Soungoula
194 pages
Français

Soungoula , livre ebook

-

194 pages
Français

Description

Le héros : un lièvre, son arme : des piments, son lieu de résidence : un pays sans nom. Per Sorensen propose un conte original mais qui lui ressemble, teinté des souvenirs de son enfance. Même s'il est très inspiré des contes indiens que lui a transmis sa belle-mère, son récit ne doit pas enfermer le lecteur dans des apparences aux "couleurs locales trompeuses" : l'auteur tient à créer son propre folklore.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2014
Nombre de lectures 7
EAN13 9782336343044
Langue Français
Poids de l'ouvrage 12 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

SOUNGOULA LE ROI DES PIMENTS
© L’HARMATTAN, 2014 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-02857-6 EAN : 9782343028576
Per Sorensen SOUNGOULA LE ROI DES PIMENTS Conte
Du même auteur :
LA CIGALE DU MÉTRO et autres poèmes à haute voix.
LE PETIT JOUEUR DE FLÛTE DE BABYLONE. Poème narratif illustré.
SCARIFICATIONS TRIBALES instru et mentales.
ÉTOILES ET YEUX ROUGES. Incantations dans une enclave de paix précaire.
JUST LIKE HOME. Freestyle illustré sur les guerres du pétrole.
PEOPLE. Gueules d’atmosphère. (Avec le photographe Jean Denis Robert)
Quand on ira au bled…
 “Quand on ira au bled,” disait mon beau-frère, malgré un bagage peu livresque profondément conscient du drameculturel de la “bibliothèque qui brûle” – la disparition du fonds mémorial des anciens – “il faut absolument qu’on enregistre les contes de ma grand-mère !”  Équipés que nous étions d’une minable radiocassette (c’était même avant l’avènement des ghetto-blasters, ce qui ne nous rajeunit pas !) et dépourvus du sens de la distanciation indispensable à tout bon folkloriste, notre projet enthousiaste et sincère échoua. L’émotion des retrouvailles, la fatigue du voyage, et dès le lendemain, les visites familiales au rythme festif soutenu, nous coupèrent les pattes, à nous tous. Et puis, ce fut le retour au boulot, en France. Là, non plus, nous n’avons pu ou su réaliser nos rêves : Enregistrer les cris hauts e en couleur des marchands du Marché d’Aligre (Paris XII ) où nous faisions tous les week-ends l’approvisionnement de notre grande famille.  Nous avions toutefois réussi à remplir une cassette des contes indiens (avec chansons émouvantes incorporées) que parfois nous racontait ma belle-mère, le soir … hélas ! effacés… des étourdis avaient enregistré des chansons de films indiens (de Bollywood, dirait-on aujourd’hui) par-dessus !  Émerveillé et inspiré par la présence de purs parents collatéraux
– tsiganes – de ces contes-là dans d’autres films – d’Emir Kusturica – j’ai décidé, lors d’un plus long séjour “roots”, que le folklore, je le ferai moi-même ! Pour y arriver, il me faudrait un héros, constamment en voyage, à l’exemple de Pinocchio ou de Don Quichotte, mais dans son cas spécifique : tournant en rond dans son univers insulaire exigu claustrophobisant.  Le choix s’est porté sur le compère (Lièvre) déjà existant et fortement “humanisé”, mais en même temps gardien de son animalité intacte. Principe défendu par Louis Pergaud, critiquant les fables selon lui trop anthropomorphes de La Fontaine.  Les piments – l’autre personnage principal – sont, à ma connaissance, sans antécédents en tant que compagnonsfidèles et armes indestructibles mais dangereusement réversibles.  Quant au lieu de l’action, c’est juste “un pays”, sans nom, en dépit d’une apparence aux couleurs locales trompeuses. De ce point de vue-là, je suis fidèle à l’esprit narratif de la mère porteuse mythique de Soungoula, la Grand-mère de laRivière des Crevettes.  Comme elle, je hausserais les épaules en réponse à la question maintes fois posée : Pour qui est ce “Soungoula” ? Pour les enfants ? Quelle tranche d’âge ?  Pour adultes ? Sans doute. Mais j’ajouterais que cetteproblématique tranchante-là est nulle dans toute “vraie veillée”, ancienne ou nouvelle. Notre conte, c’est vrai, déborde de ce cadre. Mais approfondissons le sujet. Je renvoie les intéressés à la sagesse de Sri Rabindranath Tagore qui, d’aventure, se trouve à notre portée, chapitre 5 !  Merci.
“Nous nous sommes souvent demandés comment le lièvre, ce timide, qui, aussi bien chez nous qu’en tout pays, est douteux, inquiet, au point qu’une ombre, un rien, tout, lui donne la fièvre ; comment ce mélancolique, hanté jour et nuit, sans finni trêve, par l’effroyable cauchemar de la casserole et de la broche ; comment ce simple, dont la suprême malice consiste à avoir (...) la viande noire, partant indigeste ; nous nous sommes souvent demandés comment ce pauvre lièvre est devenu, non seulement chez nous (...) mais dans bien d’autres colonies encore, le type même de la ruse, et de la ruse spirituelle, gouailleuse, vantarde, notre renard enfin.”
M. C. Baissac. (“Le folk-lore de l’Île Maurice”. 1888.)
“ Ses projectiles flamboyants, impétueux, dont la puissance était sans rivale, s’enfonçaient dans les flots de la mer et y épouvantaient les serpents.”
du “Râmâyâna” de Valmiki. (vers 300.)
“ ... et quiconque a eu beaucoup affaire à ces animaux pourra difficilement échapper à la conviction qu’ il y a suffisamment de cas où ils ressentent maintenant le fait de ne pouvoir parler comme une imperfection à laquelle il n’est toutefois plus possible de remédier, étant donné la trop grande spécialisation dans une direction déterminée de leurs organes vocaux. Mais là où l’organe existe, cette incapacité disparaît aussi à l’ intérieur de certaines limites.”
Friedrich Engels. (“Dialectique de la Nature”. 1883.)
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents