OEUVRES
304 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

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Description

A la fois poète, éditeur et traducteur, Vincent Campenon (1772-1843) est en 1813 le premier membre guadeloupéen de l'Académie française. Mêlant le vers et la prose, son oeuvre est diverse et parfois surprenante. Léonore, la Juive de Cambrai, Marie Stuart ou Louise de la Vallière s'expriment en effet par la plume de Campenon, qui s'institue à la fois amante, mère et soeur.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2008
Nombre de lectures 29
EAN13 9782296655737
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ŒUVRES
© L’Harmattan, 2008
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-05735-7
EAN : 9782296057357

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Vincent Campenon


ŒUVRES


Texte établi, présenté et annoté
par Gwenaëlle Boucher


L’Harmattan
Les Introuvables
Collection dirigée par Thierry Paquot et Sylvie Carnet

La collection Les Introuvables désigne son projet à travers son titre même. Les grands absents du Catalogue Général de la Librairie retrouvent ici vitalité et existence. Disparus des éventaires depuis des années, bien des ouvrages font défaut au lecteur sans qu’on puisse expliquer toujours rationnellement leur éclipse. Œuvres littéraires, historiques, culturelles, qui se désignent par leur solidité théorique, leur qualité stylistique, ou se présentent parfois comme des objets de curiosité pour l’amateur, toutes peuvent susciter une intéressante réédition. L’Harmattan propose au public un fac-similé de textes anciens réduisant de ce fait l’écart entre le lecteur contemporain et le lecteur d’autrefois comme réunis par une mise en page, une typographie, une approche au caractère désuet et quelque peu nostalgique.

Dernières parutions


Jean LORRAIN, Histoires de batraciens , 2008.
Sylvie CAMET, Les métamorphoses du moi, 2007.
Léonard de VINCI, Traité de la perspective linéaire, 2007.
Nicolas-Germain LÉONARD, Œuvre poétique, 2007.
Pierre CÉROU, L’amant, auteur et valet , 2007.
Paul MARGUERITTE, Adam, Eve et Brid’oison, 2007 .
Céleste de CHABRILLAN, La Sapho, 2007.
H.-M. STANLEY, La délivrance d’Émin Pacha, 2006.
Zénaïde FLEURIOT, Plus tard, 2006.
Frantz JOURDAIN, A la côte, 2006.
Alois JIRÁSEK, Philosophes, 2006.
Edmond et Jules de GONCOURT, Fragonard, 2006.
Albert GUÉRARD, L’avenir de Paris, 2006.
Grazia DELEDDA, Dans le désert, 2006.
Grazia DELEDDA, Le fantôme du passé, 2006.
Judith GAUTIER, La sœur du soleil, 2006.
Henri BARBUSSE, Staline, 2006.
Georges D’AVENEL, Le nivellement des jouissances, 2006.
Madame Anaïs SEGALAS, Enfantines, 2005.
Madame de STAAL-DELAUNAY, L’engouement et la mode, 2005.
PRÉFACE VINCENT CAMPENON, UN POÈTE DISPARU par Gwenaëlle Boucher
"Au fauteuil de Delille aspire Campenon, A-t-il assez d’esprit pour qu’on l’y campe ? – Non."

Quel est ce candidat moqué à l’Académie française, cible malheureuse de cette épigramme assassine circulant dans les salons parisiens en 1813 ? C’est Vincent Campenon, qui fît mentir les calembours fielleux en obtenant le siège convoité de l’illustre abbé Delille, célébré par l’ensemble de ses contemporains pour ses poèmes comme Les Jardins ou l’Art d’embellir les paysages (1782), L’Homme des champs (1800), L’Imagination (1806), Les Trois Règnes de la nature (1808). C’est ainsi que l’Académie accueillait en son sein son premier membre guadeloupéen, à la fois poète, éditeur et traducteur.

En effet, François Nicolas-Vincent Campenon est né à Sainte-Rose en Guadeloupe le 29 mars 1772, et il rejoint la métropole dès l’âge de quatre ans. Son père, qui a obtenu une place d’entreposeur de tabacs en Bourgogne, installe sa famille à Sens dans l’Yonne, où Vincent poursuit de brillantes études achevées à Paris, se distinguant notamment en rhétorique : c’est dans cette matière qu’il aurait en effet obtenu un deuxième prix au concours général, le premier prix revenant à un ami paresseux dont il aurait, si l’on en croit son entourage, rédigé lui-même la composition après avoir terminé la sienne. Alliant éducation et conversation, ce bon élève brille aussi en société : outre une figure et des manières aimables, ce sont également ses qualités de lecteur qui le distinguent dans les cercles mondains ; les biographes attestent que ses lectures de Paul et Virginie qui venait de paraître en 1788 font répandre des larmes parmi un auditoire ému, sensible à la passion d’un interprète excellant à restituer la beauté de cette prose poétique.

