Ruse tribale
416 pages
Français
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Description

Cet ouvrage est un conte urbain, au ton légèrement machiavélique, qui s'ancre dans un cadre géographique : le Togo, où l'auteur aborde les réalités estudiantines de cette région du monde aux prédispositions tribales fortes. Mais aussi dans un cadre thématique : la dynamique politico-régionaliste qui irrigue et meut les interactions entre les personnes et les groupes. Enfin, dans un cadre événementiel : la réalité des élections présidentielles, fondamentalement problématique.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2013
Nombre de lectures 19
EAN13 9782336321295
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Malick Evariste TCHAKPEDEOU
RUSE TRIBALE
Conte urbain
RUSE TRIBALE
© L’Harmattan, 2013 5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-336-29318-9 EAN : 9782336293189
Malick Evariste TCHAKPEDEOU
RUSE TRIBALE
Conte urbain
A toi Zarif Arthur TCHAKPEDEOU. Puisses-tu recouvrer ta santé et le simple bonheur d’être un Fils de Dieu.
AVERTISSEMENT Ce livre est entièrement une création de l’esprit. Les faits qui y sont relatés sont absolument fictifs. Les personnages qui s’y déploient, bien qu’étant inspirés du riche patrimoine humain qu’offrent l’HISTOIRE et l’ACTUALITÉ, sont imaginaires et n’ont jamais existé tels qu’ils sont décrits dans cet ouvrage. Le cadre géographique et socioculturel cependant est authentique ; son choix dénote des origines de l’auteur et de son souci de les valoriser. Malick Evariste TCHAKPEDEOU.
Dieu du ciel ! Mais où est-il, ce voyou ?!... » amph«ithéâtre bourré, le stylo dans une paume moite, le cellulaire dans Campus universitaire de Lomé, 11 heures 13. Dans un petit l’autre, Catherine luttait sur quatre fronts. Elle devait suivre cet exposé plat et ennuyeux que présentaient deux amis d’amphi, maintenir son charme et sa fraîcheur dans cette infernale canicule où la promiscuité des corps empêchait toute ventilation, contacter en catimini son partenaire d’étude avec qui elle devait elle-même présenter l’exposé suivant. Un collègue qui, à dix minutes du début, n’avait encore donné aucun signe de vie. Et comme pour titiller davantage les nerfs de la jeune étudiante, M. Victor Kokussud avait choisi d’installer son poste de surveillance au dernier banc, juste derrière elle, saturant de plus belle l’atmosphère de ses lourdes auréoles de philosophe, chercheur, romancier, professeur omnipotent et omniscient. Avec M. Kokussud, obtenir la moyenne relevait de l’exploit ; et zéro n’était pas une note abolie, ni taboue. “La rhétorique politique au Togo, du parti unique à l’ère démocratique”. Un sujet, aussi juteux que délicat, sur lequel Catherine et Kalim devaient tortiller leurs méninges de jeunes étudiants en sociologie de la communication. L’épreuve était de haute importance pour les deux étudiants. La note de cet exposé devait constituer leur moyenne semestrielle. Une moyenne qui risquait fort bien d’être de zéro, si Kalim n’arrivait pas dans cet amphithéâtre, dans les cinq minutes suivantes : il avait avec lui tout le texte et toute la documentation de leur travail. Redoutant déjà les habitudes pas très ponctuelles du garçon, Catherine avait tenu à assumer la responsabilité des documents mais Kalim avait insisté pour les garder afin, disait-il,de bien s’imbiber du texte, pour ne pas avoir les yeux cloués à la paperasse, durant le speech. Et maintenant pour la pauvre étudiante, chaque minute s’écoulait avec un torrent d’adrénaline. Trois mois de collecte d’informations, de lecture, d’écoute, à la bibliothèque nationale, dans les stations de radio et de télévision, dans les journaux publics et privés, dans les sièges des principaux partis politiques. Avec tout ce que cela impliquait en termes de dépenses et de risques. C’était la période électorale. Trois mois passés à rédiger, à raturer et à rédiger de plus belle. Tout cela pour se voir flanquée une note minable à cause de ce garçon négligeant et inconscient à qui – s’était-elle jurée – elle n’adresserait plus jamais la parole pour le reste de sa vie. Catherine était révoltée, désorientée, angoissée, telle une femelle qui enfantait un mort-né, après une longue et laborieuse gestation. Le groupe précédent avait déjà conclu son exposé devant une salle distraite et somnolente, et répondait maintenant aux rares questions que leur posaient certains illuminés. M. Kokussud n’avait pas aimé. « Votre exposé, messieurs, est une énigme », avait-il largué dans un rictus dédaigneux, présageant une note minable aux malheureux.
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