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Description
Sujets
Informations
Publié par | Le Lys Bleu Éditions |
Date de parution | 27 juillet 2018 |
Nombre de lectures | 0 |
EAN13 | 9782378773250 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0020€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Quelques heures d’été
Kevin Escudero
Quelques heures d’été
Roman
© Lys Bleu Éditions – Kevin Escudero
ISBN : 978-2-37877- 325-0
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
À Milan, fils tiens bon la vie.
Merci à ma famille, à mes lectures, aux autres, au reste et à tous ceux qui m’ont craché à la gueule et m’ont donné envie d’avancer.
Grand-père… tu es où ?
Et nous en attendant d’y être aussi…
P rologue
…C’est fou tout ce qu’on peut s’mettre dans le cul.
Nous tous, bien polis, en rang d’oignons : « Bonjour madame, je vais vous prendre une baguette » , puis, à la nuit tombée, suppliant des bataillons de bites, des régiments de courges, des armées de brosses à dents, de totems indiens, de se glisser dans la forge brûlante de nos culs.
J’avais lu un truc sur les urgences de Paris, le mec racontait à quel point on trouvait de tout dans le fondement des gens, une vraie arche de Noé, la hotte du père Noël !
Alors voilà… Je sais le sphincter étonnamment élastique, mais de là à s’y carrer un rêve…
Chapitre 20
Le début
« Les êtres aimés sont des vases de fiel qu’on doit boire les yeux fermés. »
Charles Baudelaire
Ronald Macdonald ! Planqué sous le turban d’un djihadiste ! Putain, bonjour tristesse…
Moi, gamin, j’aurais fait un cirque pour aller sur ses genoux, je lui aurais confié ma petite sœur les yeux fermés, je pensais Ronald l’ami de tous les enfants. C’est plus grand que j’ai appris pour les Indiens, les Noirs, les Chiliens, les Cubains, les Irakiens, les Haïtiens, les Palestiniens, les Congolais, les Vénézuéliens, les Vietnamiens, les Syriens, les… Pour tout le monde !
Et encore, la surprise reste à venir comme dans le « happy-meal » !
INFOS DU MATIN
Huit des humains les plus riches de la planète possèdent autant que 3,5 milliards des plus pauvres.
Le Dow-Jones prend 4 points avant la fermeture des marchés.
Plus d’un milliard d’êtres humains souffrent de famine.
Le PSG a remporté la coupe des champions.
18 morts dans un attentat à la voiture bélier boulevard Saint-Germain.
Monsieur le Président de la République a adopté un petit labrador beige du nom de Mazda.
Quand j’le vois ce putain de troisième millénaire, avec sa gueule de temps des cavernes ! Quelle débâcle !
Les lumières de nos villes s’étendent, gigantesque brasier préhistorique où viennent s’agglutiner des milliards d’entre nous, pour supplier un peu de feu et ça tremble sur la dalle froide et bannie de nos banlieues, et ça grelotte sur la terre gelée et inconsolable de nos campagnes et ça et ça… Et ça r’commence ! Concentration ! Putain ! Concentration !!!!
Au fond, moi aussi j’m’en fous de tout ça !
Que les méchants gagnent toujours, que ça t’en ferait croire au diable. Je n’vaux pas mieux.
Et c’est vrai tu as toujours su qu’l’Histoire finirait comme ça. Faut dire qu’tu m’avais prévenu, y’a longtemps, rapport à toute cette merde à venir. Mais j’avais rien voulu écouter. À l’époque, j’étais l’plus fort, j’m’en tapais l’cul de leurs prophétiques conneries, de leurs désespérantes prunelles !
Et puis, on vieillit, on réalise que tout était vrai et vient un jour où l’on ne connaît plus que des morts.
Alors on gueule dans la boutique, mais y’a plus personne, que des manges rêves, des vieux souvenirs, sans proprios.
Mais surtout, ferme ta gueule !
D’abord parce que c’est pareil pour tout le monde, ensuite parce que les charniers débordent de gamines de six ans et puis parce que, de toute façon… Bref !
Du coup j’me suis fait gardien d’air dans un jardin public. Pas facile !
C’est quoi le plus loin que j’me rappelle ? Pas facile non plus…
J’aime pas ça d’habitude, mais, puisque tout est foutu, faut qu’je parle.
Aujourd’hui j’ai décidé de mourir.
J’ai décidé de mourir à cause de la peur.
Cette peur qu’on nous inculque dès le ventre de nos mères, et que plus rien, même plus toi, ne muselle cette peur.
Peur de me lever, de m’endormir, et qu’à cause de la mort plus rien ne me semble vrai.
Avant je trouvais le repos dans le dépeuplement de la nuit, mais même la nuit dorénavant j’ai peur et je n’en peux plus d’avoir peur.
Cette peur continuelle, obsédante.
Cet hôte dans la maison.
Et, qu’au bout de la peur, y’a rien.
Alors je veux l’oubli. L’oubli plutôt que le manque.
Il est 5 h 47, c’est le 4 juillet, le soleil vient de se lever sur une petite colline de Normandie.
Bref, moi, suis debout, sur cette colline, un calibre sur la tempe, je n’ai pas dormi de la nuit.
Ce chemin derrière, il mène à la maison où j’ai grandi, celle de mon grand-père.
Ce chemin devant, il descend au village, ce trou perdu où mes parents se sont trouvés.
Ils sont de cette génération écœurée qui regarde le monde, se demandant qui l’a fait si laid, et oubliant que ce sont eux, qui ne l’ont pas fait plus beau.
Au départ, je suis sûr qu’ils s’aimaient fort…
Mais, à l’arrivée, il est apparu que ma mère n’aimait personne et que mon père n’aimait que lui.
Ils se sont séparés, comme on dit.
Enfin, il est parti.
« La chose simplement d’elle-même arriva, comme la nuit se fait lorsque le jour s’en va. ».
Je lui en ai voulu à mon père. Et puis…
Il disait qu’on ne sortait jamais de l’enfance mais qu’il fallait parfois devenir vieux pour se le rappeler.
Lui n’avait pas attendu si longtemps pour se le rappeler. Il était pur, comme un enfant, et égoïste pareil.
Sûrement il aimait trop emmener les filles danser, mais ce n’était pas sa faute à lui si ma mère n’avait jamais pu l’oublier.
Au début, elle a fait comme si de rien ma mère.
Mais, un chagrin d’amour, c’est dangereux.
Faut pas faire semblant d’être indifférent, faut vraiment oublier, sinon, ton chagrin, il se transforme en gros rat, et ce putain de gros rat il se multiplie, et il devient mille gros rats, et ils sont méchants, vraiment méchants !
Fais leur confiance pour te ronger le péritoine, se frayer un chemin à coup de griff