Saisi en effet d’une fervente admiration pour l’auteur de cette pastorale exotique, le jeune Campenon fait parvenir en 1791 à Bernardin de Saint-Pierre une romance de sa composition intitulée Paul au tombeau de Virginie . Parmi les nombreuses odes célébrant la pudique héroïne morte de sa vertu {1} , Campenon versifie les pleurs de Paul et ses regrets sur le bonheur trop éphémère en des stances octosyllabiques dont voici le quatrain qui fait office de refrain et le premier des cinq huitains :

Repose en paix, ma Virginie !
Le repos n’est pas fait pour moi.
Hélas ! le monde entier, sans toi,
N’a rien qui m’attache à la vie.

Le plaisir ainsi que la peine,
Tout passe avec rapidité ;
Notre vie est une ombre vaine
Qui se perd dans l’éternité.
À nos deux cœurs l’amour barbare
Offrait un riant avenir ;
Et la mort, la mort nous sépare…
C’est pour bientôt nous réunir.

Le poème ayant plu à l’auteur des Etudes de la nature, une correspondance s’instaura, malgré les trente-cinq années qui les séparent, entre l’apprenti écrivain respectueux et avide de conseils et le maître bienveillant, prodigue de critiques et d’éloges, désireux d’encourager ce talent juvénile qui avait su le toucher et partageait avec lui une même sensibilité, un engouement semblable pour les beautés de la nature, et des véritables dispositions pour la poésie descriptive, en vers ou en prose.

Ainsi, ces dons d’interprétation ont mené Campenon vers la création littéraire ; mais un autre élément a sans nul doute tout autant contribué à déterminer sa vocation poétique : c’est la présence tutélaire de son oncle Nicolas-Germain Léonard, poète reconnu en son temps pour ses Idylles et poèmes champêtres (1775), les vers descriptifs de ses Saisons (1787), ou ses romans de l’amour malheureux comme la Nouvelle Clémentine (1774) ou les Lettres de deux amants, habitants de Lyon (1783), roman épistolaire maintes fois réédité qui obtint un véritable succès de larmes. Charmé dès son plus jeune âge par les poésies de son oncle, Campenon n’aura de cesse qu’il évoque dans ses propres vers ce modèle, ce poète exemplaire auquel il voue une réelle affection doublée d’une grande admiration : au milieu des réjouissances et des libations de son Voyage de Grenoble à Chambéry paru en 1796, le poète rend en effet un hommage appuyé à ce chantre de l’âge d’or trop tôt disparu qui, digne successeur de Théocrite ou de Gessner, a su parer de toutes les grâces de la poésie ces premiers temps heureux de l’humanité, même si ces légères bergères et ces verts vallons ne sont guère que de vaines images, des mirages issus de quelque fable fallacieuse :

Et toi, mon oncle et mon ami,
Toi qui, dans l’art des vers fus mon guide et mon maître,
Qui peignis le bonheur et ne pus le connaître,
Sensible Léonard, chantre de Faldoni,
Dans tous nos souvenirs tu revivais aussi.

C’est ainsi que, mû par toute sa reconnaissance voire sa dévotion, Campenon entreprendra en 1798 de publier les œuvres complètes de son oncle, mort cinq ans auparavant. Prenant à cœur son travail éditorial, il respecte à la lettre les volontés de Léonard pour composer et agencer son ouvrage en trois volumes : il inclut les variantes et les corrections indiquées sur les manuscrits, rejette les pièces déjà connues mais reniées
ensuite par l’auteur ; de même, il rédige lui-même la notice initiale du premier volet qui retrace l’existence et l’œuvre de son oncle. Il relie ainsi la vie et l’œuvre de l’auteur, expliquant notamment la couleur élégiaque d’une poésie volontiers mélancolique par un traumatisme originel : Léonard a perdu son premier amour, une jeune fille que sa mère destine à un époux plus fortuné et qui finira sa vie dans un couvent. C’est bien la douleur de ce cruel souvenir, accrue par le regret du pays natal, qui fera de la muse de Léonard une muse dé

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