Pasolini : le corps in-carne
218 pages
Français

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Pasolini : le corps in-carne , livre ebook

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Description

Publié en 1992 à titre posthume, Pétrole est, comme le disait Pasolini, une somme d'écrits, véritable summà de ses propres expériences. Questionnant les rapports du corps à l'écriture ainsi qu'à la réalité, le concept d'in-carne, met en relief l'ambiguïté de ces formes esthétiques à travers lesquelles le corps de la forme s'entrecroise à la forme du corps.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2011
Nombre de lectures 48
EAN13 9782296468214
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Pasolini :

le corps in-carne
Ouverture philosophique
Collection dirigée par Aline Caillet, Dominique Chateau,
Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot

Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu’elles soient le fait de philosophes "professionnels" ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques.


Dernières parutions

Cyrille CAHEN, Appartenance et liberté, 2011.
Marie-Françoise MARTIN, La problématique du mal dans une philosophie de l’existence, 2011.
Paul DUBOUCHET, Thomas d’Aquin, droit, politique et métaphysique. Une critique de la science et de la philosophie, 2011.
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Christophe Rouard, La vérité chez Alasdair MacIntyre, 2011.
Salvatore Grandone, Lectures phénoménologiques de Mallarmé, 2011.
Marie-Françoise Buresi-Collard


Pasolini :
le corps in-carne


A propos de Pétrole


L’H ARMATTAN
Remerciements
Je remercie tout particulièrement Monsieur Dominique Chateau pour l’intérêt qu’il a témoigné à cette recherche ainsi que pour la confiance qu’il m’accordée. J’exprime toute ma reconnaissance envers mon mari pour son soutien inconditionnel, ses relectures infinies et sa patience exemplaire.


© L’H ARMATTAN , 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56205-9
EAN : 9782296562059

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
INTRODUCTION
Habiter ce monde, pour le faire notre en l’occurrence, ne semble guère chose aussi aisée qu’il paraît. Dans ce tourbillon de litanies, lancées avec véhémence et scintillant d’une insoupçonnable vulgarité, la nécessité d’être bien pour accroître tout bien-être personnel est devenu un sophisme si impératif qu’il déjouerait les velléités de tout esprit critique non averti. Or, derrière les images et les mots de cette mythologie du bien donc du mieux être, le corps reste le lieu réservé de toutes les convoitises. En son existence, que lui reste t-il par-delà ces multiples représentations qui le réduisent à une simple fonction témoignant de sa seule valeur d’élément consommable ? Le corps en existence peut-il encore s’affranchir de ces contingences représentatives pour retrouver, à l’horizon de son émancipation, cette infime épaisseur humaine sans laquelle il ne peut être ce qu’il est : un corps in-carne ? Cette tentative d’émancipation c’est dans l’œuvre de Pier Paolo Pasolini que nous l’avons pressentie et plus particulièrement dans Pétrole {1} , son dernier roman. Cette forme hybride d’écrits est à l’origine du concept que nous avons nommé in-carne. Mais alors, quel lien, quels passages de la forme écrite à la forme corporelle ? Dans une acception plus philosophique, le terme forme utilisé par Pasolini, sert à désigner le corps dans sa réalité existentielle. D’un point de vue phénoménologique, notre postulat de départ est que le corps, considéré dans la sphère de l’existence, est l’instance de vérité de son être et demeure irrémédiablement in-carné dans une réalité qu’il tente de s’approprier par chacune de ses perceptions et de ses actions, car celles-ci témoignent de sa conscience d’être au monde, de sa ‘vérité existentielle’ {2} . L’existence de cet être ne serait-elle effective que par l’existentialité de son corps ? Comment ce corps de chair opère t-il à sa propre mise en forme à travers ses actions et ses indéterminations au sein de cette réalité tantôt qu’il habite, tantôt dont il est habité ? Révélant son être par l’expérience qu’il fait de la réalité, le corps est ici en quête d’un être qui lui est insaisissable, auquel cependant il aspire sans cesse malgré l’irréversibilité de ses actions et de son expérience. Il s’agit là d’un être de facto idéal qui réside au sein du corps, l’animant de forces parfois contradictoires et le poussant vers son propre accroissement. Le concept de corporéité d’un être {3} de chair prend forme dans le mouvement des affects tout en in-carnant le déploiement d’une subjectivité corporelle. La résonance entre ce qui définit l’in-carne et le texte de Pétrole relève d’une évidence qui s’est imposée à notre pensée lorsque, réfléchissant à la corporéité et l’incarnation du corps, un corps, celui de Carlo, personnage principal de l’œuvre, s’est révélé être un paradigme pour l’approche de cette contingence primordiale que demeure la nature humaine. Les expériences et les actions de Carlo concourent à sa mise en forme en tant qu’être et traduisent ce moment précis où le corps s’approprie la réalité pour la faire sienne, confirmant de la sorte l’existentialité de son être. Ce Carlo dont le corps sans cesse métamorphosé revêt de multiples formes, reste avant tout un être définitivement incarné dans la réalité, la sienne de surcroît car, même si cette dernière nous est renvoyée par le prisme de la pensée pasolinienne, le corps de Carlo demeure le corps central dont la mise en forme est fondamentale pour la compréhension de la réalité humaine. Dans quelle mesure les figures pasoliniennes relèvent-elles de ce que nous nommons l’ in-carne ? Pasolini considérait Pétrole comme une summa de toutes les expériences de sa vie, une réduction de toutes ses interrogations à une seule et unique question qui restera fondamentale à la compréhension de notre démarche. Cette interrogation, Pasolini l’a formulé indirectement dans la note 67, de Pétrole, intitulée « Le charme du fascisme » {4} , en effet suite à ses ‘observations’ sur le Mystère corporel, l’auteur affirme, sous la forme d’un aveu qui l’interpelle profondément : « Il y a des choses – mêmes les plus abstraites ou spirituelles – que l’on ne vit qu’à travers le corps. Vécues à travers un autre corps, elles ne sont plus les mêmes » {5} , cela revient en fait à poser cette question incontournable de l’œuvre pasolinienne à savoir : qu’est-ce que vivre dans un corps ? Pasolini centralise ses interrogations sur l’identité de chacun de ses personnages, ainsi que sur celle de chacun des êtres que ces derniers rencontrent. Nous pensons ici à Carlo dans Pétrole et notamment à Accatone {6} . C’est aussi le Christ de l’Evangile selon Saint-Matthieu, lorsqu’il part à la rencontre des hommes et dont le sens de l’existence s’énonce au fur et à mesure de ces rencontres. Cette question fondamentale :’qu’est-ce que vivre dans un corps ?’, implique une représentation du monde, elle même instituée par une représentation du corps, un corps qui par ses actions est sans cesse renvoyé sur la scène du monde où, définitivement lié à sa réalité existentielle il ne cesse de s’interroger sur sa propre identité, ainsi que sur le sens et la valeur de son existence. Quels sont les rapports entre la forme de l’œuvre et le corps même de l’homme ? A travers la mise en forme de Pétrole quelle est la nature de ce lien qui nous mène du corpus pasolinien à notre interrogation du corps en tant qu’ in-carne de l’humain ? Dans quelle mesure la notion de réversibilité intervient-elle au ni

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