dirait Duras, où le texte, devenu « forme-sens », révèle dans le même temps sa lettre et son enjeu. Ce travail qui s’emploie à déplier les métaphores qui se révèleront matrices de l’œuvre, à éclairer le chemin sinueux, toujours secret, qui mène d’une forme à un sens et qui tout aussi bien témoigne d’un sens disséminé dans la multiplicité de ses formes, c’est ce que ces dix articles, écrits à des époques différentes et dont certains sont inédits, nous donnent à voir et à comprendre.
C’est sans doute à partir de son éclairante réflexion sur « la mémoire de l’oubli », cette expression qui dit, sans le dire, tout le paradoxe de l’écriture durassienne, que Madeleine Borgomano parvient au plus juste à nous faire percevoir comment un mot, une forme (le mot « Siam » de l’enfance de Duras) devient peu à peu « espace de l’écrit » et creuset de l’œuvre à venir. Par anamorphoses successives, le mot « forme » lui-même s’emboîte dans les rets du récit pour le creuser d’un trou qui, à l’instar de ce « mot-trou » qui contient l’histoire de Lol V. Stein, distille confusément le sens de l’œuvre qui s’essaie à nous le faire entendre.
Il lui faut pour cela favoriser les « glissements », ceux-là même que l’écriture de Marguerite Duras s’emploie à poétiser : glissement du lieu au personnage, du réel à la fiction, du désir à son image rêvée. Madeleine Borgomano note que dans La Femme du Gange , « Là-bas a glissé. Il est ici ». A partir de ce glissement spatial et fantasmatique, Duras, on le sait, construit toute une poétique du décalage, de la dérive. C’est là que la rejoint l’analyse critique qui nous est ici proposée. Que ce soit à propos de l’Asie, ce « courant intérieur » qui contamine tous les écrits de Duras, ou de cette forme creuse qu’est le Vice-consul, personnage sans attaches, sans repères, qui déconstruit la fiction qui tente de l’appréhender, Madeleine Borgomano, attentive à la pluralité des interprétations qui se contredisent et qui saturent le roman de Duras, nous invite à entendre plutôt combien ce personnage sans contours porte en lui tout le mystère du romanesque, oscillant entre dérision et nostalgie. Aussi bien, c’est la critique littéraire elle-même qui est revisitée : l’œuvre durassienne oblige à en reconsidérer les acquis, à en fragiliser les résultats. La littérature hésite entre « gratuité » et « responsabilité », le roman fluctue entre ses données politiques et ses formes metatextuelles.
Madeleine Borgomano nous oblige ainsi à prendre acte de la précaire construction du sens lorsque celui-ci est convoqué pour mieux se laisser égarer, pour tisser sa « toile d’araignée » dans les blancs d’un texte dont le sens (les sens) s’échappe plus qu’il ne se construit. C’est en déclinant une guirlande de concepts - voix, polyphonie, ressassement, indicible… - qu’elle nous mène dans un parcours attentif, toujours à la recherche d’un sens perdu entre les lignes, enfoui dans le trop plein de l’écriture et qui pourrait bien être, chez Duras, un espace perdu : celui de l’enfance indochinoise, vers lequel toujours les livres reviennent, plus ou moins clairement, plus ou moins volontairement. C’est en interrogeant les raisons du succès public de L’Amant que Madeleine Borgomano découvre comment un thème archétypique de notre imaginaire, celui de « la traversée », oriente le sens de l’écriture, alors que dans le reste de l’œuvre celle-ci apparaît au service de la désorientation, de la dissémination.
On le voit, c’est un cheminement heuristique qui nous est ici proposé, aux prises avec une œuvre exigeante et sans concessions. C’est bien aussi une telle démarche que nous offre Madeleine Borgomano, avec un sens très sûr de l’analyse et cette connaissance unique qu’elle a de l’œuvre de Mar

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