Tant de choses à se dire

Marie-Hélène Moreau

Description

Pourquoi est-il si difficile de se parler ? D'exprimer ses sentiments ? D'avouer que l'on aime ou, au contraire, que l'on n'aime plus ? Il faut parfois attendre qu'il n'y ait plus d'espoir pour qu'enfin on ose se dire ce que, même à soi-même, on avait toujours tu. Par pudeur, crainte ou simple malentendu, qu'importe la raison. Lucie est dans une chambre d'hôpital. Gravement malade, elle vient d'être mise en sédation profonde. Ses proches viennent la voir avant qu'elle ne s'éteigne. Ils se croisent, se rencontrent, se retrouvent ou s'évitent.

Sujets

• Harmattan Littérature
• Nouvelles
• Romans
• Littérature

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 19 décembre 2018
• Nombre de lectures: 3
• EAN13: 9782140108198
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Pourquoï est-ïl sï dïîcïle de se parler ? D’exprïmer ses senments ? D’avouer que l’on aïme ou, au contraïre, que l’on n’aïme plus… ? Il faut parfoïs aTendre qu’ïl n’y aït plus d’espoïr pour qu’enin on ose se dïre ce que, même à soï-même, on avaït toujours tu. Par pudeur, craïnte ou sïmple malentendu, qu’ïmporte… Lucïe est dans une chambre d’hôpïtal. Gravement malade, elle vïent d’être mïse en sédaon profonde. Ses proches vïennent la voïr avant qu’elle ne s’éteïgne. Ils se croïsent, se rencontrent, se retrouvent ou s’évïtent. De ces monologues doux et tendres, vïolents parfoïs, surgïra peu à peu l’hïstoïre de Lucïe. La leur, également. Entre les senments enfouïs, les peïnes et les joïes, les souvenïrs joyeux ou amers, les secrets, ïl y a tant de choses à se dïre... Dernïère occasïon pour eux de luï parler comme jamaïs ïls ne luï ont parlé – comme jamaïs ïls ne se sont parlé – et surmonter aïnsï le chagrïn. Poursuïvre leur vïe sans elle.

Après dIvers prIx obtenus lors de concours lITéraIres et plusIeurs publIcaîons dont un recueIl de nouvelles et deux

et justesse la dIiculté à exprImer ses senîments.

Illustraon de couverture © Pïxabay

ISBN : 978-2-343-16500-4 25

MarieHélène Moreau

Tant de choses à se dire

Roman

Tant de choses à se dire

Écritures Collection fondée par Maguy Albet et dirigée par Carole Martinez Berkani (Derri),Cœur jumeau, 2018. Fourquet (Michèle),Le Khantaaz mongol, 2018. Richard (Richard),Dans le vent de la Cité, 2018. Lagrange (Emanuèle),Dos au vent, 2018. Rond (Bernard),En passant par les Andes, 2018. Milan (Jean-Pierre),Tu feras ce qu’on te dira, 2018. Navarro (Franck),Les âmes serviles, 2018. Méla (Vivienne),Femmes au café, 2018. Findling (Véronique),Les mascarades, 2018. Serceau (Michel),Amours, tours et détourssuivi deLe temps de vivre, 2018. Sadoul (Gérard),Le cahier d’Henriette, 2018. Wallet (Jean-Marie),La lecture, 2018. Francis (Raoul R.),Crâne, 2018. Quentin Louison (Jacqueline),Apothéose, 2018. Ehrhard (Hugo),Pour le prestige, 2018. * ** Ces quinze derniers titres de la collection sont classés par ordre chronologique en commençant par le plus récent. La liste complète des parutions, avec une courte présentation du contenu des ouvrages, peut être consultée sur le site www.editions-harmattan.fr

Marie-Hélène Moreau Tant de choses à se dire Roman

Du même auteur Trio de fortune (collectif), recueil, Éditions du Bord du Lot, 2016.

Écrits vains d’écrivains (collectif), nouvelle, Éditions du Bord du Lot, 2017.

Reste avec moi, nouvelles », 2017.

nouvelles,

L’Harmattan,

coll. « Nouvelles

Téléréalité, roman, L’Harmattan, coll. « Écritures », 2017.

Fragments, roman, L’Harmattan, coll. « Rue des écoles », 2018.

Surgir (collectif), recueil, L’Harmattan, coll. « Nouvelles nouvelles », 2018.

© L’Harmattan, 2018 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-16500-4 EAN : 9782343165004

Ta peau est presque transparente. On pourrait la croire froide si, au travers, l’on ne voyait de fines veines bleues parcourir ton corps et continuer à y maintenir la vie, coûte que coûte. Ma main survole ton bras sans oser le toucher, poursuit les délicats lacets jusque sur ton poignet, avant d’abandonner. Risquer de te blesser... Risquer de me blesser. Tes paupières frémissent, parfois. Ou peut-être que non, peut-être n’est-ce qu’un réflexe. Juste un nerf oublié qui, en dernier mouvement, se tordrait doucement... Dessous, je devine tes yeux, comme un lac endormi. Immobiles. Je les ai regardés tant et tant de fois avant qu’ils ne se ferment. Je m’en suis gavé jusqu’à n’en plus pouvoir. J’ai gravé leur couleur tout au fond de ma tête pour mieux m’en souvenir et prendre des réserves pour quand tout sera fini. Plus tard. Lucie, mon amour, nous sommes-nous tout dit ? Tu dors, maintenant, et bientôt pour toujours. Le temps nous est compté. Je viendrai chaque jour pour te dire au revoir. Jusqu’au jour de l’adieu.

7

Jour 1 — Putain, mais c’est pas vrai…! Trois fois, cette semaine, que son réveil sonne et qu’elle l’éteint dans un demi-sommeil avant de se rendormir, puis se réveiller en sursaut une demi-heure plus tard. Là, c’est la panique. Elle hésite sur ce qu’elle va sacrifier, la douche ou le petit déjeuner, sacrifie le café, saute dans ses vêtements, ensuite dans sa voiture, jette un oeil dans le rétroviseur et croise son regard. Puis détourne les yeux. Elle est crevée, Louise. Chaque jour un peu plus. Le boulot, bien sûr, mais pas seulement. Non, c’est autre chose. Un truc qu’elle traîne depuis longtemps, déjà, et qui lui colle aux basques. Une sorte de mélancolie sourde qui, quoi qu’elle fasse, rend les choses, tout autour, moches et vaguement déprimantes. Les choses, et les gens aussi... Elle devrait consulter, sûrement. Peut-être prendre quelque chose qui la soulagerait. Elle ne sait pas, il doit bien y avoir des traitements, un médicament... Mais elle n’aime pas les médicaments, Louise. Malformation professionnelle ? C’est Anne-Marie qui dit ça tout le temps ! Peut-être a-t-elle raison… Ou alors, partir en voyage ? Prendre l’air, se changer les idées, voir d’autres paysages, d’autres visages... Ça tombe bien, elle doit prendre des vacances ! Oui, mais elle ne sait pas où. Ni surtout avec qui… — Bon, tu avances, abruti ?!! Elle a crié contre un pauvre type qui n’a pas entendu, heureusement - du moins l’espère-t-elle -, mais le ton de sa voix, emplie d’une haine aussi violente que vaine, lui a presque fait peur. Comme si ce n’était plus elle, soudain, assise dans cette voiture, les mains crispées sur le volant, mais une autre. Et cette autre l’inquiète.

9