Morvan-Saintonge
74 pages
Français

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Morvan-Saintonge , livre ebook

-

74 pages
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Description

Ce roman plonge le lecteur dans la France politique des années 1970 à 90. L'échec de François Mitterrand à l'élection de 1974 est vécu comme une profonde injustice par le jeune Jacques Mocqueur, qui se met en tête de servir le leader socialiste. Il sera de la victoire de 1981, mais ne participera pas à la kermesse de la distribution des postes dans le nouvel appareil d'État. Ce sera pour plus tard quand le président le rappellera à partir de là, Jacques se retrouvera au milieu d'une intrigue qui amusera beaucoup le président.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 avril 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782336759081
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
François ALBATERRA









M ORVAN -S AINTONGE LE PORTEFEUILLE DE M ITTERRAND


– roman -
Copyright






























© L’Harmattan, 2016
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-75908-1
Dédicace


À Sophie & Armand…
R EMERCIEMENTS
Ma gratitude va à Jean-Marie pour son fidèle concours et pour sa patience dans la réalisation de ce livre.
Je n’aurais garde d’oublier Eléonore, Béatrice, Annie et Agnès pour leurs irremplaçables conseils de lectrices au fil de l’écriture de ces pages.
P ARTIE 1 L ES ENVOLS
Chapitre 1 er Un bon dimanche
Ce dimanche 10 juin 1979, il bruine sur le massif du Morvan. C’est un jour d’élections et Jacques Mocqueur, jeune fonctionnaire, rejoint celui qu’on appelle par ici, depuis quelques années, « le Président ».
Le Président était parti la veille de Paris pour Château-Chinon dont il administre comme maire, avec un sens du détail très poussé, la destinée des habitants depuis exactement 20 années maintenant.
Jacques s’est fait une place auprès de celui auquel il voue une admiration sans limites depuis qu’il l’a vu à la télévision en 1965, dans un message de campagne électorale où il était interviewé par l’écrivaine Benoîte Groult ; c’était le 1 er décembre 1965 se plait-il à raconter un peu partout pour montrer sa parfaite culture au sujet de celui qu’il s’est mis, en 1974, en tête de servir.
Jacques, né le 18 juin 1954 est énarque mais il a été très déçu de son affectation à la sortie de l’Ecole il y a maintenant un an ; son rang de sortie ne lui a permis qu’un accès au grade de conseiller de tribunal administratif de deuxième classe, lui le passionné de macroéconomie et de technique budgétaire qui pensait intégrer le Louvre, qui abritait alors le prestigieux ministère de l’économie et des finances.
Mais le 1 er juin 1978, il a été affecté au tribunal administratif de Dijon ; c’était toujours cela de pris… cela lui permettait de rester vivre chez sa mère, secrétaire de l’assemblée de l’Etablissement Public Régional de Bourgogne… et ainsi de limiter les frais, le traitement servi par le ministère de l’intérieur, son employeur, étant sans rapport avec celui servi par l’administration installée dans le Louvre.
Ce désenchantement avait cependant un autre avantage ; le métier, qu’il trouva de suite ennuyeux, contrairement à certains collègues qui y étaient entrés « par vocation », ou même par « passion pour la justice », lui laissa beaucoup de temps… un petit mi-temps l’occupait en somme.
Ce qui lui avait permis de rejoindre François Mitterrand, élu du département voisin de la Nièvre et qui était une vieille connaissance de sa maman… qui lui servait souvent de dactylo à l’assemblée régionale où il siégeait.
Il possédait une capacité à « faire confiance » qui a tout de suite étonné Jacques quand il lui a fait ses offres de service. C’était peu après la défaite aux élections législatives de 1978… à un moment où il était encore « énarque-élève » plein d’illusions sur son rang de sortie qui, sans trop de délai devait le mener, pensait-il alors, vers les sommets de l’Etat ; il faut dire que Jacques n’était pas tout à fait un inconnu pour le Président.
Toujours est-il que le pacte était passé.
« Vous serez mon directeur pour les affaires locales » lui avait dit François Mitterrand quand il l’avait revu à Dijon au début du mois de juin 1978. Cette fonction ne voulait strictement rien dire et surtout, le Président ne lui avait donné aucune indication sur les moyens mis à sa disposition et encore moins sur sa « rémunération » (le Président ne parlait jamais d’argent) ; et il aurait été inconvenant de lui poser une question de cet ordre.
Ce dimanche, Jacques avait rejoint le Président à la nouvelle mairie de Château-Chinon qui depuis deux ans avait emménagé dans l’ancien tribunal.
Le rituel s’était installé, depuis le mois de septembre précédent. Une secrétaire appelait en général le lundi après midi depuis Paris pour dire ce que voulait le Président ; en réalité, Jacques devait surtout réserver des restaurants et étudier des dossiers, objet des rendez-vous pris dans la semaine par des maires de la circonscription législative « Château-Chinon/Clamecy » avec leur député.
Autrement dit, entre le vendredi en fin d’après midi et le samedi matin il fallait qu’il prépare une « fiche », que le Président ne lisait pas, préférant que Jacques lui en parle sur le trajet conduisant au rendez-vous depuis le départ, toujours pris place Gudin à Château-Chinon.
Pour ce 10 juin, le Président lui avait donné exceptionnellement rendez-vous dans son bureau à la mairie à 10 heures, sans rien lui demander d’autre.
– Bonjour Jacques, comment allez-vous ?
Le Président était en train de signer des courriers, toujours conclus par une formule aimable rédigée de sa main, un arrêté municipal régissant le stationnement sur le boulevard de la République et quelques délibérations « certifiées conformes » revenant de la tutelle. Son fidèle secrétaire de mairie se tenait à ses côtés, quand Jacques qui venait directement de Dijon entra timidement dans le bureau.
– Je vais bien M. le Président, je vous remercie.
– Ce matin j’irai voter, puis nous irons déjeuner ; cet après midi je me rendrai bien à Montsauche et visiterai quelques bureaux de vote. Nous aurons le temps, les bureaux de vote ne ferment qu’à 22 heures, il ne sera donc pas nécessaire que je sois très tôt à Paris. Mais je ferai ma déclaration depuis Paris.
Le « nous irons déjeuner » intrigua Jacques ; l’incluait il ? Il n’osa demander, car le Président était accompagné, comme bien souvent d’un aréopage de personnes, dont toujours une ou deux très belles femmes et qui pour la plupart étaient des inconnues pour ses hôtes morvandiaux.
D’ailleurs, il avait dès le début de leur collaboration conseillé à Jacques de rester discret sur ses origines ; il lui avait expliqué qu’il devait se protéger (notamment face au préfet de Côte-d’Or qui était son « employeur » et qui était très inféodé au pouvoir, plus que de nécessité lui avait-il précisé). Ainsi, les gens du Morvan connaissaient Jacques qui au fil des semaines leurs devenait familier et l’appelaient « Monsieur le secrétaire parlementaire »… lui répondant que ce n’était pas faux, mais surtout qu’il était expert en dossiers de financement des projets communaux.
Il est vrai que c’était les seules demandes que le Président lui passait ; pour le tout venant soit les recherches d’emplois, les litiges des particuliers avec la sécurité sociale, les administrations… une assistante parlementaire faisait cela à merveille pour le compte d’une population, qui ne « dérangeait » l’élu que pour les choses importantes et pas pour des futilités ou des arrangements (le morvandiau n’aime pas les arrangements).
Cette journée se passa finalement comme prévu et effectivement Jacques ne participa pas au déjeuner qui se tenait dans un petit salon de l’Hôtel du Vieux Morvan, (une tablée de 12).
Le Président monta vers 14 heures 30 à sa chambre ce qui n’échappa pas à Jacques… qui prit le même couloir partant du salon, ce qui évite de passer dans la grande salle à manger et donc de croiser les curieux, toujours aux aguets quand le Président est présent.
Car Jacques voulait donner un « sondage participation à 12 heures » au Président. Arrivé au milieu de l’escalier, il s’arrêta car il entendait une conversation. Que faire, reculer et faire grincer les marches, ou continuer ? Devant le ton de la conversation, il finira par ne pas choisir : il resta immobile.
« Dis moi François, cela m’ennuie de te dire cela, mais cela fait trois mois que je n’ai pas été réglé pour les

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