Notre mariage
37 pages
Français

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Notre mariage , livre ebook

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Description


Quoi de plus terrible que d'être invité au mariage de la seule fille qui ait jamais compté pour soi ?
Comment ne pas regretter d'avoir compris trop tard qu'on l'aimait ; de ne pas avoir su la garder ?
Sous couvert d'un récit drôle et enlevé, Christophe Mouton nous livre en réalité une très sérieuse éducation sentimentale d'aujourd'hui.





Il était venu pour voir de ses propres yeux ce qu'il redoutait tant : le mariage de celle qu'il aimait avec un autre. Il n'a pas été déçu. Du " oui " solennel qui résonne dans la salle des fêtes de la mairie au baiser final – ni trop vorace ni trop chaste – claquant sous les applaudissements de la foule ; de la joie et de l'émotion mêlées sur le visage des convives à la commisération des vrais et faux amis qui savent quels regrets se cachent derrière la bonne humeur de façade de notre protagoniste ; et, pire encore, jusqu'aux premiers mots d'une innocente perversité prononcés par la mariée lorsqu'elle l'aperçoit au milieu des invités : " Je suis contente que tu sois venu "... Rien, non, vraiment rien ne lui aura été épargné.
Tentant de contenir sa jalousie, et de ne pas confirmer aux yeux des convives sa réputation de mauvais garçon, le narrateur traverse en somnambule cette célébration parfaite, où le raffinement n'a d'égal que l'élégance des convives, où la mariée, tout aussi parfaite, triomphe au bras d'un homme qui n'est pas lui, mais qui devrait l'être. Sur le chemin du retour, il se remémore la rencontre avec celle qu'il vient de laisser à sa nouvelle vie. Sans complaisance avec lui-même, il dissèque les premiers temps de leur relation, avoue sa maladresse, concède n'avoir récolté aujourd'hui que ce qu'il mérite. Inventoriant les raisons de la déliquescence de leur couple : la trop grande place prise par les amis, le refus de grandir, de s'engager, la peur d'être piégé, l'effroi devant l'idée de la paternité, le dégoût du travail salarié, il prend conscience que cette histoire d'amour n'a tout simplement pas survécu à l'immaturité de son protagoniste principal.
Sans être dupe des conventions sociales – qu'il égratigne tout de même au passage –, mais avec une certaine amertume qui n'en est pas moins lucide, le narrateur découvrira au bout du compte que l'amour exige quelques sacrifices. Avec beaucoup d'humour et d'autodérision, Christophe Mouton nous offre ici une réflexion acérée sur l'échec sentimental et une réécriture très personnelle d'un thème invariant de la littérature : le dépit amoureux. Son style, comme l'a écrit à son propos Frédéric Begbeider, est " digne de nos plus illustres moralistes ", ce qui ne gâche rien.





Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 janvier 2013
Nombre de lectures 35
EAN13 9782260020790
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

couverture

DU MÊME AUTEUR

Un garçon sans séduction (feuilles de calculs),

roman,

Julliard, 2012

CHRISTOPHE MOUTON

NOTRE MARIAGE

Faire-part

images

À Sylvain Ohrel, parce que c’était lui.
À Philippe N., Charles P., Stéphane D.,
Lionel L., parce que c’était eux.

« Un invité maussade n’a pas sa place dans un mariage. »

J. F. VON SCHILLER, Guillaume Tell

Tu es mariée depuis un jour. À ce mariage, tu m’as invité, je suis venu. Je voulais le voir de mes yeux, ce moment où tu allais dire oui, la façon dont tu allais l’embrasser. Je devais le voir pour le croire, pour ne pas pouvoir le nier. Alors je suis venu, entouré des quelques amis à qui tu avais pris soin d’envoyer un carton pour que je sois moins seul à applaudir le plus beau jour de ta vie.

Il faisait beau, les invités se pressaient sur le parvis. Tu es arrivée, en robe de princesse au goût sûr, souriante sous ton diadème lui aussi parfait. J’étais content de ne pas te trouver sexuellement trop désirable. Ce n’était pas un bon jour pour vouloir te baiser. La foule de parents et d’amis te trouvait magnifique. J’étais fier que tu sois la plus belle.

Tu entrais dans la mairie, alors que sur le côté, je serrais des mains et embrassais des joues. Ce n’était pas un mariage chrétien, tu ne voulais pas qu’il y ait de Dieu là-dedans. Et puis c’était tellement plus moderne de faire un mariage en grande pompe dans une petite mairie, de prendre un officier municipal pour un curé de village. Tu n’avais pas peur de l’officiel et le maire était heureux de voir dans son hôtel de ville plus de gens qu’il n’en fallait pour l’élire.

La petite salle déjà comble, les invités refluaient pour voir la cérémonie par les fenêtres grandes ouvertes. Tu étais au centre dans cette lilliputienne salle du trône, et le peuple tentait de t’apercevoir depuis la cour. Cela devait te convenir.

J’avais à jouer des coudes pour pouvoir t’écouter. Je ne me plaçai pas très loin derrière toi, juste après la dernière rangée de sièges et un écran de cousins. Caché dans la foule, j’allais être présent sur la photo de mariage. Il fallait que j’entende, j’étais de ceux que ça intéressait. Le maire racontait sa vie, la difficulté à être un village périurbain entre désertification et espoir de rurbanisation. Tu pouffais, comme la foule, de ce léger raté. Je souriais, moi aussi, aux péroraisons ministérielles. Cela retardait le moment. Je m’étais dépêché, mais je n’étais pas si pressé.

Enfin il se décida à remplir son office, le moment du consentement comme ils disent. Voulais-tu Camille Alice Marie le prendre pour époux ? Tu dis oui. Un oui sans hésitation, un oui de bonne élève, un oui de quelqu’un qui n’a pas fait venir autant de gens pour ne pas dire oui, un oui en distance avec la solennité supposée du moment, un oui responsable, un oui souriant, un oui ferme, un oui amusé. Un oui qui n’en faisait pas tout un plat, un oui faussement modeste de celle qui se sait attendue, un oui rieur de jouer encore une fois avec les codes, un oui qui t’allait bien. Un oui de celle que je connaissais, un oui d’enfant, un oui de pensionnaire, un oui de communiante, un oui sans voix chevrotante, un oui sans brisure d’émotion.

Mais un oui. Celui que j’étais venu entendre. Un oui qui résonnait entre mes épaules, un oui vite analysé, un oui qui ne me brisait pas. Un oui qui n’était pas celui que je craignais : ce oui la voix cassée d’émotion, oui jeté dans un souffle, ta cuirasse à terre, où tu l’aurais regardé en craignant sa réponse. Mais un oui quand même. Je l’avais entendu.

Il ne restait qu’à attendre le baiser. Entre-temps, on te répondit sans originalité un autre « oui ». Un boute-en-train de la famille d’en face le nota lui aussi, et cria « il a dit oui » comme si ton homme en blanc avait pu dire autre chose, sous quelques rires épars de l’autre famille et la légère crispation de tes frères, sœurs, meilleurs amis et ex qui n’aimaient pas trop cette tentative de dévalorisation. Mais l’ambiance était bonne. Le curé masqué vous déclara unis par les liens du mariage et il fallut vous embrasser. Tu posas ta main sur son épaule. Et souriante incarnation du bon goût des manuels, tu l’embrassas en un piou prolongé de deux ou trois secondes, sans galochage, ni langue sortie, répondant quand même par un sourire à ses velléités d’être plus passionné.

C’était la première fois que je te voyais embrasser quelqu’un.

Je baissai la tête un court instant. Voilà c’était fait, tu étais mariée, tu avais dit oui, tu avais embrassé. Des témoins devaient signer un registre, un père qui n’était pas le tien s’apprêtait à faire un discours. Il fallait que je sorte. J’en avais assez vu.

Dehors il faisait beau et j’avais besoin de fumer. Ton mariage s’annonçait parfait.

 

Au-delà des pavés du parvis, adossés à un petit muret, quelques amis que tu avais invités m’attendaient. Je suis allé vers eux. Je ne savais pas quoi leur dire, j’essayais de raconter ce qui se passait à l’intérieur. J’avais peur qu’un cousin m’entende dire du mal du mariage, alors je parlais à mots couverts. J’attendais que cela finisse, qu’enfin tu sortes.

 

Plus loin, des ballons blancs s’envolaient, des pétales étaient jetés, cela ne pouvait être que toi qui apparaissais sur le perron au milieu du brouhaha de la foule. À mes pieds, de merveilleux enfants jouaient. L’un d’eux était particulièrement bien habillé, je remarquai sa chemise à rayures multicolores, sa jolie veste en velours, le blond de ses cheveux contrastant avec le noir de ceux de sa mère.

En retrait de la joie, je continuais à serrer des mains et à embrasser des joues. Tes sœurs, tes frères, quelques-unes de tes tantes, des bonnes têtes et des relations professionnelles, ton univers tout entier, venaient visiter le brûlé.

Ils étaient souriants, parfois se laissaient aller à un « ça me fait plaisir que tu sois là ». C’était doux de ne pas recevoir de pierres.

Et puis je t’ai vue, tu cheminais entre les invités, les laissant te féliciter. Tu devais certainement trouver une blague pour chacun, toute en bonne humeur et modestie espiègle pour qu’ils n’oublient pas que la plus merveilleuse, la plus délicieuse, c’était toi. Surtout en ce jour où, plus officiellement que d’autres, tu étais, incontestablement, la reine de la soirée.

Recevant le baiser de quelque oncle éloigné, tu m’as vu toi aussi. Tes yeux se sont éclairés. Tu t’es dirigée vers moi, le visage haut, le cou bien redressé, tes yeux bien fixés.

Ce début de sourire au coin des lèvres, tu fondais sur une vieille proie, parfaitement connue et identifiée.

Attrapée au passage par un vieux couple à enfant si heureux de voir enfin la mariée, tu te laissais prendre en photo en riant, ton regard toujours fixé sur moi. Je te regardais faire, sentant mes amis s’éloigner derrière moi.

Enfin, sur un ultime sourire, tu te libéras. Ta traîne à la main, tu me rejoignis, tes yeux dans les miens. Je ne crois pas que l’on se soit bisé comme il se doit entre vieux amis. Tu étais là devant moi. Tu me demandas de dire quelque chose. Je te dis « Madame ». Je précisai « Patate » pour revenir à l’imaginaire enfantin que l’on avait si souvent tissé ensemble. Tu embrayas avec ta joie espiègle sur un « Patate peut-être, mais Madame » d’un air faussement fier et toujours adorable. Tu me frôlas pour embrasser les amis qui se tenaient en arrière.

Quelques baisers accueillants plus tard, tu revins à moi.

« Alors ? » fut ta question, nos épaules se rapprochant. Derrière nous, mes compagnons s’enfuyaient prudemment. Tes yeux grands ouverts, je peinais à parler. Le plus vite possible, je disais : « La mariée est belle, félicitations, bravo, mazeltov. » Tu souriais toi aussi, gloussais presque, des marques de respect aux usages de la cérémonie. Entre nous, il n’était pas question de ça et pourtant il n’y avait que ça, toi pour le vivre, moi pour le voir.

On n’allait pas en parler des heures, c’était fait, je ne pouvais que l’admettre. Il y avait toi, belle c’est sûr, mais je m’en souciais peu. D’aussi près, je n’avais pas assez de distance pour voir autre chose que toi. Nous ne parlions plus. Tu étais là, en robe de mariée, tes belles épaules et ton dos dénudés, ton diadème sur une coiffure compliquée, venue et applaudie pour dire oui. Moi, j’étais en face de toi. Nous n’avions rien à dire, et pourtant je cherchais. Je baissai la tête, clignai, il n’y avait rien à faire, tes yeux étaient toujours là, bien fixes, ta présence et du bleu.

Je voulais parler, je sentais que mes yeux étaient, eux aussi, bien rivés, que bientôt ils pouvaient me trahir. Les tiens, eux aussi, s’embuaient. Ils brillaient toujours plus, et c’était toi autour. Cela durait déjà. Peut-être vingt secondes, pas un mot n’avait été dit. On perdait le propos de la cérémonie. C’était ton mariage, je n’étais pas venu gâcher la fête, j’étais venu pour y croire et je venais de le voir.

Pris d’un accès d’élégance dont je ne me serais pas cru capable, je te rappelai que tu avais des invités, qu’ils t’attendaient. Je te repoussai légèrement. Je ne voulais pas que l’on pleure. Tes yeux étaient toujours là, tu étais toujours là. Tu te rapprochais de moi, ta main touchant mon épaule, tu me dis à l’oreille, très doucement, la voix cassée que tu as toujours douce : « Je suis contente que tu sois là. »

Je pris une dernière lueur de tes yeux, humides, chauds, une dernière fois un peu de toi, tu reculais.

Tu repartis vers tes obligations, je tournai le dos pour revenir vers les miens placés en hémicycle à quelques mètres de nous. J’avais besoin de chaleur, de me frotter à eux. Le regard de l’un des plus fidèles me demandait quel était mon état. Je lui dis « salope ».

Avec le même ton impressionné et respectueux, il reprit lui aussi « salope ». C’était un bon copain.

Des amis autour de moi, je n’avais plus rien à faire ici. J’étais venu te voir mariée, tu l’étais et j’avais eu un peu de toi en prime. L’ambiance était à la fête. Les gens restaient, heureux, à discuter sur le perron. Je ne savais pas quoi penser alors je pensais à toi ou plus simplement à rien, au simple sentiment du vague qui m’emplissait. Je flottais, à moitié immergé dans mon malheur usuel, aujourd’hui tellement plus limpide que d’habitude. Je flottais, la tête et les épaules hors de l’eau, la tête en arrière comme groggy d’un combat sans bleus ni sang qui gicle.

Je voulais marcher, m’éloigner du lieu du forfait. Cette escorte de mes amis que tu avais invités remplissait son office, elle m’accompagnait fidèle et présente. Toujours parfaite, tu connaissais ceux sur qui je pouvais compter.

C’était bon de pouvoir dire du mal de toi à des oreilles compatissantes, à blaguer le goût de ton homme en blanc pour les femmes de seconde main, à répéter « salope » sous le soleil et voir qu’il sonnait déjà moins bien que la première fois, tu dépassais largement la catégorie. Quelques mains à serrer, quelques joues à embrasser, quelques frottages de têtes bambinesques, quelques risettes aux poupons. Un chemin de retour de l’église.

Enfin nous arrivâmes à notre voiture ridicule : une petite automobile aux formes originales et mollement insolentes, tellement amis des mariés jusqu’au choix de nos véhicules de jeunes qui débutent dans la vie. Mon escorte me rentrait dans la voiture, reprenait son programme musical de chansons désespérées, sachant bien que si je ne pouvais pas l’être plus, je pouvais l’être mieux.

Nous avons démarré, je ne disais plus rien, me laissant aller aux tristesses de chanteurs qui m’avaient précédé dans la grande carrière des crevards sans espoir. Visiblement, nous nous rendions à la réception, vers l’alcool gratuit et la nourriture.

Ce n’est qu’à l’orée de la propriété que je me rendais compte que nous n’étions plus en terre publique. J’allais rentrer chez des gens, des gens qui m’invitaient et ce n’était pas un cocktail promotionnel. Je n’avais pas plus envie d’y aller que de venir, j’en avais moins besoin.

Je prétextai le manque de cigarettes pour que l’on fasse demi-tour et me laisser le temps de décider.

J’étais content, authentiquement joyeux de quitter l’enceinte de la propriété, sous le regard surpris et un peu vexé du jeune cousin préposé à la régulation du parking de ce mariage si merveilleusement organisé par des professionnels de la production audiovisuelle.

Le petit café-tabac de province était agréable. À une jolie terrasse de chaises en plastique blanches extrêmement confortables, on pouvait boire des bières qui ne ressemblaient pas à du champagne, les payer comme les clopes en carte bleue et ne pas être au mariage.

On pouvait y médire, on pouvait s’y reposer, penser que c’en était fini, que le gros de l’émotion était enfin passé, que le plus dur était fait, que l’on pouvait rentrer. Des autochtones passaient avec leurs conversations tribales centrées sur les prêts-à-monter non homologués augmentant les cylindrées jusqu’à 120 cm3. Un air de vacances à la campagne.

Quelques bières de plus, la douceur d’amis qui ne se précipitaient pas pour répéter combien la noce était réussie, les moqueries que l’on m’autorisait, l’impression d’être venu voir dans leur retraite campagnarde ce couple qui conduisait la voiture, l’envie de partir et d’échapper à tout ça se faisait moins présente.

Je me sentais bien vivant, surpris d’être si vivant, inconsistant mais vivant, porté à des gestes sans même m’en rendre compte, flottant sur mon orage personnel, surconscient et ballotté, tentant vainement de me faire une idée de ce que je ressentais.

Malheureusement parmi mes accompagnateurs quelques-uns se rendaient compte qu’ils avaient fait des centaines de kilomètres pour venir jusqu’ici. Ils avaient pris des billets, puis le train, n’envisageaient pas d’être venus pour rien. Ils n’étaient pas qu’une bonne escorte, ils étaient aussi des amis qui t’avaient fréquentée, avaient subi quelques démonstrations de tes bons côtés, avaient certainement songé à coucher avec toi, ne l’avaient certainement pas fait. Ta fidélité était sans faille. Ils en étaient restés tes amis. Ils n’envisageaient pas de repartir sans avoir croqué un peu de poulet. Réceptif à cette évidence, nous allions, bien sûr, rejoindre les grandes tentes dressées, je ne songeais plus à fuir en courant.

Le plus fidèle de mon escorte me demanda pourtant si je voulais y retourner, sous le regard surpris de tes espions.

J’étais venu, j’avais vu, il n’y avait rien à vaincre. Je lui dis que je ne savais pas. Je ne voulais pas gâcher la noce, j’allais boire évidemment, faire quelques coups d’éclat d’ivrogne, et puis les oublier, comme d’habitude. Je n’avais pas d’envie de coups d’éclat, ni de te revoir en blanc.

Les quelques bières m’engourdissaient, je cherchais un projet parmi tous ceux que j’avais échafaudés. Violer sauvagement ta petite sœur était un de mes préférés. Elle était jolie, agréable et souriante. Ce n’était pas insupportable et cela t’énerverait monstrueusement. L’idée était bonne, surtout que j’aimais bien cette fille, certes, plus comme ma propre petite sœur que comme une amante. Mais tu te mariais bien avec quelqu’un qui n’était pas moi, on n’allait pas commencer à chipoter.

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