Poudre d Afrique
420 pages
Français

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Poudre d'Afrique , livre ebook

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420 pages
Français

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Description

Eva vit à Paris mais s'ennuie, elle décide de s'engager dans l'humanitaire. Au Mali, elle tombe amoureuse d' un Touareg, puis elle le quitte. Mais on destin la rattrape à Conakry pendant sa seconde mission en Afrique. Elle sera alors confrontée aux superstitions, à la magie noire. Sa rencontre avec les forces obscures de l'Afrique va lui permettre de vivre un changement intérieur.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2012
Nombre de lectures 135
EAN13 9782296484368
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Poudre d’Afrique
Écrire l’Afrique
Collection dirigée par Denis Pryen

Romans, récits, témoignages littéraires et sociologiques, cette collection reflète les multiples aspects du quotidien des Africains.


Dernières parutions

Patrick Serge Boutsindi, Bal des Sapeurs à Bacongo, 2011.
Alice Toulaye SOW, Une illusion généreuse, 2011
Kapashika DIKUYI, Le Camouflet, 2011.
André-Hubert ONANA MFEGE, Le cimetière des immigrants subsahariens , 2011.
José MAMBWINI KIVUILA KIAKU, Le Combat d’un Congolais en exil, 2011.
Aboubacar Eros SISSOKO, Mais qui a tué Sambala ?, 2011.
Gilbert GBESSAYA, La danse du changer-changer au pays des pieds déformés, 2011.
Blommaert KEMPS, Confidences d’un mari désabusé, 2011.
Nacrita LEP-BIBOM, Tourbillons d’émotions, 2011.
Eric DIBAS-FRANCK, Destins maudits, 2011.
Zounga BONGOLO, L’arbre aux mille feuilles, 2011.
Otitié KIRI, Comme il était au commencement, 2011.
Mamadou SY TOUNKARA, Trouble à l’ordre public, 2011.
Liss KIHINDOU, L’expression du métissage dans la littérature africaine. Cheikh Hamidou Kane, Henri Lopes et Ahmadou Kourouma, 2011.
Jacques ATANGANA ATANGANA, Les fourberies d’Essomba, 2011.
Frédéric TRAORE, La guerre des pauvres et le destin de Hassan Guibrilou. La dent de l’aïeule, tome III, 2011.
Frédéric TRAORE, Les affres de l’enfer. La dent de l’aïeule, tome II, 2011.
Frédéric TRAORE, Chassé-croisé sur Fadougou. La dent de l’aïeule, tome I, 2011.
Lulla Alain ILUNGA, La gestion du pouvoir, 2011.
Esther GAUBERT, Brukina, rose du désert, 2011.
Marcel KING JO 1 er , Tina ou le drame de l’espèce humaine, 2011.
Aboubacar Eros SISSOKO, La Tourmente. Les aventures d’un circoncis, 2011.
Robert DUSSEY, Une comédie sous les tropiques, 2011.
Alexis KALUNGA, Vivre l’asile, 2011.
Nenay QUANSOI, Souvenir d’un jeune Africain en Guinée et en Tunisie, 2011.
Nadine BARI et Laby CAMARA, L’Enfant de Xéno, 2011.
Aboubacar Eros SISSOKO, Une mort temporaire, 2011.
Édouard Elvis BVOUMA, L’amère patrie. Nouvelles, 2011.
Brigitte Kehrer


Poudre d’Afrique

Roman
Du même auteur


Rwanda part de Dieu, part du diable, L’Harmattan, 2002.
The Art of Conflict or how to stay Zen, Janus Publishing Londres, 2009.


Toute ressemblance avec des personnes existantes
ou ayant existé est purement fortuite.


© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-96121-0
EAN : 9782296961210

