Ne viens pas à ton enterrement
115 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Ne viens pas à ton enterrement , livre ebook

-

115 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

La quarantaine marque un changement dans nos vies, mais est-ce toujours sans risques ? 

Vents de la quarantaine qui poussent cet homme simple mais brillant sur des chemins nouveaux, géographiques et relationnels où le blanc et le noir s'affronteront par haine des sentiments raisonnés et raisonnables pour lesquels il sent ne plus avoir le temps. Une nouvelle vie, ailleurs et autrement, mais pas sans risques...

Découvrez, dans ce roman, le récit d'un homme de 40 ans qui voit sa vie prendre une nouvelle direction, non sans risques !

EXTRAIT

Habituellement, Quentin refuse toujours la deuxième bière que je ne manque pas de lui proposer, pas ce soir. Je l’accompagne d’un verre de vin rouge californien. La discussion porte évidemment sur la lettre de cette jeune et belle Scammer de Kazan. Les scammers sont des gens de l’Europe de l’Est, pour la grande majorité russe ou ukrainienne qui vogue sur la mode des Occidentaux mâles, américains canadiens ou d’Europe de l’Ouest en général à la recherche du grand amour d’une beauté slave. Elles (EUX) les scammers, sont plus à la recherche du naïf, du parfait pigeon.
Le scénario en est assez simple et souvent le même. La belle se présente à vous comme recherchant contacts et nouveaux amis à l’ouest. Ben voyons. Après deux ou trois échanges, la toute belle et créature de rêve est tombée folle dingue amoureuse de vous et de votre corps de quinquagénaire au crâne dégarni et vous assure que votre différence d’âge avec ses 18, 22 ou 31 ans ne pose absolument pas de problème et que c’est même exactement ce dont elle rêve depuis sa tendre enfance. Si, en plus, vous avez un cheval blanc, c’est encore mieux évidemment.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Né en 1962 Hubert Bonnier est issu d'une une famille modeste et très tôt choisit par passion, et contre l'avis de tous, le métier de boulanger. Mille aventures professionnelles et personnelles naîtront de ce choix. Aujourd'hui, 40 ans d'aventures et ballades autours de la terre grâce à un universel métier, en voici des choses à raconter : Congo ou Suède, Brésil et Ukraine, fournil de fond de cours ou maisons prestigieuses, Sdf et têtes couronnées, de l’amour et des coups de gueule, des fous ou ethnies ignorés de tous.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 juillet 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782378773311
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Ne viens pas à ton enterrement
 
 
Hubert Bonnier
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Ne viens pas à ton enterrement
Roman
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
© Lys Bleu Éditions — Hubert Bonnier
ISBN : 978-2-37877-331-1
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
 
 
 
 
 
 
 
Pièce 1
 
 
Mon portable indique 3 h 17.

Implacable précision de la technologie. Au moins les réveils d’antan nous laissaient-ils une part de rêve quant à la minute précise. En fait je le sais, il est 4 h 17. Bien que l’on soit mi-mai, je n’ai toujours pas changé l’heure d’hiver pour celle d’été. Je ne sais pas pourquoi au juste. J’ai changé les horloges de mon appartement, de ma voiture et aussi à mon boulot. Celle de mon lap-up s’est automatiquement mise à jour la nuit dite, mais je n’ai pas touché à celle de mon téléphone portable. Je transcris à chaque fois, point.
Je n’ai jamais porté de montre. Le jour ne pointe pas encore vraiment. À travers les rideaux à la propreté douteuse de cette chambre d’hôtel, sans grand confort, pas même celui de la sécurité, je le veille.
 
Nikolaïev.  
Ville dévastée d’Ukraine, que je connais bien maintenant. Ou disons plutôt assez bien.
 
Je ne suis pas d’ici. 
 
L’amour, a conduit mes pas jusqu’ici, un peu par hasard la première fois, il y a de cela environ un an. On peut tomber amoureux sur le net, c’est vrai. Quoi de plus normal. Les temps modernes le veulent ainsi. Ou plus exactement quoi de plus anormal, plutôt que sur une piste de danse enfumée, un train qui descend ou un autre qui monte, un dîner entre « amis et collègues » ou dans un camping des Landes.
 
Mais cette fois le mail n’était pas d’elle. Il était rédigé en anglais et disait :
 
«  Ne viens pas à ton enterrement »  
À la première lecture, j’ai d’abord cru à une faute de syntaxe
de la part de son rédacteur. Pas longtemps. Il ne parlait pas de son enterrement à elle, la toute belle Inna, morte il y a deux jours mais bien du mien. Thank you men du conseil, mais tu vois, je suis là. Dans moins de deux heures, je serai debout. Debout dans cette ville redoutable. Me laissera-t-on le temps ?
4 h 18. C’est fou comme la minute qui sépare deux skieurs en compétition et celle qui vous rapproche de votre fin programmée peuvent sembler à ce point différentes. Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit. Je fume des cigarettes, repense à notre histoire, ses secrets et mystères, ses bons moments à mes promesses. Je finis la bouteille de vin commandée au bar hier soir.
J’ai parfois eu les flics ou des méchants balafrés à mes trousses à moins d’une minute là aussi…
Mais je n’ai jamais eu aussi peur.
Dieu qu’elle était belle.
 
