On habiterait le monde
184 pages
Français

On habiterait le monde , livre ebook

-

184 pages
Français

Description

Habiter le monde est une tâche inépuisable, parfois radicalement hors de portée, tant on est à mille lieues de tout, comme écarté des bonheurs possibles. En restant proche du vécu, l'auteur éclaire les arrière-plans psychanalytiques et philosophiques de la difficulté à être. Trois modes d'écriture (poème, notations, journal) se confrontent et se complètent pour baliser les chemins pouvant conduire à trouver sens et saveur à l'existence. De rencontre en rencontre, on suit le fil d'Ariane conduisant hors du labyrinthe.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 décembre 2018
Nombre de lectures 2
EAN13 9782140108266
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

e
témoignages poétiques
Monique Charles-Pichon
On habiterait le monde
témoignages poétiques
On habiterait le monde
Témoignages poétiques
Collection dirigée par Philippe Tancelin
Parce que la langue poétique constitue une exploration, elle revêt parfois son visage de « témoin » des chamboulements de notre société, des mondes qui nous entourent, au gré des voyages, des rencontres. Parce qu'elle explore l'intime, qu'elle épouse une fonction dénonciatrice ici et ailleurs, elle bouleverse aussi notre vision du politique. Accueillons ces textes qui nous aident à cheminer et modifier notre regard...
Déjà parus
Franck ADANI,Exil infini retour, 2018. Jean-Pierre BIGEAULT,L’oiseau de feu,2018. Yannette,Herbiers du Tendre suivi de Gemmes d’amour, 2018. Showell Rhoubirdsontz ESTIMPHIL,Fragments d’aube, 2018. Vincent BOUTON,Broyeurs de noir,2018. Serpilekin ADELINE TERLEMEZ,entre ciel et terre,poésie réfléchie,2018. François COUDRAY,l’enfant de la falaise, 2018. Philippe SABOURDY,Flaque de plomb, 2018. Jean-François GOMEZ,Blessures et lumière, Nouveaux chants d’exil, 2018. Mattia SCARPULLA,Hallucinations désirées et origines en fuite, 2018. Michel COSEM,Écho de braise et de cigale, 2018. Hélène DUBOIS NICHOLSON,Les pages du ciel, 2017. Barbara LE MOËNE,Lieux. Exils, voyages, 2017. Jean-Pierre BIGEAULT,L’enfance du sexe, 2017. Pierre GOLDIN,De l’excellence du jardin ou comment espérer tutoyer le soleil, 2017. Fisso REYNAUD,Bonheur à perte de vie, 2017. Michel COSEM,Les mots de la lune ronde,2017. Alan TRÉARD,Poèmes différents, 2017.
Monique Charles-Pichon
On habiterait le monde
Du même auteur
Le ciel tombé des nues,poèmes, L’Harmattan, 2014. Femmes en taille douce,poèmes, L’Harmattan, 2012. Borges ou l’étrangeté apprivoisée, L’Harmattan, 2002. « Le Miroir d’encre en questions », in B. Chouvier et coll. Symbolisations et processus de création, Dunod, 1998. Où commence la mer,poèmes, Éditions Saint-Germain-des-Près, 1986.
© L’Harmattan, 2018 5-7, rue de l’École-Polytechnique ‒ 75005 Paris www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-15440-4 EAN : 9782343154404
Un visage, un regard qui vous donne la certitude d’exister, une séance où l’on est seul avec quelqu’un : peu de chose, moins que rien, simplement ce qui m’arrive quand je puis l’accueillir.
J.B Pontalis, préface au livre de D.W.Winnicott,Jeu et Réalité.
Nous ne pouvons vivre que dans l’entrouvert, exactement sur la ligne hermétique de partage de l’ombre et de la lumière. Mais nous sommes irrésistiblement jetés en avant. Toute notre personne prête aide et vertige à cette poussée.
René Char,Dans la marche.
Un tableau de Bonnard où une femme jeune et nue se baigne dans la lumière. On connaît cette lumière. Dans la vie aussi on y baigne parfois, soudain ouvert à l’ordre du jour. On a expérimenté cette joie gracieuse, ces brèves évidences et minuscules parousies. L’amour aussi est expérience d’accordement, abandon vaste, le désir comme comblé. (Amants tranquilles, roulés, foulés dans l’heureuse fatigue.) Hors de ces coups d’éclats, la vie ordinaire semble assez souvent convenir. On sait qu’on est mortel mais on vaque dans le monde avec un plaisir réel, on aime, on crée, on donne le jour à des enfants ; on supporte les inévitables contrariétés, on fait face aux souffrances réelles. On va dans la vie habituelle comme dans un milieu assez bien approprié. Lorsqu’on a perdu le la, on perçoit comme est extraordinaire la vie banale qui arrive à conjuguer conscience de la mort et allant, élan d’être. Il arrive que le déracinement, l’arrachement surviennent. Sans savoir pourquoi, on se trouve comme éjecté du monde ; devenu étranger à toute chose. La terre semble exister pour rien, les jours se succèdent sans tressaillement, on est en attente de quelque chose qui ne vient pas, plombé par l’idée que tout est vain, que la mort nous soufflera et puis voilà. On se reproche tous ces jours perdus, tous ces jours pourtant épargnés par le malheur et dont on n’a rien fait, où l’on n’a rien vécu, où on était comme absent. On s’accuse d’être ingrat, incapable d’accueillir les jours donnés.
9
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents