Samambaia
210 pages
Français

Samambaia , livre ebook

-

210 pages
Français

Description

Après avoir vécu quinze ans au Brésil, le journaliste français Edouard Bailby s'est pris de passion pour ce continent, qu'il n'a cessé de parcourir. Moins essai politique et économique, son livre constitue plutôt un ensemble d'anecdotes et d'histoires vécues : un célèbre bandit du Nordeste brésilien qu'il a connu, les rumeurs d'une base soviétique au Pérou... Arrêté au Chili après le coup d'Etat du général Pinochet, jeté dans un cachot en Argentine, enquêtant sur les détenus politiques torturés au Brésil pendant la dictature, E. Bailby a joué avec persévérance son rôle de reporter.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2009
Nombre de lectures 298
EAN13 9782296210158
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Samambaia
A ventures latino-américainesGraveurs de mémoire
Dernières parutions
Renée DAVID, Traces indélébiles. Mémoires incertaines, 2008.
Jocelyne 1. STRAUZ, Les Enfants de Lublin, 2008.
Jacques ARRIGNON, Des volcans malgaches aux oueds
algériens,2008.
André BROT, Des étoiles dans les yeux, 2008.
Joël DINE, Chroniques tchadiennes. Journal d'un coopérant
(1974-1978),2008.
Noël LE COUTOUR, Le Trouville de la mère Ozerais, 2008.
Gilles TCHERNIAK, Derrière la scène. Les chansons de la vie,
2008.
Claude CHAMINAS, Une si gentille petite ville de Bagneux
1985-1986 ou le Crépuscule d'un demi-dieu, 2008.
Huguette PEROL, La Maison defamille, 2007.
Y olande MOYNE LARPIN, Dits et non-dits de nos campagnes,
2008.
Raymond Louis MORGE, Michelin, Michel, Marius, Marie et
les autres ... Une famille de salariés et l'Entreprise
Clermontoise,2007.
Michel ISAAC, Si tu savais..., 2007.
Roger FINET, J'avais dix ans en 1939, 2007.
Paul VANNIER, Un si bel été, Petits mémoires de la Drôle de
Guerre,2007.
Djibril Kassomba CAMARA, Mon itinéraire, 2007.
Tassadite ZIDELKHILE, Tatassé. Mes rêves, mes combats. De
Béjala à Ivry-sur-Seine, 2007.
Françoise et Révaz NICOLADZÉ, Des Géorgiens pour la
France,2007.
Bernard NGUYEN, Entre le Capitole et la Roche Tarpeienne,
2007.
Jacqueline BRENOT, La dame du chemin des crêtes, 2007.
Pierre AMIOT, Nomades des fleuves et de la route, 2007.
Fateh EMAM, Au-delà des mers salées..., 2007.
21èmeFrançois ESSIG, En marche vers le siècle, 2007.Édouard BAILBY
Sarnarnbaia
A ventures latina-américaines
L'HarmattanDu même auteur
Berlim entre duas Alemanhas, Leitura, Rio de Janeiro, 1962
Que é 0 imperialismo ?, Civilizaçilo Brasileira, Rio de Janeiro, 1963
A Europa dos trustes, Fulgor, Silo Paulo, 1964
Brésil, pays clef du Tiers-Monde, Calmann-Lévy, Paris, 1964
L'Espagne vers la démocratie, Gallimard, Paris, 1976
Les cleft de la Colombie, Bréa, Paris, 1981
Les cleft de l'Équateur, Bréa, Paris, 1983
Cuba, Delta, Paris 1979, avec une préface du romancier Alejo
Carpentier; Delta-Flammarion, Paris, 1982 et 1985 ; Arthaud, Paris,
1987,1990,1993,1997,2000
Albânia : 0 mosteiro vermelho, Terceira Munda, Rio de Janeiro, 1990
Contes d'Amazonie, Publisud, Paris, 1990
Hongrie, Arthaud, Paris, 1991,2001
Niemeyer par lui-même -l'architecte de Brasilia parle à Édouard
Bailby, Balland, Paris, 1993
Bratislava et les châteaux slovaques, Arthaud, Paris, 1998
Slovaquie, Arthaud, Paris, 2002
Traductions du portugais
Conteurs brésiliens, Revista Branca, Rio de Janeiro, 1958
Politique économique de l'Amérique latine, de Celso Furtado (Brésil),
Sirey, Paris, 1970
Le Portugal bâillonné, de Mario Soares (Portugal), Calmann-Lévy,
Paris, 1972
La Fantaisie organisée, de Celso Furtado (Brésil), Publisud, Paris,
1987
Le testament de Monsieur Napumoceno da Silva Araujo, de Germano
Almeida (Cap-Vert), Sépia, Saint-Maur, 1995
!lJ L'HARMATfAN, 2008
5-7, rue de l'École-Polytechnique; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattanl@wanadoo.fr
ISBN: 978-2-296-06721-9
E~:9782296067219À Jorge de Miranda Jordào et Elpidio Reali Jr.Avant-propos
Les peuples amérindiens constituent le rhizome de l'Amérique
latine. Comme la fougère dont j'ai choisi le nom en portugais
pour intituler ce livre, ils sont la tige souterraine vivace sur
laquelle sont venues se greffer des cultures européennes et
africaines, puis arabes et asiatiques. Malgré la persistance de
certaines formes de discrimination, le métissage est devenu la
caractéristique de ce continent aux multiples visages.
Parcourant l'Amérique latine depuis l'âge de 19 ans, mon
témoignage couvre pratiquement toute la seconde moitié du
XXe siècle. Reporter dans la presse brésilienne puis française,
j'ai voulu faire part de mon expérience à ceux qui connaissent
mal tous ces pays, en racontant un certain nombre d'aventures,
les miennes et celles des autres. Cet ouvrage s'adresse surtout
aux jeunes qui rêvent d'être journalistes pour connaître les joies
de la découverte, quitte à vivre des heures éprouvantes.
Édouard BailbyLe baron français du marécage
Aux confins du Brésil, là où le rio Paraguay longe la Bolivie, un
paysage unique au monde: le Pantanal. Lorsque la pluie tombe
sans interruption de novembre à avril, formant un épais rideau
liquide entre ciel et terre, le fleuve et ses 175 affluents
débordent sur 200 kilomètres. Seules subsistent de minces
bandes de terre, hautes de trois mètres, les cordilheiras, où
viennent se réfugier les bêtes de la savane et de la jungle. Les
oiseaux, de toute taille et de toute couleur, s'installent dans les
arbres. Caïmans et sucuris, serpents jaunes et noirs d'une
dizaine de mètres, somnolent au fond de l'eau. Quant aux
habitants, chasseurs et pêcheurs pour la plupart, ils n'ont que
leurs pirogues à moteur pour se déplacer. Des Indiens, il n'en
reste pas beaucoup.
Premiers colonisateurs européens à pénétrer dans la région, les
Portugais crurent qu'il s'agissait d'un marécage. D'où le nom
de pantanal. En fait, ce territoire de 250.000 km2, presque la
moitié de la France, est une plaine alluviale, la plus vaste du
monde, dont 80% sont situés à l'intérieur du Brésil, le reste
étant réparti entre la Bolivie et le Paraguay. Lorsque j'y suis
allé, en août 1996, une seule route le traversait sur une distance
de 147 kilomètres, entre Poconé et Porto Jofre. .ElIe était
entrecoupée de ponts en bois délabrés.
Le Pantanal est une région peu fréquentée par les touristes.
Quelques milliers chaque année. Peu de moyens terrestres de
locomotion, de rares bateaux, des bimoteurs de quatre ou six
places. Les pousadas, hôtels de campagne d'une dizaine de
chambres, sont peu nombreuses. Soucieux de sauvegarder ce
joyau de la nature, les écologistes exercent une pression
constante sur les autorités brésiliennes pour éviter la
construction de complexes touristiques et l'arrivée en masse de
visiteurs.
Combat ardu. Contrairement à l'Amazonie, où ils se cachent
dans la jungle et sont difficilement visibles, le Pantanal est un
Ilespace de liberté où les animaux ne craignent pas les êtres
humains. Ils les ignorent. La faune y est exceptionnelIe. Grâce
aux photographies prises par satelIite, on a recensé 32 milIions
de caïmans, 2,5 milIions de capivaras - les plus gros rongeurs
de la terre - 70000 élans, 35 000 cerfs et 9 800 hardes de porcs
sauvages. Par ailIeurs une liste de 260 poissons différents et de
650 espèces d'oiseaux a été établie. Dans les arbres, plus de 15
800 nids de tuiuius, la cigogne emblématique du Pantanal. Tête
noire et gorge rouge, elIes déploient leurs ailes sur deux mètres
de largeur.
On ne pénètre pas seul dans le Pantanal. C'est une région
sauvage. Pour m'accompagner j'ai reçu l'aide d'un guide,
Abelardo, parfait connaisseur de la flore et de la faune. Tôt le
matin nous avons quitté en 4x4 Cuiabâ, une ville moderne de
400 000 habitants, capitale de l'État du Mato Grosso. Trois
heures de route pour parcourir une quarantaine de kilomètres
avant de parvenir aux portes de la savane. Notre longue marche
en pleine nature a alors commencé. Attentif au moindre
bruissement, jetant des regards à droite et à gauche pour déceler
un serpent éventuellement caché dans les branchages, Abelardo
avançait à pas lents. Sur ses conseils je le suivais avec
prudence. Parfois il s'arrêtait pour me donner des explications
sur une plante, une fleur, un animal qui passait devant nous. En
arrivant sur la rive du rio Mutum, nous nous sommes frayés
avec difficulté un chemin entre les lianes aériennes des arbustes.
Au bord de l'eau, allongés les uns à côté des autres, des dizaines
de sauriens dormaient la gueule ouverte. Des bûches noires. De
petits oiseaux, les massanàs, que les habitants appellent les
dentistes du caïman, nettoyaient sans hâte la mâchoire des
reptiles. Pas un tressailIement.
Parfois, lorsque passait une pirogue à moteur, ces derniers
glissaient rapidement dans j'eau puis revenaient à la surface.
Étrange ballet à l'odeur pestilentielIe.
Partout des oiseaux, des milliers et des milliers d'oiseaux.
Perchés dans les arbres, ils criaient, ils sifflaient, ils hur

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents