Pas de panique Clémentine
131 pages
Français

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Pas de panique Clémentine , livre ebook

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Description

Elle s’appelle Clémentine, fête ses 34 ans, névrosée, mal dans sa peau, rien ne la prédispose à vivre le grand frisson… ou tout peut-être. Qui connaît vraiment son passé et son avenir ? Mais ne paniquons pas, dans les pires situations on peut toujours espérer rebondir. Avec un brin d’humour… tout est possible ! Même la plus invraisemblable des histoires…

Informations

Publié par
Date de parution 09 mai 2014
Nombre de lectures 1
EAN13 9791029000225
Langue Français

Extrait

Pas de panique Clémentine

Aurélie Adèle Parisot
Pas de panique Clémentine











Les Éditions Chapitre.com 123, boulevard de Grenelle 75015 Paris
© Les Éditions Chapitre.com, 2014 ISBN : 979-10-290-0022-5
Chapitre 1
Je m’appelle Clémentine. Oh ! Je vous vois venir à vous marrer. Eh oui, c’est comme ça, cela fait 34 ans que je me traine ce prénom, 34 ans, que mes parents ont décidé de me donner un prénom de fruit. Et ce n’est pas facile tous les jours. D’autant qu’on s’attend à voir arriver une jolie fille toute colorée et souriante. J’ai 34 ans, je suis une fille terne à souhait, le cheveu filasse, plate comme une planche à pain, mais aucune miche à découper ! Je n’ai pas de hanches, pas de taille ; 1m70, une pointure 40, un éternel jeans 501 avec tee-shirt, le tout agrémenté de chaussures plates. J’en ai marre ! Il faut que ça change ! Enfin, le physique je ne pourrai pas y faire grand-chose, ou alors ajouter des implants mammaires. Changer de coupe de cheveux ? À choisir, finalement, la coupe de cheveux me paraît moins risquée… En réalité, le risque peut être grand ! Mais il y a un avantage, cela repousse, il n’y a rien d’irréparable. À part une couleur ratée peut-être ? Mais cela se camoufle, non ! Avec les seins siliconés en revanche, c’est le danger d’avoir une bombe à retardement dont les dégâts peuvent être irréversibles ou avoir des seins d’une fille de 20 ans jusqu’à 70 ans… Je suis assez ridicule comme ça pour ne pas en rajouter avec l’âge ! Bon, ça, c’est fait ! Il n’y a pas de changement à prévoir de ce côté-là pour longtemps, mais pour le reste… C’est mon anniversaire aujourd’hui et je n’ai personne à inviter. Parce que je n’ai pas d’amis. Remarquez ! Qui voudrait d’une amie comme moi. Non, en réalité j’ai deux super potes, mais l’une vient de se marier, l’autre enfante plus vite que Lucky Luke ne dégaine, c’est vous dire. Moralité, je suis seule ce soir, avec ma peine, je suis seule ce soir… Bon ! J’aurais pu faire une petite fête au boulot, c’est vrai, leur montrer que je peux être sympa et pas toujours derrière mon bureau, tête baissée, à ne pas oser rire même quand Martin lance une vanne débile. Je bosse sur un plateau, un « open space », pour faire pro, les box sont donc ouverts et l’on peut se parler entre collègues. Enfin moi… je ne cause guère. J’ai une peur viscérale du contact alors forcément, terne, timide et totalement névrosée, on me laisse tranquille ! Je suis pathétique. Je sais ! Quand j’ai été embauchée, je ne m’attendais pas à bosser comme ça avec plein de gens autour de moi. Jusqu’à présent j’avais eu des bureaux rien qu’à moi. Enfin, parfois c’était des cagibis avec un petit vasistas qui me permettait d’avoir un coin de ciel. D’autres fois j’étais coincée entre les archives et les réserves de ramettes, mais j’étais seule et cela me convenait. Alors, forcément, quand j’ai débarqué dans l’open space, pour faire pro, cela grouillait dans tous les sens. Je me suis sentie un peu… mal. Cela fera 2 ans en octobre, j’ai eu le temps de m’habituer. Bon, je prends des anxiolytiques, mais ça va, non franchement, je peux dire que ça va. J’ai 34 ans ce soir et je vais faire la fête… Toute seule… c’est ridicule ! Bon, c’est un jour comme les autres après tout. Mes parents doivent être en train de faire leur deuxième tour du monde et ne doivent même plus se souvenir de ma date d’anniversaire, pour peu qu’ils se trouvent en Australie, le décalage aidant, ils m’appelleront demain ou peut-être hier… Enfin j’espère ! Oh, que cela m’énerve ça aussi ! J’ai les parents les plus géniaux de la terre, enfin, pour ceux qui ne les connaissent pas, et pas un n’a eu l’idée de me donner un peu de sa joie de vivre. Enfin, quand je dis « joie de vivre » ! Ce n’est même pas ça ! Vivre déjà ! En fait, ce sont des égoïstes. Oui, c’est ça ! Ils ont tout gardé pour eux me laissant les ersatz nécessaires à la survie. Non, mais franchement, je vous jure ! Ayez des parents ! Quand je pense que certains n’en ont pas, moi j’en ai et c’est comme si je n’existais pas pour eux. Je dois leur faire peur je pense. Je suis tout ce qu’ils ne sont pas. Ou ils sont tout ce que je ne suis pas, sportifs, dynamiques et pas câlins pour un sou. J’ai horreur du sport, mon dynamisme se réduit à descendre les poubelles en même temps que je pars au boulot (je ne vais tout de même pas exprès me fader les 57 marches pour le plaisir et les remonter sans un autre but que de sortir les poubelles !) et les câlins, j’avoue que j’aimerais bien en recevoir de temps en temps quand même. Auraient-ils seulement imaginé que j’aurais aimé être comme eux ? J’ai des parents superlamentables en fait ! De vrais gamins à se lancer des défis genre « Le premier qui arrive en haut de la corniche ! » Enfin, j’imagine parce qu’en fait je ne les ai jamais suivis dans leurs délires de l’extrême, même s’ils n’étaient pas extrêmes d’ailleurs. Bon d’accord, à 12 ans je me suis abonnée au Monde. J’épluchais tous les articles tandis que les fillettes de mon âge s’abonnaient à Julie ou Wapiti, qu’elles apprenaient comment se maquiller ou s’habiller, qu’elles organisaient des pyjamas-party ou qu’elles découvraient le monde animal. J’ai horreur de toutes les bêtes à poil, à plume et à écaille de toute façon. Et j’ai en plus une peur irréfléchie des araignées. Pour vous dire, même les voir en photo sur un magazine me tétanise. Alors la seule fois où mon père a décidé de m’emmener faire du camping sauvage cela s’est finie par une crise d’hystérie. Un monstre à 8 pattes était entré dans ma tente et j’ai cru mourir. Il me regardait, il me jaugeait et quand il s’est décidé à avancer, il allait si vite… Seigneur, à croire qu’il en avait mille des pattes. Une horreur ! J’étais tellement recroquevillée qu’un peu plus je rentrais en moi-même. Aucun son ne sortait de ma bouche quand tout à coup la bête m’a frôlée. J’ai alors hurlé, réveillé tout le monde et mon père n’a même pas pris le temps de récupérer les tentes. Nous sommes rentrés dare-dare à la maison. Les tentes doivent encore y être d’ailleurs, ouvertes au tout-venant ! Après cette expérience désastreuse, jamais plus mon père n’a suggéré quoi que ce soit qui mette en danger ma santé psychique. Mes parents m’ont laissée tranquille. D’un autre côté ils n’ont jamais été très aimants non plus. Je me suis même demandé comment ils avaient pu me concevoir. Ils n’ont jamais eu un geste ou une parole tendre entre eux alors envers moi… d’où ma phobie du contact… Je sais, je sais, je suis lamentable, mais je me soigne. Si, si je vous assure. J’ai essayé il y a 6 mois de m’introduire au zoo par exemple. Pas en douce en sautant une grille, n’est-ce pas, en achetant un billet comme toute personne normale ! J’ai réussi à passer le guichet d’entrée, délestée de 5 euros sous le regard dubitatif d’une gamine de 4 ans pour qui c’était gratuit. Bon, je n’ai pas fait plus de dix mètres à l’intérieur, mais j’étais fière de moi. Si les perroquets n’avaient pas hurlé comme des fous furieux je pense que j’aurais même été jusqu’à en faire 20, des mètres. Bon, ce n’est déjà pas si mal. Je retente l’expérience l’année prochaine. C’est cool ! Il faut se fixer des buts dans la vie. La mienne étant d’une platitude exemplaire, j’aime assez me lancer des défis. Par exemple, demain j’essaie de mettre la paire d’escarpins que m’a refilée Jessica. C’est ma copine qui est toujours enceinte. A force, ses pieds ont gonflé et à part des tongs, elle ne peut plus rien porter d’autre. Je sais que je suis une plaie pour mes copines. Mais je peux compter sur leur indéfectible amitié. Elles ont tout essayé pour me sortir de cet état d’inexistence et elles essaient encore. Je ne les ménage pas et pourtant elles continuent. Si ça ce n’est pas de l’amitié à toute épreuve. Bon, ce n’est pas le tout, il faut que je fête mon anniversaire ce soir et je n’ai rien prévu. Il faudra que

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