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
EXERGUE

Un jour, dans les temps anciens, à l’école coranique de Tombouctou, un jeune Touarègue apprenti philosophe posa à son maître la question suivante :
Maître Imam, pensez-vous que nous vivons tous dans le même monde ?
L’imam réfléchit longuement, puis répondit sagement :
Oui et non.
Nous vivons tous dans un seul monde, mais nous ne vivons pas dans le même monde. Car entre toi et moi il y a une grande différence : toi, tu te vois dans le monde alors que moi je vois le monde en moi. Ahmed Baba.
CHAPITRE 1 LE MALI
« Le sel vient du Nord, l’or vient du Sud, l’argent vient du pays des Blancs mais la parole de Dieu, les choses saintes, les jolis contes, on ne les trouve qu’à Tombouctou ». Ahmed Baba.
Mahamane se réveilla en sursaut aux premiers rayons du lever du soleil. Quelque chose le poussait hors de sa couche. Il regarda sa montre. Elle indiquait 4 heures 38 en ce jour du 8 novembre 2000.
D’un bond il se leva de son lit et alla dans la cour pour chercher de l’eau au puits. Ensuite, après avoir fait ses ablutions, il installa son petit tapis de prière en direction de La Mecque, se mit à genoux et entama sa prière du matin. Sans doute était-ce l’excitation de son prochain mariage qui le titillait même dans son sommeil… Il était tout à la fois excité, anxieux et content. Il rendit louange à Allah. Au loin, on entendait les premiers chameliers préparer leurs sacs de cuir dans un léger bruissement de pas comprimés dans le sable. Son cœur se mit à battre : le pouls de Tombouctou tapait contre sa tempe comme on bat la chamade. Tombouctou, c’était sa ville. Celle qui avait été au Moyen Âge l’un des plus grands foyers de la culture arabe était et resterait dans le cœur de Mahamane pour toujours le centre du monde. C’était là où il était né. C’était là qu’il voulait mourir. Tombouctou rayonnait déjà depuis plus de deux siècles en Afrique et dans le monde entier. Ancienne capitale de l’Empire du Soudan, cité de l’esprit et berceau des poètes musulmans, Tombouctou la mystérieuse tenait sa promesse de beauté et de murmure spirituel, jour après jour, chaque matin.
Mahamane avait le cœur léger. Il était heureux d’être en osmose avec son environnement. Il soupira d’aise en caressant du regard les sommets de sable et les toits des maisons en pisé enchevêtrés comme des pignons saillants posés sur un gâteau au miel. L’UNESCO venait de lui offrir un emploi comme guide dans le désert. Il devait dénicher et collecter d’anciens corans. C’est d’abord avec difficulté qu’il avait accepté d’ouvrir les portes secrètes de sa ville à tous ces coopérants et touristes curieux et bruyants. Puis il s’était rallié aux arguments des agents de l’UNESCO : il fallait bien veiller au patrimoine mondial que Tombouctou recelait. Donc il fallait pouvoir la protéger et la faire connaître. Touarègue de longue tradition, son lignage tamashek lui avait donné tous les dons pour savoir à la fois penser, prier, calculer et se repérer dans les dunes les yeux fermés. C’était un jeu d’enfant pour lui. Même avec un bandeau sur les yeux, il était capable de retrouver des traces de campement vieilles de plus de deux semaines. Son père lui avait appris à reconnaître les empreintes des chameaux à l’odeur et aux lignes laissées dans le sable par les chameliers. Ses propres parents se déplaçaient régulièrement entre Lere et le Gourma-Rharous, à la recherche d’eau, matière aussi précieuse que l’or, et du meilleur passage commercial possible, selon les saisons des pluies. C’était une grande distance d’environ 800 kilomètres que sa tribu parcourait en trois mois, perpétuant ainsi la coutume nomade de faire paître leurs troupeaux sur de nouveaux herbages, à chaque saison. Comme un chien de chasse, le nez en l’air, Mahamane savait également reconnaître à l’odeur les différents marchands de cuir, de sel et d’épices qui passaient à l’horizon. Et il était connu dans tout le village, car il savait jouer du pipeau à merveille. Pour les Occidentaux, le désert, ce n’était que du sable. Pour Mahamane, ce désert renfermait des richesses ineffables, des traces de vie et de fêtes inoubliables, des points de repère pour survivre, des passages et des lignes de communication qu’avaient fièrement empruntés les membres de son propre clan pérennisant les secrets et les récits de père en fils. Lors de sorties dans le désert pour faire des repérages, Mahamane s’y connaissait pour malicieusement impressionner les Français en apparaissant puis en disparaissant en une fraction de seconde dans les plis d’une dune. Il était agile comme un passe-muraille, et cela le faisait toujours éclater de rire de voir les mines ébahies de quelques coopérants naïfs. Spécialement ceux qui étaient fraîchement arrivés : ceux-là le faisaient le plus rire, quand ils entraient dans le désert à pas de loup, à tâtons, comme quand on entre dans un hammam et qu’en se retournant on a perdu toute trace et tout point de repère, l’horizon bouché comme derrière un gros nuage de vapeur.
Tombouctou, c’était sa cité. Il savait la raconter aux touristes avec onctuosité et gourmandise. Il savait en chuchoter les confidences et les mystères cachés et ensevelis sous les tempêtes, dans les tumulus de sable. Siècle après siècle, la prospérité de cette ville située au sud de l’Algérie, et au nord du Mali, placée au milieu de nulle part dans un désert capricieux, avait patiemment réussi à construire sa légende. Ses richesses avaient nourri les rêves de nombreux explorateurs coloniaux et ils en avaient fait la ville la plus convoitée du Mali ! Il y eut plusieurs guerres. Celles entre le nord et

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