J’irai jusqu’au bout. Jusqu’au bout de cette histoire.
 
Je ne me suis jamais tenu en très haut respect ni orgueil démesuré, mais je ne me suis pas pris non plus pour le dernier des nazes. J’ai toujours fait du mieux que j’ai pu. Honnêtement.
Je te l’avais promis Inna, d’aller au bout. J’ai peur, mais ne tremble pas. C’est pour toi. Du moins je le crois.
 
 
 
 
Pièce 2
 
 
Quarante-sept ans.  
Le chiffre tourne en rond dans ma tête sans que je parvienne à y croire vraiment. Je sais pourtant ne plus être un gamin jouant au x petites voitures dans le sable depuis longtemps, mais ne me suis jamais pour autant vu comme un adulte, et toutes les responsabilités dont je me suis moi-même affublée au cours de ma vie ne m’ont toujours paru que des jeux qui les remplacent avantageusement. Inconsciemment je crois que j’ai toujours pensé que, comme les accidents, cela n’arrivait qu’aux autres. Je vois pourtant mon visage chaque matin dans la glace alors que je me rase sans que je pense ni ne cherche à lui donner un âge, et en tout cas, sûrement pas le mien.
Les flûtes de champagne tintent autour de moi dans un joyeux brouhaha où l’on parle suédois, anglais, allemand mais aussi assyrien, langue de mes patrons, trois frères associés, qui ont organisé cette mini-fête pour moi.
Pour mes quarante-sept ans. Je n’en crois pas mes oreilles ni mes yeux non plus. Adolescent, je m’étais pourtant promis de me suicider à trente ans pour ne pas finir comme tous ces vieux autour de moi, visage éteint et corps malhabile ; on se demande à cet âge-là ce qui peut bien encore les retenir dans ce monde. A trente ans je me suis dit que le chiffre de trente-trois serait plus symbolique, éducation catholique dans les règles de l’art oblige, office du dimanche, souliers vernis et dernier coup de peigne avant de sortir et puis les trois ans passeront vite. À trente-trois ans, je ne me souviens plus de l’excuse inventée pour surseoir à l’échéance. Probablement pris dans le tourbillon de la vie, mes amours, affaires et ce petit bout qui venait de naître ou avais-je tout simplement oublié cette promesse puérile qui d’ailleurs n’engageait que moi car je n’en avais jamais fait part à quiconque. 
Je vois un peu plus loin les groupes de jeunes gens, les 25-30 ans, qui se sont rassemblés et discutent maintenant des préoccupations de leur âge après, il est vrai, avoir participé sincèrement et joyeusement au toast porté. Une très jolie Suédoise, Charlotte, vendeuse dans l’une de nos boutiques a tenu à me chanter un happy-birthday d’un accent et timbre de voix qui m’a furieusement rappelé celui de Maryline au président Kennedy. À la fin de la chanson je lui ai appris que selon la tradition française, une chanson d’anniversaire chantée par une jeune femme à un homme grisonnant se devait d’être récompensée d’un french kiss. Son air mi-paniqué mi-amusé a provoqué un éclat de rire général et spécialement celui des patrons, qui, en raison de leur appartenance ethnique voyagent beaucoup, ont des ramifications familiales dans le monde entier, et savent donc que cette tradition ne doit pas remonter très très loin dans l’histoire des traditions françaises. Probablement même tout spécialement inventée pour l’occasion. La toute belle Charlotte s’est prêtée de bonne grâce, après un dernier regard à la recherche de l’assentiment des patrons, à cette tradition un peu bizarre.
« … mais avec ces F´ançais… ! »
Et puis tout le monde a applaudi.
Je m’appelle Jacques. J’ai 47 ans, suis français et vis en Suède depuis 6 mois. Cet anniversaire est très spécial pour moi. Spécial d’abord parce qu’il me permet d’inventer des « Traditions » pour embrasser de jolies Suédoises, mais surtout parce qu’il est le premier que l’on me souhaite dans ma nouvelle vie. L’année passée j’étais à Genève celle d’avant à Londres où personne ne savait que c’était mon anniversaire le 28 de ce mois-ci. Je ne suis même pas sûr d’y avoir moi-même prêté attention. J’ai grandi au sein d’une famille simple saine et équilibrée aux relations diverses et variées avec le voisinage mais sans guerre ni haine. Un

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents